JAMES CAGNEY, LE PLUS CÉLÈBRE GANGSTER DU CINÉMA
JAMES CAGNEY 1899 - 1986
Acteur Américain
James Gagney fut sans doute le plus célèbre "dur" de l'écran. Son impréssionnante agressivité et sa violence quand il interprétait des rôles de gangster ne doivent pas faire oublier cependant sa remarquable maîtrise dans tous les genres qu'il aborda.
On se souvient de James Cagney dans : "L'ennemi public" de William A. Wellman, "La Foule hurle" de Howard Hawks, "Les Anges aux figures sales" de Michael Curtiz, "A chaque aube je meurs" de William Keighley, "Les Fantastiques années 20" de Raoul Walsh, "La Glorieuse Parade" de Michael Curtiz, "Du sang sans le soleil" de Frank Lloyd, "13, rue Madeleine" de Henry Hathaway, "L'enfer est à lui" de Raoul Walsh, "Les Pièges de la passion" de Charles Vidor, "La Loi de la prairie" de Robert Wise, "L'homme aux milles visages" de Joseph Pevney, "Un deux trois" de Billy Wilder et "Ragtime" de Milos Forman.
James Gagney est né le 17 juillet 1899 dans le Lower East Side (quartier de New York),proche de celui de "Hell's Kitchen", où naquit George Raft. Issu d'une famille d'origine irlandaise ayant cinq enfants. Son père descend des O'Caignes, du comté de Leitrim (Irlande). Cagney passe son enfance dans ce quartier populaire et cosmopolite (souvent présent dans ses films).
Il apprend très vite à se débrouiller. Il est serveur dans un restaurant. Premières expériences théâtrales, en amateur au Lenox Hill Settlement House. En automne 1918, son père meurt : Jimmy abandonne ses études pour travailler chez Wanamaker. Auditionne pour un vaudeville "Every Sailor" : est engagé. Il joue déguisé en femme !.
De 1920 à 1925, on le retrouve jouer dans des "musicals" à Broadway; tournés dans le pays. Il rencontre Frances Willard (Billie Vernon) et l'épouse. Ses solides qualités de chanteur et danseur de vaudeville attirèrent la Warner. Mais c'est au parlant qu'il allait devoir sa rapide ascension au vedettariat : son débit ultra-rapide, sa diction âpre, sa façon nerveuse de lâcher, les mots entre les dents serrées allaient faire merveille dans ses futurs grands rôles.
Al Jolson avait remarqué son interprétation dans "Penny Arcade", une comédie musicale dont il acheta les droits cinématographiques pour les revendre ensuite à la Warner. Appuyé par Jolson, Cagney obtint le rôle principal dans l'adaptation cinématographique de "Penny Arcade", qui sortit sous le titre de "Sinner's Holiday" (1930) de John G. Adolfi, et signa ainsi son premier contrat avec la Warner. Son second long métrage : "Doorway to Hell" (1930) d'Archie Mayo, a pour interprète principal : Lew Ayres.
James Cagney n'était pas seulement arrivé au cinéma au moment propice, il venait aussi de trouver la compagnie la mieux adaptée à son tempérament. Il est probable qu'il n'aurait pas tenu longtemps à la Paramount ou à la MGM tant sa vitalité, son énergie, son sens très poussé de l'humour, sa diction très moderne correspondaient peu au style sophistiqué et affecté de ces maisons de production. Par contre sa personnalité répondait parfaitement au style très dur lancé par le directeur de production de la Warner, Darryl F. Zanuck.
"A la Warner, quand on devait faire un film sur la pègre, on partait des faits réels, ceux qu'on trouvait, à la une des journaux. Par exemple, l'histoire de Jake Lingel, un journaliste pas très honnête, qui s'était quelque peu compromis avec des types de la pègre en faisait des choses pas très reluisantes. Et bien! on retrouva le cadavre de Lingel dans le métro...Immédiatement la Warner mit en chantier, en moins de deux semaines un film racontant l'histoire d'un journaliste corrompu, un film qui, si je me souviens bien, fut terminé en quatre semaines. C'était ça le style de la Warner : une narration rapide, qui misait plus sur le jeu nerveux et énergique des acteurs que sur les prouesses des metteurs en scène, dont on n'exigeait d'ailleurs rien d'autre qu'un efficace professionnalisme."
