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CINETOM
22 juillet 2011

SACHA GUITRY, LA PROVIDENCE DU THEATRE AU CINEMA

 

        SACHA GUITRY                                               1885 - 1957    

                 Ecrivain, Réalisateur, Comédien.... Français             

                  

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De la même manière que  pour Marcel Pagnol, Sacha Guitry aura été longtemps méprisé par les gens du cinéma. De cette mauvaise réputation, on retouve la trace dans toutes les "histoires du cinéma".  Les puristes du cinéma, qui ne voulaient voir dans son oeuvre de cinéaste que du théâtre boulevardier.

Bardèche et Brasillach, comme tous les critiques de leurs temps, ne sauvent que "Le Roman d'un tricheur" et, pour des raisons particulières, un vieux documentaire de 1914, "Ceux de chez nous" qui montre Rodin, Monet, Renoir, Degas, Anatole France...Artistes que Sacha Guitry admirait et dont il avait eu l'idée de conserver le souvenir. Tout le reste de son oeuvre cinématographique était relégué aux oubliettes, avec l'étiquette infâmante de "théâtre filmé"...

Il a fallut plus de vingt ans pour que cette opinion se mette à évoluer. Dans l'intervalle, Sacha sans en avoir l'air, avait édifié une oeuvre cinématographique beaucoup plus varié qu'il n'y paraissait et débordant très souvent le cadre de ce qu'on appelle "théâtre filmée" ...

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Sacha Guitry est né le 21 février 1885 à Saint-Petersbourg, il était le fils du du grand comédien Lucien Guitry. Ecrivain précoce, il n'a que dix-sept ans lorsque sa première pièce :"Le Page" est jouée au Théâtre des Mathurins.

Au Théâtre des Variétés, le 22 novembre 1915, Sacha Guitry présenta, avec le concours de Charlotte Lyses un film cinématographique en deux parties accompagné d'une causerie familiale et d'un prologue. Ce film documentaire muet d'une longueur de 600 mètres, tourné par Sacha Guitry avec une caméra d'amateur en 1914-1915, "Ceux de chez nous"  qui nous montrent au grand jour certaines de ces célébrités de l'époque dont son père Lucien Guitry ou Sarah Bernarhardt.  En 1918, on le retrouve au côté d'Yvonne Printemps dans un film de René Hervil et Louis Mercanton : "Un Roman d'amour et d'aventure".

En 1931, Guitry signa le scénario et dialogues du film de Robert Florey "Le Blanc et le Noir" avec Raimu et Fernandel entre autres. C'est bien au théâtre filmé, pris au sens le plus large, qu'appartient une première série de films de Sacha, parmi lesquels on relève plusieurs titres fameux et même quelques succès parmi les plus durables : "Pasteur", "Le Nouveau Testament, "Mon Père avait raison", "Faisons un rêve", "Désiré", "Quadrille", "Le Comédien", "Le Diable boiteux", "Deburau", "Je l'ai été trois fois". 

Cela commence par "Pasteur" (1935) réalisé par Fernand Rivers et Sacha Guitry dont le film fut présenté en avant-première à bord du "Normandie", pour le voyage inaugural du paquebot, puis  en salle, couplé avec une comédie, "Bonne Chance" qui fut l'acteur, réalisateur, scénariste et dialoguiste, donnant la réplique à Jacqueline Dubac et Pauline Carton.   

"Le Nouveau Testament" (1936) orchestré par Sacha Guitry, est une comédie de boulevard, joyeusement amorale, au ton grinçant et parfois féroce. Cela avait débuté au Théâtre de la Madeleine à l'automne 1934 où la pièce avait été joué lorsque l'auteur décida de la porter à l'écran en collaboration avec Alexandre Ryder. L'oeuvre théâtrale avait connu un grand succès, public et critique, alors que le film, il n'en fut pas de même. C'est le troisième film réalisé par Sacha Guitry.

