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CINETOM
22 février 2024

DÉCÈS DE LA DOYENNE DU CINÉMA FRANCAIS MICHELINE PRESLE

                

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    DÉCÈS DE LA DOYENNE DU CINÉMA FRANCAIS 

      MICHELINE PRESLE     1922 - 2024

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Micheline Presle aura traversé plus de soixante-dix ans le cinéma, non seulement français mais international et pour être précis de 1937 à 2016. Elle lui a offert joliment son éclat, sa légèreté, sa finesse. Elle reconnaît qu'elle a eu de la chance. Et cette chance, elle l'a mise au service de sa passion pour la chose cinématographique. L'ayant bien utilisée et fait fructifier, on continuait de la remarquer dans les films de sa fille Tonie Marshall ou de jeunes cinéastes dont deux ont disparu trop vite : Jacques Davila et Gérard Frot-Coutaz. Micheline Presle reçoit un César d'Honneur en 2004 ainsi que Commandeure de l'ordre des Arts et des Lettres.

Micheline Presle est née le 21 août 1922 à Paris , de son véritable nom  Micheline Chassagne. Jeune fille de bonne famille elle répand la joie autour d'elle tout en s'ennuyant un peu  de ses études au gré du temps. Ce fut un ami de son parrain qui était à la recherche de jeune filles susceptibles de figurer dans un pensionnat huppé. Elle débute sa carrière cinématographique avec un long métrage intitulé "La Fessée" en 1937. Réalisé par Pierre Caron avec comme acteurs principaux Albert Préjean, Marguerite Moréno et Armand Bernard. L'année suivante, elle est engagée pour participer au film "Je Chante" dont la vedette est Charles Trénet et la mise en scène de Christian Stengel.

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Attirée toute jeune par les studios et servie au départ par un tempérament vif, primesautier et décidé, ainsi que par une évidente photogénie, la jeune Micheline qu'on n'appelait pas encore Presle, passe rapidement par le purgatoire de la figuration. Malheureusement, les deux films qui suivront  ("Petite peste",1938) (et "Vous seule que j'aime",1938) n'auront pas permis à l'actrice d'attirer l'attention sur elle. Elle suit des cours de danse, chante à l'occasion, renforce ses qualités d'actrice au contact de Raymond Rouleau et René Simon

C'est un collaborateur de Georg-Wilhem Pabst qui remarque Micheline Presle lors d'une audition, qui la propose au réalisateur qui prépare son dernier film français "Jeunes filles en détresse"  (1939) , elle décroche l'un des rôles principaux grâce à sa franchise, sa spontanéité. Même si le film ne ressemble en rien à d'autres périodes du cinéaste qui fit sa gloire celle du muet ainsi que sa période allemande. Le film est réussi grâce à la plupart des comédiens qui sont brillants :  Marcelle Chantal (sa mère), Micheline Presle, Jacqueline Delubac, Marguerite Moréno, André Luguet et Louise Carletti. Micheline y trouve à la fois un grand succès personnel et son pseudonyme de Presle. Les critiques sont enchantés par son naturel, sa fraîcheur et son aisance à jouer.

Aussitôt après, Abel Gance la réclame et tourne d'avril à juin 1939, "Paradis perdu", il ne sortit dans les salles parisiennes qu'à la fin de 1940. Ce film est un pur mélodrame, puisque le fil conducteur est fourni par la chanson écrite par Hans May, et qui rappelle combien la musique est pour Abel Gance un élément de choix dans la composition de ses œuvres. Micheline Presle doit assumer un double rôle : la mère  Janine et la fille Jeannette. Olivier Barrot et Raymond Chirat ont écris dans leur ouvrage "Noir et Blanc" aux éditions Flammarion : "Il s'agit d'un mélodrame. Charmeur dans sa première partie, moins convaincant par la suite. Le début se déroule dans la liesse populaire et les extravagances mondaines de la Belle-Epoque finissante. En midinette, admirée et aimée par un peintre qui la métamorphose en ravissant modèle, Micheline Presle est radieuse. Elle irradie le bonheur de vivre et installe avec tant de pureté son personnage dans ce bref paradis que la violence du chagrin éprouvé par Fernand Gravey apprenant sa mort déferle sur le spectateur; la mélodie qui donne son nom au récit ajoute à l'émotion.

