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CINETOM
30 septembre 2011

FRITZ LANG, LE GRAND HOMME DU CINEMA ALLEMAND

              FRITZ LANG                        1890 - 1976    

                          Cinéaste Américain d'origine allemande 

                     

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L'oeuvre de Fritz Lang est celle d'un "moraliste hautain". Univers très noir, hanté de culpabilité, peuplé de héros solitaires qui se débattent dans un monde hostile ou indifférent, et dont une mise en scène totalement maîtrisée accentue le caractère étouffant.

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Friedrich Christian Anton Lang plus connu sous le nom de Fritz Lang, est né le 5 décembre 1890 à Vienne. Il est le fil d'un architecte en vue qui, désireux de le voir succéder, lui fait entreprendre des études d'architecture. Mais le jeune homme renâcle, s'adone d'abord à la peinture, puis rompt avec sa famille et s'engage dans un long voyage autour du monde. Il est à Paris lorsque la guerre éclate. Interné, il s'évade, rejoint l'Autriche et revêt l'uniforme. Il sera plusieurs fois blessé, perdra un oeil. C'est dans un hôpital militaire qu'il rencontre par hasard le cinéaste Joe May. Celui-ci l'introduit auprès de la compagnie cinématographique Decla, et met en scène un scénario écrit par Fritz Lang, "Mariage au club des Excentriques" (Die Hochzeit im Exzentric-Club,1917).

Mais celui-ci ne se satisfait pas longtemps de ses fonctions de scénariste. Les films qu'on tire de ses oeuvres lui paraissent infidèles et sans imagination. Il manque, de peu, réaliser "Le Cabinet du docteur Caligari". L'amitié d'Erich Pommer, patron de la Decla-Bioscop, lui permet enfin de passer à la mise en scène avec "Le Rastaquouère" (Halb Blut,1919), aujourd'hui perdu, comme d'ailleurs la plupart de ses premiers films : il ne subsiste de cette époque que les deux épisodes des "Araignées" (Die Spinnen,1919 et 1920). C'est un serial qui accumule les péripéties feuilletonesques. On y trouve déjà, toutefois, le thème de l'organisation romanesquement criminelle, ainsi qu'un vif souci de la construction dramatique, caractéristique de toute son oeuvre.   

"Les Trois Lumières" (Der Müde Tod,1921) est un film admirable. Une jeune fille cherche à arracher son fiancé à la mort. Celle-ci lui propose un marché : elle épargnera le jeune homme, si sa fiancée parvient à sauver la vie de trois autres personnes. Chaque épisode (à Bagdad, en Chine, à Venise) est le récit d'un échec, et l'héroïne ne trouvera de solution qu'en rejoignant l'homme qu'elle aime dans la mort. Par-delà une intrigue reprise du romantisme allemand, l'oeubre retient par son extraordinaire beauté formelle : plans rigoureusement composés, rôle plastique des éléments architecturaux (murs, escaliers), éclairages savants. Si la production de Lang est, comme le disait Claude Chabrol, une "métaphysique de l'architecture", jamais cette définition n'aura été plus justifiée qu'ici. C'est aussi un chef-d'oeuvre de l'expressionnisme allemand.

"Le Docteur Mabuse" (1922); deux épisodes : "Doktor Mabuse der Spieler et Inferno) reprend, par sa structure policière, les thèmes d'inspiration des "Araignées". Mais le docteur Mabuse est un génie du Mal d'une tout autre envergure, et surtout le film est une extraordinaire évocation de film de l'Allemagne du régime  de Weimar, vaincue et fiévreuse. Lang crée là un personnage qui le poursuivra toute sa vie, et où certains, comme Siegfried Kracauer, ont voulu voir une préfiguration de Hitler.

Le premier épisode du cycle des "docteur Mabuse" porte le sous-titre original de "Le grand joueur" (Dr Mabuse der Spieler). Sorti en France sous le titre de "Mabuse le joueur". Le deuxième épisode est intitul" "Inferno, une pièce sur les hommes de ce temps". En France, plus connu sous le titre "Mabuse le démon du crime" (Inferno, Ein Spiel Von Menschen unserer Zeit). Ce film proposé en deux épisode, fut un des gros succès de la firme U.F.A. , et fut pourtant interdit aux moins de dix-huit ans en Allemagne.    

