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CINETOM
21 novembre 2015

CLARENCE BROWN, UN TECHNICIEN HORS DU COMMUN

            CLARENCE BROWN              1890 - 1987

              Cinéaste Américain 

  

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Clarence Brown est né le 10 mai 1890 à clinton, Massachussets. Au début du siècle, la famille Brown s'installa dans le sud des Etats-Unis, il fit des études d'electricité et de mécanique car il était passionné d'aviation et d'automobile. Très jeune, il se passionne pour le cinéma. Il grandit dans le Tennessee où il passe son diplôme d'ingénieur. Ayant remarqué que bon nombre de films qu'il aime ont été tourné au Peerless Studio dans le New Jersey, il décide de s'y rendre pour proposer ses services. 

La chance est avec lui, car Maurice Tourneur est en quête d'un nouvel assistant. Le fait que Clarence n'ait aucune expérience ne lui semble pas un handicap majeur. Au contraire, il pourra le former exactement comme il le souhaite. Brown se montre tout de suite capable et travailleur. Bientôt, le "Maître" confie à l'élève la plupart des tâches dont il se désintéresse : rédaction et conception du générique, tournages en extérieurs et montage. En 1920, pour la MGM, Clarence Brown co-signe un script avec le jeune acteur John Gilbert : "Un Lâche" (The Great Redeemer). On lui en confie la réalisation. La même année, il co-signe avec Maurice Tourneur la réalisation du "Dernier des Mohicans" (The Last Of The Mohicans), film produit par les Associated Producers.

Sa formation d'ingénieur lui permet d'assimiler rapidement les nouvelles techniques d'effets spéciaux. Brown se rappelle : "Nous utilisions de nombreuses machines pour obtenir des éclairages particuliers. Par exemple, des spots étaient dirigés sur de la fumée artificiellement produite afin de représenter les rayons de soleil perçant la brume matinale dans une forêt. Lorsque les filles échappent aux Indiens, je filme avec une caméra placée sur un landau d'enfant..."

Après avoir collaboré avec Tourneur sur plusieurs autres films, Brown débute comme "réalisateur en titre" chez Universal. En 1924, il signe notamment "La femme de quarante ans" (Smouldering Fires), dans lequel il décrit avec une grande sensibilité les difficultés rencontrée par une femme d'âge mûr ayant épousé un homme beaucoup plus jeune qu'elle. Son film suivant "Déchéance" (The Goose Woman,1925) avec Louise Dresser, le place parmi les réalisateurs les plus réputés de Hollywood. Le producteur Joseph Schenck le choisit pour diriger Rudolf Valentino dans "L'Aigle noir" (The Eagle,1925). L'acteur donnera ici une des ses meilleures prestations. Il est vrai que ce rôle à la Douglas Fairbanks (imitation de Zorro, avec une cape et épée,etc) met en valeur la plastique irréprochable du célèbre "Latin Lover", mais surtout, le scénario extrêmement construit est signé par Hans Kraly et les images, superbes, sont le fait du chef opérateur George Barnes.

L'année suivante (1926) marque un tournant important dans la carrière du réalisateur. La MGM le prend sous contrat. Brown va rester dans cette firme jusqu'à sa retraite volontaire, en 1952. Il tourne tout d'abord "La Chair et le Diable" (Flesh And The Devil) qui est en l'occurence le premier grand film de Greta Garbo. Le directeur de la photographie William Daniels va particulièrement bien réussir la grande scène d'amour avec John Gilbert, son partenaire. Brown et Daniels ont senti combien timide est l'actrice. Travailler avec elle exige une grande sensibilité. Brown raconte : "A cette époque comme les films étaient muets, le réalisateur pouvait aboyer ses directives, tandis que les acteurs jouaient. Je compris qu'il ne fallait surtout pas agir ainsi avec Garbo; avec du tact, j'obtiendrais bien plus. De ce fait, je chuchotais à son oreille tout ce que j'avais à lui dire et personne sur le plateau ne pouvait m'entendre. elle était ravie..."