L'actrice reconnaît volontiers que le second volet du scénario n'a pas la même résonance. les êtres de chair et de sang d'avant 14 ne sont plus en 39 que silhouettes plaquées. Janine et Jeannette ont illuminé la carrière naissante, déjà prometteuse de Micheline Presle. En 1940, Yves Mirande réalise "Elles étaient douze femmes" incarnaient par Gaby Morlay, Françoise Rosay, Betty Stockfeld, Micheline Presle, Blanchette Brunoy, Simone Berriau et Simone Renant. Le film raconte l'histoire d'une communauté de dames à l'abri du besoin séparées de leurs compagnons...

En août 1939, Marc Allégret entreprenait l'adaptation à l'écran de la pièce de Marcel Achard "Le Corsaire", lorsqu'il fut interrompu par le départ des comédiens mobilisés comme réservistes, le film ne fut jamais achevé. En mai 1940, afin de ne pas être confronté au même problème, Marc Allégret met en route "Parade en 7 nuits", un film à sketches composé de quatre histoires indépendantes et susceptibles d'être agencées en fonction des évènements. Heureuse idée. Après quelques semaines de tournage mouvementées dans les studios Pathé de la rue Francoeur, toute l'équipe met le cap sur la zone libre et vient s'installer dans les Studios de la Victorine. La distribution initiale connaît quelques modifications liées à ce déplacement : les sortants sont remplacés par des comédiens présents en zone non occupée, tels que Micheline Presle, Jean-Louis Barrault, Janine Darcey, Noël Roquevert ou encore Louis Jourdan qui débutait au cinéma...Jusqu'à l'armistice, elle n'arrête plus de tourner et l'on constate dans "La Comédie du bonheur"  (1940) que son talent est des plus nuancés. Le film est tourné à Rome tandis que les hostilités des fascistes à l'égard des acteurs français est à son apogée... Micheline Presle âgée de dix-huit ans est en totale harmonie avec le cinéaste Marcel L'Herbier qui la dirige aux côtés de Michel Simon, Ramon Novarro, Jacqueline Delubac, Alerme, Louis Jourdan et Sylvie.  Le film sort avec un accueil favorable et cela pendant l'Occupation.

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"Le Soleil a toujours raison" (1943) fut tourné entre juin et septembre 1941 dans les studios de Saint-Laurent du Var, puis à Saint-Tropez et au Mas de Triniterre en Camargue pour les extérieurs. Pierre Billon s'est entouré de quelques uns des  meilleurs artisans : Jacques Prévert signa l'adaptation et les dialogues, Joseph Kosma  écrivit la musique des chansons, Alexandre Trauner  créa les décors. Le scénario est entièrement bâti autour de la personnalité de Tino Rossi, grande vedette de la scène, qui interprète pas moins de sept chansons écrites pour l'occasion. En raison de la guerre, le film connut une sortie tardive en salle, il dut en effet, être validé par la commission dont la firme allemande était La Continental Films.  Il fallut attendre le 27 janvier 1943 pour être présenté aux spectateurs parisiens du Paramount.

Avec "La Nuit fantastique" (1942), Marcel L'Herbier se plaçait résolument dans la tradition Méliès : il avait même songé à intituler son film "Le tombeau de Méliès" - dans le sens o Ravel composa "Le tombeau de Couperin". Si le cinéaste évoque Méliès, constate Roger Régent (in "cinéma de France", 1948 - ce n'est pas à cause des escamotages et des tours de passe-passe, c'est plus vraisemblablement parce que cette œuvre nouvelle se réclamait directement des primitifs d'un art en voie de perdition, qu'elle s'efforçait d'arracher à l'écran tous les barbarismes, tous les contresens qui s'y étalaient encire et qui, depuis quarante ans et dans l'état de confusion où nous étions plongés, risquaient de se substituer pour longtemps au véritable langage cinématographique. En 1943, "La Nuit fantastique" remporta le Grand Prix de  la Critique Cinématographique. Quant à Micheline Presle qui interprète Irène, la dame blanche dans ce conte fantastique réussit l'une de ses meilleures performances sur le plan cinématographique. On peut citer les autres interprètes : Fernand Gravey, Saturnin Fabre, Michel Vitold, Jean Parédès, Bernard Blier et Marcel Levesque. 

