ISABELLE ADJANI, L'ENIGMATIQUE
ISABELLE ADJANI 1955
Actrice, Chanteuse Française
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"Cette petite fille fragile est en réalité d'une force invraisemblable." Jean-Loup Dabadie. L'apparente vulnérabilité suggérée par son teint d'opaline, sa gestuelle gracile, la délicatesse émouvante de ses traits et la profondeur océane de son regard, dissimulent un tempérament implacable.
Contrairement à de nombreux cinéphiles, que je respecte, mais qui ont souvent comparés Isabelle Adjani à Sophie Marceau, il faut prendre en compte la qualité de leurs filmographies respectives pour se rendre compte que la comédienne Isabelle Adjani à obtenu de nombreux rôles importants, décisifs, dans une carrière jalonnée de succès et même de chefs-d'œuvre : "L'Histoire d'Adèle H", "Nosferatu, fantôme de la nuit", "Les Sœurs Brontë", "Barocco", "Possession", "Quartet", "Antonieta", "L'été meurtrier", "Mortelle randonnée", "Subway, "Camille Claudel", "La Reine Margot", "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", "La Journée de la jupe" etc...
Isabelle Adjani est née le 27 juin 1955 à Paris 17ème , d'un père français d'origine algérienne et d'une mère allemande. Elève au lycée de Courbevoie, écrit des textes classiques avec le concours de ses camarades et commence à s'intéresser au théâtre; elle poursuit ses études secondaires à Reims, ce qui lui permettra de jouer une pièce de théâtre "La Maison de Bernarda Alba" et par la même occasion obtient un premier rôle à quatorze ans dans "Le Petit Bougnat" (1969) de Bernard T. Michel, qu'elle tourne pendant les vacances scolaires.
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Deux ans plus tard, elle est une des héroïnes du film de Nina Companeez "Faustine et le bel été". A 17 ans, elle entre à la Comédie Française, héritant de la loge de Nicole Calfan qui perçoit l'étendue de sa gentillesse et de son talent. Après Agnès dans "L'école des femmes" dans une mise en scène de Jean-Paul Roussillon, de "Port Royal" de Montherlant, puis de "Ondine" de Giraudoux sous la direction de Raymond Rouleau. Elle tient son premier grand rôle à l'écran dans "La Gifle" de Claude Pinoteau aux côtés de Lino Ventura et Annie Girardot, qui la propulse à la une en 1974. Le rôle assez distinct de sa personnalité lui donne une latitude suffisante pour s'exprimer.
Isabelle Adjani renonce à l'exceptionnel contrat de vingt ans que lui propose la Comédie Française, au profit de la caméra des plus grands réalisateurs. C'est François Truffaut qui décide le premier à lui confier le rôle d'Adèle Hugo dans "L'histoire d'Adèle H" (1975). En 1976, elle obtient pour ce film d'être sélectionnée aux Oscars et aux César. Considérée dès lors comme la plus grande révélation du cinéma français, elle enchaîne les tournages de films : "Le Locataire" (1976) de et avec Roman Polanski, Shelley Winters, Melvyn Douglas et Jo Van Fleet; "Barocco" (1976) d'André Techiné avec Gérard Depardieu et Marie-France Pisier; et même le cinéaste Werner Herzog la dirige dans "Nosferatu, fantôme de la nuit" (Nosferatu, phantom der nacht,1978) avec Klaus Kinski et Bruno Ganz.
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Hollywood la réclame, et elle donne la réplique à Ryan O'Neal dans "Driver" (1978) de Walter Hill, à Warren Beatty et Dustin Hoffman dans "Ishtar" en 1987 et à Sharon Stone en 1996 dans "Diabolique" de Jeremiah Chechick. Elle est farouche et rebelle dans "Les Sœurs Brontë" (1979) d'André Techiné aux côtés d'Isabelle Huppert et Marie-France Pisier. Elle crée ensuite la surprise, pétillante dans "Tout feu, tout flamme" (1982) de Jean-Paul Rappeneau avec Yves Montand et Alain Souchon, sulfureuse dans "L'été meurtrier" (1983) de Jean Becker, (son plus grand succès commercial de la décennie etlui permet d'obtenir un deuxième César), électrisante dans "Subway" (1985) de Luc Besson. Le réalisateur du "Grand chemin" l'avait dirigé aux côtés de Thierry Lhermitte dans "L'année prochaine si tout va bien" (1981), mais les deux comédiens avaient déjà tournés en ensemble dans "Clara et les chics types" (1981) de Jacques Monnet. A noter également le magnifique film de Carlos Saura "Antonieta" avec Hanna Schygulla.