Fritz Lang donna une suite en utilisant le parlant avec"Le Testament du docteur Mabuse" (Das Testament des Dr. Mabuse,1932), dont l'antinazisme n'est pas niable. Mais Lang n'est pas à cette époque comme plus tard, un auteur à "message". Ce qui l'intéresse, c'est le zeitgeist, "l'esprit du temps", c'est-à-dire un ensemble de préoccupations collectives, qu'il répercute et remodèle à la fois. Il tourne d'ailleurs juste après Mabuse, "Les Nibelungen" (Die Nibelungen,1924) d'une importance capitale dans l'oeuvre du cinéaste. Deux ans de préparation, trente et une semaines de tournage, effectué en studio à Berlin. Lang définissait son film comme un document national susceptible de faire connaître la culture allemande dans le monde entier"

Cette puissante récréation des grandes légendes germaniques souleva une polémique inverse, certains critiques ayant cru devoir l'interpréter, a posteriori, comme une prophétie des thèses nazies. Les intentions de Fritz Lang étaient bien sûr différentes. Il semble bien n'avoir vu dans "les Nibelungen" que le prétexte à un fabuleux exercice de style : "Je n'ai jamais eu beaucoup de sympathie pour Siegfried, comme héros. Il est menteur, escroc, et plutôt insipide. Toutefois, ce fut  à l'époque une chose merveilleuse que de pouvoir disposer de tous ces gens, et de faire construire des forêts entières..."

L'oeuvre comporte deux parties : "Siegfried (Siegfrieds Tod) et "La Vengeance de Kriemhilds Rache). La première est aussi statique que la seconde est mouvementée, mais toutes deux se caractérisent par une farouche volonté de stylisation qui n'est pas dépourvue de hiératisme. Reste un film où la mise en scène est à elle-même son propre objet, et dont on comprend l'impact qu'il eut dans une Allemagne traumatisée par la défaite.

Celle-ci est à l'arrière plan de "Métropolis" (1926). Cette oeuvre colossale, le plus coûteux des films jamais produits en Allemagne, a vieilli : l'intrigue en est naïve, et la fin, grandiose réconciliation du Capital et du Travail, passablement artificielle...Mais cette description d'une ville industrielle de l'avenr, où s'opposent des ouvriers réduits à l'esclavage et des maîtres tout-puissants, a gardé beaucoup de sa force (les mouvements de la foule y sont impressionnants) et toute sa poésie.

Fritz Lang est alors au sommet de sa carrière. Les deux films qu'il tourne ensuite, "Les Espions"  (Spione,1928) et "La Femme sur la Lune" (Frau im Mond,1929) ne représentent pourtant qu'une reprise de thèmes déjà utilisés, si remarquables qu'ils soient par ailleurs. Pour le tournage de ces deux films, le cinéaste dut crée sa propre maison de production, la "Fritz Lang Film GMBH.

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                                La Femme sur la Lune (Frau Im Mond,1928)

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"M le Maudit" (M,1931) est peut-être le plus grand de son auteur, il reprend des procédés stylistiques chers à Lang, et d'origine expressionniste (composition géométrique des plans, emploi symbolique d'éléments architecturaux, éclairages contrastés), il est aussi chargé de mille éléments réaliste. Il montre, dans tous ces détails, une société condamnée. "M" (première lettre du mot allemand "der Mörder", le meurtrier) s'appelait initialement "Les assassins sont parmi nous". Le parti nazi, s'estimait visé, interdit à Fritz Lang de tourner tant que le titre ne serait pas changé... Quant à l'histoire, elle s'inspire du cas Kuerten, connu aussi sous le nom du Vampire de Dusseldorf. Lang précisa : "Mon film a été conçu avant qu'il n'ait été découvert : bien des choses prévues pour le film se sont trouvées réalisées. Je n'ai personnellement emprunté que certains détails à la réalité comme celui par exemple de la pègre décidée à supprimer l'homme gênant pour son travail." Peter Lorre, formé à l'école de Bretch, fut obsédé pendant toute sa carrière par ce rôle et reste à tout jamais M., le maudit.

L'arrivée des nazis au pouvoir vaut à Lang une proposition inattendue : Goebbels, négligeant "Le Testament du docteur Mabuse" (qu'il a d'ailleurs fait interdire) et les origines juives du cinéaste, lui offre la direction du cinéma allemand "rénové". Lang prend le soir même le train pour la France. Il y tourne "Liliom" (1934), puis s'installe aux Etats-Unis, ou il devra attendre 1936 pour tourner son premier film américain, "Furie" (Fury) avec Spencer Tracy et Sylvia Sidney. L'histoire, Joe Wilson (Spencer Tracy) est accusé à tort d'être un kidnappeur. La foule attaque la prison et y met le feu. On le croit mort; mais il se cache, pousse ses frères à attaquer en justice ceux qui voulaient le tuer. Tous sont condamnés à mort, et Joe pense d'abord à les abandonner à leur sort. Ce n'est que supplié par sa fiancée qu'il se décide à se rendre au tribunal. On voit l'ambiguïté de l'apologue : l'innocent Joe identifie justice et vengeance, et sacrifie la première à la seconde, rééditant le geste même de ses meurtriers. 

