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CINETOM
6 décembre 2008

ALAIN DELON, LE DERNIER SAMOURAÏ

 

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    ALAIN DELON                                                                         1935    

       Acteur, Producteur, Réalisateur  français

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Monstre sacré du cinéma français, Alain Delon est l’incarnation même du « battant ». Pourtant des éclairs de fragilité déchirent parfois le masque quasi métallique de l’acteur qui n’en devient alors que plus fascinant.  A lui seul, Delon est un monument du cinéma français. Le cinéma français a des « stars », mais peu de figures mythiques. En ce domaine, Gabin et Fernandel ont régné ’une trentaine d’années, bien avant eux, ce fut  Jules Raimu  et Harry Baur. Il ya eu deux successeurs à Gabin : Belmondo et Delon, entre lesquels son héritage semble avoir été partagé à parts égales. On les oppose l’un à l’autre depuis le début de leurs carrières, et s’il y a là une facilité journalistique, leur popularité respective s’explique par des raisons différentes et presque contradictoires. Vis-à-vis du public, Belmondo joue  la complicité, la performance d’acteur ; il attire une sympathie dont il a besoin. Delon ne se départit jamais d’une certaine distance, tire profit d’une présence très forte, toujours un peu enigmatique, qui retient plus qu’elle ne séduit, il s’impose en dépit, ou à cause, de l’agacement qu’il fait naître parfois.

Romy Schneider déclara : « Alain est un aristocrate…naturel, il y a en lui de l’homme de la renaissance. Près de lui, on a l’impression d’une générositié et d’une délicatesse peu communes. » 

Alain Delon aura tourné avec quelques uns des plus grands cinéastes  reconnus, tels que Joseph Losey : « Monsieur Klein » et « L’assassinat de Trotsky », Luchino Visconti : « Rocco et ses frères » puis « Le guépard », René Clément : «Plein soleil », « Les félins », « Paris brûle t’il », « Michelangelo Antonioni : «L’eclipse », Jean-Pierre Melville :  «Le samourai », « Le cercle rouge », « Un flic » Bertrand Blier : « Notre histoire »,  Henri Verneuil : « Mélodie en sous-sol », « Le clan des siciliens » Pierre Granier-Deferre : « La veuve Couderc » , « La race des seigneurs,  Puis Jacques Deray, José Giovanni, Valerio Zurlini, Georges Lautner, Volker Schlöndorff, Jean-Luc Godard, Patrice Leconte, Julien Duviver,  les frères Allégret, Christian-Jaque, Michel Boisrond,  Alain Cavalier… 

Il aura eu pour partenaires les plus grandes actrices de notre temps : Romy bien sûr, mais aussi, Simone Signoret, Annie Girardot, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Jane Fonda, Brigitte Bardot, Katina Paxinou, Danielle Darrieux, Edwige Feuillère, Claudia Cardinale, Léa Massari, Virna Lisi, Ann Margret, Senta Berger, Lauren Bacall, Mireille Darc,  Nathalie Baye, Monica Vitti,Jane Birkin, Ottavia Piccolo, Ursula Andress, Suzanne Flon, Ornela Muti, mylène Demangeot, Anne Parillaud, Françoise Arnoul ; Marie Laforêt, … 

