DÉCÈS DU CINÉASTE FRANCAIS JACQUES ROUFFIO
DÉCÈS DU CINÉASTE FRANCAIS
JACQUES ROUFFIO 1928 - 2016
Le réalisateur Jacques Rouffio a marqué les années 1970-80 avec plusieurs films renomés. Parmi eux : "La passante du Sans-Souci" ou encore "Le sucre" et "Sept morts sur ordonnance". Il est décédé vendredi 8 juillet 2016 à l'âge de 87 ans à Paris. Né le 14 août 1928 à Marseille, le réalisateur et scénariste avait commencé comme assistant du réalisateur Jean Delannoy, en 1953 sur le film "La route de Napoléon". Il tourne de nombreux films comme assistant, notamment les "Gorilles" de Bernard Borderie, et assiste Gilles Grangier ou Jean-Pierre Mocky.
C'est en 1967 qu'il réalise son premier long-métrage, "L'Horizon", qui traite de la révolte des soldats en 1917. Il s'attaque ensuite, "avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie, à deux autres tabous de la société française", décrivent ses enfants : le monde médical avec "Sept morts sur ordonnance" (1976), le cinéaste avait choisi l'Auvergne afin de s'attaquer au monde médical. Le scénario était signé de l'auvergnat Georges Conchon et rassemblait des acteurs comme Gérard Depardieu et Jane Birkin. Le film, nommé quatre fois aux Oscars en 1976 (meilleur film, meilleur acteur, meilleur scénario, meilleur montage) avait finalement remporté un seul trophée, celui du meilleur montage. Une partie du film se déroule à l'Hôtel Dieu où l'équipe était restée deux semaines entre les mois de juin et juillet. Le réalisateur et les acteurs étaient ensuite revenus tourner en Auvergne, cette fois du côté de Durtol. Deuxième tabou : La spéculation boursière avec "Le Sucre" (1978), qui relate une affaire d'escroquerie à partir de la bulle spéculative sur le prix du sucre.
En 1982, il réalise "La Passante du Sans-Souci", le dernier film de Romy Schneider. Parmi ses acteurs fétiches, Gérard Depardieu, Jean Carmet et surtout Michel Piccoli. Il dirigera aussi Jacques Dutronc, Isabelle Adjani et Serge Reggiani dans "Violette et François" (1977). Son dernier long-métrage de cinéma sera "L'Orchestre rouge", sorti en 1989."Ses films resteront", a réagi Gilles Jacob, l'ancien président du Festival de Cannes, pour qui "il dénonçait, à la fois subtilement et sans peur de taper".
"Le Sucre" était une dénonciation des magouilles financières, on se croirait aujourd'hui! "Sept morts sur ordonnance" c'était la dénonciation de la médecine malhonnête, cette volonté de faire de l'argent dans une clinique comme dans un commerce".
"On pense à un certain cinéma de Bertrand Tavernier, cette école française qui, comme le faisait le cinéma américain, dénonce les turpitudes et les magouilles. Avec une jubilation salutaire", ajoute M. Jacob. Ce dernier "revoit encore certaines scènes fameuses du "Sucre", avec Hanin, Carmet, Depardieu... Et puis Charles Vanel dans "Sept morts sur ordonnance". Avec Rouffio, c'était "la farandole de tous les grands acteurs français".
1966
1976
La passante du Sans-Souci (Extrait)
____________________________Pierre Brasseur