MARC ALLEGRET QUI RÉVÉLA DE NOMBREUX ACTEURS

5 octobre 2013

MARC ALLEGRET QUI RÉVÉLA DE NOMBREUX ACTEURS

MARC ALLEGRET 1903 - 1973

Cinéaste Français

Marc Allégret est né le le 22 décembre 1900 à Bâle, fils du pasteur Elie Allégret. Sept ans plus tard, il devint le frère aîné d'Yves Allégret, né en 1907. Il a été dit que Marc Allégret était le neveu de l'écrivain André Gide, ce qui était faux. En effet, il fut son secrétaire, l'inspirateur du personnage d'Olivier, dans "Les Faux Monnayeurs", c'est lui et l'a accompagné au Congo, en 1925, d'où il rapporta son premier film.

Avant d'être cinéaste et après des études de droit et de sciences politiques, Marc Allégret avait été secrétaire général des Ballets de Paris. Ce fut le producteur Pierre Braunberger qui lui donna sa chance en le laissant réaliser son premier film "Voyage au Congo" (1927) un documentaire qui a vu le jour avec le concours d'André Gide. A cette même période, il se lance dans la réalisation de plusieurs courts métrages dont "La Meilleure bobonne" (1930) avec un débutant fort prometteur Fernandel que l'on retouve dans plusieurs de ces petits films comme : "J'ai quelque chose à vous dire" (1930), "Attaque nocturne" (1931). Mais il lui faudra attendre ce début des années 30 pour enfin développer son art avec "Le Blanc et le Noir" (1931) avec Raimu et un débutant Fernandel.

Marc Allégret dirigea à nouveau Raimu en 1931 dans "Mam'zelle Nitouche" aux côtés de Janine Marèse, Alerme, Alida Rouffe, Delmont et un sergent-chef de permanence aussi célèbre que Jean Renoir. L'année suivante Allégret et Raimu s'unissent pour mettre en scène "La petite chocolatière" d'après la pièce de Paul Gavault. Parmi les nombreux comédiens de cette comédié en quatre acte, on peut apercevoir la débutante Simone Simon. Les oeuvres modestes de ces débuts ont permis à Fernandel de faire ses débuts à l'écran, Allégret, tout au long de sa carrière, sut ainsi donner leur véritable chance à de jeunes inconnus qui, grâce à ce découvreur de talents, devinrent par la suite célèbres : Simone Simon, Michèle Morgan, Gérard Philipe, Danièle Delorme, Brigitte Bardot, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, mais aussi les premiers pas au cinéma de Raimu avec le début du parlant...Ce fut aussi le cas pour Fernandel, Louis Jourdan, Odette Joyeux et tant d'autres.

Marc Allégret eut le privilège de mettre en scène le monde de Pagnol dans le deuxième volet de la trilogie "Marius", "Fanny" (1932), "César". C'est à la même qu'il tourne le premier film parlant et chantant de Joséphine Baker "Zouzou" (1934) Jean Gabin étant le premier rôle masculin. On retiendra également des oeuvres plus personnelles comme "Lac aux Dames" (1934) où le cinéaste choisira pour le premier rôle masculin Jean-Pierre Aumont. Puis "Sous les yeux de l'Occident" ou "Razumov" (1936) avec Pierre Fresnay. Marc Allégret qui se fait une gloire de cueillir en fleurs les jeunes premières prépare "Gribouille" (1937) et cherche son interprète principal qui devra se plier à la sévérité du metteur en scène, affronter la mauvaise humeur de Raimu et donner de façon convaincante les répliques de Marcel Achard. Il s'agit d'un important film dit "commercial".