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Acteur français né à Sceaux, dans la banlieue parisienne, le 8 novembre 1935. D'un milieu simple, ballotté d'internats en famille d'accueil. Il fréquenta toutes les écoles de la banlieue sud de Paris, de Sceaux à Bourg-la-Reine et à Bagneux. Le divorce de ses parents ne contribue pas à améliorer la situation. N'éprouvant pas de vocation particulière et sentant peut-être obscurément la nécessité d'une discipline, Alain Delon s'engage dans la Marine à dix-sept ans et fait la guerre d'Indochine, où il participe à de durs combats. Quatre ans dans l'armée l'ont mûri. Quand il revient en France, sans le moindre pécule, il ne sait guère vers quoi se diriger. Pendant quelques mois, il hante Saint-Germain-des-Prés se fait des amis et, parmi eux, Jean-Claude Brialy qui rêve de cinéma. Ses camarades le pressent de prendre la même voie. Il profite d'une invitation pour se rendre à Cannes où c'est alors le Festival et y retrouve Brialy. Les deux jeunes gens fréquentent la croisette et les clubs. C'est là qu'un "talent-scout" remarque Alain et l'emmène à Rome pour faire un essai. L'essai est si convaincant que Seiznick lui propose un contrat de sept ans. Mais il le renvoie à Paris pour qu'il perfectionne son anglais. Alain Delon voit s'ouvrir une carrière. Il rencontre alors Yves Allégret qui cherche un interprète. Le réalisateur se montre si persuasif que le jeune homme renonce à son contrat et à l'attrait d'Hollywood. C'est ainsi qu'Alain Delon débute à vingt-deux ans, sans la moindre formation, dans « Quand la femme s'en mêle" (1957) il incarne déjà un tueur, ses tous premiers partenaires dans sa carrière furent Edwige Feuillère et Bernard Blier. Sa présence et son magnétisme à l'écran font d'emblée l'unanimité : C'est un pur sang constate Edwige Feuillère. Mais si, dès ce moment certains n’hésitent pas à voir en lui «  le James Dean français ». Il lui faudra d’abord, jouer les  jeunes premiers dans des comédies légères : « Sois belle et tais-toi" (1957) d’Yves Allégret , avec pour principaux interprètes Henri Vidal, Mylène Demongeot et Darry Cowl. C'est la première fois que Delon et Belmondo se trouvaient réunis à l'écran : l'un et l'autre n'avaient encore tourné qu'un film, le premier « Quand la femme s'en mêle"

En 1958, c’est la rencontre avec Romy Schneider sur le tournage du film  «Christine » de Pierre Gaspard-Huit, ou Jean-Claude  Brialy se mêle à eux. Puis Delon enchaîne deux films avec le réalisateur Michel Boisrond "Faibles femmes" (1959)  comédie légère et "Le Chemin des écoliers" d’après un roman de Marcel Aymé, sur un scénario de Pierre Bost et Jean Aurenche, avec Bourvil, Lino Ventura, Françoise Arnoul, Jean-Claude Brialy et Pierre Mondy. 

Il obtient son premier grand rôle avec "Plein soleil" (1959) de René Clément aux côtés de Marie Laforêt et Maurice Ronet. Adapté ’un roman de Patricia Highsmith. Ce film est le récit d’une machination criminelle, d’une noirceur un peu appliquée , un homme en tue un autre, prend son identité et s’empare de sa fortune. Ce film est devenu un classique et certains critiques ont comparé la maîtrise de René Clément avec celle d’Hitchcock. C’est un film caractéristique de la fameuse tradition française du « réalisme psychologique » dont Clément était le plus brillant représentant durant les années 50.

Il se révèle pleinement l’année suivante avec "Rocco et ses frères" (Rocco e sui fratelli) (1960) de Luchino Visconti. Cette saga familiale est une âpre peinture du déracinement des immigrés de Mezzogiorno. Rocco a été maintes fois comparé à  « L’Idiot » de Dostoievski, dont il a la bonté absolue, proche de la sainteté ; mais il est d’abord l’incarnation d’un passé révolu, celui des vieilles solidarités de clan, et porte la responsabilité de la déchéance et de la mort de Nadia, la prostituée interprétée par Annie Girardot, tout à fait extraordinaire. Delon joue le rôle avec une conviction et un dépouillement impressionnants. Ce n’est pas, manifestement, une simple composition d’acteur, et sans doute le personnage de Rocco fait-il naître en lui certains échos secrets… Les autres interprètes du film sont Renato Salvatori, Katina Paxinou , Roger Hanin, Paolo Stoppa, Suzy Delair et Claudia Cardinale. Le film remporta le Prix spécial du jury « Le Lion de Saint-Marc », en argent, au Festival de Venise. 

 

Delon fut le principal acteur de l’unique comédie tourné par René Clément, "Quelle joie de vivre" (1961) aux côtés de Gino Cervi (plus connu sous le nom de Peppone dans les Don Camillo avec Fernandel).Cette comédie semblable aux  grandes œuvres de la comédie italienne auxquelles elle s'apparente, elle traite de sujets graves et que l'ombre du tragique plane sur elle. André Farwagi, dans son étude consacrée au cinéaste, la considère comme le second volet d'un triptyque - commencé avec  « Jeux interdits » et achevé par « Le jour et l’heure » -ayant pour sujet l'expérience, l'ouverture à la réalité, l'explosion à la vie, vécue à des âges différents. Pour René Clément, c'est le récit d'une initiation à la liberté. 