"Félicie Nanteuil" (1945) est un des films caractéristiques de cette époque qu'on a appelée le cinéma de Vichy. Tourné à Nice, donc en zone libre, en 1942. Il ne paraît, sur les écrans parisiens (et français), que trois ans plus tard. Le film s'inspire d'un roman d'Anatole France "Histoire Comique" qui analyse l'ascension d'une petite comédienne. Ambitieuse, elle surpasse son professeur, acteur médiocre, accessoirement son amant. Supplanté, la jalousie précipite le suicide du malheureux. Dès lors le remords accable la jeune femme. La réalisation de Marc Allégret permet à Micheline Presle d'apprécier la camaraderie et le grand talent de Claude Dauphin. "Félicie Nanteuil" demeure pour elle un de ses meilleurs souvenirs. (Noir et Blanc d'Olivier Barrot et Raymond Chirat -Editions Flammarion)

Quatre mois auparavant, Micheline Presle avait tourné "La Belle Aventure" (1942) réalisé par Marc Allégret avec Claude Dauphin et Louis Jourdan. Le film n'aura pas le même impact que "Félicie Nanteuil". Pierre Blanchar choisit le sombre drame de la Grande Bretèche rebaptisé : "Un Seul amour" (1943) qu'il réalisa et joua dans son deuxième long métrage aux côtés de Micheline Presle, d'après l'œuvre d'Honoré de Balzac. La Libération est proche, lorsque Jacques Becker propose à Micheline de jouer dans "Falbalas"  (1944). Le tournage fut gêné de multiples façons et notamment par la pénurie d'électricité qui obligeait les studios à des fermetures fréquentes. La Libération de Paris et ses suites immédiates empêchèrent la reprise rapide du tournage qui, commencé en 1944, ne s'acheva que dans l'hiver qui suivit ; le film étant présenté en juillet 1945. Les scènes d'extérieurs donnent une vision exacte de ce qu'était Paris à la veille de la Libération.

Elle fait preuve au théâtre de la même spontanéité qu'à l'écran, que ce soit dans "Am Stram Gram" de Roussin ou dans "Colinette" de Marcel Achard. Le réalisateur Christian-Jaque la transforme au cinéma dans "Boule de Suif" (1945), d'après l'œuvre de Guy de Maupassant. Quant à Henri Jeanson, il en est le dialoguiste et Micheline Presle a qui l'on a demandé de prendre quelques kilos en plus, réussit une étonne performance pittoresque et sensible. Il faut souligner la prestation des autres acteurs qui ont contribué également à la réussite de ce long métrage : Louis Salou, Alfred Adam, Berthe Bovy (L'armoire volante), Louise Conte, Jean Brochard, Denis d'Inès, Pierre Palau et Suzet Maïs.

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Le couronnement de l'actrice fut son interprétation de Marthe, une femme mariée qui dans une forme de détresse va rencontrer le jeune étudiant incarné par Gérard Philipe dans "Le Diable au corps" (1947) signé par Claude Autant-Lara, d'après le célèbre roman de Raymond Radiguet. Le couple formé par ses deux grands acteurs devinrent l'un des couples les plus légendaires du septième art. Le roman de Radiguet avait fait scandale lors de sa parution en 1923. Son adaptation cinématographique à la fin de la seconde guerre mondiale, créa à son tour un scandale lors de sa sortie en salle et au Festival Mondial de Belgique où Gérard Philipe obtint le "Prix du Meilleur Acteur" et Claude Autant-Lara "le Prix de la Critique Internationale" 

