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CINETOM
24 mars 2012

LE MYTHE HUMPHREY BOGART

                      HUMPHREY BOGART                      1899 - 1957     

                       Acteur Américain 

 

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Humphrey Bogart naquit à New York le 23 janvier 1899 (non pas comme l'a indiqué plus tard les bulletins de presse le 25 décembre 1900). Son père, le docteur Belmont DeForest Bogart, était un des chirurgiens les plus renommés de la ville. Sa mère, Maud Humphrey, travaillait comme illustratrice pour des magazines.

Après avoir fait ses études à la Trinity School, Bogart s'inscrit à la Philipps Academy d'Andover dans le Massachusetts et prépare Yale. Expulsé pour mauvaise conduite, il s'engage en 1918 dans la marine, où il sert durant quelques mois, il est victime d'une blessure dont la cicatrice lui marquera toute sa vie durant la lèvre. De retour à la vie civile, il entre au service du producteur de théâtre William A. Brady qui l'encourage à tenter une carrière d'acteur.

Bogart interprétera dix-sept pièces jusqu'à "La forêt pétrifiée". Ses premières apparitions sont peu probantes, mais Bogart persiste et apprend progressivement à maîtriser son jeu. De 1923 à 1929, distribué le plus souvent dans des rôles de jeune premier chic et nonchalent, en 1929, remarqué par un talent-scout dans "It's a Wise Child", il est pris sous contrat par la Fox pour une durée de un an. Il n'est à cette époque qu'un jeune premier de théâtre peu coté, dont le cachet hebdomadaire ne s'élèvera qu'à 400 dollars, le studio ne sachant dans quel registre le situer, le met à l'épreuve dans les genres les plus divers. Le bilan hétéroclite s'avère peu concluant, et Bogart regagne Broadway, déçu et convaincu d'en avoir fini avec le cinéma.

Bogart travailla notamment sous la direction de John Ford dans "Up The River" (1930) l'année de ses débuts où l'on recense son premier court métrage "Broadway's Like That".  En décembre 1931, il accepte cependant un contrat à court terme avec la Columbia et abandonne la scène pour apparaître en vedette dans "Love Affair" (1932), une comédie de Thornton Freeland. Il passe ensuite à la Warner, où il tourna, sous la direction de Mervyn LeRoy, "Une allumette pour trois" (Three on a Match,1932), son premier rôle de gangster.

Sa carrière, jusqu'alors hésitante, aborde un tournant décisif en 1935 grâce à la pièce de Robert E. Sherwood "The Petrified Forest", où il tient durant plus de sept mois, le rôle du gangster Duke Mantee aux côtés de Leslie Howard. Sollicité pour reprendre le rôle à l'écran, Howard insiste pour que son partenaire soit également engagé. Et c'est ainsi qu'à trente-sept ans, Bogart, renonçant définitivement à la scène, entame sa carrière à la Warner, où il tournera la quasi-totalité de ses films jusqu'en 1948.

La firme qui l'a classé d'emblée parmi les "bad guy", lui fait tourner en moyenne un film tous les deux mois. Durant quatre ans, le débutant aligne une impressionnante série de rôles de gangsters, à l'ombre de comédiens déjà confirmés comme Edward G. Robinson, James Cagney et George Raft.

Bogart incarna avant tout des perdants sans envergure que la fermeté de ses antagonistes suffit à dérouter : le poète idéaliste de "La forêt pétrifiée" (Petrified Forest,1936) d'Archie Mayo triomphe ainsi singulièrement de Duke en le forçant à l'abattre; dans la zone délabrée de "Rue sans Issue" (Dead End,1937), l'architecte visionnaire Joel McCrea s'oppose avec succès au gangster Baby "Face"' Martin qu'il fait appréhender. Lorsqu'il aborde d'autres genres, comme le western "Terreur à l'Ouest" (The Oklahoma Kid,1939) de Lloyd Bacon, c'est seulement pour y transposer le personnage familier que le public attend de lui. De brèves excursions dans le mélodrame "Victoire sur la nuit" (Dark Victory,1939) où il est le partenaire de Bette Davis, la comédie : "M Dodd par pour Hollywood" (Stand-In,1937) de Tay Garnett et le film d'horreur : "Le Retour du Docteur X" (The Return of Dr X,1939) resteront sans conséquence. Il lui faudra attendre "Une Femme dangereuse" (They Drive By Night,1940) de Raoul Walsh pour sortir du moule imposé.

