ANNIE GIRARDOT, ELOGE D'UNE ACTRICE EMOUVANTE
ANNIE GIRARDOT 1931 - 2011
Actrice Française
Annie Girardot est l'une des dernières actrices d'une époque révolue, le public se reconnait en elle, elle reste l'une des comédiennes les plus aimées et les plus authentiques du cinéma français . Quelques titres parmis les plus importants de sa carrière : "L'homme aux clés d'or" avec Pierre Fresnay, "Maigret tend un piège" de Jean Delannoy avec Jean Gabin,"Rocco et ses frères" de Luchino Visconti avec Alain Delon et Renato Salvatori(son futur époux), "La proie pour l'ombre" d'Alexandre Astruc avec Daniel Gélin, "Le Rendez-vous" de Jean Delannoy avec Jean-Claude Pascal et Philippe Noiret, "Le bateau d'Emile" de Denys de la Patellière avec Lino Ventura, Pierre Brasseur et Michel Simon, "Le vice et la vertu" de Roger Vadim avec Catherine Deneuve et Robert Hossein, mais également "Trois chambres à Manhatta" de Marcel Carné avec Maurice Ronet, "Vivre pour vivre" de Claude Lelouch avec Yves Montand, "La bande à Bonnot" avec Jacques Brel, "Dillinger est mort" de Marco Ferreri avec Michel Piccoli, "Un homme qui me plait" de Lelouch avec Jean-Paul Belmondo, "Clair de terre" de Guy Gilles avec Edwige Feuillère, Micheline Presle et Roger Hanin, "Elle boit pas, elle fume pas mais elle cause" d'Audiard avec Bernard Blier entre autres.
A partir des années 70, on peut souligner sa participation dans "Les novices" avec Brigitte Bardot et "Guerre secrète" avec Bourvil, même si on aurait préfèrer un autre face à face avec Bourvil. Il y eut également "Mourir d'aimer" d'André Cayatte, quatre autres films en compagnie de Philippe Noiret, cela commence avec "La vieille fille" puis "La mandarine", et enfin les deux films de Philippe de Broca "Tendre poulet" et "On a volé la cuisse de Jupiter".
Il y eut aussi "Docteur Françoise Gailland" avec Jean-Pierre Cassel et une débutante nommée Isabelle Huppert, "Traitement de choc" d'Alain Jessua avec Alain Delon et Michel Duchaussoy, "Il n'y a pas de fumée sans feu" et "A chacun son enfer" deux films réalisés par André Cayatte. Et enfin, l'un de ses plus grands succès populaires "La gifle" aux côtés de Lino Ventura et Isabelle Adjani.
Annie Girardot est née le 25 octobre 1931 à Paris, dans le quartier de la Bastille. Sa mère est présidente des sages-femmes de France. Elle n'a jamais connu son père, décédé alors qu'Annie était une jeune enfant. Son frère, Jean, est de cinq ans son aîné. Après une enfance passée à Caen, elle prépare un diplôme d'infirmière à Paris sans grand enthousiasme.
Annie Girardot se découvre une vocation pour la comédie, elle se met à fréquenter le Centre Dramatique de la rue Blanche dès le mois d'avril 1949. Elle à Jean Meyer pour professeur. Sa première prestation au théâtre fut le rôle de Dorinedansunescène de "Tartuffe"; Elle poursuit la filière qui l'a conduit directement au Conservatoire, ou elle travaille sous la direction d'Henri Rollan.
En 1954 au Conservatoire : double premier prix de comédie, classique et moderne, que celle-ci remporte pour avoir interprété une scène de " La locandiera," de Carlo Goldoni. Annie est engagée à la Comédie Française. Pendant deux années elle interprète le répertoire : (Sylvia dans "Les jeux de l'amour et du hasard" de Musset), (La paix chez soi de Courtenine), (Les Misérables de Victor Hugo avec Aimé Clariond)
Annie Girardotdébuteau cinéma à la fin de l'été 1955, dans un film méconnu d'André Hunebelle "Treize à table" (1956), adapté d'une pièce de Marc-Gilbert Sauvajon avec Micheline Presle et Fernand Gravey. Le film n'offre guère grand interêt, mise à part qu'il s'agit de son premier film. Juste après son premier tournage cinématographique, elle enchaîne une pièce de théâtre de Jean Cocteau "La machine à écrire" et endosse le rôle de Margot. La critique est unanime, on parle d'Annie Girardot comme la grande révélation de ses dix dernières années.