Sélectionné pour le Festival de Cannes 1947, "Les Jeux sont faits" tourné par Jean Delannoy avec la participation rarissime de Jean-Paul Sartre en tant que scénariste et dialoguiste devait être un évènement exceptionnel, mais malheureusement le film n'eut pas le succès escompté.  On peut lire dans les écrits d'Olivier Barrot et Raymond Chirat (Noir et Blanc - Editions Flammarion) : "Les Jeux sont faits" réalise en 1946 par Jean Delannoy, sombra, rapidement englouti, dans un profond ennui. L'histoire, construite avec maladresse, réalisée avec froideur, conte les destins croisés d'une jeune femme de la bourgeoisie et d'un ouvrier. La première meurt empoisonnée par son mari, le second est supprimé par un tueur (l'action se déroule dans un pays imaginaire, opprimé par un dictateur). Tous deux se retrouvent dans l'au-delà. Ils se plaisent, ne demandent qu'à s'aimer. Par faveur spéciale et pour un jour plein ils reviennent sur terre où ils pourront revivre s'ils prouvent la réalité de leur amour. Ils n'y parviennent pas et disparaissent à jamais une seconde fois. Débarrassé de tout un appareil existentialiste, le scénario affiche son inconsistance et sa prétention".

Micheline Presle est au sommet de sa popularité, elle accepte deux  tourner dans deux co-productions franco-italiennes : "Les Derniers Jours de Pompeï" (1950) de Marcel L'Herbier dont le film est réussi ce qui n'est pas le cas pour "Tous les Chemins mènent à Rome" (1949) réalisé par Jean Boyer avec comme acteur principal Gérard Philipe. L'actrice ayant signé un contrat de sept ans avec la Fox, c'est pourquoi Jean Negulesco la dirige en 1949 au côté de John Garfield dans "La Belle de Paris" (Under my skin). Elle enchaîne avec le cinéaste Fritz Lang qui met en scène "Guérillas" (American Guerilla in the Philippines,1950) avec Tyrone Power dans le rôle principal. Cette période  propice permet à Micheline Presle d'orchestrer des duos inédits avec quelques uns des plus grands acteurs américains. D'ailleurs, c'est avec Errol Flynn, qu'elle poursuit son activité cinématographique aux USA, dans "La Taverne de  New-Orléans"  ( Adventures of Capitaine Fabian,1950) de William Marshall.

Plusieurs rôles de composition étant proposé à Micheline Presle, que l'on comprend aisément la raison pour laquelle, elle accepta d'être Marguerite Gautier dans "La Dame aux Camélias" (1953)avec Raymond Bernard à la réalisation. (Il nous avait émerveillé avec le film muet du "Miracle des loups" puis quelques années plus tard, avec le sonore, on se souvient de sa version des "Misérables" avec Harry Baur.) C'est l'acteur italien Gino Cervi qui lui donna la réplique, aux côtés de Jean Parédès, Mathilde Casadesus, Roland Alexandre, Maurice Escande, Jean Brochard et Henri Crémieux. Entretemps, elle aura été une éblouissante Marquise de Pompadour dans "Si Versailles m'était conté" (1953) du grand Sacha Guitry. Celui-ci lui offrira un autre rôle plus discret d' Hortense de Beauharnais dans l'épopée de "Napoléon" (1954)."L'Amour d'une femme" (1954) fut le dernier long métrage réalisé par Jean Grémillon, il connut un échec critique et commercial quasi-unanime. Grémillon s'exprima en parlant du rôle de Marie interprétée par Micheline Presle : "Je ne veux guère juger mes personnages, je les laisse vivre...mais en bref, il me semble que Marie a très bien agi, elle essayer de combiner sa vocation qui lui apporte force, joie, sérénité et sans amour. André (Massimo Girotti), lui, préfère une femme sans métier, qui ne puisse trouver le bonheur qu'en lui, une femme-objet. En résumé, je crois que Marie est "ouverte au monde", André au contraire est fermé, replié sur lui-même". (J. Grémillon, Positif, no10). Micheline sera également présente dans trois longs métrages italiens dont "Les Amants de la Villa Borghèse" (1953) de Gianni Franciolini avec Gérard Philipe et Vittorio de Sica. Puis " La Maison du souvenir" (Casa Ricordi,1954) du réalisateur Carmine Gallone. I y aura aussi "Le Château des Amants maudits" (1956) avec Gino Cervi.