En 1938, Bogart avait été déjà à l'affiche de "L'école du crime" (Crime School) de Lewis Seiler, qui fut très polifique dans les années 30, spécialiste du film policier, il dirigea Bogart  à plusieurs reprises, ce film est leur première collaboration suivront : "Hommes sans loi", "Le Châtiment", "Rendez-vous à minuit" et enfin en 1942 "Le Caïd".

Bogey comme on le surnomma n'était pas encore une vedette à part entière, le mythe n'est pas encore crée, il retrouve le cinéaste Walsh pour "Les Fantastiques années 20" (The Roaring Twenties,1939) aux côtés de James Cagney et Priscilla Lane.  "Hommes sans loi" (King of the Underworld,1939) de Lewis Seiler est l'un des sept films tournés par Bogart en 1938 pour la Warner Bros.  En 1941, Bogart, qui n'avait jusqu'alors tenu la vedette  que dans une poignée de films B, se trouve soudain amené à remplacer George Raft dans "La Grande évasion" (High Sierra) de Raoul Walsh. Le générique attribue la première place à l'actrice Ida Lupino (qui fait la une de ses plus belles performances), mais Bogart dans le rôle de Roy Earle, gangster vieilli et désillusionné, est la révélation du film. 

Le tournant des années 40 marque donc, parmi maints bouleversements, un changement de cap radical dans la carrière de Bogart, qui va désormais rejoindre son époque. Le gangster a fait son temps et épuisé une grande partie de son charme et de son pouvoir de provocation. On n'est plus à l'époque du défi à l'autorité, et pas encore à celle de l'engagement collectif. Ni gangster ni policier (mais un peu des deux) le détective privé va logiquement s'imposer comme une des figures héroïques dominantes des années 40. 

En 1941, ce chantre du speticisme viril prend les traits de Sam Spade. Le personnage crée en 1929 par le romancien Dashiell Hammett, avait déjà vécu deux aventures cinématographiques; il lui manquait un interprète : ce fut Humphrey Bogart. La troisième version du "Faucon Maltais" (Maltese Falcon,1941), plus fidèle que les autres au texte d'Hammett, remarquablement servie par la mise en scène économique et rigoureuse de John Huston, sera la bonne. Entouré d'une brillante distribution (Bogart, Mary Astor, Gladys George, Sidney Greenstreet, Peter Lorre, Elisha Cook Jr et Ward Bond, Bogart, métamorphosé, dur et caustique, illustre à merveille l'éthique du "private eye". Intransigeant, totalement indépendant, indifférent aux représentants de la loi et totalement désintéressé. Spade revêt grâce à lui une totale vérité. 

Le personnage bogartien arbore ici, d'un coup physionomie réelle. Il est, et restera, dans les circonstances les plus diverses, l'homme qui masque ses exigences derrière une totale absence de foi et d'illusions qui refuse les grands principes et se défie de toutes les causes abstraites. Sa démarche est solitaire, il ne sollicite pas les autres, qui se pressent toujours autour de lui. "Casablanca" (1942) de Michael Curtiz avec Ingrid Bergman, Humphrey Bogart, Sydney Greestreet, Peter Lorre et Claude Rains ainsi que "Le Port de l'Angoisse" (To Have and Have Not,1944) le projettent de même au centre d'univers cosmopolites et divisés. Walsh avait donné au Bogart de "La Grande Evasion" une humanité, Huston, dans "Le Faucon Maltais"; une morale et les moyens de se protéger; Curtiz, dans "Casablanca", lui ajoute une  dimension romantique et une raison de vivre. 

En 1945, Bogart qui avait été marié successivement aux comédiennes Helen Menken, Mary Philips et Mayo Methot, épouse Lauren Bacall, alors âgé de vingt et un ans. Depuis 1943 et le triomphe de "Casablanca", il est devenu l'une des dix plus grandes stars de Hollywood. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bogart tourne successivement "Griffes Jaunes" (Across the Pacific,1942) troisième film  de John Huston où l'on peut constater la particpation de  Sidney Greenstreet et Mary Astor,  (tous deux furent les principaux acteurs du "Faucon Maltais" ; "Echec à la gestapo" (All Through the Night,1942) de Vincent Sherman au côté de Conrad Veidt. C'est la première fois que l'on présente le personnage d'un gangster patriote, optant sans hésitation pour la défense des Etats-Unis. "Le Caïd" (The Big Shot,1942) est la cinquième et dernière collaboration du réalisateur Lewis Seiler avec Bogart. 