Clarence Brown va par la suite réaliser cinq autres films avec l'actrice, entre 1926 et 1931; quatre d'entre-eux seront photographiés par Daniels. Il deviendra son chef opérateur favori lorsqu'elle travaillera avec d'autres réalisateurs. Le second film que Brown tourne pour la MGM est un western "La Piste de 98" (The Trail Of 98,1928), qui raconte la ruée vers l'or en Alaska. Pour les scènes d'extérieur, le réalisateur se rend près de Denver, dans les montagnes du Colorado, en plein hiver. Ce fut un tournage extrêmement fatigant. Pour cette raison, Brown se contentera dorénavant de choisir des histoires qui lui permettent de rester bien au chaud dans un studio !

A la différence de bien des réalisateurs de l'époque, comme le célèbre Woody Van Dyke, surnommé "Une-Seule-Prise-Et-Ce-Sera-La-Bonne", Brown acquiert la réputation justifiée de fignoler ses films. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il se contente de ne signer qu'un ou deux longs-métrages par an.

Par deux fois, pour leurs deux premiers films parlants, "Anna Christie" (1930) et "Romance" (1930). Garbo et Brown sont nominés à l'Oscar. Le réalisateur reçoit une nouvelle nomination dès l'année suivante pour "Ames libres" (A Free Soul,1931) avec Norma Shearer. Si, au cours de sa carrière, on ne lui remettra jamais l'Academy Award, son prestige est tel que tous les acteurs confirmés de la MGM souhaitent tourner avec lui. Clark Gable n'avait qu'un petit rôle dans "Ames libres" mais le succès du film l'a propulsé au rang de star. C'est à cette même période que le réalisateur tourne "L'Inspiratrice" (Inspiration,1931) avec Greta Garbo et Robert Montgomery.

Pendant ces années 30, Brown va donc diriger nombre de films, avec Joan Crawford et Clark Gable, ensemble ou séparément. De même, il dirigea Helen Hayes et Lionel Barrymore et, à la fin de la décennie, avec James Stewart et Myrna Loy. Durant les années 40, il eut l'insigne honneur de réaliser un film avec Spencer Tracy : "La vie de Thomas Edison" (Edison The Man,1940), le comédien dut en quelques semaines se familiariser avec la vie, les oeuvres et la personnalité de Thomas Alva Edison Brown retrouva cet acteur pour son ultime réalisation "Capitaine sans loi" (Plymount Adventure,1952). Il y eut aussi "La Mousson" (The Rains Came,1939), tiré du best-seller de 1937 de Louis Bromfield, au cinéma ce fut Tyrone Power et Myrna Loy qui furent les interprètes principaux.

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Mais revenons à sa collaboration avec Greta Garbo, en 1935, il compose le tandem Garbo-Basil Rathbone et Fredrich March dans "Anna Karénine". Deux ans plus tard, il la dirige  avec Charles Boyer dans "Marie Waleska" (Conquest,1937). Ceci est l'histoire d'un amour immortel, idylle historique. Ces deux productions de qualité ne reçoivent en leur temps qu'un accueil modéré, tant de la part du public que celle de la critique, si l'on excepte une nomination de Charles Boyer pour son interprétation de Napoléon. "Anna Karénine" n'ayant coûté qu'un million de dollars, la MGM réalise un petit bénéfice. Il n'en va pas de même pour "Marie Waleska", film deux fois plus cher, qui ne rentra pas dans ses frais !. Il faut dire qu'entre ces deux films. A la MGM, la réputation de Clarence Brown de "directeur d'actrices" est finalement usurpée par George Cukor.

Il lui faut se différencier. Il change de genre en tournant  donc "La vie de Thomas Edison", au début des années 40, puis en choissant des acteurs connaissant le succès : en 1943, il proposa à Mickey Rooney de jouer dans "Et la vie continue" (The Human Comedy), excellente adaptation de l'oeuvre de William Saroyan. Le cinéaste déclara : "C'est mon film préféré : chacune des scènes vient droit de mon coeur". Cette histoire où seraient exaltées les vertus profondes du peuple américain fut récompensée par un Oscar. "L'Aventure commence à Bombay" (They Met in Bombay,1941) fut distribué le 24 juin 1941, le 2 décembre de la même année, les Japonais attaquaient Pearl Harbor et c'était la guerre...