 

Après une excursion dans un film à sketches, tourné par Michel Boisrond aux côtés de Brigitte Bardot, il apparaît ensuite dans  "L’Eclipse" (1962) de Michelangelo Antonioni. Ce film forme en quelque sorte le troisième volet d'une trilogie comprenant déjà "L'avventura" (1960) et "La notte" (1961), films où l'on retrouve Monica Vitti. Il reprend le thème, cher à Antonioni, de la fragilité des sentiments, de l'ennui des couples aisés, de l'incommunicabilité, ce que Jean-Louis Bory appelait "les à-peu-près du cœur". C'est le monde du désenchantement, de l'instabilité, de la capitulation devant les "mécanismes castrateurs" de notre époque. Techniquement, cela se traduit par une mise en scène dépouillée, glaciale, qui cadre les personnages et leurs conflits avec un morne détachement . Le film avait obtenu le Prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1962.

Delon participe au tournage  du"Diable et les dix commandements" (1962) de Julien Duvivier, il donne la réplique à Danielle Darrieux, dans le sketch "L'inceste" -mère-fils-Une pléiade d'acteurs font partie de la distribution : Michel Simon, Micheline Presle, Danielle Darrieux, Fernandel, Alain Delon, Lino Ventura, Charles Aznavour, Louis de Funès, Jean-Claude Brialy...En 1963, il retrouve Visconti pour "Le Guépard", il s'agit de l'adaptation assez fidèle d'un roman "écrit  en 1957 par Giuseppe Tomasi de Lampedusa qui, tout comme le cinéaste, descend d'une famille noble. Mais Visconti, en tant que marxiste, fait de son récit une médiation sur le "sens de l'Histoire", tout en respectant ses origines. La reconstitution historique a été particulièrement soignée (le film coûta plus de trois milliards de lire). Delon interprète le séduisant Tancrède, jeune aristocrate lancé dans les batailles du Risorgimento, un rôle un peu à l'image du film lui-même.

Delon semble à l'orée d'une grande carrière vouée aux interprétations prestigieuses. Deux pièces ("Dommage qu'elle soit une Putain", "Les Yeux Crevés") et des dizaines de films conduiront le mauvais élève de Bourg-la-Reine à l'une des premières places parmi les vedettes contemporaines. Alain Delon tourne en Angleterre, en Espagne et à Hollywood où il fait plusieurs séjours. Il a pour partenaires les plus grandes vedettes : de Brigitte Bardot à Jane Fonda, de Jean Gabin à Burt Lancaster. L'ex-combattant d'Indochine est devenu une vedette internationale très sollicitée. Mais l'ambition d'Alain Delon n'est pas seulement d'interpréter de grands rôles, c'est aussi de participer à la création d'une œuvre. En 1964, avec Georges Beaume, il avait déjà fondé une société de production. "Delbeau Productions", qui produisit "L'Insoumis" (1964), d'Alain Cavalier dont le sujet (la fin de la guerre d'Algérie, l'O.A.S. rappelle parfois parfois bizarrement celui du "Petit soldat" de Jean-Luc Godard. Cavalier avait tout d'abord pensé l'intituler " Lettre à ma mère ", puis " La mort du loup". Sorti à Paris le 29 septembre 1964, "L'Insoumis", co-produit par Alain Delon, fut interdit en février 1965 à la suite de la plainte déposée par une avocate, Maître Mireille Glaymann, qui avait été enlevée par l'O.A.S. en janvier 1962 à Alger tout comme l'héroïne du film. Maître Matarasso, avocat de la plaignante, avait fait valoir que la seconde partie de l'œuvre pouvait porter atteinte à la vie privée de sa cliente. " L'Insoumis" a subi 25 minutes de coupes à la demande du tribunal, Il était complètement déséquilibré. Alors je J'ai mutilé jusqu'au bout en coupant la fin. Il est ressorti (au cours de l'hiver 67-68) dans quelques salles où il y avait trois spectateurs. Mais je suis heureux parce qu'il y a quelques jours j'ai découvert une copie intacte " (A. Cavalier, in Positif N' 240, Mars 1981).

