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26 janvier 2020

RONALD COLMAN, ÉLÉGANCE MORALE ET VESTIMENTAIRE

                RONALD COLMAN         1891  -1958

          Acteur Britannique

   

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Ronald Colman est un rêve issu de la classe moyenne, le professionnel courtois dont la voix douce et les manières agréables laissent deviner une force intérieure et une introspection mystique. Posé, alliant l'élégance vestimentaire à l'élégance morale, maniant la litote avec facilité, on peut toujours s'attendre à ce qu'il fasse "ce qu'il faut". Il reste toujours un élégant porte drapeau impérial et il y a une ironie mélancolique dans le petit rôle qu'il tient dans son avant- dernier film "Le Tour du monde en 80 jours" (The World In 80 Days,1956) de Michael Anderson, lorsque, superbe avec son casque colonial, ses pantalons blancs de toile et son stick d'officier, il s'adresse à Robert Newton, Cedric Hardwicke et David Niven en ces termes : "Je suis désolé Messieurs, c'est la fin de la ligne.

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Ronald Colman est né le 9 février 1891 à Richmond dans le Surrey, il fut le comédien britannique le plus populaire du cinéma américain de l'entre-deux-guerres. Suivant d'abord le conseil de ses parents, il fit des études d'ingénieur avant de s'engager en 1914 à la déclaration de guerre. Après avoir combattu en France et en Belgique, il est démobilisé en 1916 à la suite d'une blessure.  Après avoir été réformé lors de la Première Guerre mondiale. En 1920, il abandonne une carrière théâtrale et cinématographique en Angleterre et s'embarque pour l'Amérique avec 8 Livres en poche, trois faux-cols et deux lettres de recommandation.

 

Il tient son premier rôle, tout à fait secondaire dans une production de Selznick, "Handcuffs Of Kisses" (1921) de George Archainbaud. Alors qu'il travaille sur scène avec Ruth Chatterton dans "La Tendresse", Lillian Gish le remarque et lui offre le rôle principal de "La Soeur blanche" (The White Sister,1923), sous la direction de Henry King. La moustache qu'il se laisse pousser pour ce film caractérisera son célèbre visage, et il ne l'abandonnera que deux fois. L'acteur voit pour la première fois son nom inscrit en hau de l'affiche. Il tourne un second film avec Lillian Gish, "Romola" (1924) de Henry King également, puis signe avec la Goldwyn qui le fait jouer dans "Tarnish" (1924) de George Fitzmaurice, avec May McAvoy. La Goldwyn lui permet de jouer dans des drames romantiques avec Blanche Sweet, dans des comédies légères avec  Constance Talmadge et dans un film larmoyant à succès "The Dar Angel" (1925) de G. Fitzmaurice, avec la nouvelle star hongroise, Vilma Banky. Ce devait être un tournant dans sa carrière. Samuel Goldwyn lui signe un contrat à long terme et le comédien entame la période la plus fructueuse de sa carrière, tournant sans discontinuer. Goldwyn met en oeuvre plusieurs films construits autour de sa personnalité (il produire près de 20 films avec Ronald Colman de 1924 à 1933.

Une année passe avant qu'il ne rejoue avec Vilma Banky, mais il l'utilise bien, il tourne "Le Sublime sacrifice de Stella Dallas" (Stella Dallas,1925) de Henry King, où le mondain qu'il incarne épouse puis rejette la vulgaire Bella Bennett ; il est Lord Darlington dans  "L'Eventail de Lady Windermere" (Lady Windermere' Fan,1925) de Lubitsch; il a le rôle principal face à Norma Tamaldge dans "Kiki" (1926) de Clarence Brown, puis un rôle décisif dans "Beau Geste" (1926) d'Herbert Brenon. "Barbara, fille du désert" (The Winning Of Barbara Worth,1926) de Henry King lance l'un des plus grands couples romantiques des années 20, Vilma Banky et Ronald Colman. Ils tourneront trois autres films ensemble : "Une Nuit d'amour" (The Night of Love,1927) de George Fitzmaurice où Colman joue un prince gitan; "La Flamme magique" (The Magic Flame,1927) de Henry King, où il est à la fois un clown de cirque et un aristocrate sérieux à monocle, et "Le Masque de cuir" (Two Lovers,1928) réalisé par Fred Niblo, qui se déroule dans l'Europe du XVII siècle.

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Malgré la très grande popularité de ces films, Ronald Colman n'est pas vraiment à l'aise dans ce personnage de fanfaron romantique.  Le cinéma parlant change sa personnalité à l'écran et révèle son plus grand atout : une voix posée et superbement modulée, qui s'harmonise parfaitement avec sa grâce, parfois malmenée dans ses rôles muets. Il sera l'un des rares comédiens à franchir sans encombre la difficile frontière du muet au parlant, funeste à bien d'autres gloires consacrées. Son premier film parlant, "Bulldog Drummond" (1929) de F. Richard Jones est choisi et préparé avec le plus grand soin. Dans le rôle de Sapper, semi-fasciste du quartier des clubs de Londres, Colman devient un aventurier débonnaire et cultivé, le prototype du romantique mûr et amusé que l'acteur campe dans les années 30. Son association avec la Goldwyn se termine en 1933.

