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CINETOM
20 mars 2014

JOHN GILBERT, DE LA GRANDE PARADE A LA REINE CHRISTINE

                 JOHN GILBERT                  1897 - 1936 

          Acteur Américain

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  John Gilbert, de son vrai nom John Pringle est né le 10 juillet 1897 à Logan (Utah). Ses parent, John Pringle et Ida Adair, étaient comédiens et dirigeaient une troupe ambulante, le Pringle Stock Company. Lorsque Ida Adair quitta John Pringle pour épouser Walter Gilbert, le jeune Johnny prit le nom de son beau-père.

En 1915, muni d'une lettre de recommandation de son père pour Walter Edwards, un des réalisateurs attachés à Thomas H. Ince, il se rendit à Inceville (Santa Monica) où il fut engagé comme figurant pour les westerns, ainsi que pour les rôles de "bourgeois". Il en tourna près de soixante de 1916 à 1924... dont "The Mother Instinct" (1917), "Quand Paris dort" (The Great Redeemer,1920) de Clarence Brown.

John Gilbert devient un acteur confirmé après un long et dur apprentissage : il commence par des rôles de figurant à 15 dollars par semaine, à Inceville. Il écrivit ensuite des scripts pour le réalisateur Maurice Tourneur et fait même un peu de mise en scène avant de signer un contrat de trois ans avec la Fox. En 1924, il passe à la MGM, récemment crée, et aussitôt engagé dans une adaptation de "Son heure" (His Hour,1925) d'Elinor Glyn mise en scène par King Vidor. En un an, il devient un acteur confirmé et, après le décès de Rudolph Valentino, en 1926, l'acteur masculin romantique le plus populaire du cinéma.

Des yeux très rapprochés, un nez conséquent, son sourire éclatant et un rien de vulnérabilité sous une apparence brillante le rendent irrésistible. Sa forte sensualité, qui transparaît dans ses romances à l'écran au côté de Greta Garbo. Des films comme "Monte-Cristo" (1922), puis "La Grande Parade" (The Big Parade,1925) de King Vidor et ceux qu'il interpréta en compagnie de celle qui fut nommée la Divine dans "La Chair et le diable" (The Flesh and the Devil,1926) orchestré magnifiquement par Clarence Brow. C'était un véhicule de choix pour le couple Greta-Garbo-John Gilbert, qui venait de triompher dans "Anna Karenine" (Love) et dont la publicité laissait entendre que leurs scènes d'amour dans ce film n'étaient pas seulement simulées...Ce que Garbo démentit aussitôt...

Ils tourneront ensemble "Intrigues" (A Woman of Affairs,1927), toujours sous la direction de Clarence Brown et "La Reine Christine" (Queen Christina,1933) de Rouben Mamoulian. Quelques scènes de "suggestion amoureuse" de "La chair et le diable" sont restées fameuses, comme celle où Garbo au moment de la communion, fait pivoter le calice que lui tend le prêtre pour y retrouver le goût des lèvres de son amant. Le film sortit en janvier 1927. Ce fut l'un des plus grand succès de la fin du muet pour la MGM. 

Au début du cinéma parlant, John Gilbert donna la réplique à Norma Shearer dans "The Hollywood Revue Of,1929", donnant une note réservée à une médiocre version de la scène du balcon extraite de "Roméo et Juliette" : certes sa voix ne se révèle pas exceptionnel, mais tout à fait agréable. Il signe un nouveau contrat avec la MGM pour 2 millions de dollars et tourne "Ressurection" (Redemption,1930) de Fred Niblo, film entièrement parlant adapté d'une oeuvre de Tolstoï. Il doit forcer sa voix vers des registres trop élevés, appelés "blancs".

La carrière cinématographique de John Gilbert prit fin avec l'avènement du parlant. Sa fille révèle les raisons du brusque déclin de ce grand acteur du muet. "Je n'avais jamais compris, moi qui avait grandi durant sa légende, comment mon père, au sommet de la gloire, adulé par ses admirateurs, considéré par Robert Sherwood comme l'acteur le plus parfait, éloquent et vibrant" par Robert Sherwood, ait pu s'effondrer aussi lamentablement avec l'avénement du parlant, seulement parce que disait-on, "il ne pouvait parler". C'était un mystère car ma mère, moi-même et beaucoup d'autres connaissions bien sa voix, une voix normale, presque de baryton. En fait, bien que ses interprétations dans les onze films parlants qu'il tourna aient été très variées, le style de son jeu ne s'éloigne pas de celui des grands acteurs de l'époque.