Il revient au film policier avec ,"Mélodie en sous-sol" (1963) qui fut un grand succès commercial – plus de 500 000 entrées en exclusivité parisienne – fut aussi la première collaboration à l'écran d'Alain Delon et Jean Gabin, qui se retrouvèrent quelques années plus tard dans "Le Clan des Siciliens" (1969) – toujours sous la direction d'Henri Verneuil – qui rassembla plus de 800 000 spectateurs devant les écrans de Paris-périphérie. C'est une œuvre agréable, solidement construite. Curieusement, il fit une apparition à la fin du film de Marcel Bluwal, sur un scénario de Pierre Tchernia "Carambolages" aux côtés de son ami Jean-Claude Brialy. Il enchaîne avec "La Tulipe noire" (1964) réalisé par Christian-Jaque, aux côtés de Delon, Francis Blanche, Virna Lisi, Dawn Adams, Robert Manuel et Akim Tamiroff .Tourné en Espagne, à Trujillo, à Madrid et en Estramadure, par 40° à l'ombre. - réserva quelques cascades de choix à Alain Delon, qui profita des conseils du maître d'armes, Claude Carliez, et insista pour être doublé au minimum.

 

Dans "Les Félins" (1964) Delon donna la réplique à Jane Fonda, sous la direction de René Clément (Certaines critiques américaine e furent pas tendre avec l'actrice). Puis une tentative Hollywoodienne, parait-il peu convaincante, ce qui n'est pas mon avis personnel, on peut citer. "La Rolls Royce jaune"(The Yellow Rolls Royce) (1964), d'Anthony Asquith, .Alain Delon a 30 ans lorsqu'on lui propose un contrat avec la MGM. Il espérait  tourner, sous la direction de Sam Peckinpah, un western inspiré de "L'Homme à cheval" de Drieu La Rochelle. Le projet n'aboutissant pas, c'est Ralph Nelson, un jeune réalisateur alors considéré comme l'un des espoirs d'Hollywood, qui le dirigea dans "Les Tueurs de San Francisco" (1965) avec Ann-Margret, Van Heflin et Jack Palance ; Et enfin "Les Centurions" (1965) de Mark Robson avec Michèle Morgan, Anthony Quinn, Maurice Ronet, George Segal. lL'année suivante, un western parodique, "Texas, nous voilà" de Michael Gordon avec Dean Martin. Déçu par sa carrière à Hollywood, il n'apparaîtra plus que dans deux autres productions américaines : "Scorpio "de Michael Winner (1973) aux côtés de Burt Lancaster et "Airport 80 Concorde" de David Lowell Rich (1979). 

Entre temps, Delon participa au colossal tournage de "Paris brûle t'il?" (1966), avec le concours du cinéaste René Clement. Une distribution prestigieuse enrôbe cette magnifique oeuvre : Kirk Douglas, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Orson Welles, Jean-Pierre Cassel, Charles Boyer, Leslie Caron, Glenn Ford, Bruno Cremer, Simone Signoret, Daniel Gélin, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Anthony Perlins, Michel Piccoli, Claude Rich....Film tourné selon le principe américain du grand spectacle : une foule de comédiens célèbres jouent de petits rôles et des acteurs de nationalité correspondant à leur personnage s'expriment dans leur langue originelle. La production bénéficia du soutien actif du gouvernement français qui permit ainsi de filmer Paris désert (le tournage avait lieu tous les matins à partir de cinq heures).

Le film a pour base le best-seller international de Dominique Lapierre et Larry Collins, deux journalistes (l'un français, l'autre américain) qui unirent leurs efforts pour écrire ensemble l'histoire de la libération de Paris après avoir retrouvé tous les témoins célèbres et encore vivants de l'événement. Il faut remarquer que le scénario fut écrit avec la collaboration de Francis Ford Coppola, le futur réalisateur du "Parrain". Le film nécessita cent quatre-vingts lieux de tournage.

Avec "Les Aventuriers" (1966), Delon toujours excellent quand il a un partenaire à sa mesure, y forme avec Ventura un duo très convaincant. Robert Enrico emprunta à José Giovanni le sujet de son nouveau film, mais ne garda que certains épisodes du roman. De plus, il supprima un personnage masculin pour le remplacer par une femme. Il pensa tout d'abord confier le rôle à Bibi Andersson mais finalement le donne à une jeune actrice canadienne, Joanna Shimkus.Le film fut tourné à Djerba, en Lozère et au Fort Boyard, au large de La Rochelle. Huit ans après "Le chemin des écoliers", Lino Ventura retrouve Alain Delon dans ce film d'aventures qui fonctionna à merveille..

