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21 avril 2024

PETER SELLERS, L'INSPECTEUR CLOUSEAU

PETER SELLERS               1925 - 1980

Acteur, Réalisateur Britannique

Quand Peter Sellers est mort à Londres le 28 juillet 1980, à la suite d'un infarctus, la nouvelle de sa disparition à provoqué une émotion considérable auprès de ses admirateurs. Tous les médias rendirent compte de ses funérailles, et de nombreuses émissions à la radio et à la télévision, ainsi que d'importantes rétrospectives dans les salles de cinéma, témoignèrent de l'immense popularité dont le comédien jouissait non seulement en Angleterre, mais également à l'étranger. Sa maladie qui l'avait déjà conduit à plusieurs reprises à l'hôpital, ne l'avait pas empêché de continuer à travailler avec une sorte de témérité inflexible, comme s'il savait que ses jours étaient comptés.

La mort de certains acteurs, pas nécessairement les plus grands, provoque chez les personnes émotives une douleur aussi grande que celles qui éprouvent en perdant un des leurs. De son vivant, rien ne laissait prévoir que Peter Sellers appartiendrait à cette catégorie.

Peter Sellers est né le 8 septembre 1925 à Southsea, il avait atteint la célébrité en menant une carrière très traditionnelle. Ses parents dirigeaient un théâtre de variétés dans une station balnéaire, et c'est dans les variétés qu'il fit ses débuts d'acteur comique et d'imitateur, après quoi il rejoignit l'Entertainment National Service Association (E.N.S.A.).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Peter Sellers est incorporé dans la Royal Air Force et joue au théâtre des Armées. A la fin de la guerre, il se produisit au Windmill Theatre de Soho, à Londres. Ses exceptionnels dont d'imitateur lui permirent ensuite de travailler quelque temps à la radio : en 1949, le fantaisiste et romancier Harry Secombe le présenta à Spike Milligan et à Michael Bentine, deux auteurs dramatiques avec lesquels il créa le "Goon Show", une émission radiophonique de la B.B.C. qui dura pendant sept ans et dont l'humour anarchiste et surréaliste eut un retentissement sans précèdent en Grande-Bretagne.

A cette période, on le voit fréquemment à la télévision et il tourne plusieurs courts métrages avec son complice Goons. Dans son premier grand film, en 1951, "Penny Points to Paradise" de Tony Young, il incarne un vieux colonel. Mais sa carrière cinématographique ne débute vraiment qu'en 1955 avec "Orders are Orders" de David Paltenghi. Au cinéma, Peters Sellers fait immédiatement sensation, même dans des rôles mineurs. Jamais, dans l'histoire du cinéma, un acteur n'entrera aussi profondément dans la peau de ses personnages. Ce perfectionnisme se traduira pour lui par de graves crises d'identité. De ces premières apparitions, on retiendra surtout le grand benêt de "Tueurs de dames" (The Ladykillers,1955) de Alexander Mackendrick, il est un impayable petit trafiquant dont les escroqueries minables  et le caractéristique accent cockney annoncent le personnage qu'il incarnera dans " The Wrong Arm of the Law" (1963), une excellente comédie policière de Cliff Owen également interprétée par Lionel Jeffries et Dennis Price. 

C'est avec une exubérance fébrile et remarquablement étudiée qu'il tient le rôle d'un vieux projectionniste alcoolique dans "Sous le plus petit chapiteau du monde" (The Smallest Show on Earth,1957) de Basil Dearden. A l'instar de Sir Alec Guinness, son idole et son modèle, il se plaît à incarner plusieurs personnages dans un même film comme dans "La Souris qui rugissait" (The Mouse that Roared,1959) de l'Américain Jack Arnold, il interprète avec un brio délectable les trois principaux personnages du film, à savoir la duchesse, son premier ministre et le héros. A noter également la réalisation des "Aventures de Tom Pouce" (Tom Thumb,1958) de George Pal avec Terry-Thomas. Le réalisateur britannique Charles Crichton le dirige en 1959 dans "La Bataille des sexes" (The Battle of the Sexes) aux côtés de Robert Morley et Constance Cummings.