En 1943, la Warner Bros proposa à Bogart le rôle principal de "Convoi vers la Russie" (Action in the North Atlantic,1943) de Lloyd Bacon avec Raymond Massey et Alan Hale. Bogart enchaîna avec "Sahara" une forme de remake de "La Patrouille perdue" qui se situait  dans le désert d'Arabie. "Passage To Marseille" (1944) de Michale Curtiz est la première tentative de la Warner Bros de retrouver le succès de "Casablanca" en réformant une partie de l'équipe du film dont les quatres principaux acteurs : Bogart, Claude Rains, Sidney Greenstreet et Peter Lorre. Quant à l'actrice principale ce n'est autre que Michèle Morgan tournant son quatrième et dernier film américain. Avec "Le Port de l'Angoisse", Howard Hawks avait réuni l'un des plus beaux couples du cinéma américain. En 1945, il joue à deux reprises un personnage d'assassin : face à Alexis Smith dans "La Mort n'était pas au rendez-vous" (Conflict,1945) de Curtis Berhardt (ce film s'inscrit dans un courant très populaire de suspenses psychologico-psychanalytiques mis à la mode en 1945 dans le cinéma américain) et Barbara Stanwyck dans "La Seconde Madame Carroll" (The Two Mrs. Carrolls) de Peter Godfrey. 

Ces deux compositions n'auront qu'un impact limité au regard du "Grand Sommeil" (The Big Sleep,1946) , où Bogart, retrouvant pour la deuxième fois Bacall sous la direction de Hawks, incarne cinq ans après "Le Faucon maltais", un autre détective mythique, le plus grand peut-être de la littérature policière : Philipe Marlowe. Imaginé par Raymond Chandler à la fin des années 30, Marlowe représente une version du "privé" plus romantique que celle imaginée par Hammett. Aucun autre interprète n'avait capté et ne captera aussi exactement que Bogart l'essence aristocratique du personnage, ce mélange constant de fermeté et de dérision, ce plaisir équivoque à s'aventurer dans la jungle des villes. 

A mesure que Bogart, devient mythique, les changements d'identité lui sont plus aisés; ainsi dans "Les Passagers de la nuit" (Dark Passage,1947), il sera face à Bacall, un innocent traqué, étrangement passif, il croise aussi de plus en plus fréquemment des répliques de lui-même, des ombres de son passé, tel le Rusty Reagan du "Grand Sommeil", double du Rick de "Casablanca". Le jeu peut aller jusqu'à  l'échange : dans "Key Largo" (1948), parabole à peine voilée sur la guerre froide, Bogart assume, face à Lauren Bacall, un rôle analogue, à celui de Leslie Howard dans "La forêt pétrifiée", tandis qu'Edward G. Robinson incarne un gangster calqué sur Duke Mantee. Même jeu de références dans "Le Trésor de la Sierra Madre" (The Treasure of the Sierra Madre,1948) où John Huston fait tourner à Bogart  un des rôles les plus inhabituels de sa carrière : un aventurier au bout du rouleau qui se lance à la recherche d'un filon d'or et mourra dans des conditions sordides, victime de sa soif de richesses. 

Bogart tourna sous la direction de Nicholas Ray dont ce fut le troisième film "Les Ruelles du malheur"  (Knock on Any door,1949) au côté du jeune John Derek, incarnant un jeune déliquant accusé du meurtre d'un policier. La même année, Bogart apparu dans le film  de Stuart Heisler "Tokyo Joe". Certains le considérants comme une tentative de remake de "Casablanca". C'est avec le même réalisateur qu'Humphrey Bogart  incarna le Major Matthew Brennan dans  "Pilote du Diable"  (Chain Lightning,1950) avec Eleanor Parker et Raymond Massey. (Ce film étant méprisé dans la filmographie de Bogart). 

C'est après avoir joué dans "Le violent" (In a Lonely Place,1950) de Nicholas Ray au côyé de Gloria Grahame, que Bogart enchaîna en 1951, il sera dans "La Femme à abattre" (The Enforcer), unDistric Attorney en lutte contre une entreprise du crime. Tourné à la manière d'une enquête, dans le style semi-documentaire chez la Warner, c'est un classique du film noir particulièrement remarquable pour la complexité de son montage et la force de ses scènes de violence. (Vingt ans plus tard, on apprendra que le réalisateur de ce film, signé Bretaigne Windust, était Raoul Walsh.) 