Il faudra attendre 1967 pour voir Delon opérer un grand retour en force avec "Le Samouraï" du cinéaste Jean-Pierre Melville. Retrospéctivement, le film apparaît surtout comme un remarquable exercice de style. L'intrigue est, à dessein, tout à fait linéaire et le climat un peu "film noir" made in Hollywood. ce fut une réussite totale y comprus la musique exceptionnelle de François de Roubaix (Le vieux fusil, les Aventuriers...). (Les dix premières minutes du film se passent sans qu'un mot ne soit prononcé) et l'interprétation de Delon, qui confère au personnage de Jeff Costello, une présence presque minérale, assurent au "Samourai" un impact qu'il a encore aujourd'hui. C'est un rôle qui marque l'entrée de Delon dans sa "légende"...

En exergue figure cette phrase soit-disant extraite du "Bushido", le livre des Samouraïs : "II n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samourai; si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être..." donne le ton d'un film français digne des grands films noirs américains. "Le film est sorti au Japon avec cette phrase d'ouverture que je dis extraite du "Bushindo". Seulement, ils ignorent que c'est moi qui l'ai inventée ! Le film a gardé son titre au Japon.
Le 29 juin 1967, en plein tournage, le studio fut ravagé par un incendie. Il fallut reconstruire certains décors sur un autre plateau. Le bouvreuil auquel, dans le flm, Jef est très attaché, périt dans le sinistre. Alain Delon a épousé Nathalie Delon - sa partenaire dans "Le Samourai"- avec qui, ils divorceront quelques temps plus tard. Leur fils, Anthony, est né à Hollywood le 30 septembre 1964. Alain Delon est un adepte de tous les sports : le rugby, la boxe, le ski et l'équitation. Il est collectionneur d'armes et de tableaux.

Delon fut le dernier acteur a tourné dans un film de Julien Duviver dans "Diaboliquement vôtre" (1967), d'après le roman "Manie de la persécution "de Louis C. Thomas.Julien Duvivier n'avait pas tourné depuis quatre ans, lorsque, le 21 août 1967, il donne le premier tour de manivelle de "Diaboliquement vôtre". En dépit de sa fatigue — il a 71 ans — le cinéaste termine le film à la date prévue, le 27 septembre. Le 29 octobre, Duvivier rentre en voiture, chez lui, à Rueil-Malmaison. A hauteur du Ranelagh, il est frappé d'une crise cardiaque : son véhicule, à la dérive, heurte celui du ministre Maurice Schumann qui arrivait en sens inverse et percute un arbre. Julien Duvivier était mort avant le choc.
Le film est sorti le 22 décembre 1967. 

 

Dès lors, la plupart de ses films seront plus ou moins des policiers. Delon tourne dans le deuxième long métrage de Jean Herman "Adieu l'ami" (1967)  aux côtés de Charles Bronson, qu'il retrouver en 1972 dans "Soleil rouge" de Terence Young sur une musique de Maurice Jarre, avec Toshiro Mifune et Ursula Andress. Quant à Delon, il fonda sa maison de production "Adel Productions", la maison qui produira ensuite la plupart de ses films. C'est ainsi que Jean Herman tourna en 1969 "Jeff" sur une musique de François de Roubaix avec Mireille Darc aux côtés de Delon, et le cinéaste Georges Rouquier dans le rôle de "Jeff".

Premier des neuf films tournés par Jacques Deray avec Alain Delon et le seul non produit par l'acteur, "La Piscine" constitua pour ce dernier d'émouvantes retrouvailles avec Romy Schneider, avec qui il avait, à la ville comme à l'écran, formé un des couples modernes les plus célèbres. Le film fut tourné dans la continuité du scénario, du 15 août au 30 octobre 1968. Le film réunit à nouveau Alain Delon et Maurice Ronet, le premier tuant le second tout comme dans "Plein soleil" de René Clément (1960).

"Le Clan des Siciliens" fut une superproduction à "l'américaine". Avec 829 580 entrées en première exclusivité sur Paris-périphérique, le film sorti le 5 décembre 1969 fut un immense succès populaire. Comment aurait-il pu en être autrement avec, à l'affiche, le trio Gabin-Ventura-Delon. Le film sera d'ailleurs l'une des vedettes de la 25ème Nuit du Cinéma qui se déroula le 18 décembre 1970. Henri Verneuil, pour la réalisation, et Lino Ventura, pour l'interprétation, y recevront chacun un "triomphe" des mains de Denise Fabre.