Il commence alors la seconde partie de sa carrière, qui semble n'avoir plus aucun rapport avec ses films antérieurs. Le changement le plus frappant affecte la mise en scène elle-même : sûre de ses pouvoirs au besoin délibérément ostentatoire dans la période allemande, elle se fait discrète, presque invisible, et ne vise plus que la plus extrême sobriété. L'effacement des thèmes qu'on aurait cru spécifiquement "langiens" va de pair avec une soumission apparente aux pires conventions hollywoodiennes. Une telle évolution n'a pas manqué de déconcerter la critique : "L'Amérique paraît avoir broyé le grand réalisateur allemand", écrira Georges Sadoul. Il faudra l'intervention des futurs chefs de file de la "Nouvelle Vague", alors critiques aux Cahiers du Cinéma, pour qu'il soit mis fin à la dépréciation systématique des films de cette époque, et à la fétichisation sans nuances des oeuvres allemandes.

Lang n'a, en fait, jamais cédé aux impératifs commerciaux. Le fait qu'il soit passé d'une compagnie à l'autre, qu'il ait lui-même produit certains de ses films, qu'il soit resté, pour de longues périodes, sans tourner, en témoigne suffisamment.         

Les deux films suivants, "J'ai le droit de vivre" (You Only Live Once,1937) et "Casier Judiciaire" (You and Me,1938) sont des variations sur le même thème, et forment avec "Furie" une sorte de trilogie, dont "J'ai le droit de vivre" est sans doute le moment le plus fort.

Il avait abordé là un genre "critique", à préoccupations sociales. Il passe alors à des structures nettement plus manichéennes. Le western d'abord : Dès son arrivée à Hollywood, Lang allait enfin pouvoir concrétiser l'un de ses rêves de jeunesse en réalisant un western. De 1938 à 1940, Lang, tout en tournant d'autres film, travaille pour le compte de Zanuck, sur un vaste proje : l'histoire du Far-West. Ce projet ne vit pas le jour. Par contre, Zanuck proposa à Lang, la réalisation dans "Le Retour de Frank James" (The Return of Frank James,1940) qui constitue en quelque sorte de la suite du célèbre brigand (Jesse James, le Brigand bien-aimé). Dans ce film, Lang allait, une fois de plus, traiter ses thèmes favoris, en particulier celui de l'individu face à son destin et surtout celui de la vengeance. Il s'agit également du premier film en couleurs (technicolor) réalisé par Lang. L'année suivante, Fritz Lang tourna "Les Pionniers de la Western Union" (Western Union,1941) avec Robert Young et Randolph Scott . Lang déclara "J'aime les westerns, ils possèdent une morale très simple et très nécessaire. La réalisation de Lang est de la manière la plus traditionnelle mais aussi  la plus juste.  

Par sa manière de traiter les thèmes les plus fort du genre (importance de la notion d'honneur, de la valeur de la parole donnée et du respect de lui-même), il parvient à en subvertir le code bien établi. La guerre éclate alors. Si elle réveille l'antinazisme de Lang, il est frappant de voir qu'elle l'amène  à réaliser des oeuvres qui s'apparentent plus au film d'espionnage qu'au film de guerre proprement dit : c'est le cas de "Chasse à l'homme" (Man Hunt,1941) ou d' "Espions sur la Tamise" ( The Ministry of Fear,1944), ce dernier est à compter parmi les plus riches de sa production. Même "Les Bourreaux meurent aussi" (Hangmen Also Die,1943), inspiré d'un évènement authentique (l'exécution de Heydrich, gauleiter de Tchéscolovaquie, par un groupe de résistants), met l'accent sur le côté "enquête policière" de l'intrigue, avec tous les coups de théâtre que cela comporte. Le traître à la Résistance est ainsi dénoncé par elle aux occupants, comme responsable de l'attentat. Bertolt Brechtn qui collaborait au scénario, fut très mécontent de ce qui lui paraissait être une recherche à tout prix du sensationnel. Mais le point de vue de Lang était tout autre. La lutte clandestine (espionnage ou résistance) implique  le double, ou le triple jeu, donc une succession contradictoire d'apparences trompeuses.

Elle est aussi en dehors de toute légalité réelle. La justice passe même par l'illégalité, le héros de "Espions sur la Tamise" (Ray Milland) doit échapper aux espions nazis, mais aussi à la police, qui le prend pour un meurtrier. Echanges de rôles, confusion de fonctions, où Lang peut, mieux que jamais, remettre en cause toute morale abstraite, d'autant plus subtilement que bons et méchants sont clairement désignés dès le départ. 

