BING CROSBY, LE CROONER A LA VOIX FEUTREE
BING CROSBY 1904 - 1977
Acteur, Chanteur Américain
Avec son décontraction nonchalante, sa voix feutrée et son sens du rythme, il a renouvelé la chanson de charme. Bing Crosby sera l'une des valeurs les plus sûres du film musical hollywoodien. Ses meilleurs films : "La route semée d'étoiles", "Noël Blanc", "Les Cloches de Sainte-Marie", "Haute Société","En route pour Singapour", "En route pour le Maroc", "L'amour chante et danse"....
Bing Crosby de son véritable nom : Harry Lillis Crosby Jr est né le 2 mai 1903 à Tacoma (Etat de Washinghton) dans une famille catholique d'origine irlandaise. Dès l'âge de sept ans, sa passion pour la bande-dessinée "The Bingsville Bugle" lui vaut ce surnom de "Bing" qui passera à la célébrité. Le jeune Crosby commence ses études de droit à la Gonzaga University, mais ilva bientôt se consacrer essentiellement à la batterie et à la chanson. Il s'associe à Al Rinker, et leur duo attire bientôt l'attention de Paul Whiteman, qui dirige le plus célèbre orchestre de jazz des années 20. Whiteman engage les deux débutants, leur adjoint Harry Barris et baptise le trio les "Rhythm Boys"... Crosby est alors considéré comme un joyeux farceur dépourvu d'ambition et sans grand avenir. A tel point que beaucoup s'opposent à son mariage avec la starlette Dixie Lee, estimant que celle-ci compromettrait ainsi sa carrière...Bing Crosby épousera pourtant Dixie et, tandis qu'il ira de sucès en succès, elle abandonnera le cinéma vers le milieu des années 30 pour se consacrer exclusivement à sa vie familiale, leur couple s'achèvera par leur décès de son épouse Dixie en 1952.
Whiteman ne prend donc pas Crosby au sérieux et il le licencie au bout de quelques mois. Entre-temps, Bing a découvert le cinéma...et réciproquement. Dans l'un des premiers films parlants et partiellement tourné en couleurs, "La Féerie du Jazz" (King of Jazz,1930), il chante "Music Has Charms" durant le générique, et les Rhythm Boys apparaissent dans quelques séquences où ils interprètent des chansons de Whiteman. Bing Crosby ne restera d'ailleurs pas longtemps au chômage; engagé par l'orchestre de Gus Arnheim, il se produit au Cocoanut Grove de Los Angeles. Mack Sennett lui signe alors un contrat pour six courts métrages. Il y chante quelques-uns de ses succès comme "Just One More Chance", "I Surrender, Dear" ou "When the Blue of the Nights Meets the Gold of the Day." Malgré tout, Crosby n'a encore qu'une notoriété restreinte lorsqu'à l'automne 1931 son engagement à la C.B.S. va faire de lui, du jour au lendemain, une vedette des ondes.
L'année suivante, Crosby revient au cinéma, cette fois-ci en tête d'affiche de la Paramount, avec "The Big Broadcast" (1932) de Frank Tuttle. Il y crée deux futurs classiques de son répertoire "Please" et "Here Lies Love", deux chansons dues à Leo Robin et Ralph Rainger, auxquels il fera appel très souvent par la suite (Robin saura d'ailleurs toujours tailler des succès "sur mesure" pour Crosby).
La Paramount peut s'enorgueillir d'une nouvelle star, qu'elle s'attache aussitôt par contrat : une association exceptionnellement longue, qui durera plus de vingt ans! Crosby sera toutefois "prêté" de temps à autre à des firmes concurrentes. Ainsi, dès 1933, il est déjà si célèbre que Marion Davies le veut comme partenaire dans "Au Pays du rêve" (Going Hollywood,1931) de Raoul Walsh. Mais le crooner de charme n'est pas à son avantage parmi les fastes de la MGM, pas plus que ne lui convient la sensualité quelque peu morbide de "Temptation"; il est plus à l'aise avec "Beautiful Girl", une mélodie alerte de Nacio Herb Brown et Arthur Freed.
Toutes les comédies musicales de la Paramount où Crosby tient la vedette sont à peu près bâties sur le même modèle. Une intrigue sentimentale menée sans grande conviction, les inévitables numéros comiques et enfin quelques airs à succès, placés au bon moment. De fait, si l'on se souvient encore de "La Grande Duchesse et le garçon d'étage" (Here Is My Heart) et de "She Loves Me Not" deux films de 1934, c'est surtout grâce à "June in January" et à "Love in Bloom", deux chansons de Robin et Rainger interprétées par Bing Crosby. On peut en dire autant de "La Chanson à deux sous" (Pennies from Heaven), un musical de 1936. En 1937, l'Oscar de la meilleure chanson est attribué à "Sweet Leilani", l'un des airs à succès de Bing dans "L'Amour à Waikiki" (Waikiki Wedding) de Frank Tuttle.
