MADELEINE OZERAY             1908 - 1989

                        Comédienne Française

Sa rencontre avec Louis Jouvet, en 1932, est déterminante. Il la dirige au cinéma dans la première version sonore de "Knock" en 1933 tout en l'incitant à privilégier le théâtre. Devenue sa compagne, la jeune comédienne intègre sa troupe en 1934 et participe ainsi à ses succès au théâtre de l'Athénée, se distinguant particulièrement dans les pièces de Jean Giraudoux "Tessa" (1934), "La Guerre de Troie n'aura pas lieu" (1936), "Electre" (1937) et "Ondine" (1940) ainsi que dans "L'Ecole des femmes" (1936) de Molière.

Madeleine Ozeray est née le 13 septembre 1908 à Bouillon-sur-Semois en Belgique, la future actrice passe une enfance heureuse, proche de la nature, dans la grande maison familiale des Ardennes. Adolescente, elle entre en pension à Bruxelles où elle s'inscrit ensuite au conservatoire.

Nantie d'un premier prix de comédie, elle débute au Théâtre du Parc et participe à des tournées. Raymond Rouleau, qui dirige alors le théâtre du Marais, l'engage dans sa troupe pour la création du "Mal de la jeunesse" de Ferdinand Brückner, en 1931. La pièce remporte un triomphe à Bruxelles puis à Paris, où la jeune comédienne s'installe définitivement et commence à tourner pour le cinéma, en 1932. Elle signe un contrat de cinq ans avec les films Osso, paraît dans quelques comédies et attire l'attention dans le rôle de la jeune reine Victoria dans "La Guerre des valses" (1933) de Ludwig Berger. Blonde et rêveuse, Madeleine Ozeray devient alors la tendre ingénue du cinéma français des années 30, prêtant sa grâce fragile à de nombreux personnages de douces victimes : "Dans les rues" (1933) de Victor Trivas avec Jean-Pierre Aumont, "Liliom" (1934) de Fritz Lang avec Charles Boyer, "Crime et châtiment" (1935) de Pierre Chenal avec Harry Baur et Pierre Blanchar, "Les Mystères de Paris" (1935) de Félix Gandera avec Lucien Baroux, "Le Coupable" (1936) de Raymond Bernard avec Pierre Blanchar et Marguerite Moreno et "Ramuntcho" (1937) de René Barberis avec Françoise Rosay. Dans "La Fin du jour" (1939 de Julien Duvivier, elle souffre ainsi en frêle serveuse d'auberge prête à se suicider par amour pour un vieux séducteur cabotin incarné par Louis Jouvet qui deviendra son compagnon.

Pendant l'Occupation, peu enclin à diriger les pièces d'auteurs allemands imposées par les autorités d'Occupation, Louis Jouvet embarque sa troupe, en 1941, afin d'effectuer une longue tournée théâtrale en Amérique du Sud, qui s'avère un triomphe. Mais le couple se sépare à Buenos Aires en 1942 et Madeleine Ozeray part tourner un film au Canada, en 1943, sous la direction de Fedor Ozep "L'Oncle du Canada". Sa tentative de constituer elle-même une troupe théâtrale en Amérique du Sud se solde par un échec et la laisse sans ressources à la Havane, en 1946.

Soutenue financièrement par Louis Jouvet, elle regagne Paris où elle remonte sur scène en 1947, interprétant entre autres "Jeanne d'Arc", "La Folle de Chaillot" aux côtés d'Edwige Feuillère, "Cher Antoine", "Cocktail party" et publie un livre de souvenirs intitulé "A toujours Monsieur Jouvet". Louis Jouvet décèdera à Paris le 16 août 1951.

Les années 70 marquent son retour discret au cinéma et ses débuts à la télévision. Elle est tout à tour la mère effacée d'Alain Delon dans "La Race des seigneurs" (1974) de Pierre Granier-Deferre et de Philippe Noiret dans "Le Vieux fusil" (1975) de Robert Enrico ainsi que la pathétique cliente d'un bureau de poste aux côtés de Simone Signoret dans "Chère inconnue" (1980) de Moshe Mizrahi. A la télévision, elle apparaît notamment dans "Le Manège de Port-Barcarès" (1972); "Les gens de l'été" (1974), "L'Affaire Heurteloup" (1978), "Joséphine ou la comédie des ambitions" (1979), "Médecins de nuit" (1980) et "Un Rêve" (1980). Madeleine Ozeray est morte le 28 mars 1989, à Paris à l'âge de 80 ans.

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