ANTHONY QUINN, LA STRADA, ZORBA LE GREC...
ANTHONY QUINN 1915 - 2001
Acteur Américain
Anthony Quinn de son vrai nom Antonio Rodolfo Quinn Oaxaca est né le 21 avril 1915 à Chihuahua au Mexique, fils d'une Mexicaine (qui a du sang aztèque) et d'un descendant d'immigrants irlandais qui fut compagnon de lutte du révolutionnaire Pancho Villa. Très jeune, Anthony vient vivre aux Etats-Unis, où sa mère est à la recherche de son époux, lequel est retrouvé à El Paso, au Texas, travaillant sur les voies ferrées. C'est dans cette ville texane que Me Quinn donne naissance à une fille prénommée Stella. Puis la famille vient s'installer dans le faubourg mexicain de Los Angeles, où elle connaît la dure existence des émigrés.
Le père trouve un emploi d'accessoiriste dans les studios. Mais un stupide accident d'automobile le ravit bientôt à l'affection des siens et contraint le jeune Anthony à prendre métier. Ils seront aussi nombreux qu'éphémères : cireur de chaussures, électricien, chauffeur de taxi, mais aussi prêcheur auprès de la célèbre évangéliste Aimée Semple McPherson ou sparing partner du boxeur Prima Carnera. C'est un défaut d'élocution qui est à l'origine de la carrière d'acteur d'Anthony Quinn. Après une opération de la langue, il a alors dix-huit ans, il obtient des cours de diction par Katharine Hamill qui enseigne l'art dramatique dans l'école où il est portier, et prend ainsi goût à la comédie, puis il force la chance en répondant à une annonce passée par Mae West et devient son partenaire, sur scène, dans "Clean Beds". Nous sommes en 1933. Cette prestation théâtrale est du goût du cinéaste Lew Landers qui lui offre son premier rôle dans "Parole" (1936) (un détenu tué à coups de couteau après quelques dizaines de secondes de présence à l'écran). Ses deux rôles suivants seront également ceux de mauvais garçons. Apprenant que Cecil B. De Mille a du mal à compléter sa distributions d'indiens pour "Une aventure de Buffalo Bill" (The Plainsman,1936), il se fait passer pour un authentique peau rouge et obtient le rôle du brave qui pousse son peuple à la guerre. C'est pendant le tournage de ce film qu'il va lier connaissance avec celle qui est devenue sa femme le 21 octobre 1937, Katherine, la fille adoptive de Cecil B. De Mille, ce géant d'Hollywood a qui il a osé tenir tête.
Jusqu'en 1947, Anthony Quinn n'est bon, aux yeux de ses employeurs, que pour personnifier les méchants et les traîtres. En 1938, on le retrouve sous la direction de Cecil B. De Mille dans "Les flibustiers" (The Buccaneer), l'année suivante toujours sous la même direction, il enchaîna avec "Pacific Express,1939). Rouben Mamoulian l'engage aux côtés de Tyrone Power, Linda Darnell et Rita Hayworth dans "Arènes sanglantes" (Blood and Sand,1941), Raoul Walsh lui proposa d'incarne le chef indien Crazy Horse dans "La Charge fantastique" (They Died with their Bootson,1941) où l'on connaît la fin tragique du Commandant Custer interprété par Errol Flynn. En 1942, il est à l'affiche du " Cygne noir" (The Black Swan) d'Henry King. On le remarque grâce sa performance dans "L'étrange incident" (The oxbow incident,1943) de William A. Wellman, qui l'année suivante tourne "Buffalo Bill" dont le rôle-titre n'est autre que Joel McCrea.