Il y eut aussi "Transatlantic Follies" (Anything Goes,1936) de Lewis Milestone, une adaptation malheureusement édulcorée du brillant succès de Cole Porter. C'est ainsi que toute allusion à la cocaïne a été bannie de "I Get a Kick Out of You", chanté par la grande Ethel Merman, dont la fougue fait merveille face à la décontraction de Bing lorsqu'ils interprètent en duo "You're the Top". Neanmoins le film reste truffé de sous-entendus savoureux, notamment dans le classique "Sailor Beware" chanté par Crosby.
La carrière de Crosby semble alors toute tracée et dépourvue du moindre risque : en ce qui concerne il est prêt à continuer à tourner deux films à succès par an, tout en amassant une confortable fortune grâce au disque et à la radio. Mais en 1940, la Paramount inaugure une formule originale avec "En route pour Singapour" (Road to Singapore); le chanteur de charme numéro un y partage la vedette avec le fantaisiste Bob Hope et la reine de l'exotisme Dorothy Lamour. A dire vrai, la firme compte plus sur l'abondance de stars que sur les subtilités du scénario pour attirer le public. Quelque peu livrés à eux-mêmes, Crosby et Hope vont s'adonner sur le plateau à des improvisations irrésistibles. Toute l'équipe est en joie, mais le producteur Don Hartman croit devenir fou...le succès est tel que la Paramount décide d'en faire une série. "Le plus joyeux trio d'Amérique" poursuivra ses aventures loufoques dans six autres films. Le succès considérable engendré par ce premier film de cette série est toujours demeuré comme une énigme pour les historiens de cinéma, à noter qu'il fut le plus gros succès financier de la Paramount en 1940.
Avec ce succès inattendu, Crosby figure désormais en bonne place au box-office. Signe indiscutable de cette consécration, le 7 avril 1941, il a des honneurs de la couverture du magazine Time. Pourtant, il n'est pas encore au sommet de sa carrière. En 1942, il tourne avec Fred Astaire dans "L'Amour chante et danse" (Holiday Inn), où il a comme partenaires féminines Marjorie Reynolds et Virginia Dale. De toutes les chansons composées pour le film par Irving Berlin, l'une deviendra l'un des disques les plus vendus dans le monde entier, et la chanson fétiche de Bing Crosby "Noël Blanc" (White Christmas). Le trio Crosby/Hope/Lamour se réunit dans "En route pour le Maroc" (Road to Morocco1942) réalisé par David Butler.
En 1944, Leo McCarey, l'un des maîtres de la comédie américaine, offre à Bing Crosby un rôle en or, celui du jeune prêtre catholique impulsif idéaliste et primesautier de "La Route semée d'étoiles" (Going My Way). Pour sauver du péché sa paroisse misérable, le père O'Malley déploie une énergie et une ingéniosité inlassables, face au vieux curé irascible atttaché à la tradition (mais qui cache un coeur d'or sous des dehors bougons) incarné par Barry Fitzgerald. Cet acteur irlandais formé à l'Abbey Theatre fait ici une remarquable composition, "volant" même parfois plus d'une scène à la vedette Crosby. Il n'est évidemment pas question ici d'intrigue sentimentale, encore que Risë Stevens, étoule du Metropolitan Opera, laisse échapper de langoureuses oeillades en direction du séduisant prêtre chantant. Grâce au talent de Leo McCarey, qui a su éviter habilement l'écueil d'un sentimentalisme peut-être excessif, le film reste toujours drôle et savoureux. Le succès sera total, tant auprès du public qu'auprès des critiques et le film battra tous les records d'Oscars de l'année : un pour Bing Crosby (Meilleur Acteur), un pour Barry Fitzgerald (Meilleur Second Rôle), un pour le cinéaste (Meilleur Réalisateur), sans oublier l'Oscar du Meilleur Film de l'année et celui de la meilleure chanson (Swinging on a Star).
Après un tel triomphe, on envisage évidemment une suite, ce sera "Les Cloches de Sainte-Marie" (The Bells of St Mary's,1945), toujours avec Barry Fitzgerald. Le père O' Malley est ici confronté, cruelle tentation, au charme de soeur Benedict incarnée par Ingrid Bergman et de sa troupe de gracieuses novices. Crosby est alors très demandé, mais les films qu'on lui propose sont loin de valoir "La Route semée d'étoiles". Immédiatement après ce grand succès, il tourne "Here Come the Waves" une comédie musicale dont on retiendra la chanson d'Harold Arlen et Johnny Mercer : "Accentuate the Positive". Après "Les Cloches de Sainte-Marie" il retrouvera encore Barry Fitzgerald dans "Le Docteur et son toubib" (Welcome Stranger,1947) d'Elliott Nugent, où ils incarnent deux pittoresques médecins de campagne. Puis on le verra en policiers dans "Quand viendra l'Aurore" (Top o' the Morning,1949) de David Miller, le comédien mettra fin à la série avant que le filon ne soit usé jusqu'à la corde...