J'ai donc cherché à découvrir les véritables raisons de la fin de sa carrière et pourquoi sa renommée, au cours des années, a littéralement sombré, peu à peu, la vérité est apparue. Mon père, qui s'était battu pendant longtemps pour obtenir le succès, était un homme vulnérable; bien sûr, il n'avait pas un caractère facile, il pouvait être têtu, jaloux de son travail. Mais, en fait, c'est dans l'antagonisme énorme qui l'opposait à son patron, Louis B. Mayer de la MGM, qu'il faut chercher la véritable raison de son déclin. Ils étaient extraordinairement opposés : mon père était désinvolte, raffiné, impertinent et spirituel, libéral en politique, fougueux en amour, méprisant les conventions sociales; Mayer, au contraire était solennel, pompeux, plein d'hypocrisie et avide de respectabilité.     

Gilbert commit l'erreur fatale de se moquer de lui ouvertement. Leurs disputes devinrent violentes et connues de tout Hollywood. En septembre 1926, lors du mariage du cinéaste King Vidor et d'Eleanor Boardman, Mayer fit une remarque très désobligeante sur Greta Garbo, et mon père lui donna un coup de poing qui brisa ses lunettes et le jeta par terre. Mayer déclara devant témoins : "Gilbert, tu es fini, je te détruirai; même si cela me coûte 1 million de dollars." En effet, la fin de Gilbert coûta 1 million à la MGM.

A partir de ce moment, mon père dut lutter pour obtenir des rôles, même médiocres. Il ne put être engagé dans "Anna Karénine" qu'après une rude bataille, à laquelle prit part Greta Garbo. En 1928, il confia à Douglas Fairbanks Jr : "Mayer veut me détruire. Je le sais et le studio le sait. Cela paraît impossible mais c'est ainsi." Peu après, mon père signa un contrat de 1 million et demi de dollars avec Nicholas Schenk, devenu président de la Loew Inc, la société propriétaire de la MGM, laquelle pensait ainsi pouvoir échapper à l'influence de Mayer : mais les bizarreries de la société firent que Mayer eut encore le dessus et Gilbert se retrouva plus exposé que jamais.

Après son premier film parlé, le studio lui fit savoir que son interprétation était désatreuse. Il joua ensuite dans trois films très mauvais, humilié par des dialogues ridicules. Il devait dire, par exemple : "Je suis ivre... je suis fini...tu m'oublieras... je ne vaux pas grand chose, n'est-ce-pas?". Ses admirateurs l'abandonnèrent et ses amis commencèrent aussi à l'éviter. A la MGM, seul Cedric Gibbons resta son ami. Même les portiers du studio faisaient semblant de ne pas le reconnaître.

Mon père n'avait pas un caractère fort et il se mit à boire de plus en plus. L'ostracisme continua pendant trois ans; sa seule satisfaction était de voir la rage de Mayer parce qu'il continuait à toucher son million et demi de dollars. La dernière année de sa vie, il avait cessé de boire et allait commencer une nouvelle carrière à la Fox et à Elstree. Mais sa santé était désormais compromise. Il mourut en 1936, à trente-neuf ans. Et Mayer remporta une victoire absolue, puisqu'on oublia jusqu'au nom de John Gilbert.  (Déclaration de la fille de John Gilbert).

Pretexte ou pas, l'avénement du cinéma parlant devait lui être fatale, les ingénieurs du son estimant que sa voix n'était nullement "phonogénique". Les essais furent infructueux. Greta Garbo l'exigea néanmoins comme partenaire dans "La Reine Christine" (Queen Christina,1933). Ce fut un échec pour le comédien qui, de désespoir, sombra dans l'alcoolisme. Son dernier film en 1934 est "The Capitaine Hates The Sea" au côté de Victor McLaglen ne permit pas de retrouver une certaine sérénité à l'acteur. John Gilbert fut marié à quatre reprises. Ces mariages successifs furent moins importants que sa liaison amoureuse avec Greta Garbo. Il est mort d'une crise cardiaque le 9 janvier 1936 à Beverly Hills (Californie)  

 

 

                                                     1918 - Figurations

 

                               "La Justice du monde" (The Wolf Man,1924)   Click to View Larger

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                             La Grande Parade (The Big Parade,1925)

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                                                  Affiche espagnole

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                              Larmes de clown (He who Gets Slapped,1925)

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                    Bardelys le magnifique (Bardelys the Magnificent,1925)

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                                                             1926

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                                                               1927

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                                      Intrigues (A Woman of Affairs,1928)

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                                                              1929

 

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                                                                    1931

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                                                        1933

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