 

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                               Casier Judiciaire (You and me,1938)  

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La guerre se terminant, il passe au film policier. C'est une évolution logique, qui est aussi celle d'Hitchcock, par exemple "La Femme au portrait" (Woman in the Window,1944), "La Rue Rouge" (Scarlet Street,1945), "Le Secret derrière la Porte" (Secret Beyond the Door,1948), sont aussi liés par la même atmosphère (mi-policière, mi-psychologique) inquiétante par le retour discret de certains effets expressionnistes, et par une volonté de dépouillement pas toujours dépourvue d'esthétisme.

"House by the River" (1950) est un échec, "Guérillas" (American Guerilla in the Phillipines,1950) un pensum. Le critique français Luc Moullet écrivit : "Le seul film dont Lang ait à rougir...Tout est fade, incolore. Quelques moments dramatiques émergent : le soldat qui se laisse manger par les fourmis pour ne pas crier et trahir la présence de ses camarades..." 

 Fritz Lang se retrouve avec "L'Ange des Maudits" (Rancho Notorious,1952) admirable western avec Marlène Dietrich, empreint toutefois d'une inquiétante nostalgie funèbre. Le thème de la vengeance (le héros recherche le meurtrier de sa femme) s'y efface derrière une étude très froide des mythes du western et de leur épuisement. Il s'agit du deuxième film en couleurs de Lang et son troisième western. Il y eut aussi "Le démon s'éveille la nuit" (Clash by night,1952) avec Robert Ryan, Barbara Stanwyck et une débutante qui sera révélé au grand public : Marilyn Monroe.  "La femme au gardénia" (The Blue Gardenia,1953) est une aigre peinture de milieux figés et mesquins.

Si "Réglement de comptes" (The Big Heat,1953) met en scène un héros typiquement langien (un policier intègre qui lutte contre le banditisme et veut venger la mort de sa femme, tuée à sa place), "La Cinquième victime" (While the City Sleeps,1956) est une oeuvre au vitriol, où aucun personnage n'est épargné. La minutie même du film (qui lie la recherche d'un assassin et de féroces luttes de succession au sein d'un grand journal), avec son intrigue soigneusement enchevêtrée,  a quelque chose d'accablant. Le "happy end" lui-même reste très ambigu.  

La même attitude inspire un autre chef-d'oeuvre, "Les Contrebandiers de Moonfleet" (Moonfleet,1955), où, cependant, la présence d'un enfant introduit une note d'espoir. Le scepticisme de Lang semble peu à peu se charge d'amertume. Sa vision du monde, qui a toujours été à la fois critique et "dégagée".  

Le journalisme est encore le prétexte du dernier film américain de Lang avec "L'Invraisemblable vérité" (Beyond a Reasonable Doubt,1956) avec Dana Andrews. Là encore, le scénario est d'une incroyable subtilité de construction, et repose sur une série de rebondissement successifs, dont chacun annule le précèdent. Un journaliste s'accuse d'un crime, fournissant à la police de preuves fabriquées, il entend démontrer la relativité de la justice, mais aussi se faire de la publicité...Son futur beau-père, directeur de journal, détient les détails de la machination; mais il est tué dans un accident, et le journaliste est condamné à mort. Sauvé à la dernière minute, il se trahit sans le vouloir au cours d'une conversation : il était bel et bien l'assassin et avait monté toute cette affaire pour se blanchir définitivement... Le film fut un échec commercial complet. Il est pourtant significatif de toute la période américaine de Lang.  Formellement : tout y est sacrifié à l'intrigue (ce souci exclusif est le niveau  auquel s'exerce désormais la "métaphysique" de l'architecture", qui ne progresse qu'en se détruisant. Thématiquement : cette réflexion sur la vérité déchire les apparences les unes après les autres, sans jamais s'arrêter à aucunes d'elles.

La coloration politique et sociale dont sont parés la plupart des films américains de Fritz Lang ne doit toutefois pas masquer le discours fondamental d'un metteur en scène qui, dans son inspiration profonde comme dans son expression essentielle, est toujours demeuré allemand. Or, c'est précisémment en Allemagne que Lang, tournant le dos à Hollywood, allait accomplir sa vision du monde. Avec "Le Tigre du Bengale" (Der Tiger von Eschnapur,1958) et "Le Tombeau Hindou" (Das Indische Grabmal,1958), l'art du cinéaste se dépouille à cet égard de toute ambiguïté. En effet, le caractère délibérément exotique et rocambolesque du récit permet à la mise en scène d'acquérir une totale autonomie : le palais, les costumes et les péripéties ne sont que les vecteurs d'une écriture cinématographique dont le mouvement spatial et temporel fonde une pure architecture de signes et de symboles. Jamais dans l'oeuvre de Fritz Lang, la fascination de la mort et l'obsession du pouvoir absolu n'avaient été exprimées de manière aussi rigoureusement totalitaire.