D'abord réticent, il acceptera finalement de participer à la plus grand étude de mœurs du cinéma britannique, en incarnant un délégué syndical confronté à des rivalités sociales dont le film offre une peinture sarcastique et désabusée dans "Après moi le déluge" (I'm All Right, Jack,1959) de John Boulting : sa métamorphose est tellement ahurissante, presque inquiétante, que tout le personnel du film en restera bouche bée lorsqu'il arrivera sur le plateau. Ce film lui vaudra un Oscar bien mérité, quant au héros du film, un jeune utopiste plein de naïveté et d'ardeur, il ira d'ailleurs se réfugier dans un camp de nudistes pour guérir ses désillusions. L'année suivante, il incarnera un médecin indien aux côtés de Sophia Loren dans "Les Dessous de la millionnaire" (The Millionaires,1960) de Anthony Asquith, il pourra se vanter d'avoir accédé au rang de star internationale. Voulant changer de style, il s'essaie à un rôle dramatique dans "Never Let Go" (1960) de John Guillermin, mais ni le public ni les critiques ne le suivent. Il décide alors de passer à la réalisation en tournant la cinquième version de la pièce de Marcel Pagnol, "Mr Topaze" (1961). A l'origine, Peter Sellers devait réaliser lui-même  "Les Femmes du Général" (Waltz of the Toreadors,1962), car il tenait beaucoup à la pièce d'Anouilh et au rôle qu'elle lui offrait, mais ce fut le cinéaste John Guillermin qui signa le film.

Mais c'est sans doute Stanley Kubrick qui lui a offert ses deux rôles les plus étonnants, avec "Lolita" (1962) et "Docteur Folamour" (Dr Strangelove or How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb,1963). Dans le premier film, il exprime avec une sorte de génie grotesque la double personnalité de Clare Quilty, le médiocre petit écrivain provincial qui, en dépit d'une apparence sinistre, poursuit de ses inquiétantes ardeurs la nymphette convoitée par le professeur de littérature française incarné par James Mason. Dans "Docteur Folamour", l'aptitude de Peter Sellers à parodier les personnages les plus divers trouve une somptueuse consécration : c'est en effet avec une précision proprement stupéfiante qu'il joue à la fois un excentrique officier de la Royal Air Force, un président des Etats-Unis d'une parfaite imbécilité, et un ancien savant nazi, autant de pantins manipulés avec une férocité caricaturale par Stanley Kubrick dans l'un des films les plus grands grinçants jamais réalisés.

Cependant, Peter Sellers n'aurait jamais accédé à la popularité qui a été la sienne sans la série des "Panthères roses". Maître de la comédie loufoque et sophistiquée, Blake Edwards a mené avec le comédien britannique une collaboration particulièrement féconde, et ce n'est pas sans quelque nostalgie qui lui a rendu un curieux hommage posthume avec "A la recherche de la panthère rose" (On the Trail of the Pink Panther,1982) en utilisant avec une rare habileté les "chutes" des épisodes précédents. "La Panthère rose" (The Pink Panther,1964) obtint un tel succès que le personnage de Clouseau devint le héros de six autres films dirigés tous par Blake Edwards : "Quand l'inspecteur s'emmêle" (A Shot in the Dark,1964), "Le Retour de la panthère rose" (The Return of the Pink Panther,1974), "Quand la panthère rose s'emmêle" (The Pink Panther Strikes Again,1976), "La Malédiction de la panthère rose" (Revenge of the Pink Panther,1978). Mais le sommet de leur collaboration demeure indéniablement "La Party" (The Party,1968), chef-d'œuvre d'absurdité burlesque et de "nonsense" anglo-saxon.

Après avoir été terrassé par une première crise cardiaque, il revient en 1965, avec "Quoi de neuf Pussycat ?" (What's New Pussycat), aux côtés de Peter O'Toole, Romy Schneider et Woody Allen entre autres. Parmi les dernières créations de Peter Sellers, l'une des plus réussies reste celle de "Bienvenue Mister Chance" (Being There,1979) de Hal Ashby, où il retrouve la sobriété de certains de ses premiers films. Dans le rôle d'un jardinier qui, grâce à sa nullité intellectuelle, parvient jusqu'aux portes de la Maison Blanche, il est réellement impressionnant. 

*Affiches-cine * Cinetom

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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