La même anné, Bogart retrouve John Huston pour "L'Odyssée de l'African Queen" (The African Quenn,1951) . Mi-comédie de caractères, mi films d'aventures, le film est bâti tout entier sur l'affrontement deux fortes personnalités. Bogart, alcoolique grincheux transformé en héros par Katharine Hepburn, bigote transie en proie à ses premiers émois amoureux, y fait une des ses compositions les plus colorées de sa carrière qui lui vaudra un Oscar. Le film remporta un énorme succès. 

C'est aussi en 1951 que l'on vit Humphrey Bogart dans "Sirocco" , réalisé par Curtis Bernhardt et produit par l'acteur lui-même avec sa compagnie fondée sous le nom de Santana. Avec "Bas les Masques" (Deadline U.S.A.,1952), vibrant pladoyer en faveur de la liberté de la presse, Bogart retrouve, sous la direction de Richard Brooks, l'inspiration démocratique de "Key Largo". Ce fut le 68 ème film de Bogart et sûrement l'un de ses plus beaux films. On connaissait le mythe Bogart, mais avec le film de Brooks, l'homme et le comédien ne font plus qu'un....Un an plus tard, Brooks en fait, avec "Le Cirque infernal (Battle Circus), un médecin militaire sceptique et rugueux, porté sur l'alcool et les femmes. 

Dans "Ouragan sur le Caine" (The Caine Mutiny,1954), une ambitieuse production de Stanley Kramer dirigée par Edward Dmytryk, Bogart revêt les traits du capitaine Queeg, officier névrosé et dictatorial destitué par ses subordonnés. Réflexion ambigüe sur le pouvoir et la responsabilité, qui donne à l'acteur l'occasion de faire une composition marquante et inhabituelle. En 1954 également, "Sabrina" de Billy Wilder, en fait l'héritier sarcastique d'une grande famille, amoureux de la fille de son chauffeur incarnée par la sublime Audrey Hepburn et le Golden Boy (William Holden). 

Tourné la même année, "La Comtesse aux pieds nus" (The Barefoot Contessa,1954) de Joseph L. Mankiewicz, une des plus fascinantes évocations de l'univers hollywoodien, montre un Bogart définitivement en retrait, transformé en témoin. L'échec commercial du film, perçu à l'époque comme trop sophistiqué et trop littéraire, ramène Humphrey Bogart vers des emplois plus conventionnels et des films de moindre envergure.

 En 1954, Bogart avait tenté vainement d'acheter les droits d'adaptation du roman et de la pièce de Joseph Hayes écrits à partir de faits authentiques.  C'est finalement William Wyler qui le porta à l'écran  avec Bogart, Fredric March, Arthur Kennedy et Gig Young dans un film intitulé : "La Maison des Otages" (The Desperate House,1955) de William Wyler. En 1956, "Plus dure sera la chute" (The Harder They Fall) de Mark Robson lui vaut d'endosser une nouvelle fois le rôle de journaliste et de dénoncer le racket de la boxe. Film-testament qui conclut sa carrière sur une note appropriée, sinon sur un coup d'éclat. Ce fut le 77 ème et dernier film. Le dernier plan nous montre "Bogey" tel qu'en lui-même...Le visage déjà marqué par la souffrance et la mort. La santé de Bogart se détériora rapidement durant le tournage. 

Humphrey Bogart est mort d'un cancer de l'oesophage le 14 janvier 1957. Sa réputation n'a cessé de croître au cours des années 60 pour atteindre aux dimensions d'un culte. Il possédait une forme d'élégance, de courrage et d'insolence, une autorité narquoise, et savait s'éffacer lorsqu'il le fallait. Agressif, concret, économique, son jeu est d'un modernisme étonnant. Bogart reste aujourd'hui lié à ce que le cinéma américain nous a offert de meilleur..... 

 

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                                        SEPTIEME DISTRICT

       

         

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                       MYSTERIEUX DOCTEUR CLITTERHOUSE (le)

     

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                          The Wagons Roll at Night (1941) de Ray Enright

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   UNE FEMME DANGEREUSE UNE FEMME DANGEREUSE

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   ECHEC A LA GESTAPO

 

   CAID (le)

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  GRAND SOMMEIL (le) GRAND SOMMEIL (le)

            RUELLES DU MALHEUR (les)414229 

 

 

PILOTE DU DIABLE SECONDE MADAME CARROLL (la)

                             PASSAGERS DE LA NUIT (les) 

 

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                        TOKYO JOE

 

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 SABRINA SABRINA

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COMTESSE AUX PIEDS NUS (la) COMTESSE AUX PIEDS NUS (la)

 

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