Cet univers funèbre, hautain et glacé, Lang lui donnera une forme quasiment abstraite dans son dernier film "Le Diabolique Docteur Mabuse" (Die Tausend Augen des Doktor Mabuse,1961), où il renoue avec son personnage le plus célèbre. Dans cette oeuvre testamentaire, il est facile de reconnaître une identification pour le moins troublante entre le metteur en scène et son personnage : les mains du docteur Mabuse, que l'on voit manipuler une console de télévision, ne sont-elles pas les propres mains de Fritz Lang?

Bien qu'il ait continué à travailler sur d'autres projets, aucun de ceux-ci n'a abouti. Il apparaît en 1963 dans "Le Mépris" de Jean-Luc Godard, où il incarne son propre rôle, et Godard, en signe d'hommage, joue celui de son assistant. On se souvient de la fameuse scène où Michel Piccoli présente Fritz Lang à Brigitte Bardot en lui donnant pour référence, le films qu'ils viennent de voir du Grand Homme du Cinéma Allemand : "L'ange des maudits" avec Marlène Dietrich.

Fritz Lang est mort à Los Angeles le 2 août 1976, à l'âge de quatre-vingt six ans. 

                                   Les Bourreaux meurent aussi (1942)

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Commentaires
S
Un grand merci pr tout cela.
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G
Bien prétentieu ton titre ? Et que fais tu des autres cinéastes ? : Alfred Abel, Josef von Báky, Wolfgang Becker, Hans Behrendt, Carl Boese, André Dupont, Richard Eichberg, Erich Engel, Arnold Fanck, Rainer Werner Fassbinder, Oskar Fischinger, Peter Fleischmann, Carl Froelich, Henrik Galeen, Dennis Gansel, Hans W. Geißendörfer, Arthur von Gerlach, Kurt Gerron, Dominik Graf, Rolf Hansen, Thea von Harbou, Veit Harlan, Reinhard Hauff, Werner Herzog, Fritz Hippler, Werner Hochbaum, Carl Hoffmann, Kurt Hoffmann, Hermine Huntgeburth, Leopold Jessner, Rudolph Jugert, Carl Junghans, Phil Jutzi, Helmut Käutner, Roland Klick, Werner Klingler, Alexander Kluge, Hanns Kobe, Carl Koch, Lothar Lambert, Gerhard Lamprecht, Paul Leni, Wolfgang Liebeneiner, Peter Lilienthal, Ulli Lommel, Lupu-Pick, Max Mack, Kurt Maetzig, Herbert Maisch, Karlheinz Martin, Paul Martin, Joe May, Paul May, Oskar Messter, Friedrich Wilhelm Murnau, Werner Nekes, Manfred Noa, Urs Odermatt Curt Oertel, Max Ophuls, Franz Osten, Paul Ostermayr, Ulrike Ottinger, Georg Wilhelm Pabst, Heinz Paul, Wolfgang Petersen, Harald Philipp, Harry Piel, Franz Porten, Rosa von Praunheim, Bruno Rahn, Lotte Reiniger, Harald Reinl, Edgar Reitz, Leni Riefenstahl, Otto Rippert, Günther Rittau, Karl Ritter, Arthur Robison, Marc Rothemund, Walter Ruttmann, Leontine Sagan, Helma Sanders-Brahms, Johannes Schaaf, Peter Schamoni, Ulrich Schamoni, Maximilian Schell, Volker Schlöndorff, Werner Schroeter, Reinhold Schünzel, Hans Schweikart, Guido Seeber, Peter Sehr, Herbert Selpin, Max Skladanowsky, Curt Stark, Wolfgang Staudte, Paul L. Stein, Hans Steinhoff, Robert A. Stemmle, Hans-Jürgen Syberberg, Rolf Thiele, Rudolph Thome, Georg Tressler, Margarethe von Trotta, Tom Tykwer, Karl Valentin, Robert Van Ackeren, Joseph Vilsmaier, Alfred Vohrer, Erich Waschneck, Paul Wegener, Alfred Weidenmann, Wim Wenders, Franz Wenzler, Robert Wiene, Frank Wisbar, Konrad Wolf, Hans H. Zerlett ???
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