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16 juillet 2023

ADIEU A JANE BIRKIN

            ADIEU A JANE BIRKIN   1947 - 2023

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Une Icône de la chanson et du cinéma n'est plus...Jane Birkin est décédée ce dimanche 16 juillet 2023 à l'âge de 76 ans. Si l'on demandait à quelqu'un, dans la rue, qui est Jane Birkin, il répondrait très probablement : "C'est une Anglaise qui a vécu avec Serge Gainsbourg...Même si elle a habité la France depuis 1968 et a vécue avec le chanteur. La chanson "Je t'aime moi non plus", où Jane murmurait érotiquement, et qui était due à l'imagination provocatrice de Gainsbourg, y est sûrement pour beaucoup.

Jane Birkin est née à Londres le 14 décembre 1947, d'une mère comédienne. Tout en poursuivant ses études, elle fait du théâtre et à dix-sept ans, elle est l'interprète de Graham Greene dans "Carving a Statue", avec Sir Ralph Richardson. L'année suivante elle est engagée pour "Passion Flower Hotel", une comédie musicale de John Barry à qui l'on doit la musique de films de James Bond, qu'elle épouse peu après.

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Sa première apparition à l'écran s'effectue en 1965 dans une comédie importante à cette époque-là : "Le Knack... et comment l'avoir " (The Knack...and How to Get) de Richard Lester, au milieu d'un essaim de jeunes débutantes dont Charlotte Rampling. Puis c'est le tournage du film de Michelangelo Antonioni "Blow-Up" (1966), un rôle bref, mais remarqué, de plus le film est présenté au Festival de Cannes 1967 et remporte la Palme d'or.

Jane Birkin tente sa chance en France, c'est au cours des essais de tournage de "Slogan" (1968) de Pierre Grimblat qu'elle rencontre Serge Gainsbourg dont elle deviendra sa compagne pendant une dizaine d'années, sa carrière cinématographique démarre avec le tournage du film de Jacques Deray "La Piscine" (1969) avec Alain Delon, Romy Schneider et Maurice Ronet. Elle enchaîne la même année avec "Les Chemins de Katmandou" d'André Cayatte.

Dans les années 70, Jane Birkin aura plusieurs styles à son actif, la comédie légère comme "La Moutarde me monte au nez" (1974) de Claude Zidi avec Pierre Richard, ce fut un véritable succès public et même critique, que le cinéaste réunit à nouveau le couple : Jane Birkin et Pierre Richard pour "La Course à l'échalote", réalisé en 1975. Pierre Richard déclara : "Jane Birkin et moi avons dû plonger dans l'eau glacée de la Manche, nous laisser ramasser par un sardinier au milieu de  deux tonnes de poisson et nous retrouver suspendus dans le vide, accrochés à une baignoire au dernier étage d'un château en flammes". Plus sensuel aux côtés de Brigitte Bardot dans "Don Juan 73" (1973) de Roger Vadim, plus dramatique dans "Le Mouton enragé" (1974) de Michel Deville avec Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider et Jean-Pierre Cassel et plus érotique dans "Sérieux comme le plaisir" (1974) de Robert Benayoun avec comme sujet, privilégier l'émancipation de la femme et sa libération des contraintes morales. A noter également le huis-clos érotique entre Jane Birkin et Jacques Spiesser dans "Le Diable au cœur" (1976) de Bernard Queyzanne, pour lequel Jane s'exprima : "Je l'ai fait contre l'avis de tout le monde : c'était un flash d'indépendance" -on aurait pu raisonnablement prévoir que la carrière de Jane Birkin, jusque-là plutôt cantonnée dans des rôles d'écervelée souriante et sympathique, allait prendre une direction différente qui tiendrait compte de son incontestablement talent de tragédienne. Cela fut le cas un peu plus tard avec le cinéaste Jacques Doillon...

En 1976 sort sur les écrans de cinéma : "Je t'aime moi non plus" réalisé par Serge Gainsbourg avec Jane Birkin, Joe Dallessandro et Gérard Depardieu dans un moindre rôle. Jane Birkin s'exprima sur le tournage : "Quand Serge m'a demandé de jouer dans le film qu'il était en train d'écrire, j'ai été très excitée mais également angoissée par la vision personnelle d'un créateur qui vous voit tous les jours et semble vous connaître à fond. S'il m'a choisie pour ce rôle, c'est qu'il me voit "ainsi". "Je t'aime moi non plus" avant d'être le premier film underground français avait été le titre d'une chanson écrite par Gainsbourg qui obtint un énorme succès mondial. 1977, une apparition dans le film de Claude Zidi "L'Animal" avec Belmondo, une silhouette de soubrette très vite assassinée dans "Mort sur le Nil" (Death on the Nile,1978) de John Guillermin, un personnage de "petite Anglaise" dans "Au bout du bout du banc" (1979) de Peter Kassovitz et la comédienne semble repartie pour une série de films sans épaisseur ni rôle à sa mesure, comme si les cinéastes français refusaient l'image, forte et contrastée que Gainsbourg et Queysanne avaient su révéler d'elle. Alors, Jane tourne sous la direction de metteurs en scène étrangers : en Suisse, elle est Olga, la "Melancholy Baby" (1979) de Clarisse Gabus...qui ne fait rien; je ne suis pas très bien dans le mystère"; en Espagne, elle remplace au pied levé Dalila di Lazzaro dans "La Miel" (1979) de Pedro Mazo : "Mon personnage s'appelait Inès et c'était encore une fois une pute"; en Allemagne, elle incarne Wally Neuziel, muse et modèle d'Egon Schiele, peintre autrichien célèbre au début du XXe siècle.