Ce fut la toute jeune Elizabeth Taylor qui donna la réplique à Mickey Rooney dans "Le Grand National" (National Velvet,1945). L'année suivante, Brown reprit un projet qui avait débuté en mai 1941, sous la direction de Victor Fleming : "Jody et le faon" (The Yearling,1946). Installée au coeur des Everglades, l'équipe du tournage fut assaillie par des nuées d'insectes, qui s'agglutinaient sur les objectifs des caméras, rendant les prises de vues parfois impossibles. De plus le réalisateur et son interprète principal (Spencer Tracy) ne s'entendèrent guère et après un mois difficile, c'est King Vidor qui vint remplacer Fleming, sans plus de succès d'ailleurs puisque le film fut finalement interrompu. Clarence Brown fit tourner Gregory Peck, Jane Wyman et le jeune débutant Claude Jarman Jr qui obtint un Oscar Spécial au titre du meilleur acteur-enfant de l'année 1946, il avait douze ans. 

Depuis qu'il est à la MGM, Brown a toujours suivi la politique de Louis B. Mayer : faire des films tous-publics. Cette obéissance aux ordres reçus lui a permis de faire carrière. Mais voici que Dore Schary succède à Mayer à la direction des studios. Le réalisateur s'adapte aussitôt en fonction de la nouvelle orientation : en 1949, il adapte Faulkner à l'écran, et aborde donc les problèmes raciaux avec "L'Intrus" (intruder In The Dust). C'est une brillante démonstration de polyvalence. Juano Hernandez, Porter Hall et Claude Jarman Jr, admirablement dirigés, apportent à ce film policier tout leur talent. Brown déclara : "J'ai assisté aux émeutes raciales d'Atlanta en 1906, j'y ai vu quinze Noirs assassinés par une foule de foutus Blancs. C'est pour cela que j'ai fais le film. (déclarations publiées dans "Ecran" n'82; juillet 1979). 

Toutefois, la carrière de Brown est sur son déclin. En 1952, malgré l'insuccès de ses films précédents, il se voit confier un film à gros budget, en Technicolor, sur l'arrivée des premiers colons du Mayflower, "Capitaine sans loi" (Plymouth Adventure). L'accueil mitigé du public est une des raisons pour lesquelles il décidera de prendre sa retraite en 1953. C'est ainsi que la carrière cinématographique du vétéran Clarence Brown fut clôt. A 62 ans, il refusa de renouveller son contrat, il fut l'un des plus prestigieux réalisateurs de la Metro Goldwyn Mayer pour laquelle il realisa presque tous ses films dont six furent sélectionnés pour les Oscars. Il fut souvent considéré comme un cinéaste de femmes, essentiellement romantique. Mais Rudolf Valentino, Clark Gable (sept fois), Spencer Tracy ou Gregory Peck furent ses interprètes et il sut brosser, avec vigueur, des tableaux aux couleurs de l'Amérique profonde. Clarence Brown s'est retiré du cinéma et est revenu à l'automobile. Il est mort le 17 août 1987 à Santa Monica, à près de 97 ans.

                                    La Femme de 40 ans - 1924

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                                        L'Aigle noir - 1925       

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                                   La Chair et le Diable  - 1927  

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                                          La Piste de 98 - 1928 

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                                    Intrigues - 1928 -     

 

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                                              1929            

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                                        L'Inspiratrice -1931 

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                                        La Passagère - 1934 

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                                                 1935 

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Anna Karenina (1935) - Greta Garbo, Fredric March 

 

                                     Sa Femme et sa secrétaire - 1936  

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                                              1937

 

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                                         La Ronde des pantins - 1939

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                              La Vie de Thomas Edison - 1940  

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                           L'Aventure commence à Bombay - 1941 

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                                     Viens avec moi - 1941 

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                                  Et la vie continue - 1943    

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                                  Les blanches falaises de Douvres - 1944 

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               Le Grand National - 1945 - Elizabeth Taylor - Mickey Rooney  

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                                             Jody et le faon - 1946

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                                               L'Intrus - 1949

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                                           Pour plaire à sa belle - 1950

 

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                                            1952 

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 _________________________Joan Crawford

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