CORNEL WILDE, STAR DU TECHNICOLOR
CORNEL WILDE 1912 - 1989
Acteur, Cinéaste, Producteur Américain
Beau, athlétique, excellent escrimeur, sympathique, simple, sans prétention. Cornel Wilde est né Cornelius Louis Wilde (Kornél Lajos Weisz), le 13 octobre 1912 à Prievidza en Autriche-Hongrie, dans une famille d'émigrés hongrois. Alors qu'il est encore très jeune, ses parents retournent à Budapest où il passera une partie de sa petite enfance.
En 1920, il émigre avec sa famille aux Etats-Unis, vit à New York en 1932 et fréquente le collège puis gagne en 1935 une bourse qui lui ouvre les portes de l'Université de Columbia, où il compte étudier la médecine et la chirurgie. A la même époque, pour payer ses études, il exerce divers petits métiers et notamment des traductions, du fait qu'il parle plusieurs langues dont le hongrois, le français, l'allemand, l'italien, le russe et l'anglais. Mais ses projets professionnels seront compromis par sa passion grandissante pour le théâtre, tout comme son avenir sportif. Alors qu'il est devenu un champion d'escrime, il devait participer aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936 en qualité de leader de l'équipe, il décide de tout quitter pour s'orienter vers le théâtre.
Ses débuts à Broadway sont timides mais ses talents de bretteur sont remarqués par Sir Laurence Olivier, lequel prépare la pièce "Roméo et Juliette" et lui propose le rôle de Tybalt en même temps qu'il le prend comme maître d'armes. Alors qu'il tourne un film à Hollywood, Sir Laurence Olivier est contraint de faire venir la troupe en Californie pour les répétitions et Cornel Wilde est très vite remarqué par un "talent scout" de la Warner Bros qui le fait engager par le studio. C'est ainsi qu'il débute à l'âge de 25 ans dans plusieurs films où il ne fait que de la figuration. Ses débuts en 1941 dans "The Lady With Red Hair" de Curtis Bernhardt seront suivis de "La Grande évasion" (High Sierra,1941) de John Huston avec Bogart. Déçu, il part pour la Fox où on lui propose des compositions un peu plus étoffées, il devient très rapidement un acteur de "séries B" qui lui permettront plus aisément de se faire connaître.
Mais c'est la Columbia, qui en 1944 lui offrira son premier vrai grand rôle, celui de Frédéric Chopin dans un biopic du grand compositeur dans "La Chanson du souvenir" ( A Song To Remember) de Charles Vidor, qui lui vaudra d'ailleurs sa seule nomination l'Oscar. Mais si ce film à succès lance la mode du "biopics" (biographie épique) de musiciens célèbres. A partir de 1945, Cornel Wilde oriente ses activités cinématographiques en consolidant son image de redresseur de torts au sourire conquérant dans une série de films d'aventures . Il est Aladin dans "Aladin et la lampe merveilleuse" Thousand and One Nights,1945) de Alfred E. Green, mais aussi "Le Fils de Robin des Bois" (The Bandit of Sherwood Forest,1946) de George Sherman; c'est d'ailleurs la Columbia qui saura également mettre en valeur ses talents d'escrimeur. Entretemps, la Fox l'emprunte pour une luxueuse production en costumes d'Otto Preminger, "Centennial Summer" (1946). Il tourne également "Les Fils des Mousquetaires" (At Sword's Point,1952) de Lewis Allen, et "Californie en flammes" (California Conquest,1952) de Lew Landers.
Cornel Wilde participe également à plusieurs mélodrames flamboyants qui sont devenus des classiques du cinéma hollywoodien comme "Péché mortel" (Leave Her to Heaven,1945) de John M. Stahl aux côtés de la ravissante Gene Tierney avec pour complément une image technicolor de qualité. On peut citer également "The Walls of Jericho" (1948) de John M. Stahl, "La Femme aux cigarettes" (Road House,1948) de Jean Negulesco ou "Jenny femme marquée" (Shockproof,1949) réalisé par Douglas Sirk. Un autre film inoubliable "Ambre" (Forever Amber,1947) où il donne la réplique à la merveilleuse Linda Darnell, mis en scène par Otto Preminger. Puis Cecil B. DeMille fait appel à lui pour incarner un roi du trapèze dans "Sous le plus grand chapiteau du monde" (The Greatest Show on Earth,1952) aux côtés de Charlton Heston, Betty Hutton, James Stewart, Dorothy Lamour, et Gloria Grahame.
L'année suivante, Cornel Wilde tourne au Maroc, essentiellement à Marrakech dans un film d'Albert Lewin "Saadia" (1953) avec Mel Ferrer, Michel Simon et Jacques Dufilho. Quant au tournage du film "Association criminelle" (The Big Combo,1955) de Joseph H. Lewis, fut le premier film présenté par Theodora Productions, la compagnie fondée en 1955 par le comédien Cornel Wilde, qui devait passer à la réalisation l'année suivante sans cesser toutefois d'apparaître dans la plupart de ses films comme dans "Storm Fear" (1956), "Virage du diable" (The Devil's Hairpin,1957), "Tueurs de feux à Maracaibo" (Maracaibo,1958).
Tournant indifféremment pour la Fox ou la Columbia, la RKO ou la MGM, il est toujours d'un enthousiasme communicatif. Mais au milieu des années cinquante, son vedettariat commence à se ternir. Soutenu par les Artistes Associés et par la Paramount, il réalise les trois films cités ci-dessus, pour ne pas trop entamer son budget et pour en assurer en même temps le rendement commercial car il possède un public fidèle. Mais ces trois tentatives sont autant d'échecs sur le plan commercial. En 1959, le cinéaste Don Siegel le dirige dans "Le Secret du Grand Canyon" (Edge of Eternity). Cornel Wilde devra attendre 1963 lors de sa quatrième réalisation avec "Lancelot chevalier de la reine" (Lancelot and Guinevere) qui obtiendra pour la première fois un accueil bienveillant de la critique. Mais c'est surtout avec "La Proie nue" (The Naked Prey), sorti trois ans plus tard, soit en 1966, qu'on lui reconnaîtra une maîtrise incontestable de cinéaste de l'action et du rythme en même temps qu'un sens aigu du paysage lors de cette chasse à l'homme au cœur de l'Afrique.
Il récidive l'année suivante avec "Le Sable était rouge" (Beach Red,1967), un film de guerre très réaliste qui s'inscrira parmi les œuvres les plus pacifistes du genre. Pour les scènes de bataille, Cornel Wilde rechercha le plus grand réalisme, tournant parfois avec une caméra à la main et soignant les effets sonores. Puis, ce sera en 1970 , son avant-dernière réalisation avec "Terre brûlée" (No Blade of Grass) dans lequel il ne joue pas, un vigoureux film de science-fiction qui ne sera pas à la hauteur de ses ambitions. En 1975, il réalise son ultime film "Les Requins" (Shark's Treasure) et en tant qu'acteur, ce fut en 1978 avec "The Horseman" de Charles B. Pierce. Cornel Wilde décède le 16 octobre 1989 à Los Angeles, d'une leucémie, il avait 77 ans. Sa première épouse fut l'actrice Patricia Knight, sa seconde épouse en 1951, fut Jean Wallace dont il a divorcé en 1981.
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