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Elle apparaît aussi dans "Les Mystères d'Angkor" (1959) de William Dieterle et surtout dans le magnifique film de Joseph Losey : "L'Enquête de l'inspecteur Morgan" (Chance Meeting,1959).  Il s'agit de l'un des meilleurs rôles de Micheline Presle. On pourra constater que la liste des films tournés chaque année  par Micheline Presle ne connait aucun répit, elle enchaîne avec des cinéastes différents les uns des autres. Il y eut "Christine" (1958) de Pierre Gaspard-Huit où Alain Delon, Romy Schneider et Jean-Claude Brialy s'en donnaient à cœur joie de s'aimer et de se le dire, mais aussi, on apercevait Micheline Presle danser avec le jeune Alain Delon.... Mais aussi, "Bobosse" (1959), d'après la pièce d'André Roussin. C'est François Périer qui joue le rôle titre, pendant qu'Etienne Périer s'occupait de la mise en scène (aucun lien de parenté).  

 

La liste est longue pour citer le nombre de prestations au cinéma avec Micheline Presle, pendant cette période. Avec "Jean Gabin dans "Le Baron de l'Ecluse" (1960), avec Pascale Petit et Michel Auclair dans "Une Fille pour l'été" (1960), avec Jean-Pierre Cassel et Jean Seberg dans "L'Amant de cinq jours" (1961). Pendant les années 60, Micheline Presle ne cesse de tourner, ce qui est normal, étant donné que le cinéma est l'une des ses passions. Elle enchaîne successivement avec Marcello Mastroianni dans "L'Assassin" (1960 du cinéaste italien Elio Petri, puis "Les Grandes personnes" (1961) de Jean Valère avec Maurice Ronet et Jean Seberg. Micheline Presle mêle tournages pour le cinéma et joue pour le théâtre avec ce charme acidulé qui la caractérise, des comédies boulevardières d'Albert Husson ou de Louis Verneuil, des vaudevilles endiablés de Feydeau...On la retrouve aux côtés de Vittorio Gassman, Ernest Borgnine, Bernard Blier et Kathy Jurado dans "Les Guérillos" (1961) d'après l'œuvre de Mario Conti et une mise en scène signée par Mario Camerini. Julien Duvivier lui propose d'être à l'affiche dans un film à sketches "Le Diable et les Dix commandements" (1962), Jacques Demy quelques temps avant, avait lui aussi soumis un film à sketches "Les 7 Péchés Capitaux" (1961). 

"Vénus impériale" (1962) réalisé par Jean Delannoy n'a pas eu le succès escompté, le film n'a pas le même panache que les films mise en scène par Jean Delannoy dans les années 40 et 50. Par contre, Micheline Presle est à nouveau engagé par les américains afin de donner la réplique à Paul Newman, Edward G. Robinson et Gérard Oury dans "Pas de Lauriers pour les tueurs" de Mark Robson. Elle est magistrale en none du XVIIIème siècle dans "La Religieuse" (1965) de Jacques Rivette. Anna Karina, Liselotte Pulver et Francine Bergé sont les autres personnages clés du roman de Diderot qui raconte l'histoire d'une jeune femme qui est enfermée contre son gré dans un couvent et se révolte contre sa situation. Le film de ce cinéaste ayant participé à la nouvelle vague fut censuré et ne sortit qu'avec certaines tractation qui obligèrent les producteurs du film a modifié le titre.

Micheline participa à l'une des meilleures œuvres du cinéaste Philippe de Broca avec "Le Roi de cœur" (1966) où une pléiade d'acteurs défilèrent tout au long du film : Alan Bates, Pierre Brasseur, Geneviève Bujold, Jean-Claude Brialy, Michel Serrault, Françoise Christophe, Jacques Balutin et Julien Guiomar. On constate dans ce drame romanesque mise en images par Marc Allégret "Le Bal du comte d'Orgel" (1970), (tiré du roman de Raymond Radiguet) que Micheline Presle incarne maintenant avec une certaine aisance, élance ou simplicité, les mères de famille... l'histoire se situe à Paris dans les années 20. Une jeune femme est prise jusqu'au vertige entre l'amour d'un jeune homme et l'emprise de son époux, le comte d'Orgel.