Avec "Borsalino" (1970) de Jacques Deray,Alain Delon producteur, fournit 700 millions sur les 2 milliards que coûta le film. La rencontre entre Delon et Belmondo était bien sûr l'évènement majeur d'un film dont les aventures étaient inspirées de celles de deux gangsters marseillais: Carbone et Spirito, rois de la pègre des années 30. Durant le tournage du film, certaines rumeurs s'étaient fait jour quant à une polémique entre Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, rumeurs démenties par les deux acteurs. Toujours est-il que, le personnage incarné par ce dernier étant mort, Alain Delon se retrouva seul en tête d'affiche de cette suite, toujours réalisée par Deray, cinéaste fétiche de l'acteur-producteur .Ce fut "Borsalino and Co" (1974), avec à nouveau Alain Delon –  Catherine Rouvel,  Daniel Ivernel et Riccardo Cucciola furent les autres interprètes de ce deuxième volet.

 

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Annie Girardot - Alain Delon - Luchino Visconti

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Pendant le tournage avec Luchino Visconti

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Carambolages (1963) de Marcel Bluwal et Pierre Tchernia (apparition à la fin du film d'Alain Delon)

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Les Tueurs de San-Francisco (1964) de Ralph Nelson

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Texas nous voilà ! (1965) de Michael Gordon avec Dean Martin

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Scorpio (1973) de Michael Winner

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Pendant le tournage du "Clan des siciliens"

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Avec Henri Verneuil

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"LE CERCLE ROUGE" (1970) de Jean-Pierre Melville porte en exergue une phrase de Bouddha : "Cakyamuni, dit le Bouddha, se saisit d'un morceau de craie rouge et, traçant un cercle, déclara : "Quand des hommes même s'ils s'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux, et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inexorablement, ils seront réunis dans le cercle rouge. " "Ce film, déclara Melville, est de loin le plus difficile de ceux que j'ai tournés parce que j'en ai écrit toutes les péripéties et que je ne me suis pas fait de cadeaux en l'écrivant... et je suis arrivé à tourner ce que j'avais écrit." Pour interpréter cette histoire d'un casse, histoire sans rôle féminin, Jean-Pierre Melville avait initialement prévu une distribution différente : Lino Ventura (Matteï), Paul Meurisse (Jansen), Jean-Paul Belmondo (Vogel). Ce fut Bourvil, Alain Delon, Yves Montand, François Périer et Gian-Maria Vonté.

Producteur depuis peu, Alain Delon confia la réalisation du film "DOUCEMENT LES BASSES" (1971) à Jacques Deray, avec qui il venait de tourner coup sur coup "La piscine" et "Borsalino. Son épouse Nathalie Delon avait déjà été une première fois sa partenaire dans "LE SAMOURAÏ". Paul Meurisse faisait partie de la distribution.

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En 1971, Delon donna la réplique à l'immense actrice qu'était Simone Signoret dans le rôle de "LA VEUVE COUDERC" du réalisateur Pierre Granier-Deferre, d'après le roman de Georges Simenon. Ce film qui restera l'un des meilleurs interprétés par Delon et Signoret restera l'un des fleurons du cinéma français des années 70. Cette alchimie entre le cinéaste Pierre Granier-Deferre, Pascal Jardin, la musique de Philippe Sarde, le jeu d'acteurs de Signoret-Delon, le paysage, l'histoire, la réalisation impeccable en ont fait un véritable chef d'oeuvre. A découvrir pour les plus jeunes...! Ce fut le dernier film de Jean Tissier.

 

-C'est autour d'un duel d'acteurs que le cinéaste construit "LA VEUVE COUDERC", cette fois-ci c'est Alain Delon, alors au sommet de sa gloire, qu'il désire opposer à Simone Signoret dans une histoire d'amour étrange entre une paysanne veuve et un jeune évadé du bagne. L'action se situe en 1934, dans une France hénophobe et antisémite -ou tout le monde préconise le repli sur soi. -A sa sortie, en 1971, le film obtint un gros succès public et remporta le Grand Prix du Cinéma français.