L'idée d' "Entrée des Artistes" (1938) appartient à Henri Jeanson qui demande à son ami d'assister à l'un de ses cours, Louis Jouvet va donc entrer dans la peau du professeur Lambertin, son double d'une stricte élégance. Dans le voisinage de la rue de Madrid se développent les fraîches amours de François et d'Isabelle et les perfides calculs de Cécilia. Cependant en trois scènes essentiels : la classe de Lambertin, la visite de la blanchisserie, la péroraison, Jouvet emporte le morceau. L'ironie bien veillante vis-à-vis des élèves, l'insolence devastatrice à l'égard des parents obtus, la confusion du drame permettent au comédien de faire mouche en nuançant d'affection ses critiques, en persiflant deux imbéciles, en conseillant une dernière fois les élèves au seuil de la vie : ceux du film se confondant d'ailleurs à ses propres étudiants.

En août 1939, Marc Allégret entreprenait l'adaptation à l'écran de la pièce de Marcel Achard, "Le corsaire", avec Charles Boyer et Michèle Alfa. Interrompu par le départ des comédiens mobilisés comme réservistes, le film ne fut jamais achevé. En mai 1940, afin de n pas être confronté au même problème, Marc Allégret débute le tournage de "Parade en 7 nuits" (1941), un film à sketches composé de quatre histoires indépendantes susceptibles d'être agencée en fonction des évènements. Heureuse idée. Après quelques semaines de tournage mouvemementées dans les studios de Pathé de la rue Francoeur toute l'équipe met le cap sur la zone libre et vient s'installer dans les Studios de la Victorine. La distribution initiale connaît quelques modifications liées à ce déplacement, les comédiens disponibles furent Carette, Louis Jourdan, Micheline Presle, Elvire Popesco, Victor Boucher, Jules Berry, Noël Roquevert, André Lefaur, Jean-Louis Barrault, Raimu, Andrex et Maupi.

En 1942, Allégret réunis Raimu, Gaby Morlay, Louis Jourdan et Charpin dans "L'Arlésienne". Poursuivant son activité cinématographique aux studios de la Victorine, "Les petites du Quai aux fleurs" (1943) est l'un des cinq films réalisés par Marc Allégret sous l'Occupation, les autres étant "La Belle aventure" (1942), "Lunegarde" (1945) et "Félicie Nanteuil" (1945). "Les petites du Quai aux fleurs"est une comédie alerte, dont les protagonistes sont des jeunes hommes et jeunes femmes, interprétés par des acteurs presque tous débutants : c'est le cas de Gérard Philipe, Danièle Delormen Jacques Dynam, Simone Sylvestre, qui n'avaient jusqu'à alors que des figurations.

"Félicie Nanteuil" (1945) est un des films caractéristiques de cette époque qu'on appelée le cinéma de Vichy. Tourné en 1942, il ne paraît sur les écrans parisiens et français que trois ans plus tard. Tiré du roman d'Anatole France. En 1946, Allégret tourne partie de son film "Pétrus" en Suisse, dans les studios Frobenius, à Münchenstein, près de Bâle. Fernandel incarnant le rôle titre aux côtés de Simone Simon et Pierre Brasseur.

Avec "Julietta" (1953), l'acteur principal Jean Marais refusa la première mouture du scénario. Ce fut Françoise Giroud qui modifia le scénario qu'Allégret tourna. Pendant les années 50, d'autres jeunes acteurs débutèrent sous la directeur du cinéaste comme "Sois belle et tais-toi" (1958) avec un débutant comme Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Mylène Demangeot. Il a aussi l'idée de réunir Bourvil, Danielle Darrieux, Arletty et Jean-Paul Belmondo dans "Un drôle de dimanche".

Il achève cette carrière riche au cinéma avec "Le bal du comte d'Orgel" (1970) avec Jean-Claude Brialy. Il confirma par contre le déclin d'un cinéaste dont, après sa mort le 3 novembre 1973, (il y a quarante ans aujourd'hui) on put écrire : "Il avait le sens, plus décoratif que créateur, de l'assemblage, de la présentation. S'il n'avait pas été cinéaste, il eut fait un bon couturier." (Claude de Beylie, Ecran 73, No20)

1927