En 1948, Bing Crosby trouvera à nouveau un rôle à sa mesure avec "La Valse de l'Empereur" (The Emperor Waltz), une comédie rutilante et pleine d'humour de Billy Wilder. Il y incarne un dynamique représentant en phonographes qui tente sa chance à la cour d'Autriche, où il séduit une comtesse altière interprétée par Joan Fontaine. Mais l'aristocratique chienne de sa belle (caniche de pure race) aura auparavant succombé au charme plébéien de son propre compagnon à quatre pattes, un fox-terrier au pedigree plus que douteux, qui rappelle irrésistiblement la célèbre mascotte de "La Voix de son maître".
Les plus grands metteurs en scène apprécient alors l'aisance et l'humour de Crosby, ainsi que sa capacité d'improvisation. Frank Capra le dirige dans "Jour de chance" (Riding High,1950), une comédie qui a pour cadre le monde hippique, puis dans "Si l'on mariait papa" (Here Comes the Groom,1951), où il lui donne un rôle de journaliste. En 1954, c'est l'édifiant "Noël Blanc" (White Christmas) de Michael Curtiz, où il incarne un chanteur connu qui aide un vieux compagnon en détresse. On n'oubliera pas non plus son émouvante interprétation d'alcoolique dans "Une Fille de la province" (Country Girl,1954) de George Seaton, qui lui vaudra d'être nominé aux Oscars. Ainsi dans les années 50, Crosby est parvenu à se débarasser de son étiquette lénifiante de chanteur de charme. Grâce à son talent, bien sûr, mais aussi parce que la Paramount a désormais sous contrat un nouveau talent prometteur, Dean martin, dont la voix suave est fort appréciée.
Après une brillante fin de carrière, Crosby saura faire des adieux à l'écran avec dignité. Pour son dernier film, "La Diligence vers l'Ouest" (Stagecoach,1966) de Gordon Douglas, un remake de "La chevauchée fantastique", il reprendra avec panache le rôle du docteur alcoolique, tenu par Thomas Mitchell dans la première version de John Ford. Il fera ensuite de nombreuses apparitions comme invité d'honneur dans des émissions télévisées. Toujours à la télévision, il interprète en 1971 "Dr. Cook's Garden" où il incarne un médecin de province partisan d'une euthanésie charitable. Le golf a toujours été la grande passion de Bing Crosby. C'est au cours d'une partie à Madrid, le 14 octobre 1977, qu'il succombe à une crise cardiaque, laissant sept enfants et une veuve, l'actrice Kathryn Grant.
En tant que chanteur, Crosby a été le successeur de Rudy Vallee qui, s'aidant d'un mégaphone, séduisait les "flappers" des années 20. Son style tout fait nouveau, tout de nonchalance et de décontraction, est en totale rupture avec celui des grandes vedettes de l'époque, comme Al jolson ou Morton Downey. Il ne sera détrôné que par Frank Sinatra, plus suave et plus sentimental, qui va devenir l'idole d'une autre génération. Mais les fans de Crosby ont été plus nombreux et d'âge plus divers que ceux de Sinatra. Quant à son très grand talent musical, il en fera la démonstration éclatante en enregistrant un morceau aussi complexe et difficile que "Ballad for Americans" dans le temps record de 45 minutes, alors qu'il avait fallu au grand Paul Robeson une journée entière.!
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DECES DE L'ACTEUR AMERICAIN
LARRY HAGMAN 1931 - 2012
Le comédien américain Larry Hagman, qui avait incarné dans la série "Dallas" de l'un des plus célèbres méchants de l'histoire de la télévision, J.R. Ewing, est mort vendredi 23 novembre 2012 à l'âge de 81 ans de complications d'un cancer, a annoncé sa famille dans un communiqué.
Linda Gray, qui jouait le rôle de sa femme, Sue Ellen, dans la série américaine diffusée d'avril 1978 à mai 1991, se trouvait au côté de l'acteur au moment de son décès dans un hôpital de Dallas, a précisé Jeffrey Lane, l'agent de l'actrice. Généreux, drôle, attachant et talentueux. Il va terriblement nous manquer. Il croquait la vie à pleines dents", a déclaré l'actrice.
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