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31 octobre 2025

DÉCÈS DU COMÉDIEN TCHEKY KARYO

DÉCÈS DU COMÉDIEN FRANCAIS

TCHEKY KARYO             1953 - 2025

Un grand comédien nous a quitté, Tcheky Karyo, en ce vendredi 31 octobre 2025, il avait 72 ans.  Le cinéma français perd l'un de ses grands comédiens qui lui avait permis de jouer dans plus de 80 films. Une filmographie marquée par des rôles cultes dans des œuvres incontournables comme "L'Ours" de Jean-Jacques Annaud ou "Nikita" et "Jeanne d'Arc deux films réalisés par Luc Besson.

 

Fils d'un chauffeur routier turc, issu d'une famille juive d'origine espagnole. Tcheky Karyo est né le 4 octobre 1953 à Istanbul (Turquie). C'est à Paris qu'il est scolarisé au lycée Arago, saisi par le démon du théâtre. Il fonde une troupe avec d'autres élèves passionnés : "En terminale, j'étais un véritable paquet de nerfs qui avait besoin de trouver une forme d'expression. L'art dramatique en ce sens, a étéun exécutoire fantastique." Puis il entame sans conviction des études d'expert comptable aux Arts et Métiers tout en se gavant chaque soir de pièces de théâtre.

 

En 1974, il intègre la compagnie Daniel Benoin Sorao, établie à Vincennes, et l'année suivante, l'Ecole National de Strasbourg, où il a pour professeurs Philippe Clévenot et Jean-Pierre Vincent. A l'issue de quatre ans de formation intensive, il crée sous la direction d'André Engel :"Kafka, théâtre complet" et joue dans "Macbeth" de William Shakespeare, aux Bouffes du Nord ou dans "L'Atelier" de Jean-Claude Grumberg.

 

Tcheky Karyo débute au cinéma, en 1982 dans "Le Retour de Martin Guerre" de Daniel Vigne, enchaîne sous la direction de Chantal Akerman "Toute une nuit" (1982). Acteur physique, il impose rapidement sa haute stature au cinéma, notamment avec Petrovic, le tueur fou de "La Balance" (1982) de Bob Swaim ou Dédé-Le-Balafré de "Bleu comme l'enfer" (1986) d'Yves Boisset avec Lambert Wilson. "On m'emploie pour ma violence et son contraire. Pour cet antagonisme singulier. C'est vrai que "Les Nuits de la pleine lune" (1984) d'Eric Rohmer et "L'Amour braque" (1985) de Andrzej Zulawski sont vraiment les pôles Nord et Sud." De fait, dans le premier film, il est le mari quelques peu délaissé de Pascale Ogier et dans le second, qui lui vaut le Prix Jean Gabin 1986, le gangster assassin de Sophie Marceau. Jeune employé timide dans "Que les gros salaires lèvent le doigt" (1982) de Denys Granier-Deferre. On le retrouve également paumé en butte aux services secrets dans "La Java des ombres" (1983) de Romain Goupil et peintre mondain défiguré dans "Corps perdu" (1990) de Eduardo de Grégorio, il compose aussi un hobereau cynique tout de blanc vêtu dans "La Fille des collines" (1990) de Robin Davis aux côtés de Florent Pagny et Nathalie Cardone. Il est également animateur d'un centre culturel dans "Etats d'âme" (1986) de Jacques Fansten. Il se retrouvera ... abbé chargé par l'Inquisition de traquer les hérétiques dans "Le Moine et la sorcière" (1986) de Suzanne Schiffmann. 

 

Tcheky Karyo devient une valeur sûre du cinéma français, au moment ou Jean-Jacques Annaud lui propose le rôle du chasseur qui s'éveille au respect de la nature dans "L'Ours" (1988). Annaud mobilise ses dresseurs et conseillers animaliers et trouve ses extérieurs dans les Dolomites, où le tournage commença le 18 mai 1987 pour s'achever le 25 septembre. Cent neuf jours de tournage et des millions de spectateurs, un chef-d'œuvre est né. Cela lui ouvre la porte des productions internationales comme "Nikita" (1990) de Luc Besson où il incarne le mentor très spécial d'Anne Parillaud, et "Isabelle Eberhardt" (1990) de Ian Pringle où il incarne Slimane, l'amant de la fiancée du désert, interprétée par Mathilda May. Il faut signaler sa prestation dans le film de Jérôme Diamant-Berger "L'Unique" (1986) aux côtés de Sami Frey, Charles Denner et Fabienne Babe.

 

Les années 90 sont pour Tcheky Karyo une période marquée au sceau de l'international, durant laquelle son art le porte de continent en continent. Avant de s'envoler pour les Etats-Unis, il tourne sous la direction du réalisateur italien Mauro Bolognini dans "La Villa del Venerdi" (1991). Il commence une solide carrière américaine, en donnant la réplique à Gérard Depardieu dans la spectaculaire reconstitution de  "1492, Christophe Colomb" (1492 : Conquest of Paradise,1992) de Ridley Scott. Il fera d'autres incursions dans le domaine du film historique de prestige, avec le rôle-titre de "Nostradamus" (1993) de Roger Christian au casting européen coloré et dans le "Jeanne d'Arc" (1999) façon Luc Besson, qu'il retrouve ainsi, neuf ans après "Nikita".