Une autre histoire (crée par Nicole de Buron), une autre prestation pour l'actrice qui fit merveille dans la célèbre série "Les Saintes Chéries" réalisé par Jean Becker pour la télévision avec Daniel Gélin interprétant l'époux de Micheline Presle  et pendant de nombreuses années, le public français fut enchanté par les péripéties d'un couple français moyen mais si attachant. Ils restèrent aux yeux des téléspectateurs un couple idéal du petit écran. A partir des années 70, l'actrice est très souvent sollicité pour incarner de nouvelles héroïnes pour lesquelles de nombreux cinéastes feront appel à elle, étant donné qu'elle a mûri... Le réalisateur Guy Gilles l'emploiera dans un rôle secondaire aux côtés d'actrices ou comédiennes confirmées qui ont été deux grandes dames du cinéma français" : Edwige Feuillère et Annie Girardot dans "Le Clair de terre" (1970).

Jacques Demy l'engage dans deux de ses films, "Peau d'âne" (1970) une comédie féérique tiré de l'œuvre du conte de Perrault, les autres comédiens sont Catherine Deneuve, Jacques Perrin, Jean Marais, Fernand Ledoux et Delphine Seyrig. Puis autour de Marcello Mastroianni (alors en couple dans la vie joue avec) Catherine Deneuve et Micheline Presle dans "L'Evènement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune"  (1973). Le sujet n'est autre que l'histoire d'un couple menant un vie banale jusqu'au jour où l'époux ressent des malaises qui l'obligent à consulter un médecin : il est enceint !. Mastroianni excelle dans cette comédie farfelue qui se moque gentiment des revendication féministes. Christian-Jaque, célèbre cinéaste des années 30 à 60, on lui doit "François 1er", "Boule de Suif", "Nana" et tant d'autres tourne une parodie de l'Ouest américain avec "Les Pétroleuses" (1973). Ce sont les femmes qui mènent la bagarre pour le contrôle d'un ranch. Brigitte Bardot, Claudia Cardinale et Micheline Presle sont les actrices principales de l'une des dernières réalisations du cinéaste français.

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En 1974, Micheline Presle joue dans le dernier film d'Yves Allégret qui achève sa carrière avec un film sans grande prétention : "Mords pas on t'aime". On retrouvera l'actrice en Corse en 1976 qui tourne un film qui ne sortira qu'en 1980 : "Certaines nouvelles" de Jacques Davila avec Bernadette Lafont, Gérard Lartigau, Caroline Cellier, Roger Hanin, Martine Sarcey et Anémone. On peut également citer quelques rôles au cinéma que l'actrice Micheline Presle a joué en donnant une prestation juste comme dans "Démons de midi" (1979) de Christian Paureilhe avec Pierre Mondy. Un autre cinéaste, un autre rôle pour l'actrice de "Boule de Suif". "En Haut des marches" (1983) réalisé par Paul Vecchiali avec Danielle Darrieux et Hélène Surgère (actrice fétiche du cinéaste) Quant au cinéaste du "Corps à cœur", il rendait un hommage aux grandes dames du cinéma français. Micheline Presle s'engage auprès de jeunes réalisateurs comme Gérard Frot-Coutaz, avec qui, elle tournera dans deux films "Beau temps mais orageux en fin de journée" (1985), puis "Après, après demain" (1989). "Je m'appelle Victor" (1993) est le premier long métrage de Guy Jacques, il eut l'idée de rassembler deux actrices le temps d'un film : Jeanne Moreau et Micheline Presle quant aux deux acteurs principaux : Julien Guiomar et Dominique Pinon.