James Cagney tourna dans quatre films, favorablement accueillis, avant d'être engagé dans "L'Ennemi Public" (The Public Enemy,1931), qui allait faire de lui une vedette et liait son nom aux rôles de gangster. A l'origine, Cagney ne devait pas y interpréter le rôle principal. William A. Wellman, le metteur en scène du film, raconte comment Gagney se retrouva finalement en tête d'affiche : "Nous avions engagé un certain Eddie Woods pour le rôle principal et un certain James Cagney, avec une gueule de dur, pour le second rôle celui du "doux". Pendant trois jours il ne me fut pas possible de contrôler le tournage, parce que j'étais en retard sur le programmes de travail; et je me dis : "Qu'ils aillent tous au diable! Je verrai les scènes à la fin de la semaine". Mais quand je les vis, je dis à Zanuck "Regardez, nous avons commis une énorme erreur de casting, Cagney devrait tenir le rôle principal.... Nous changeâmes les rôles et Cagney devint une vedette.
Quand on le revoit aujourd'hui "L'Ennemi Public", comme bon nombre de premiers films de Cagney, donne l'impression de dater à cause de l'utilisation un peu maladroite du son et de certaines ruptures de ton, mais il reste très attachant grâce au jeu de Cagney. Darryl Zanuck, qui prétendit ensuite avoir découvert l'acteur, Bette Davis, Joan Blondell et tous ceux qui, plus tard, travaillèrent pour la Warner, reconnurent que ce qui fait de ce film un classique, c'est Cagney et son personnage, Tom Powers: les deux sont inséparables. L'éfficacité du jeu de Cagney procède directement de son étonnante présence, qui donne sa vitalité au personnage de Tom et l'oppose à la suffisance, à la timidité et à la médiocrité de tous ceux qui l'entourent.
"L'Ennemi Public" comporte une des des plus célèbres séquences du cinéma américain. Il faut avoir vu Cagney-Tom Powers écraser sadiquement unepamplemoussesur le visage de MaeClarkepourcomprendrel'exceptionnelle densité du jeu de l'acteur : le geste est aussi précis qu'inatendu. Dans tous ses films "noirs" Cagney a joué ainsi de ces surprenants éclairs de violence. Cagney affirmait que pour incarner des personnages de la pègre il s'efforçait de chercher, pour chacun, le comportement et les manières adéquats. "Même un truand peut devenir un typé intéressant et sympathique...En interprétant, pendant des tant d'années, des personnages violents, j'ai toujours cherché à mettre en relief leur côté positif.
De 1930 à 1934, James Cagney tourna sept films avec Joan Blondell. Le rapport entre Cagney et ses personnages de gangsters est à coup sûr très fort, mais ce serait réduire sa longue carrière que de la considérer seulement sous cet angle. En 1932, James Cagney tourne sous la direction d'Howard Hawks "La Foule en délire" (The Crowd Roars) aux côtés de Joan Blondell et Ann Dvorak.
"Prologues" (FootlightParade, 1933) de LloydBaconse déroule dans un palace où tout est conçu pour que les clients, des jeunes mariés, passent une nuit de noces inoubliable. Interprété par Ruby Keeker et Dick Powell, tout comme le second, "By a Waterfall", prétexte un ballet nautique où des dizaines de nageuses composent un kaléidoscope de figures géométriques. Le dernier "Shanghai Lil" évoque la recherche par un marin américain interprété par James Cagney, dans les bas-fonds de Shangai, d'une femme mythique (RubyKeeler).
