JEAN CARMET, DE DUPONT LAJOIE A GERMINAL
JEAN CARMET 1920 - 1994
Acteur, Scénariste Français
Jean Carmet aura tourné de nombreux petits rôles au cinéma français de 1941 à 1966, comme Louis De Funès, il lui faudra attendre un certain temps, avoir de connaître, une première consécration dans le film d'Yves Robert "Alexandre le bienheureux" en 1967, puis toujours sous la direction d'Yves Robert dans "Le Grand blond avec une chaussure noire". Sa carrière est riche, pour avoir tourner plus de deux cents films. Jean Carmet est né le 25 avril 1920 à Tours, mais il fut élevé par ses parents à Bourgueil en Indre-et-Loire. Son père était viticulteur.
Très jeune, Jean Carmet interrompt ses études et monte à Paris où il débute comme figurant au Théâtre du Châtelet, puis à l'Opéra. Par la suite, il entre comme régisseur stagiaire au Théâtre des Mathurins chez Marcel Herrand. C'est ainsi qu'il débute au cinéma en faisant de la figuration dans le film de Jacques De Baroncelli "Le Pavillon brule" en 1941 ou "Les Visiteurs du soir" (1942) et "Les Enfants du Paradis" (1944) tous deux réalisés par Marcel Carné, puis sous la direction d'Yves Allégret "Les Démons de l'aube" (1945).
Après avoir fait partie de la troupe des "Branquignols" de Robert Dhéry aux côtés de Colette Brosset, Jacques Legras, Pierre Tornade, Pierre Tchernia et même pendant un certain temps Louis De Funès; Jean Carmet se partage entre de longues séries d'émissions à la radio, des disques avec des monologues poétiques, et beaucoup de films et de courts métrages. Dès 1946, Carmet donne la réplique à Louis Jouvet et Suzy Delair dans "Copie conforme" (1946) de Jean Dréville, à Pierre Fresnay dans "Monsieur Vincent" (1947) de Maurice Cloche, à Serge Reggiani et Michel Piccoli dans "Le Parfum de la dame en noir" (1949) de Louis Daquin, à Robert Dhéry et Colette Brosset dans "Branquignol" (1949) de Robert Dhéry, de nouveau à Pierre Fresnay dans "Dieu a besoin des hommes" (1950) de Jean Delannoy, à Louis Jouvet dans "Knock" (1951) de Guy Lefranc, à Michel Simon dans "Monsieur taxi" (1952) d'André Hunebelle, à Gérard Philipe dans "Les Aventures de Till l'espiègle" (1956) de Gérard Philipe, à Pierre Brasseur et Paul Meurisse dans "La tête contre les murs" (1959) de Mocky.
Avec les années 60 le personnage de Jean Carmet se transforme, à la silhouette du gros garçon bonasse se substitue un monsieur-tout-le-monde inquiétant, étonné, surprenant ou cocasse, prélude aux grands rôles de la maturité. Il choisit avec soin ses films et ses rôles, il reste fidèle à ses amis dont Robert Dhéry, Yves Robert, Pierre Richard et Michel Audiard. C'est d'ailleurs Robert Dhéry qui ouvre le bal des comiques en le faisant jouer un vagabond dans "La Belle Américaine" (1961) puis Jean Renoir qui le dirige dans "Le Caporal épinglé" (1961) aux côtés de Jean-Pierre Cassel, Claude Brasseur et Claude Rich; il est également le porte drapeau dans le film de Robert Dhéry "Allez France" (1964). Yves Robert lui propose de donner la réplique à Pierre Richard dans "Alexandre le bienheureux" (1967) aux côtés de Philippe Noiret, en 1970, c'est Michel Audiard qui lui propose un rôle dans "Elle boit pas, elle fume pas, mais...elle cause" (1970), suivit de Pierre Tchernia pour un petit rôle d'avocat dans "Le Viager" (1971). Et enfin la révélation, aux côtés de Pierre Richard dans "Le Grand blond avec une chaussure noire". A noter sa prestation en 1973 dans le film de Pascal Thomas "Pleure pas la bouche pleine" avec Daniel Ceccaldi.