Il n'accepte ensuite aucun contrat à long terme et, en 1937, fonde sa propre société de production, la Renowned Artists. Après avoir quitté la Goldwyn, son premier film est "Le Retour de Bulldog Drummond" (Bulldog Drummond Strikes Back,1934) de Roy Del Ruth; auquel succède un autre film sur l'empire, "Le Conquérant des Indes" (Clive Of India,1935) de Richard Boleslawski, dont l'intrigue exige qu'il se rase la moustache. Son sens de la conviction donne sa mesure lorsque l'acteur incarne un personnage destiné à une fin tragique, et son interprétation de Sydney Carton fait le charme d'un film spectaculaire "Le Marquis de Saint-Evremond" (A Tales Of Two City,136) mis en scène par John Cromwell. Sa voix a quelque chose de touchant lorsqu'il prononce le discours de Carton, du haut de l'échafaud.

Le contrat de la Fox se termine avec "Sous deux drapeaux" (Under Two Flags,1936), où Ronald Colman incarne un insouciant soldat de la Légion étrangère déchiré entre Rosalind Russell et Claudette Colbert, dans la version de Frank Lloyd de l'oeuvre romantique de Ouida. Sa première année en indépendant est merveilleuse. Dans "Horizons perdus" (Lost Horizon,1937), merveilleuse réalisé par Frank Capra, il est Robert Conway soldat-diplomate qui se bat avec ses doutes et trouve la paix dans le royaume perdu de Shangri La. Selznick lui offre ensuite le célèbre double rôle dans la version filmée de John Cromwell du "Prisonnier de Zenda" (The Prisoner Of Zenda,1937). Cette entreprise de rêve, séduisante et agréable, aboutit à un contrat de sept ans avec Selznick, mais malheureusement, ne produit pas un seul film.

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En indépendant, Colman continue avec la Paramount : "Le Roi des Gueux" (If I Were King,1938) de Frank Lloyd. En association avec les cinéastes Tay Garnett et John Ford, Ronald Colman et son agent Bill Hawks, frère d'Howard Hawks, envisageaient à cette époque de former, la seconde compagnie de production fondée par des artistes après les United Artists, mais le projet ne ne concrétisa jamais. Il enchaîne avec "La Lumière qui s'éteint" (The Light That Failed,1940) de William A. Wellman aux côtés de Ida Lupino et Walter Huston et avec la RKO pour deux comédies sans éclat : "Double Chance" (Lucky Partners,1940) et "My Life With Caroline" (1941) tous deux réalisés par Lewis Milestone. Dans les années 40, il consacre beaucoup de temps à son devoir de président de la British War Relief Association de la Californie du Sud. Il choisit ses rôles avec soin, mais pas toujours avec sagesse. Il refuse "Intermezzo et "Rebecca". Il se reprend avec "La Justice des hommes" (The Talk Of the Town,1942) de George Stevens avec Cary Grant et Jean Arthur, et retrouve son style classique dans "Prisonnier du passé" (Random Harvest,1942) de Mervyn LeRoy avec Greer Garson où, dans le rôle d'un amnésique, il fait de son mieux pour épouser Greer Garson à deux reprises. Il obtient une nomination pour l'Oscar, mais doit attendre cinq ans avant de remporter la récompense du meilleur acteur pour "Double vie" (A Double Life,1947) de George Cukor, en acteur shakespearien qui succombe à la schizophrénie, s'appropriant le personnage qu'il incarne "Othello", ce qui a des conséquences fâcheuses pour sa partenaire Desdémone, jouée par Shelley Winters.

Il tient de nouveau un bon rôle dans "Champagne For Caesar" (1950), amusante mystification des jeux télévisés mis en scène par Beauregard Bottomley. Son charme reste intact, mais il vieillit et s'installe dans une semi-retraite, jouant avec sa seconde femme, Benita Hume, dans un feuilleton radiodiffusé et télévisé, "The Halls Of Ivy". Son dernier film est le confus "The Story Of Mankind" (1957), où il joue l'Esprit de l'Humanité. En 1956, un journaliste lu demanda s'il avait vraiment reçu une Cadillac pour une journée de travail dans "Le Tour du monde en 80 jours" : "Non, répondit-il, pour le travail de toute une vie." Il fut marié deux fois : à Thelma Dawson de 1919 à 1934 et à Benita Hume de 1938 jusqu'à sa mort survenue le 19 mai 1958 à l'âge de 67 ans, des suites d'une congestion pulmonaire. Son personnage demeure très britannique, aristocratique sans ostentation, réservé, pudique, d'une grande modestie, d'une grande subtilité de maintien et jamais dénué d'une pointe d'humour. Et son style, d'une profonde vérité, ne s'est jamais démodé.

 

                Dans les laves du Vésuve - 1923 - Henry King

 

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              L'éventail de Lady Windermere - 1925 - Ernst Lubitsch          

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                                                   1926               

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                       La Conquête de Barbara Worth - 1926 - Henry King            

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             Le Retour de Bulldog Drummond - 1934 - Roy Del Ruth           

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                      Le Conquérant des Indes - 1935 - Richard Boleslawski

 

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                       Le Marquis de Saint-Evremond - 1935 - John Cromwell

 

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                   Le Prisonnier de Zenda - 1937 - John Cromwell 

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                     Les Horizons perdus - 1937 - Frank Capra

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                  Double chance - 1940 - Lewis Milestone

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                  La Justices des hommes - 1942 - George Stevens           

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                         Un Mariage à Boston - 1947 - Joseph L. Mankiewicz   

                                             Affiche italienne     

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                        Othello - 1947 - George Cukor          

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