"Les Hors-la-loi" (G-Men,1935) eut autant de succès que "L'Ennemi Public" et c'est l'un des meilleurs rôles de Cagney qui, dès lors, jouera volontiers les "good bad guys ou mauvais garçon au grand coeur !. Cagney tournera quatre autre films avec le cinéaste William Keighley, dont "A chaque aube je meurs" (1939), "Le Régiment des bagarreurs" (1940). La Warner, toutefois, ne sacrifia pas les dons exceptionnels de Cagney à un personnage stéréotypé : il fut employé pour des biographies, des westerns, des films de guerre; il joua même du Shakespeare, tenant le rôle de Bottom dans "Le Songe d'une nuit d'été" (A MidsummerNight's Dream,1935) de Max Reinhardt et William Dieterle. Cagney revint même, avec enthousiasme à sa première passion, la comédie musicale. Il se plaisait à dire que son expérience d'acteur de comédie musicale et de danseur lui avait été utile, quel que fût le film dans lequel il jouait, et, surtout, que cela l'avait beaucoup aidé à acquérir de la souplesse dans les mouvements.
Bien que n'étant pas tenu par contrat avec la Warner à des rôles déterminés, Cagney n'est pourtant pas satisfait de sa situation. Son mécontentement tenait à plusieurs causes, mais venait avant tout de la question du salaire. En règle générale ses films coûtaient peu et rapportaient beaucoup, mais Cagney continuait à ne percevoir que ses 1400 dollars par semaine. "Un acteur - disait-il- devrait pouvoir être payé en fonction de ce qu'il vait et tant qu'il vaut quelque chose : si sa valeur au box-office baisse, ses revenus devraient être diminués en conséquence. Cagney finit par se fâcher et quitta Hollywood, menaçant de cesser de jouer et renonçant à des rôles qui rendirent d'ailleurs célèbres d'autres acteurs; c'est ansi que Paul Muni tourna "Je suis un évadé" (I Am a Fugitive from a Chain Gang,1932).
De sa retraite new-yorkaise, Cagney froidement restait sur ses positions, si bien que la Warner fut finalement obligée de céder et de lui proproser un nouveau contrat, qui prévoyait une rétribution initiale de 3000 dollars la semaine, avec des augmentations pouvant aller jusqu'à 4500 dollars. Se posa ensuite la question du choix des scénarios sur lesquels l'acteur n'avait aucun droit de regard et du nombre de films qu'il devait tourner chaque année. Cagney porta l'affaire en justice et gagna, se retrouvant ainsi libre de travailler pour qui il voulait. Il joua alors pour la Grand National, une firme indépendante, dans "Bravo Johnny" (Great Guy,1936) de John G. Blystone et dans "Hollywood ! Hollywood !" (Something to Sing About,1937) de Victor Schertzinger, deux petits films à petits budgets confiés à de modestes metteurs en scène.
"Bravo Johnny" ayant obtenu un certain succès, la Warner se réconcilia avec Cagney et lui offrit un nouveau contrat pour cinq ans de 150 000 dollars, avec un pourcentage de 10% sur les recettes brutes de chaque film. De cette réconciliation sortirent deux des meilleurs films de James Cagney, "Les Anges aux figures sales" (Angels with Dirty Faces,1938), dans lequel il incarne un personnage de gangster qui exerce une influence néfaste sur les adolescents de son quartier (Il est sacré meilleur acteur 1938 par la critique), et "La Glorieuse Parade" (Yankee Doodle Dandy,1942), une comédie musicale sur la vie de George M. Cohan, dans lequel Cagney joue, chante et danse, confirmant ainsi qu'il était un homme de spectacle complet. Gagney obtint avec ce film le seul Oscar de sa carrière en 1943.
En 1939, Cagney est à l'affiche de trois films dont : "Terreur à l'Ouest" (The Oklahoma Kid,1939) réalisé par Lloyd Bacon où l'on ne contestait pas les qualités de danseur et grand spécialiste du film d'action, James Cagney n'avait, en 1938, négligé qu'un seul genre, celui du western : c'est ainsi que la Warner Bros se décida à combler ce vide; Gagney retrouve Bogart, cependant il s'agit de la dernière collaboration entre Cagney et le cinéaste Lloyd Bacon. Neuvième et dernier film qu'ils firent ensemble : "Cagney aimait bien Lloyd Bacon parce qu'il travaillait à un rythme frénétique, filmant même les répétitions. Quand les vedettes demandaient à tourner une scène, il répondait "C'est fait" et c'est peut être ce qui explique le tempo de ses meilleurs films". (J.P. Coursodon et Bertrand Tavernier dans "Cinquante ans de cinéma américain", Editions Nathan,1991).