Son quatrième film est sans aucun doute, le film qui a le plus frappé les journalistes et les cinéastes : "Le Roman d'un tricheur" (1936) qui était commenté en "voix off" presque entièrement ". "son immense mérite est d'avoir fait oublier cette particularité au point que des spectateurs interrogés à la sortie de la salle croient avoir vu un film joué et parlé directement"  - François Truffaut. Sacha Guitry avait expliqué  ainsi sa création :" Ce film je l'ai tiré d'une petit livre que j'ai fait il y a deux ans et que j'avais intitulé : "Les Mémoires d'un tricheur". Comme ce sont, soi-disant, des mémoires, j'ai bien été obligé de dire JE à la place de IL. En une heure et demie j'ai voulu condenser toute la vie d'un personnage singulier sur lequel le destin s'acharne comme à plaisir. Quarante de la vie d'un homme auquel ses mauvaises actions portent bonheur, et que la chance abandonne aussitôt qu'il veut s'amender.

"Mon Père avait raison" (1936) de Sacha Guitry fut présenté pour la première fois au cinéma Colisée, à Paris, le 27 novembre 1936. Cette pièce fut crée en 1919, Sacha et son père Lucien Guitry y apparaissaient chacun dans un double rôle, celui du père et du fils.

Sacha Guitry était parfaitement conscient de ce qui distinguait le théâtre du cinéma, et il a écrit quelques phrases rapides et légères, mais assez profondes pour expliquer que le théâtre c'est le présent tandis que le cinéma c'est le passé. De même, il savait très bien voir la supériorité du cinéma américain sur le cinéma français. Il ne se tarit pas d'éloges sur le cinéma documentaire, et il sut lui-même en faire le premier ou presque, avec "Ceux de chez nous". Son goût, en matière de films, apparaît très sûr. Il proclame que le comique se démode moins vite que le dramatique, et il reconnaît la suprématie de Chaplin et de Buster Keaton. Cela ne l'empêche pas de saluer l'apparition du premier film de Robert Bresson, "Les Anges du péché", même si , par taquinerie, il ne peut s'empêcher de conclure son article par ces mots : "C'est bien mieux que du cinéma".

C'est un mot qu'on a envie de reprendre aujourd'hui pour l'appliquer au "Roman d'un tricheur", " Faisons un rêve", à "Mon père avait raison", et à toutes ces comédies toujours remarquablement interprétées et qui symbolisent parfaitement un certain ton d'avant-guerre. "Faisons un rêve" (1936) est le sixième film de fiction de Sacha Guitry, il est caractérisé par un nombre important de critiques qui le considèrent comme un chef d'oeuvre, qui annonce tout un cinéma moderne. A noter la prestation de Guitry en tant qu'acteur où il se met en scène : tunnel, morceau de bravoure et d'anthologie de l'acte II, dont le lyrisme est décuplé par le cinéma. 

En 1937, Guitry enchaîne la mise en scène du film "Le Mot de Cambronne" où il donna la réplique à son épouse Jacqueline Delubac, Marguerite Moreno et Pauline Carton.  Philippe Agostini déclara : "Le tournage du film au studio de Billancourt le 19 novembre 1936, fut un record comme le confirma le directeur de la photographie Philippe Agostini, assistant-operateur à l'époque : "C'était une émission de télévision avant la lettre, l'équivalent de "Au Théâtre ce soir" si l'on veut. Nous avons tourné le film dans un décor unique, alors que Guitry jouait la pièce au théâtre. Les accessoires venaient du théâtre et y sont retournés aussitôt le travail terminé. Le tournage a duré en tout et pour tout une journée, de midi à sept heure, la pièce devant être jouée à nouveau le soir même. Nous avions deux ou trois caméras placées à des points statégiques : l'une d'elles le suivait, l'autre enregistrait un plan d'ensemble et la troisième filmait son partenaire. C'est une technique que la télévision prétend avoir inventée, mais que l'on pratiquait déjà bien avant avant elle. Le tournage devait seulement s'interrompre toutes les dix miutes pour recharger les appareils." (in entretien avec Philippe Agostini, "Cinématographe" no86 février 1983)          Cette même année il co-réalise au côté du metteur en scène Christian-Jaque (François 1er,Fanfan la Tulipe) "Les Perles de la Couronne" avec Sacha Guitry dans plusieurs rôles historiques dont celui de François 1er, Napoléon III... mais aussi Raimu, Jacqueline Delubac, Renée Saint-Cyr, Arlettyn Marguerite Moreno, Simone Renant, Jean-Louis Barrault, Rosine Deréan, Pauline Carton et Marcel Dalio. Il fallut pour les dépenses du film : 52 vedettesn 1200 artistes, 90 décors, 8 millions de dépenses : "un film royal" (publicité de l'époque). Il obtint d'ailleurs, le Prix du Meilleur Scénario à la Vème Mostra d'Arte Cinematografico à Venise en 1937.

