DÉCÈS DE L'ACTEUR AUTRICHIEN

       HELMUT BERGER       1944 - 2023

L'acteur d'origine autrichienne Helmut Berger, connu pour ses rôles dans des films de Luchino Visconti est décédé ce jeudi 18 mai 2023. Il avait 78 ans. Son nom est à jamais associé à celui de Luchino Visconti, pour lequel il avait joué dans "Ludwig - Le Crépuscule des dieux", "Les Damnés" et "Violence et passion". 

Helmut Berger, de son vrai nom Helmut Steinberger est né le 29 mai 1944 à Bad Ischl en Autriche. Fils de propriétaires d'une chaîne d'hôtel, le jeune Helmut renonce à l'hôtellerie familiale pour étudier le français à la Sorbonne et suivre des cours d'art dramatique à Londres. Il exerce des petits boulots et devient serveur pour payer ses études d'art dramatique.

Après s'être illustré dans quelques rôles secondaires en France et en Italie, sa carrière démarre en 1964. Il décroche un rôle dans "La Ronde" de Roger Vadim puis est repéré parmi une masse de figurants par Luchino Visconti lui-même sur le tournage de son film, "Sandra". Selon d'autres sources, Berger aurait rencontré Visconti alors qu'il était serveur dans l'hôtel d'une station de sports d'hiver en Autriche.

Toujours est-il, que Visconti le fait tourner pour la première fois dans un film à sketches :"Les Sorcières" (Le Streghe- La Sorcière brûlée vive). Cette rencontre va bouleverser l'avenir d'Helmut Berger. Réputé pour sa beauté, il devient rapidement l'amant de Luchino Visconti et cette relation marque le début d'une grande carrière. Visconti lui offre des perspectives d'une autre envergure. Il le façonne à son image et décèle en lui un côté "démoniaque, fou et sexuellement perverti", qualités qu'il estime parfaites pour "incarner la perversion".

Sous la direction de Luchino Visconti : il s'impose en héritier d'une puissante famille d'industriels allemands apparaissant travesti en chanteuse de cabaret, déguisé en Marlene Dietrich dans "Les Damnés" en 1969, puis en Louis II de Bavière, roi homosexuel, déchu, confronté à la solitude et à la folie face à Sissi, Impératrice d'Autriche, incarnée avec brio par Romy Schneider dans "Ludwig - Le crépuscule des Dieux" en 1972, et enfin, en jeune gigolo désaxé, épris de pureté dans "Violence et Passion" (1974), Berger prend du galon et gagne en notoriété.

Parallèlement, il tourne sous la direction d'autres réalisateurs de renom comme Vittorio De Sica dans "Le Jardin des Finzi Contini" (1970) aux côtés de Fabio Testi, "Un Beau monstre" (1971) de Sergio Gobbi. Anéanti par la mort de Visconti en 1976, Helmut Berger traverse une période difficile : Il considérait Visconti comme son "mari", comme il le confiera plus tard dans son autobiographie, l'acteur connaît des problèmes d'addiction à la drogue et à l'alcool. De plus, très marqué par les rôles ambigus qu'il avait l'habitude d'incarner, sa carrière cinématographique stagne et il se retrouve cantonné à jouer des personnages sexuellement dérangés, ou encore drogués.

A l'écran, il se complaît dans les emplois d'officier SS, de pervers ou de débauché : "Salon Kitty ou les nuits chaudes de Berlin" (1976) de Tinto Brass, "Code Name : Emerald" (1985) de Jonathan Singer. Seules ses collaborations avec Vittorio de Sica dans "Le Jardin des Finzi-Contini" et "Une Anglaise romantique" de Joseph Losey en 1975 font une exception. On peut noter également une brève apparition dans "Le Parrain 3" (The Godfather Part 3,1990) de Francis Ford Coppola. Pour la télévision, il joua dans "Fantomas" (1980) dans coproduction franco-allemande réalisé par Claude Chabrol et Juan Luis Bunuel et apparut en gigolo dans "Dynastie" (1983-1984). Récompensé en 2007 par un Teddy Award pour l'ensemble de sa carrière, il rend dans son autobiographie un ultime hommage à son amant, puisqu'il attribue le crédit de ses qualités d'acteur aux talents de direction de Luchino Visconti.Helmut Berger meurt le 18 mai 2003 à l'âge de 78 ans à Salzbourg (Autriche)

*Affiches-cine * Cinetom

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