Le cinéma s'interesse au cas Girardot, elle donne la réplique à Pierre Fresnay dans "L'homme aux cles d'or", sous la direction de Léo Joannon. Le tournage débute le 22 mai 1956 pour s'achever le 13 juillet 1956. Annie eut un succès considérable, les critiques étaient emballés par sa performance. Les "clefs d'or" du titre sont celles figurant sur le blason cousu au revers de la livrée des portiers des grands hôtels. "Aidé par l'association des "Clefs d'Or" et par son président qui m'a donné quelques préceptes, je me suis amusé à observer les gens de l'hôtellerie et j'ai eu leur accord. Ils m'ont dit "C'est parfaitement vraisemblable." ("Pierre Fresnay", La Table Ronde, 1975). C'est le second film interprété par Annie Girardot qui, durant le tournage à Monte-Carlo, devait rentrer à Paris presque tous les soirs pour jouer, à la Comédie Française, "La machine infernale" de Jean Cocteau. Elle obtient l'année suivante le " Prix Suzanne Bianchetti ", pour "L'homme aux cles d'or".
Annie Girardot joue a merveille les petites garces, trois jours après la fin du tournage de "L'homme aux clés d'or", Annie Girardot enchaîne avec "REPRODUCTION INTERDITE" (1956) de Gilles Grangier, adapté du roman de Michel Lebrun. Il s'agit duseul film joué en vedette par le comédien Paul Frankeur : «Le producteur, Lucien Viard, voulait faire un film avec Paul Frankeur, expliqua Gilles Grangier. (…) Il était très ami avec lui et ne trouvait pas juste qu’il soit toujours réduit au rôle de faire-valoir. Je connaissais bien Paul, qui était un ami et avec qui j’avais fait plus d’une douzaine de films. . Je l’aimais beaucoup et je n’étais pas le seul. (in «Passé la Loire, c’est l’aventure», entretiens avec François Guérif, Terrain Vague, Losfeld, 1989). C’est Annie Girardot qui avait lu le livre de Michel Lenoir à la faveur d’un voyage en train et qui le recommanda à Gilles Grangier. Michel Lenoir était alors le pseudonyme de Michel Lebrun, auteur réputé de romans policiers (plus de 80 titres) dont une dizaine devait fournir des sujets au cinéma, et qui allait devenir dans le courant des années soixante, le «scénariste le mieux payé de France». Insatisfait des recettes, le producteur ressortit le film sous le titre "Meurtre à Montmartre", ce qui est mensonger, étant donné que l’action ne se passe jamais sur la Butte… «… Il paraît que "Meurtre à Montparnasse" faisait trop long sur l’affiche» précisa Gilles Grangier.
L'année 1957, elle participera à quatre films : "LE ROUGE EST MIS" mis en scène par Gilles Grangier, adapté par Michel Audiard et Auguste Le Breton, d'après son roman. Aux côtés de Jean Gabin, Lino Ventura, Paul Frankeuret Marcel Bozzuffi. Grangier énonce dans ses mémoires "50 ans de cinéma" : " Le vieux (Gabin) était monolithique, sans pitié ! Lino crevait l'écran. Frankeuret Bozzuffi étaient parfaits. Et je retrouvais Girardot. Elle était bandante, l'Annie, et quel talent !".
Le suivant "L'AMOUR EST EN JEU" ou "Ma femme, mon gosse et moi" de Marc Allégret lui permet d'interpréter quelque chose de différent dans le rôle de Marie-Blanche,si fine et sensible, Annie Girardot partage l'afficihe avec Robert Lamoureux, Jacques Jouanneau, Pierre Doris (qui vient de nous quitter) et Jean Parédès.