Il y eut aussi "A chaque aube je meurs" 'Each Dawn I die,1939) de William Keighley aux côtés de George Raft, Jane Bryan et George Bancroft. C'est James Cagney qui avait procuré un petit rôle à George Raft dans "Taxi" en 1932 de Roy del Ruth. Depuis les deux hommes avaient développé leurs carrières cinématographiques respectives et incarnent, chacun à leurs manières, le "dur" vu par Hollywood. Le rôle tenu par Raft avait été prévu pour John Garfiel puis Fred MacMurray. "Cagney et Bogart sont les principaux interprètes du film de Raoul Walsh "Les Fantastiques Années 20" (The Roaring Twenties,1939). C'est à Anatole Litvak qu'Elia Kazan doit ses deux rôles importants au cinéma dont "Ville Conquise" (City For Conquest,1940) avec James Cagney et Ann Sheridan avec qui il a tourné deux autres films ensemble; c'est aussi les débuts au cinéma d'Arthur Kennedy, Cagney l'avait fait venir à Hollywood après l'avoir découvert sur scène.
Rita Hayworth remplaca l'actrice Ann Sheridan pour le tournage "The Strawberry Blonde" (1941) de Raoul Walsh, on peut citer également la participation d' Olivia de Havilland. En 1942, son contrat avec la Warner venant à échéance, Cagney "choisit la liberté" et fonda avec son frère William, sa propre firme cinématographique. Se servant des circuits de distribution des "majors", il put ainsi coproduire des films importants, et ce, jusqu'à la fi de sa carrière. Il acceptait, cependant, de temps en temps de jouer dans des films produits par d'autres firmes, exigeant toujours des salaires élevés et un pourcentage sur les recettes. Il ne coupa jamais complètement les ponts avec la Warner, et se servit de sa position privilégiée pour choisir le sujet, le metteur e scène et ses partenaires.
Après avoir eu des rôles dramatiques et violents, Cagney s'oriente vers deux comédies en 1941. "Les Chevaliers du Ciel" (Captains of the Clouds) de Michael Curtiz est son premier film en technicolor. Un autre film, un autre succès : "La Glorieuse Parade" (Yankee Doodle Dandy,1942), comédie musicale patriotique, qui fut parait-il, modifié au niveau du script par la Warner et James Cagney et approuvé par l'auteur des paroles et musiques : George M. Cohan qui permit à l'acteur d'obtenir en 1942 l'Oscar du meilleur acteur. Avec la guerre, Cagney se montre un ardent patriote (Il a de même était un défenseur de la cause irlandaise). En 1942, il est nommé Président de la Screen Actors Guild, tournées dans le pays. Courts métrages de propagande : "You, John Jones" (1943) de Mervyn Leroy et "Battle Stations" (1944) (uniquement narrateur).
_S'appuyant sur une réalité historique : "Du Sang dans le soleil" (Blood on The Sun,1945) évoque l'existence à la fin des années vingt du "plan Tanaka", du nom de son auteur, fruit d'une vision chimérique d'une bande d'extrémistes nippons qui rêvaient de la conquête du monde. "Du sang dans le soleil" est sans doute l'une des bandes de propagande les plus virulentes de toute la seconde guerre mondiale. Le film, sorti le 28 juin 1945, se voulait donc un avertissement sans équivoque et le Japon devait subir la terrible vengeance de l'Amérique les 6 et 9 août suivants avec les ripostes définitives et sanglantes d'Hiroshima et Nagazaki. Cagney prit des leçons de judo avec l'aide d'un ancien policier de Los Angeles. (Images& Loisirs) Henry Hathaway met en scène "13 Rue Madeleine" (1946) avec James Cagney, Annabella et Richard Conte, évoquant les opérations organisées par l'OSS dans les territoires occupés avec le même souci de vulgarisation. A ce titre, la première moitié du film où l'on voit la sélection et l'entrâinement des agents destinés à être parachutés en Europe est très documentaire.