Un rôle déterminant, celui d'un raciste et de violeur dans "Dupont Lajoie" (1974) réalise par Yves Boisset, Carmet n'hésite plus à incarner des personnages de plus en plus marginaux, grotesques souvent, voir odieux. Pitoyables aussi comme ce sergent Bosselet, dans "La Victoire en chantant" (1976) de Jean-Jacques Annaud, film qui remportera l'Oscar du meilleur film étranger. En 1977, il donne la réplique à Gérard Depardieu et Michel Piccoli dans "René la Canne" de Francis Girod. Jean Carmet déclara : "Je suis un acteur de composition, obligé parfois de prendre des risques pour ne pas m'abandonner à la mollesse. Peut-être que j'aurais pu faire une carrière apparemment plus harmonieuse , mais je préfère mes risques".
Carmet poursuit son ascension en incarnant Baptiste Nozière, le père veule et lubrique de "Violette Nozière" (1978) sous la direction de Claude Chabrol aux côtés de Isabelle Huppert et Stéphane Audran. Il enchaîne de nombreux rôles entre la fin des années 70/80, donnant la réplique à Gérard Depardieu dans "Le Sucre" (1978) de Francis Girod, à Marie Dubois dans "Il y a longtemps que je t'aime" (1979) de Jean-Charles Tacchella. Il est également l'assassin de "Buffet froid" (1979) de Bertrand Blier où il excelle à côtés de ses acolytes Bernard Blier et Gérard Depardieu; mais aussi le journaliste de "La Banquière" (1980) de Francis Girod ou le paysan de "Canicule" (1984) de Yves Boisset. Tous ces rôles de "méchants" au sens strict, mais : "Dans le fond, pour véhiculer certains méchants, ou pour les rendre plausibles à l'œil, il faut peut-être déployer plus de charme et d'humanité." (Première).
Par contre, la comédie n'est pas en reste, Carmet a plaisir à retrouver son ancien compagnon de route, Louis de Funès dans "La Soupe aux choux" (1981) de Jean Girault ou interprétant un vétérinaire bien étrange avec Pierre Richard et Gérard Depardieu dans "Les Fugitifs" (1986) de Francis Veber. Carmet a su tirer profit du rôle d'un vieux travesti ridicule que l'amour d'un homme transfigure dans "Miss Mona" (1986) de Mehdi Charef, il est nommé pour le César du meilleur acteur en 1986. Il remporte deux César du meilleur acteur dans un second rôle pour "Les Misérables" (1983)de Robert Hossein en incarnant merveilleusement Thénardier et pour "Merci la vie" (1992) de Bertrand Blier.
En 1993, il interprète Vincent Maheu, dit Bonnemort dans le film de Claude Berri "Germinal" aux côtés de Gérard Depardieu et Miou-Miou, dont il s'agit de l'un des derniers films du comédien. Depuis 1978, Jean Carmet a multiplié ses participation à des téléfilms : "La Stratégie du serpent" (1979) d'Yves Boisset, "Trois morts à zéro" (1981) de Jacques Renard, "L'été 36" (1986) d'Yves Robert, "Les étonnements d'un couple moderne" (1986) de Pierre Boutron, "La Controverse de Valladolid" (1992) ou "Eugénie Grandet" (1994) tous deux signés par Jean-Daniel Verhaeghe. Jean Carmet décède le 20 avril 1994 à Sèvres d'une crise cardiaque à l'âge de 73 ans, il y a trente ans. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris où de nombreuses personnalités du cinéma étaient présentes : Michel Serrault, Pierre Tchernia, Gérard Depardieu, Michel Galabru, Pierre Richard, Bertrand Blier, Jean-Claude Brialy, Miou-Miou,, Yves Robert, Jean-Pierre Marielle, Claude Chabrol, Pierre Mondy, Jean Rochefort, Jacques Villeret, Michel Bouquet, Yves Boisset, Jean Lefebvre, Francis Veber, Georges Lautner, Michel Piccoli, Roland Giraud ou Michel Blanc....
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