 

Mais ce sont surtout des rôles d'anthologiques "méchants" qui imposent Tcheky Karyo aux Etats-Unis par le biais d'un film d'action : "Bad Boys" (1995) de Michael Bay avec Will Smith. Particulièrement convaincant dans ce registre, qu'il retrouve dans "Crying Freeman" (1996) de Christophe Gans, il le transpose avec une évidente jubilation en France, dans le rôle du violent Christini, le policier ripou ennemi du "Dobermann" (1997) de Jan Kounen. Avec son physique rugueux et sa présence charismatique, Karyo est un comédien désigné pour l'action mais également pour le fantastique, et il participe  deux des rares incursions françaises dans le genre : le méconnu "Les Mille merveilles de l'univers" (1997) de Jean-Michel Roux, puis "Babel" (1999) de Gérard Pullicinio, un conte davantage destiné à un public enfantin.

 

Le drame réaliste ou la comédie sentimentale sont des domaines moins évidents à son profil, mais il lui arrive de s'y investir avec beaucoup de sensibilité, comme dans "L'Affût" (1992) de Yannick Bellon. Dans cette histoire d'amour se déroulant dans la Dombes, région marécageuse de l'Ain, entre Lyon et Bourg-en-Bresse. Il incarne un instituteur écologiste qui s'oppose aux chasseurs et tombe sous le charme de Dominique Blanc. Le réalisateur tenait à y mêler une chronique amoureuse et une réflexion sur la chasse et l'écologie. Outre-Atlantique, il est, entre Meg Ryan et Kelly Preston, un parfait French lover dans "Addicted to Love" (1997) de Griffin Dunne. De retour en Italie, Karyo étonne tout autant avec un contre-emploi, dans un film signé de la fille de Luigi Comencini, "Va où ton cœur te porte" (Va'dove ti porta il cuore,1997) de Cristina Comencini, où il revêt canotier et costume Belle-Epoque pour séduire la jolie Marguerita Buy. Son itinéraire de globe-trotter le conduit aussi au Brésil, devant la caméra du réalisateur francophile Walter Salles.

 

Vedette sans frontières, Tcheky Karyo n'en répond pas moins régulièrement présent à l'appel de cinéastes français encore peu connus : Jean-Michel Roux dès son court métrage "Trop près des Dieux" (1992). Dans les années 2000, il se diversifie encore plus, il incarne avec conviction Molière dans "Le Roi danse" de Gérard Corbiau, se retourne au Canade afin de donner la réplique à Angelina Jolie dans "Taking Lives : Destins violés" (2004) de D.J. Caruso. Il revient en Europe pour faire partie de la distribution du film "Ne quittez pas ! " (2004) d'Arthur Joffé avec Michel Serrault et Sergio Castellitto et compléter l'affiche du film de Jean-Pierre Jeunet "Un Long dimanche de fiançailles" (2004). En 2007, c'est Laurent Boutonnat qui le dirige dans "Jacquou le Croquant" d'après l'adaptation du roman d'Eugène Le Roy, inspiré de faits réels. Il est entouré de Gaspard Ulliel, Jocelyn Quivrin et Olivier Gourmet, quant à Albert Dupontel, il est le père de Jacquou le Croquant. Jane Birkin le dirige dans "Boxes" (2007) aux côtés de Geraldine Chaplin et Michel Piccoli.

 

Les années 2010, Tcheky Karyo se fait plus discret, il reprend d'une certaine façon son rôle dans "Nikita" en étant le mentor de la tueuse à gage qui n'est autre que Mélanie Laurent dans "Requiem pour une tueuse" (2011) de Jérôme Le Maire, puis se plonge dans le grand banditisme dans "Les Lyonnais" (2011) de Olivier Marchal avec Gérard Lanvin et Daniel Duval. En 2013, il est à l'affiche de deux films médiatisés "Jappeloup" de Christian Duguay et "Belle et Sébastien" de Nicolas Vannier. Rôle qu'il poursuivra à deux autres reprises dans "Belle et Sébastien : l'aventure continue" (2015) de Christian Duguay et "Belle et Sébastien 3 : Le Dernier Chapitre" (2018) de Clovis Cornillac. Il faudra souligner l'un de ses derniers films les plus intéressants : "De guerre lasse" (2014) d'Olivier Panchot. En 1995, Tcheky Karyo avait épousé la comédienne Isabelle Pasco puis deux ans plus tard, Valérie Keruzoré, comédienne de vingt ans sa cadette. Il avait deux enfants. Très actif à la télévision, il tourne plusieurs téléfilms : "La Règle du silence" (1993) de Marc Rivière, "Les Liens du coeur" (1996) de Josée Dayan.   

*Affiches-ciné * Cinéma français * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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