Le rapport entre Cagney et ses personnages de gangsters est à coup sûr très fort, mais ce serait réduire sa longue carrière que de la considérer seulement sous cet angle. Bien qu'il revînt à ses rôles classiques lorsque sa popularité commençà à fléchir, Cagney sut éviter de se répéter. Le plus grand rôle de Cagney (celui qu'il préférait, d'ailleurs) fut celui de Cody Jarrett dans "L'Enfer est à lui" (White Heat,1949). Dans ce film du grand réalisateur Raoul Walsh, Cagney jouait le très difficile rôle d'un tueur psychopate, obsédé par l'image de sa mère, qui sublime dans la violence sa sexualité refoulée. Dans la scène où Gagney s'abandonne sur les genoux de sa mère pour y trouver le réconfort, qui aurait pu friser le ridicule avec n'importe quel autre acteur, il donna une preuve indiscutable de son génie : cette scène constitue, avec celui de la folie au réfectoire, une des plus fortes séquences du film. Il savait de façon instinctive, doser l'intensité dramatique de ses effets selon les nécessités du scénario.
"Les Cadets de West Point" (The West Point Story,1950) de Roy Del Ruth avec James Cagney, Virginia Mayo et Doris Day n'eut pas le succès escompté, et pourtant, ce film était celui que Cagney préférait, le seul qu'il aimait revoir. A noter qu'il donna la réplique à Doris Day l'année suivante dans "Starlift" de Roy Del Ruth, et cinq ans plus tard dans "Les Pièges de la Passion".
Film d'une rare violence pour l'époque, "Le Fauve en liberté" (Kiss To-Morrow Good Bye,1950) de Gordon Douglas aurait eu quelques soucis avec la censure, le code Hayes au Etats-Unis. Il fut notamment interdit dans l'Ohio pour sa présentation "sordide et même sadique de scènes brutales". Cagney y reprend un personne similaire au psychopate sadique et fou de "L'enfer est à lui". Le film est produit par son frère William.
James Cagney et le réalisateur Gordon Douglas se retrouvent l'année suivante sur le tournage du "Feu sur le Gang" (Come Fill The Cup,1951). La Warner Bros souhaitait produire une oeuvre similaire à celle de Billy Wilder avec "Le Poison" avec Ray Milland, produit par la Paramount. La critique admettait que la première partie du film rivalisait avec le film de Wilder, tandis que la seconde retombait dans le classique film de gangsters dont James Cagney était alors coutumier. Elle salua néanmoins la performance du comédien, soulignant que la conviction qu'il avait mise dans sa composition d'alcoolique invétéré venait de cruels souvenirs de son père, qui était alcoolique.
En 1952 sort sur les écrans américains "What Price Glory" de John Ford. Inédit en France, il s'agissait du remake du film muet de Raoul Walsh : "Au service de la gloire" (1926). James Cagney retrouva son personnage de hors-la-loi dans "Les Pièges de la Passion" (Love Me or Leave Me,1955), il incarna un monstrueux gangster qui s'humanise au fur et à mesure que se déroule l'histoire jusqu'à paraître fragile et pathétique, déchiré entre une vision très amère du monde et sa passion romantique pour sa femme (Doris Day), dont il a fait une chanteuse célèbre.
"La Loi de la Prairie" (Tribute To a Bad Man,1956) fut le troisième et dernier western mise en scène par Robert Wise, qui a avoué se sentir mal à l'aise dans cet univers et qu'il a voulu transcender par un certain respect du néo-réalisme et un refus systématique des conventions. Le film fut commencé par Spencer Tracy, qui pour des raisons de sante, fut obligé de laisser sa place à James Cagney.