Concernant le film "Désiré" (1937), Guitry écrivit en préface à son film que cette oeuvre fût une oeuvre comique, et je puis bien me permettre de dire que j'ai peut-être attteint mon but puisque des centaines de représentations et ont assuré la réussite. Cette version filmée de 1937 demeure cependant la référence. Sacha est entouré de Jacqueline Delubac, sa troisième épouse, remplaçant Yvonne Printemp, qui tenait le rôle à  la création et d'Arletty, relayant Betty Dausmond, malade lors de la réalisation du film.  

Ecrite en août 1937, crée en septembre, tournée en novembre de la même année, la pièce "Quadrille" (1938) était toujours à l'affiche quand le film sortit en février 1938. On pouvait lire que "par un phénomène paradoxal", l'histoire avait plus de relief au cinéma qu'au théâtre : que l'analyse y devenait plus profonde, le verbe plus étincelant...(Paul Redoux). Sacha Guitry prenait d'ailleurs quelque trente ans d'avance sur les moeurs de son temps... 

Après avoir été critiqué lors de la sortie de son nouveau film : "Remontons les Champs-Elysées" (1938), Sacha Guitry n'est qu'à son deuxième film historique. James de Cooquet qui n'aimait guère ce "pot pourri d'histoire" proposait dans "Le Figaro", qu'on l'intitulât "Traversons la Chaussée-d'Antin ou Descondons la rue de la Bonne-Morue". 

Cette brillante période se termine en beauté en 1939 par "Ils étaient neuf célibataires", un de ses meilleurs films, mais que les circonstances ont desservi et qui reste encore méconnu (avec Victor Boucher, Max Dearly, Elvire Popesco, Saturnin Fabre, André Lefaur, Sacha et Géneviève Guitry.     

                                Ceux de chez nous (1915) de Sacha Guitry 

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Dans ses souvenirs, "Quatre ans d'Occupation", Sacha Guitry raconte comment il a dû s'y prendre pour refuser les propositions des représentants de la Continental. Il fit appel à son producteur Harisparu, qui lui offrit la possibilité de mettre en scène "Le Destin fabuleux de Désirée Clary" (1942) à des conditions qui n'avaient qu'un très loin rapport avec celles exprimées par la Continental. L'auteur souligne ensuite que Alfred Greven, directeur de la firme, ne cessa de lui témoigner une certaine animosité. A noter la présence  de Gaby Morlay en Désirée Clary, mais aussi Jacques Varennes, Jean-Louis Barrault, Aimé Clariond, Lise Delamare, Yvette Lebon et Noël Roquevert. 

En revanche les trois films qu'il tourna sous l'Occupation après avoir refusé les offres de la firme allemande Continental ne figurent pas parmi les meilleurs de sa carrière et lui attirèrent notamment quelques sarcasmes féroces de Lucien Rebatet (M'as-tu vu en aveugle" titrait  le critique de "Donne-moi tes yeux" en 1943). Ils relèvent de cette imagerie patriotique que les circonstances inspirèrent à Sacha et qui le poussèrent à une sorte d'inventaire de toutes les gloires de France (dans ce dernier film, on entrevoyait notamment Dufy, Derain et Utrillo et dans "La Malibran" (1943), Alfred de Musset était interprété par Jean Cocteau, comme celui qu'il entrepris avec son livre collectif "De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain", pour lequel il avait été convoqué toute notre littérature, de Valéry à Colette. "La Malibran" fut présenté dans les stalags en avant-première. Sa sortie parisienne eut lieu seulement en mai 1944 à quelques semaines de la Libération, qui devait valoir à Guitry les ennuis que l'on sait....