Après avoir été l'un des principaux acteurs de "Sinbad le marin" (Sinbad The Sailor,1947) de Richard Wallace avec Maureen O'Hara. En 1952, son interprétation de "Viva Zapata" (1952) d'Elia Kazan, lui vaut l'Oscar du meilleur second rôle. Il en recevra un second pour son incarnation de Paul Gauguin dans "La vie passionnée de Vincent Van Gogh" (Lust for Life,1956) de Vincente Minnelli avec Kirk Douglas incarnant le peintre. En 1953, Anthony Quinn tourne en Italie : il participe à l'aventure d' "Ulysse" (Ulisse,1954) de Mario Camerini. Puis vint sa rencontre avec Federico Fellini, elle sera capitale. Son rôle de Zampano, le forain tendre et brutal de "La Strada" lui ouvre les portes du vedettariat. Son rôle de Quasimodo dans "Notre-Dame de Paris" (1956) de Delannoy, le place parmi les tragédiens de premier plan. Le couple qu'il forma avec Gina Lollobrigida est resté dans toutes les mémoires de cinéphile. Peu de temps auparavant il avait donné la réplique à Gary Cooper et Barbara Stanwyck dans "Le souffle sauvage" (Blowing Wild,1953) de Hugo Fregonese.
A l'aube des années soixante, la carrière cinématographique d'Anthony Quinn est lancée, il enchaîna de nombreux tournages parmi lesquels on peut citer "L'Homme aux colts d'or" (Warlock,1959) de Edward Dmytryk avec Henry Fonda et Richard Widmark, "La diablesse en collant rose" (Heller in Pink Tights,1960) de Cukor avec Sophia Loren, "Les dents du diable" (The Savage innocents,1960) de Nicholas Ray avec Peter O'Toole (le tournage de ce film dura six mois et fut tourné au Gröenland, dans la Baie d'Hudson). En 1958, Anthony Quinn réalise grâce à l'appui de son beau-père Cecil B. DeMille le remake des "Boucaniers" (The Buccaneer) avec Yul Brynner (le seul film qu'il ait mis en scène à ce jour); les rôles négatifs vont aller en diminuant. A lui les personnages principaux.
Après son divorce d'avec Katherine, Anthony Quinn va vivre en Italie avec sa seconde épouse, Yolanda Addolori, qu'il a rencontrée au cours du tournage de "Barabbas" (1962) réalisé par Richard Fleischer. Quin a eu de nombreux enfants de ses deux mariages. Ces années-là, Anthony Quinn s'affiche dans deux grandes productions internationales à capitaux américains comme "La 25ème heure" (1967) et "La Bataille de San Sebastian" (1968), sous la direction de Henri Verneuil. L'acteur né d'un père irlandais et d'une mère mi- indienne, mi- mexicaine doit à son visage très expressif et à son grand talent de comédien d'avoir interprété à l'écran une multitude de nationalités différentes. Il a été Cheyenne, Panaméen, Hawaïen, Espagnol, Russe, Chinois, Sioux, Cubain, Anglais, Mexicain, Chilien, Autrichien, Portugais, Séminole, Indonésien, Grec, Italien, Hun, Français, Italo-Américain, Esquimau, Roumain et bien sûr Américain.
Anthony Quinn restera à la postérité aussi avec le film de Michael Cacoyannis "Zorba le Grec" (Zorba The Greek,1965), son interprétation est magistrale, sa danse inoubliable aux côtés de Alan Bates, Irène Papas et Lila Kedrova. Ralph Nelson lui avait proposé en 1961 d'incarner le boxeur Lewis "Mountain Rivera dans "Requiem pour un champion" (Requiem For a Heavyweight,1962). C'est en écoutant parler Abie Bain, une ancien vedette du ring et son conseiller pour les séquences de boxe, qu'Anthony Quinn eut l'idée d'adopter la voix rauque, cassée, fatiguée, étonnamment douce, qui est la sienne dans tout le film. Une voix qui déplut d'abord à Ralph Nelson - dont l'acteur, dans son autobiographie (La balade des sept collines", Ed. Belfond,1996) écrit qu'il était aussi peu psychologue que subtil", mais que celui-ci fut contraint d'accepter lorsque le producteur, David Susskind, menaça de le remplacer à la réalisation par...Anthony Quinn !