Tonie Marshall, la fille de Micheline Presle est toujours au rendez-vous pour lui proposer un rôle : "Pas très catholique" (1993) avec Anémone, "Enfants de salaud" (1995) avec Nathalie Baye, Anémone, Jean Yanne et François Cluzet et enfin, "Vénus Beauté Institut" (1998) qui remporta quatre César dont celui du Meilleur film de l'année 2000, ainsi que celui du Meilleur réalisateur, meilleur espoir féminin à Audrey Tautou et le Meilleur Scénario original ou adaptation. Micheline doit regretter, comme le spectateur, l'époque de ses vingt ans où elle sut donner au cinéma français l'image d'une jeune actrice à la fois radieuse et nostalgique, et qui savait toujours relever d'un grain de fantaisie le piquant de ses créations. Elle est étonnant au côté de Claude Piéplu qui, à l'aube d'une vie bien remplie, forme avec Micheline Presle, un couplé épatant, parfois disjoncté dans "Casque bleu" (1994) mise en scène par Gérard Jugnot. Les autres protagonistes de cette histoire sont Victoria Abril, Valérie Lemercier et Jean-Pierre Cassel. 

La réalisatrice Marie-Claude Treilhou lui accorde un rôle passionnant dans "Le Jour des rois" (1990). Il y eut également des éclats de rire avec la complicité de Claude Piéplu dans les œuvres de Gérard Jugnot : "Casque bleu" et "Fallait pas" (1996). Pendant les années qui suivront, Micheline Presle poursuit sa carrière cinématographique, et sera le temps de jouer dans quelques longs métrages, une actrice de renommée que se dispute de nombreux réalisateurs, jeunes et moins jeunes. Francis Girod l'engage dans "Mauvais genres" (2001) aux côtés de Richard Bohringer, Robinson Stévenin et François Perrot. En 2005, on la voit avec Michel Serrault et Charles Berling dans une nouvelle aventure mise en scène par Jean-Pierre Mocky dans "Grabuge" (2005).

Jean-Pierre Cassel et Micheline Presle formèrent un couple inédit aux côtés de Jean-Claude Brialy et Philippe Nahon, sous la direction de Romuald Beugnon dans "Vous êtes de la police ? ". En 2008, on gardera un souvenir rempli de nostalgie lorsque vient le moment où Jean-Paul Belmondo démontre une énorme tendresse à la plupart des acteurs qui défilèrent tout au long du film de Francis Huster : "Un Homme et son Chien". Micheline Presle, Jean-Marc Thibault, Françoise Fabian, Pierre Mondy, Carlo Nell....Micheline Presle fut marié à William Marshall, elle eut une fille, la réalisatrice Tonie Marshall, décédée le 12 mars 2020. Micheline Presle avait fêté son centième anniversaire le 22 août 2022 à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne. Elle décède le 21 février 2024 à l'âge de 101 ans. 

 

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*Affiches-ciné * Cinéma Français * Cinetom

 

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Les César 2024, de pire en pire, cela devait être la fête du cinéma, on parle politique, le Moyen-Orient et j'en passe...Les comédiens ne sont pas au rendez-vous, lorsque je visionne les anciennes cérémonies des César avec Coluche, Simone Signoret, Yves Montand, Marcel Carné, Jeanne Moreau, Sean Connery, Catherine Deneuve, Serge Gainsbourg, Romy Schneider, Roman Polanski, Louis de Funès, Jacques Tati, Michèle Morgan, Gérard Oury, Daniel Toscan du Plantier, André Téchiné, Bertrand Tavernier, Robert Enrico, Jerry Lewis, Charles Vanel, Jean Marais, Jean Gabin, Jean-Claude Brialy, Annie Girardot, Peter Ustinov, Orson Welles, Pierre Tchernia, Michel Serrault, Kirk Douglas, Alain Delon et tant d'autres avec prestige, ils sont nombreux. Aujourd'hui, je constate que lors de la remise des prix, cela devient interminable, sans aucun intérêt pour le téléspectateur que nous sommes...Certes, je vis avec le passé, mais franchement le présent ne me réjouis pas, trop narcissique, trop impersonnel...Donnez-nous l'envie, plutôt d'aller au cinéma voir le film, plutôt que des remerciements qui durent des heures, où même quand la musique s'intensifie ils continuent à nous saouler....

D'autre part, il semblerait que les César ont oublié de rendre hommage à Gina Lollobrigida, en tant qu'actrice italienne, elle a joué dans des films français comme "Fanfa la tulipe", "Les Belles de nuit" ou "Notre-Dame de Paris".. de même Helmut Berger dans un film de Sergio Gobbi....  

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