On notera que la séparaton de Sacha et Geneviève Guitry, sa quatrième et avant-dernière épouse, intervint en avril 1944, soit moins de six mois après la sortie de "Donne-moi tes yeux". Après la Libération, éloigné trois ans des studios, il ne renouera vraiment avec le succès qu'en 1948, avec "Le Diable boiteux", film sur Charles Maurice de Talleyrand qui permit quelques rapprochements historiques vengeurs, que le public reçut fort bien. Talleyrand était le personnage historique favori de Guitry.  Le scénario fut d'abord refusé par la censure, qui s'y sentait expressément visée. Sacha Guitry en fit donc d'abord une adaptation théâtrale en 5 actes, dont le succès permit la mise en chantier du film.    

"Le Comédien" (1948) fut comme beaucoup d'autres de ces longs métrages, tiré d'une de ses pièces. Celle-ci fut jouée pour la première fois en 1921, avec le père de Sacha, Lucien Guitry. Son fils vouait à son père un véritable culte, bien qu'il fût resté brouillé avec lui pendant plus de dix ans. Il y dirigeait pour la première fois l'actrice Lana Marconi, qui devait être sa cinquième épouse et sa veuve.

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                                                 Donne-moi tes yeux (1943)

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       Sacha Guitry

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           Sacha Guitry

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  DEBURAU

 

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"Aux Deux Colombes" fut tourné du 11 au 22 avril 1949 au studio Francoeur  à Paris et sortit le 27 juillet. Guitry se contenta de filmer sa pièce dans son décor et sans aucune recherche stylistique. Comme à son habitude, le générique est entièrement parlé, l'auteur rencontrant tour à tour tous les techniciens dans les couloirs du studio pour les présenter au public, mais également la plupart des acteurs du film.

 Sacha Guitry déclara "Voilà une de ces petites comédies qui ne rougissent pas d'être légères, qui ne s'appliquent à ne résoudre aucun problème que l'hermétisme épargne, et qui seraient navrées d'être prises au sérieux..." (in "Opéra", 4 mai 1949).  Guitry évoquant  "Toa" (1949) comédie en quatre actes, crée au Théâtre du Gymnase le 5 mai 1949 et dont le film fut tourné presque aussitôt dans le même décor et avec les mêmes interprètes.  (Guitry, Lana Marconi, Jeanne Fusier-Gir, Mireille Perrey).

Son film suivant : "Le Trésor de Cantenac" (1949) est un tableau d'une rare noirceur de la "France profonde". On remarquera une forme d'écho de vexations subies lors de la Libération. Sacha Guitry appréciait suffisamment Fernandel pour lui écrire un rôle sur mesure avec "Tu m'as sauvé la vie" (1950). Le cinéaste-écrivain énonça : "Moi on m'adore, vous on vous aime". Les prises de vues du film durèrent quatre semaines, ce qui était un maximum pour l'auteur qui créa cette pièce au Théâtre des Variétés en 1949. 

 Dans la production un peu trop abondante de ces années, où demanderaient à être revues des  oeuvres à demi-oubliées comme "Deburau" (1951), les deux films pour Fernandel (Tu m'as sauvé la vie et Adhémar ou le jouet de la fatalité). Il faut mettre au premier plan les deux films écrits pour Michel Simon, acteur génial qui contribue à faire de "La Poison" (1951) et de "La Vie d'un honnête homme" (1953) deux des chefs d'oeuvre les plus insolites de Sacha, pleins de sarcasme et d'amertume, dans la ligne du "Roman d'un tricheur", mais avec une noirceur plus accentuée. C'est qu'entre-temps la méchanceté des hommes, au moins envers Sacha, avait fait quelques progrès.