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"La Fille prodigue" (1981), c'est la rencontre, décisive, avec Jacques Doillon. Le cinéaste a su jouer à la perfection sur toute l'étendue du registre d'une comédienne qui sera bientôt sa compagne : elle travaille dans l'imprévisible, dans l'impossible, là ou les autres comédiens ne s'égarent pas, où ils ont peur, où ils se cabrent. Et là, elle sait faire, et bien. Une élève virtuose, sans habitude, sans manie, sans artifice. Vierge." Le film passe malheureusement inaperçu, car sorti au moment de l'élection présidentielle, en 1981. Jane devra encore attendre pour s'imposer définitivement : elle interprète avec le charme et la spontanéité que tout le monde reconnaît une nouvelle série d'œuvrettes sans conséquences qui feront néanmoins beaucoup asseoir sa popularité auprès d'un public ravi de reconnaître en elle la sœur ou la "copine" de ses rêves. Quant à Jane Birkin, sa prestation fut saluée avec enthousiasme par l'ensemble de la critique. Doillon récidive avec "La Pirate" (1984) lequel représente officiellement la France au Festival de Cannes 1984, Jane Birkin donne la réplique à Philippe Léotard, quant à Birkin, elle déclara : C'était ma dernière chance : le personnage d'Alma me ressemble tant que je n'avais pas le droit de me rater" C'est ainsi que l'on peut enfin voir une personnalité passionnée, adulte tendre et violente à la fois.

Jane Birkin enchaîne avec "L'Amour par terre" (1984) de Jacques Rivette aux côtés de Géraldine Chaplin et André Dussolier puis sous la direction de François Leterrier, elle tourne "Le Garde du corps" (1984).  Trois ans plus tard, Agnès Varda a suivi la vie de Jane Birkin, pendant près de quatorze mois afin de brosser un portrait "documenteur" "Jane B. par Agnès Varda", enrichi en plein tournage d'un film de fiction, "Kung-Fu Master" (1988); pour la première fois également, Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg jouent ensemble. La troisième fille de Jane, la petite Lou, fille de Jacques Doillon apparaît aussi dans le film. "Jane B. par Agnès Varda" a été présenté, ainsi que le second volet, "Kung-Fu Master", au 38e Festival de Berlin, dans le cadre de la compétition officielle. L'année 1987, date du tournage de ces deux films, aura été marquée d'une pierre blanche pour la comédienne anglaise. Si elle n'a joué que dans un seul autre film, "Comédie !" (1987) de Doillon avec Alain Souchon, elle a effectué ses grands débuts de chanteuse en public. C'est sur la scène parisienne de Bataclan qu'elle s'est "lancée" en mars de cette année-là, avant d'entreprendre une tournée en province. 

Le théâtre ne pouvait passer à côté d'un tel talent : en 1990, elle donne la réplique à Pierre Dux, dans "Quelque part dans cette vie" mis en scène par Jean-Loup Dabadie, et c'est un nouveau triomphe...Lorsque Serge Gainsbourg décède le 2 mars 1991, une page se tourne pour Jane Birkin, qui envisage d'abandonner la chanson. Elle se ravisera, pour le bonheur de ses fans, et enregistrera plusieurs albums. Avec la disparition de son pygmalion, et même si elle en était séparée depuis longtemps, Jane Birkin semble se replier vers les siens et privilégier l'action humanitaire. Elle réalise l'un des segments du film "Contre l'oubli" (1991) et sera ainsi en première ligne du combat pour la libération de l'opposante au régime birman Aung San Suu Kyi.

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Au cinéma, elle est remarquée dans "La Belle noiseuse" (1991) de Jacques Rivette, où elle interprète l'épouse de Michel Piccoli, rôle pour lequel elle décroche une nomination au César du meilleur second rôle féminin. Elle émerveille dans "On connaît la chanson" (1997) d'Alain Resnais, où elle interprète sa propre chanson "Quoi". Elle collabore avec Jean-Pierre Mocky sur le polar "Noir comme le souvenir" (1995) et se montre à son aise dans plusieurs comédies, la spécialité de ses débuts, notamment "Reines d'un jour" (2001) de Marion Vernoux et surtout "Mariées mais pas trop" (2003) de Catherine Corsini . Dans "La Tête de Maman" (2007) de Carine Tardieu, elle joue son propre rôle, étant l'idole de l'adolescente du film qui la rêve comme une mère idéale. La poésie de son visage et de son célèbre phrasé s'accroît avec le temps et elle apporte une pointe de mélancolie dans le curieux "36 Vues du Pic Saint-Loup" (2009) de Rivette, comme dans le court métrage "Bunker" (2008) de Manuel Schapira, avant de renouer avec la comédie en 2009, aux côtés de Caroline Cellier et Catherine Jacob, dans "Thelma, Louise et Chantal" (2010) de Benoît Pétré.

Mais le rôle le plus intense de Jane Birkin durant ces années 1990 et 2000 est sans doute celui du méconnu "Ceci est mon corps" (2001), premier long métrage de Rodolphe Marconi, où elle est Louise Vernet, une réalisatrice de cinéma vampirisant un jeune comédien joué par un Louis Garrel débutant. Jane Birkin réalise en 2006 son premier long métrage d'inspiration autobiographique "Boxes", tourné en Bretagne où elle vivait en partie. Du côté du théâtre, elle joue dans "Hamlet" à Northampton en 2005 et "Electre" de Sophocle en 2006 au Quartz de Brest. En 2021, Charlotte Gainsbourg filme et prend en photo sa mère sur une période de plusieurs mois, avec un retour dans l'illustre rue de Verneuil où vivait Serge Gainsbourg, documentaire d'une grande efficacité car Charlotte a réalisé un film intimiste et sensible. Jane Birkin décède le 16 juillet 2023 à l'âge de 76 ans à son domicile parisien.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

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