Si son retour sur les planches avec "Mademoiselle Julie" se solde par un échec, elle triomphe dans "Camille Claudel" (1988) de Bruno Nuytten avec Gérard Depardieu dans le rôle d'Auguste Rodin, projet mûrement réfléchi avec l'accord de la famille Claudel, qui lui confie trois valises de correspondance. Les années 80 resteront dans la carrière d'Isabelle Adjani comme une "décade prodigieuse". Car en 1981, grâce à son rôle dans "Possession" de Zulawski, elle reçoit le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes, qui récompense également sa prestation dans "Quartet" (1981) de James Ivory, Isabelle Adjani est ainsi la seule actrice de l'histoire du Festival de Cannes à remporter deux prix d'interprétation au même moment, pour deux films différents. Elle remporte également le César de la meilleure actrice pour "Possession".
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Isabelle Adjani ne laisse personne indifférent, elle est sublime aux côtés de Michel Serrault dans "Mortelle randonnée" (1983) de Claude Miller. On a jamais cessé de parler d'elle alors même que ses apparitions sur l'écran se faisaient plus rares, préférant chanter avec pour auteur et guide, Serge Gainsbourg, elle réussit avec aisance sa chanson "Pull marine". Au sommet de sa gloire, elle devient militante d'une campagne contre la faim ou aux côtés de S.O.S. Racisme, elle défend également la liberté d'expression en saluant l'écrivain Salman Rushdie, en lisant un extrait de son livre controversée des "Versets sataniques", à la Cérémonie des César.
"Camille Claudel" lui offre son troisième César, y compris un Prix d'interprétation au Festival de Berlin et d'une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. La comédienne se faisant de plus en rare sur les plateaux de cinéma, ce sont de simples apparitions comme pour "Les Cent et une nuits" (1995) d'Agnès Varda où tout le gratin du cinéma international ont exercé leurs propres rôles, de même pour "Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran" (2003) de François Dupeyron. Isabelle Adjani aura marqué les années quatre-vingt-dix par sa flamboyante interprétation de Marguerite de Valois, rôle-titre de "La Reine Margot" (1994) mis en scène magnifiquement par Patrice Chéreau, et qui lui vaut à la comédienne, son quatrième César de la meilleure actrice.
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Après sa rupture sentimentale avec l'acteur Daniel Day-Lewis, Isabelle Adjani connaît une profonde dépression. Son retour au cinéma s'effectue en interprétant le rôle de Violette Cheveau, le remake du film de Clouzot "Diabolique" (1996) de Jeremiah Chechik aux côtés de Sharon Stone. L'année suivante, elle préside le jury du cinquantième Festival de Cannes. Ses rôles deviennent de plus en plus rares, après le refus à plusieurs cinéastes ou producteurs. On la retrouve dans le film de Laetitia Masson "La repentie" (2002) aux côtés de Samy Frey, elle n'avait plus tourné en vedette depuis "Diabolique". La même année, elle incarne Ellénore l'héroïne du roman de Benjamin Constant, dans le film de Benoît Jacquot "Adolphe".
Ce sont des retrouvailles avec Jean-Paul Rappeneau de vingt ans après "Tout feu, tout flamme" en jouant dans "Bon voyage" (2003), elle se permet même de jouer ironiquement avec sa propre image en incarnant une diva emportée sur les routes de l'Exode au printemps 1940 (J'ai eu la chance de pouvoir être sur place pendant le tournage du film au Palais Royal à Paris dans la Rue du Beaujolais).
"La Journée de la jupe" de Jean-Paul Lilienfeld est diffusé par la chaîne Arte, le 20 mars 2009, avant sa sortie en salles le 25 mars, les médias saluent unanimement le grand retour d'Isabelle Adjani, emblème du cinéma français venant de traverser deux décennies avec une certaine discrétion qui donnait l'impression qu'elle avait quitté les plateaux de cinéma. Les années 2010 seront un nouveau départ après des années de discrétion, l'on peut ajouter à son actif quelques films comme "David et Madame Hansen" (2012) de Alexandre Astier, "Sous les jupes des filles" (2014) de Audrey Dana, "Le Monde est à toi" (2016) de Romain Gavras, "Soeurs" (2021) de Yamina Benguigui ou "Mascarade" (2022) de Nicolas Bedos où elle donne la réplique à Pierre Niney et François Cluzet.
*Affiches -ciné * Cinema français * Cinetom
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