Pour revenir au film "Deburau", Sacha s'intéressa plus particulièrement au personnage  vieillissant, à sa conception du théâtre et sa vie familiale. Il faut noter que Guitry était âgé de soixante-cinq ans au moment du tournage.  Quant au tournage de "La Poison", Guitry dédicace le manuscrit du film à Michel Simon, qu'il réalise à l'aide de deux caméras avec une moyenne de deux prises par plan et cela en quinze jours, à compter du 6 septembre, sa sortie nationale étant prévue pour le 30 novembre 1951. "La Poison" peut être considéré comme le premier volet d'une trilogie, qui comprend "La Vie d'un honnête homme", où Michel Simon incarne deux frères jumeaux  qui se détestent, (si le jeu des substitutions et des quiproquos est classique, le rire qu'il déclenche est amer et sarcastique) et "Les Trois font la paire" (1957) qui sera considéré comme le dernier film réalisé de son vivant par Sacha Guitry, qui devait mourir quelques semaines après sa sortie. Très malade, l'auteur se contentait, au tournage, de donner de son fauteuil roulant des indications à son producteur et interprète Clément Duhour, qui co-réalisa cette mise en scène.

"Si Versailles m'était conté" (1953) et "Napoléon" (1954), "grandes machines historiques", très décriées à leur apparition, sont amusantes à revoir aujourd'hui, à la fois pour la conception de l'histoire de France que se faisait leur auteur, et aussi pour certaines interprétation : Orson Welles en Franklin ou en Hudson Lowe, Stroheim en Beethoven ou Luis Mariano en Barras! D'ailleurs la distribution des deux films est des plus importantes du cinéma français : Guitry, Welles, Charles Vanel, Bourvil, Jean-Louis Barrault, Jean Marais,, Gérard Philipe, Daniel Gélin, Brigitte Bardot, Jean-Pierre Aumont, Tino Rossi, Edith Piaf, Gaby Morlay, Gino Cervi, Fernand Gravey, Pierre Larquey, Nicole Courcel, Danielle Delorme, Micheline Presle, Jean Tissier, Claudette Colbert, Aimé Clariond, Jean Chevrier, Raymond Souplex, Gisèle Pascal, Mary Marquet, Jean-Claude Pascal, Michel Auclair....Puis Raymond Pellegrin, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Yves Montand, Henri Vidal, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Maria Schell, Luis Mariano, Armand Mestral, Noël Roquevert, Pauline Carton, Elonora Rossi-Drago, Roger Pigaut, Dany Robin, Serge Reggiani....

La première de "Napoléon" (1954) eut lieu à l'Opéra, en présence du Président de la République René Coty. Cette superproduction historique, coûteuse pour l'époque (budget de 580 millions de francs, 50 vedettes, 600 costumes, 100 techniciens, participation de 2000 fantassins et de 400 cavaliers de la Garde Républicaine pour la reconstitution dans les Alpes Maritimes, des Batailles d'Austerlitz, Wagram, Iéna et Waterloo.

La dernière grande réussite de Sacha Guitry restera "Assassins et Voleurs" (1957), petit comédie insolente, tournée un an avant sa mort, pleine d'une joyeuse immoralité, dont l'assassinat, le vol et l'adultère sont les principaux ressorts. Une fois encore, c'était la postérité de son célèbre "tricheur", sa plus grande réussite, qu'en fin de carrière Sacha convoquait pour ainsi dire à son chevet. Sur ce pied de nez ironique se terminait l'oeuvre cinématographique de cet amateur désinvolte qui aima surtout le théâtre, les femmes et les beaux objets, mais qui avait dit un jour : "les critiques qui ont la prétention de limiter les possibilité du cinématographe me paraissent eux-mêmes extrêmement bornés." Grâce à cette belle confiance, il finit par édifier, presque sans l'avoir cherché, une oeuvre importante, et unique dans le cinéma français. Sacha Guitry meurt le 24 juillet 1957 à Paris. 

                  

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       Si Paris nous était conté

                

  

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              Jean Marais - Sacha Guitry - Louis de Funès - Jacques Jouanneau - Jean Tissier

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                      Lana Marconi (son épouse) et Sacha Guitry               

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