Avec Joseph Losey, Delon incarne de façon stupéfiante un tueur fanatique, replié sur lui-même dans "L'ASSASSINAT DE TROTSKY" (1972)  avec également, Richard Burton et Romy Schneider. Le producteur J. Shaftel avait d'abord proposé le film au cinéaste Costa-Gavras qui refusa. Puis Delon, déjà prévu pour le rôle de Jackson, demanda à Losey de reprendre le projet. Le cinéaste hésita avant de confier le rôle de Trotsky à Richard Burton; il avait en effet songé à Dirk Bogarde. De même, Simone Signoret avait été pressentie pour incarner Natalia avant que le co-producieur italien n'impose Valentina Cortese.

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"UN FLIC" (1972) Melville, déclarait Alain Delon, m'avait donné à choisir entre le rôle du policier et le rôle du gangster. Finalement, j'ai choisi le policier car cela me permettait de changer d'emploi. Je crois que dans ce  film Jean-Pierre Melville est allé très loin dans l'analyse des rapports entre justicier et coupable, ainsi que dans l'étude du renouveau psychologique des méthodes policières. C'est ce qui m'a séduit, mais on est toujours séduit ou étonné par Melville " (Alain Delon). Ce fut le dernier film du cinéaste, puisqu'il mourut le 2 août 1973.

Delon s'est également lancé dans des tentatives plus ambitieuses : "LE PROFESSEUR" (La prima notte di quiete), très belle et très lente évocation de la solitude et de la déchéance. Furieux de la version française du film, "LE PROFESSEUR" (1972) de Valério Zurlini, distribuée sans son accord et alors qu’il était hospitalisé, le réalisateur publia une lettre dans le “Corriere della Sera” du 27 janvier 1973 reprise dans “Positif” (n° 148, mars 1973) et dans laquelle il rendait responsable Alain Delon, co-producteur du film par l’intermédiaire de sa société Adel Productions. « Environ vingt minutes coupées, de nombreuses scènes fondamentales supprimées, le personnage-clé interprété par Lea Massari incompréhensible et réduit au rôle de comparse, le renversement du sens de la fin, toutes les implications spirituelles du film totalement rayées, vraiment, je ne comprends pas – écrivait-il – ce que le public français a pu voir et comprendre de mon travail de deux ans ». Il essaya même de faire suspendre les projections...

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Alain Jessua eut l'idée de réaliser "TRAITEMENT DE CHOC" (1973)  grâce à une expérience personnelle : "Je me suis trouvé dans la situation d'Annie Girardot. J'ai pris quelques vacances dans une maison de repos en Bretagne. Au bout de quatre jours, j'en avais assez. J'ai laissé aller mon imagination et je me suis dit que ce serait marrant de tourner un film dans un institut de ce genre."

Le cinéaste juge "TRAITEMENT DE CHOC" comme "un film d'angoisse, de suspense, où l'humour trouve sa place de temps en temps, alors que tout devient de plus en plus angoissant". Pourtant, Alain Jessua n'a pas voulu faire un film délibérément noir : "C'est un film optimiste, grâce à l'action du personnage joué par Annie Girardot.".
Le film est resté célèbre pour les scènes dans lesquelles les deux acteurs principaux apparaissent entièrement nus. Les extérieurs ont été tournés à Belle-Ile-en-Mer. Les deux autres interprètes du films sont Michel Duchaussoy et Robert Hirsh.

Alain Delon fut co-producteur du film "BIG GUNS" (Les grands fusils) (1973) tourné par Duccio Tessari avec qui Delon tournera deux ans plus tard "ZORRO" (1975) avec Moustache en Sergent Garcia et Stanley Baker.

Deux ans après "La veuve Couderc" de Pierre Granier-Deferre. Alain Delon et Simone Signoret étaient à nouveau réunis dans un film de Jean Chapot, "LES GRANGES BRULEES" (1973), de nombreux acteurs partagés l'affiche : Paul Crauchet, Catherine Allégret, Bernard Le Coq, Miou-Miou, Renato Salvatori, Fernand Ledoux, Jean Bouise et Christian Barbier.

