YVES ALLEGRÉT, LA MEILLEURE PART
YVES ALLÉGRET 1905 - 1987
Cinéaste Français
Deux frères, deux cinéastes, Marc et Yves Allégret, le premier a été un découvreur de talents, il a fait débuté Raimu et Fernandel au début du cinéma parlant dans "Le Blanc et le noir", et Raimu dans "Mam'zelle Nitouche" et "La Petite chocolatière", Jean-Pierre Aumont, Simone Simon et Odette Joyeux dans "Lac aux dames", Michèle Morgan dans "Gribouille", Bernard Blier dans "Entrée des artistes", Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans "Sois belle et tais toi". Quant à Yves Allégret semble avoir eu tardivement la stature d'un réalisateur de film. En effet, ce n'est que le 11 juillet 1945 que fut présenté "La Boîte aux rêves", le premier long métrage signé du nom de Yves Allégret.
Yves Allégret est né le 13 octobre 1905 à Paris, il est le frère cadet de Marc, né le 20 décembre 1900 et déjà cinéaste en 1925, avait connu très tôt, et de très près, le monde du cinéma. Dès 1930, après des études secondaires, il débute comme assitant de son frère sur "Les Amours de minuit". Yves Allégret se chargea également des costumes de "Ciboulette" de Claude Autant-Lara en 1933, fut directeur de production du film "Forfaiture" (1937) de Marcel L'Herbier, adapteur du film "Le Dompteur" (1938) de Pierre Colombier et scénariste de "L'Emigrante" (1939) de Léo Joannon.
Parallèlement à cet apprentissage de tous les métiers du cinéma auprès de réalisateurs chevronnés, Yves Allégret réalise des courts- métrages parmi lesquels "Ténériffe" (1932), "Prix et profits" (1934) où figurèrent les frères Prévert, "Jeunes filles de France" (1934) destiné à représenter la France à l'exposition universelle de New York en 1940.
A la veille de la guerre, il est prêt à passer au long métrage. Mais il est mobilisé et, ensuite, la malchance va retarder sa consécration. Il tourne d'abord en 1941 en zone non occupée, "Tobie est un ange", comédie sur le monde des forains interprétée par Janine Darcey, Rellys et Pierre Brasseur et dont le négatif fut entièrement détruit dans un incendie. Il enchaîne immédiatement sur un court-métrage, "Les Deux timides" (1943), qu'on lui demande après coup, de développer aux dimensions d'un long, qu'il signe d'un pseudonyme, celui d'Yves Champlain, et qui sortira en 1943.
Après "La Boîte aux rêves", Yves Allégret s'imposera enfin grâce à la trilogie, écrite avec le scénariste Jacques Sigurd : "Dédé d'Anvers" (1948) avec Simone Signoret et Bernard Blier, "Une si jolie petite plage" (1949) avec Gérard Philipe, Madeleine Robinson et Jean Servais, "Manèges" (1950) de nouveau avec Bernard Blier et Simone Signoret,laquelle épousera Yves Allégret de 1948 à 1951, ils auront une fille devenue actrice Catherine Allégret. Le réalisme et la noirceur de cette trilogie, firent à l'époque comparer leurs auteurs aux créateurs du réalisme poétique, la célèbre équipe Carné-Prévert de 1937-1939 sans la poésie populiste de Prévert.
Le cinéaste s'oriente avec des oeuvres pacifistes et progressistes comme "Les Miracles n'ont lieu qu'une fois" (1951) avec Jean Marais et Alida Valli, "La Jeune folle" (1952) avec Danielle Delorme et Henri Vidal, et "La Meilleure part" (1955) avec Gérard Philipe dont le tournage débuta le 25 juillet 1955. A l'origine du film, la volonté de certains industriels d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en chantier un plus grands nombres de barrages hydro-électriques. Yves Allégret dirigeait pour la troisième fois le comédien Gérard Philipe après "Une si jolie petite plage" et "Les Orgueilleux" (1953) d'après Jean-Paul Sartre avec Michèle Morgan. (oeuvre majeure du cinéaste). Le cinéaste aura été le premier a tourné le premier film en Cinemascope en France avec "Oasis" (1954) avec Michèle Morgan et Pierre Brasseur. C'est également Yves Allégrét qui tournera le premier film joué par Alain Delon dans "Quand la femme s'en mêle" (1957) avec Edwige Feuillère et Bernard Blier en vedettes principales. On retiendra concernant la dernière partie de sa carrière cinématographique la réalisation de "Germinal" (1963) d'après le roman d'Emile Zola. Yves Allégret décède à Jouars-Pontchartrin dans les Yvelines, le 31 janvier 1987 à l'âge de 81 ans.
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