"L'Homme aux Milles Visages" (Man Of a Thousand Faces,1957) de Joseph Pevney retrace dans ses grandes lignes, et avec une certaine fidelité, la carrière et le destin du célèbre acteur du muet : Lon Chaney (surnom de Chaney). En 1959, Michael Anderson réalisa "L'Epopée dans l'ombre" (Shake Hnads with the Devil) avec James Cagney, Don Murray, Dana Wynter et Sir Michael Regrave . Le titre original est tiré du proverbe irlandais "Quand on serra la main du diable (Shake hands with the Devil), on a du mal à récupérer la sienne".
Quelques scénarios furent écrits spécialement pour lui tel celui de "The Gallant Hours" (1960) que Cagney produisit avec l'acteur-metteur en scène Robert Montgomery, et dans lequel il incarnait l'amiral Halsey. Gagney devait tourner encore deux films "Le Héros du Pacifique" et "Un, Deux, Trois" (One, Two, Three,1961) une brillante comédie dirigée par Billy Wilder, Gagney jouait le rôle d'un directeur de Pepsi-Cola, volubile, fanfaron et exubérant, qui tente de vendre son produit et le "mode de vie américain" à Berlin-Est. Sous de nombreux aspects cette comédie, bien qu'elle n'ait pas été produite par la Warner, marque un retour au Cagney première manière. Comme dans ses films de 1930, le rythme très rapide de l'action parfaitement au talent de Cagney qui débite son dialogue à une cadence insoutenable. Sa frénétique performance grise le spectateur, même dans les moments où la veine comique de Wilder semble se tarir. Le film n'obtint pas le succès escompté, d'autant que la construction du mur de Berlin, commencée pendant le tournage même, transformait la comédie en drame.
Après "Un, deux, trois", Cagney décida de se retirer, laissant entendre cependant qu'il reviendrait volontiers sur les plateaux pourvu qu'on lui propose quelque chose de "divertissant". Pendant vingt ans, il passa tranquillement son temps entre sa ferme du Massachussetts et ses différents domiciles à Berverly Hills, en Suisse et à New York. "Pour le cinéma, il faut de l'enthousiasme. Je n'en ai plus assez pour jouer. Au fond, jouer ce n'est pas toute la vie."
Mais, en 1980, Gagney s'est laissé convaincre par Milos Forman : il est revenu dans les studios se joindre aux interprètes de "Ragtime", donnant ainsi la preuve, à quatre-vingt-un ans, qu'il avait retrouvé son enthousiasme. Faisant allusion à ses rôles habituels de malfaiteur, il déclara : "Ici, je ne joue pas un gangster, mais un révolutionnaire : un homme armé, mais possédant un idéal. L'arme fait partie de son équipement professionnel, au même titre que le stéthoscop qu'il porte en tant que médecin. James Cagney décède le 30 mars 1986 à Stanfordville, Etat de New York.
The Doorway To Hell (1930) de Archie Mayo avec Lew Ayres
OtherMen's Women (1931) de William A. Wellman
L'Ennemi Public (The Public Enemy,1931) de William A. Wellman
La Foule Hurle (The Crowd roars,1932) de Howard Hawks
Tout au Vainqueur (Winner take all,1932) de Roy Del Ruth
L'affaire se complique (Hard to Handle,1933) de Mervyn Leroy
Prologues (Footlight Parade,1933) de Lloyd Bacon
Le Tombeur (Lady Killer,1934) de Roy Del Ruth
Jimmy the Gent (1934) de Michael Curtiz
Le Bousilleur (Devils Dogs of the Air,1935) de Lloyd Bacon
Tête chaude (The Irish in us,1935) de Lloyd Bacon
Brumes (Ceiling Zero,1936) d'Howard Hawks
Brave Johnny (Great Guy,1936) de John G. Blystone
Terreur à l'Ouest (The Oklahoma Kid,1939) de Lloyd Bacon
Les Fantastiques Années 20 (The Roaring Twenties,1939) de Raoul Walsh
Le Bar aux illusions (The Time of your Life,1948) de H.C. Potter
Feu sur le Gang (Come fill the Cup,1951) de Gordon Douglas
A Lion is in The Street (1953) de Raoul Walsh
L'épopée dans l'ombre (Shake Hands with the Devil,1959) de Michael Anderson
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