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Pour son septième film comme réalisateur, José Giovanni renoua avec ses préoccupations d'ancien détenu et de romancier proche des réalités carcérales "Le trou". Ce plaidoyer contre la peine de mort, dans la lignée de "Nous sommes tous des assassins" d'André Cayatte fut la huitième production d'Alain Delon avec "DEUX HOMMES DANS LA VILLE" (1973). Celui-ci, qui convainquit Jean Gabin de différer une partie de son cachet, déclarait - "Le système judiciaire et pénitentiaire est déplorable (...). Sur la peine de mort il n'y a pas matière à un film, mais à quinze." Ce fut la troisième et dernière réunion à l'écran d'Alain Delon et Jean Gabin après les deux films d'Henri Verneuil "Mélodie en sous-sol (1963) et "Le clan des siciliens" (l969), Ce film constitua un tremplin pour deux futures vedettes, Bernard Giraudeau,Victor Lanoux et Gérard Depardieu dont ce fut le seul face à face avec Delon, il fallut attendre "Astérix" en 2007 pour voir ces deux grands acteurs réunis à nouveau sur une même affiche.

1974, Delon et Jeanne Moreau sont à l'affiche de "LA RACE DES SEIGNEURS" de Pierre Granier-Deferre, d'après le roman "Creezy" de Felicien Marteau, aux côtés de Delon-Moreau : Sydne Rome, Claude Rich, Jean-Marc Bory, Louis Seigner et Madeleine Ozeray.

"LES SEINS DE GLACE"  (1974)  d'après le roman de Richard Matheson, est un film mi-policier, mi-dramatique. Le cinéaste Georges Lautner s'est orienté vers un registre dramatique  en utilisant le couple Alain Delon-Mireille Darc, un couple aussi célèbre à la ville qu'à l'écran. Lautner définit son personnage comme " brûlante à l'intérieur mais froide comme un glaçon à l'extérieur. D'où le titre du film". Lautner, qui dirigera à nouveau Delon et Darc dans "MORT D'UN POURRI" (1977), autre polar dramatique, a signé seul l'adaptation, transposée sur la Côte d'Azur.

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La Race des Seigneurs (1974) de Pierre Granier-Deferre

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En 1975, ce fut la sortie du film "FLIC STORY" de Jacques Deray, aux côtés de Delon, Jean-Louis Trintignant, Renato Salvatori, Claudine Auger, Marco Perrin, André Pousse, Paul Crauchet, Henri Guybert, Mario David et Maurice Biraud (un nombre impréssionnant de seconds rôles du cinéma français. Delon acquis les droits du récit autobiographique de Roger Borniche, et devait initialement interpréter le rôle d'Émile Buisson, préféra tenir celui du policier de la Sûreté Nationale.

Cette même année, Delon (co-producteur et acteur du film)  et le cinéaste José Giovanni donnent naissance à leur film réciproque : "LE GITAN", En adaptant son roman "Histoire de fou", paru, dans la série noire, José Giovanni la nettement transformé : le héros, Pierre Loutrel, alias Pierrot le fini, disparaît et se mue en Gitan, devenu truand par révolte hors de toute mythologie gangstériste.  On pourra constater, à nouveau la présence d'un nombre importants de comédiens : Paul Meurisse, Annie Girardot, Marcel Bozzuffi, Renato Salvatori, Bernard Giraudeau, Maurice Biraud, Jacques Rispal et Mario David.

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1976, une date importante, la sortie du 25ème film de Joseph Losey", "MONSIEUR KLEIN"  restera l'un de ses meilleurs films avec "Le messager", "L'accident" et "Modesty Blaise". Cette histoire (qui) devrait avoir le pouvoir de fascination d'un labyrinthe de Borges ". C'est le second qu'il tourne avec Alain Delon, producteur, après L'ASSASSINAT DE TROTSKY (1972). Delon campe un profiteur de guerre indifférent, victime d'une machination (on le fait passer pour juif) qu'il finit par assumer. Le rôle est très riche et plein de nuances, et la performance de Delon n'est pas négligeable.
Losey a précisé qu'on y trouve six ou sept tunnels qui traduisent cette descente progressive aux enfers... (dont) deux terribles, celui du début où la femme juive retrouve son mari et celui de la fin, tout noir, antichambre de la mort quand les juifs gagnent le train qui les conduit à Auschwitz".

Des organisations juives fournirent des milliers de figurants pour la séquence de la rafle du Vel d'Hiv. Un certain nombre d'entre eux, les plus âgés, ne supportèrent pas de revivre ces moments et vinrent dire à Losey : "Nous ne voulons pas être payés et nous vous rendons nos étoiles jaunes car nous ne pouvons supporter de les porter pendant trois jours..."

 

 

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_________A SUIVRE_______________

 

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Y
je suis désolée, mais Alain Delon je ne le supporte pas (comme qui dirait je préfère "Alain Deloin")
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CINETOM
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