ARTHUR PENN, UNE AUTRE IMAGE DU WESTERN DÉCÈS

14 octobre 2010

ARTHUR PENN, UNE AUTRE IMAGE DU WESTERN DÉCÈS

DÉCÈS DU CINÉASTE AMÉRICAIN

ARTHUR PENN

1930 - 2010

Le réalisateur américain Arthur Penn est décédé dans la nuit de mardi 28 septembre 2010 à mercredi à New York à l'âge de 88 ans. Un grand cinéaste est parti, nous laissant quelques unes des plus belles oeuvres comme "Bonnie And Clyde"(1967), "Le Gaucher" (1958) avec Paul Newman, "Miracle en Alabama" (1962) avec Anne Bancroft, "Little Big Man" (1967) avec Dustin Hoffman, "Missouri Breaks" (1976) avec Marlon Brando et Jack Nicholson.

"Arthur Penn a apporté la sensibilité du cinéma européen des années 1960 au septième art aux États-Unis", a estimé dans les colonnes du New York Times le scénariste et réalisateur Paul Schrader. "Il a ouvert la voie à la génération des metteurs en scène américains des années 1970", comme Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola, a ajouté le scénariste de Taxi Driver.

Né le 27 septembre 1922 à Philadelphie (Pennsylvanie, est), où son père était réparateur de montres. Ses parents étant divorcés, il vit à New York et dans le New Hampshire avec sa mère et son Frère (célèbre photographe Irving Penn (1917-2009)), photographe à la revue "Vogue". Il vit ensuite avec son père à Philadelphie. Durant ses études, participa à des pièces de théâtre amateur.

En 1943, il est enrôlé dans l'infanterie. Monte une petite troupe de théâtre. Démobilisé en 1946, il entreprend de nouvelles études aux USA, puis en Italie aux universités de Pérouse et de Florence. En 1951, il entre à la chaîne de télévision NBC. En 1953, il écrit trois "dramatiques". De 1953 à 1958, réalisera plus de 200 émissions. Il aura aussi les mises en scène de théâtre à Broadway à partir de 1954, il alternera ainsi théâtre et cinéma. Arthur Penn avait réalisé la série "First person" en 1953, avant d'enchaîner plusieurs séries dramatiques télévisées.

Il diriga Paul Newman en 1958 interprétant Billy the Kid dans "Le gaucher"(The Left Handed Gun). qui sera son premier long métrage de cinéma. C'est le début d'une carrière cinématographique. Il donne une autre dimension au western psychologique en y introduisant pour la première fois une dimension psychanalytique, un des grands rôles de Paul Newman. Marié, deux enfants durant cette période. Il vécut à Stockbridge dans le Massachussetts. Les débuts furent difficiles, "Le Gaucher" passa totalement inaperçu aux Etats-Unis. Seule la critique européenne (française) salua ce western insolite.

Faute de succès, Penn dut retourner travailler à la télévision et à Broadway. Il attendit presque quatre ans avant de pouvoir tourner son second film "Miracle en Alhabama", (The Miracle Worker) histoire d'une jeune fille sourde, aveugle et muette qui tente de communiquer avec son entourage, lui avait valu à nouveau une reconnaissance critique et deux Oscars: Anne Bancroft avait reçu l'Oscar de la meilleure actrice et Patty Duke celui du meilleur second rôle féminin. Le film remporte un succès d'estime (pour ses interprètes surtout).

En 1963, Penn commence à Paris le tournage du "Train", mais est remplacé par John Frankenheimer, à la demande de Burt Lancaster. En 1964, il réalise et produit "Mickey One" avec Warren Beatty. En 1965, Penn accepta de tourner "La poursuite impitoyable", avec Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford et Angie Dickinson. 1967, C'est le triomphe avec "Bonnie And Clyde" incarnés par Faye Dunaway et Warren beatty secondé par Gene Hachman.

Il peut dorénavant tourner ce qu'il veut. Pourtant il alternera les films intimistes avec les films à gros budget. "Alice's Restaurant" (1969) sur les hippies avec Arlo Guthrie.

Arthur Penn avait également réalisé "Little Big Man" (1970), une vision démystifiée de l'Ouest avec Dustin Hoffman et Faye Dunaway. Ce fut un autre gros succès. Il enchaîna avec "La Fugue" (Night Moves, 1975) film policier interprété, et "The principalement par Gene Hachman.

Enfin "Missouri breaks" (1976) dans lequel s'affrontent deux monstres sacrés de l'écran : Marlon Brando et Jack Nicholson. Penn est un cinéaste difficilement cataloguable : 3 westerns, 4 films plus ou moins policiers, une comédie dramatique et un drame. Mais les genres abordés lui servent beaucoup plus à traiter des thèmes personnels : l'homme, sa solitude et son besoin de communication. Ses westerns démystifient une certaine légende : celle de Billy the Kid dans "Le Gaucher"; celle de la loi et de l'ordre dans "Missouri Breaks", où prédominent la violence et le sadisme. Cette violence est constamment présente dans les neuf films de Penn : Le "Passage à tabac" de Marlon Brando, inondé de sang dans "La Poursuite impitoyable"; l'assassinat de Reford rappelant celui de Kennedy. La violence de Bonnie and Clyde : le massacre final, filmé au ralenti. Ce film faillit d'ailleurs avoir des ennuis avec la censure. Penn a acquis difficilement son indépendance et sa liberté, revendiquant le statut d'auteur pour ses films.

En 1987, il réalisa "Froid comme la mort" qui permettait de retroouver le génial Roddy MacDowall, Mary Steenburger et Jan Rubbes. Mais le succès de "Bonnie and Clyde" a consacré Penn, généralement reconnu comme l'un des réalisateurs les plus marquants du nouveau cinéma américain. Le cinéaste, qui s'attachait à filmer l'individu marginal face à l'ordre social et à dépeindre l'évolution d'une Amérique moderne qu'il trouvait malade, abordera encore l'immigration yougoslave aux Etats-Unis dans "Georgia" (1981), ou l'Afrique du Sud après l'apartheid dans son dernier film, "Inside" (1996).