Ce sont ces années là, où il tourne de nombreux films comme "Car sauvage est le vent" (Wild is the Wind,1957) de George Cukor avec Anna Magnani, "L'orchidée noire" (The Black Orchid,1958) de Martin Ritt avec Sophia Loren, "Le dernier train de Gun-Hill" (Last Train from Gun Hill,1959) de John Sturges avec Kirk Douglas, "Les Canons de Navarone" (The Guns of Navarone,1961) de Jack Lee Thompson avec Gregory Peck et David Niven.
Pour son retour aux Etats-Unis, il se voit offrir par Daniel Mann dans "A Dream of Kings,1969) le rôle d'un grec de Chicago, père d'un enfant condamné et époux de Irène Papas, sa partenaire pour la quatrième fois. En 1966 sort sur les écrans français "Les Centurions" (Lost Command) avec une pléiade d'acteurs (Quinn, Alain Delon, Michèle Morgan, Claudia Cardinale, Maurice Ronet, Jean Servais et George Segal. On le vit également pape dans "Les souliers de Saint-Pierre" (The Shoes of the Fisherman,1968) de Michael Anderson. Dans "Jeux pervers" (The Magus,1968) de Guy Green, il s'oppose à Michael Caine. A cette même période, il retrouve la grande Anna Magnani avec laquelle il tourne "Le secret de Santa Vittoria" (The Secret de Santa Vittoria,1968) de Stanley Kramer. Outre les films cités dans partie filmographie, notons la participation de Anthony Quin au documentaire sur Martin Luther King "King: A Filmed Record...Montgomery to Memphis" (1970) de Sidney Lumet et Joseph L. Mankiewicz, à celui de Budd Boetticher sur "Arruza" (1971), et à celui de William Greaves, "The Voice of la Raza" (1972), sur les problèmes d'intégration des hispano-américains.
Dans les années 70, on retiendra "Don Angelo est mort" (The Don is Dead,1973) de Richard Fleischer. Entrepris quelques mois après la sortie du "Parrain" et du succès inespéré, celui-ci est le premier d'une série de films similaires destinés à évoquer les activités de la Mafia aux Etats-Unis. Il y eut également "L'héritage" (L'Eredita ferramonti,1976) de Mauro Bolognini avec Dominique Sanda et "Le Message" (The Message,1976) de Mustapha Akkad où il retrouve Irène Papas. En 1977, Quinn en acceptant d'évoquer des moments difficiles dans la vie de Aristote Onassis dans "L'Empire du Grec" (The Greek Tycoon) sous la direction de Jack Lee Thompson avec Jacqueline Bisset. 1980, année de la sortie de "Omar Mukhtar" de Mustapha Akkad et au côté de Kevin Costner dans "Revenge" en 1990. Ses mémoires ont été éditées en France, en 1990, sous le titre "Mon péché originel" (Editions J.P. Taillandier). Anthony Quinn meurt le 3 juin 2001 à Boston d'un cancer de la gorge. Son fils Francesco Quinn, acteur est décédé dix ans après son père d'une crise cardiaque, il n'avait que 48 ans.
Arènes sanglantes - 1941 de Rouben Mamoulian
1942
1943
Suprême aveu - 1947 de Lewis Allen
1952
1953
1954
Attila, fléau de Dieu -1954 de Pietro Francisci
1955
Nettoyage par le vide -1954 de Victor Saville
1955
1956
La Vie passionnée de Vincent Van Gogh - 1956 de Vincente Minnelli
. Notre-Dame de Paris - 1956 de Jean Delannoy
1957
Le bord de la rivière - 1957 de Allan Dwan
L'Orchidée noire - 1958 de Martin Ritt
1959
Les Dents du diable - 1959 de Nicholas Ray
1960
1961
1962
1963
Zorba le Grec - 1964 de Michael Cacoyannis
1965
1966
1968
Les souliers de Saint-Pierre - 1968 de Michael Anderson
Jeux pervers - 1968 de Guy Green
Le Secret de Santa Vittoria - 1969 de Stanley Kramer
1970
1972
Don Angelo est mort - 1973 de Richard Fleischer
1975
Le Message - 1977 - de Moustapha Akkad
_______________Steven Spielberg