ROBERT RYAN, L'IMPLACABLE
ROBERT RYAN 1909 - 1973
Acteur Américain, d'origine Irlandaise
Robert Ryan était un personnage original et intéressant. A l'écran, ses créations les plus mémorables sont dans des rôles de fanatiques à moitié fous comme dans "Billy Bud" (1962) de Peter Ustinov où il incarne un sadique aux côtés de Peter Ustinov, Melvyn Douglas et Terence Stamp. On le retrouvera également en antisémite meurtrier dans "Feux croisés" (Crossfire,1947) de Edward Dmytryk ou bien il incarna des personnages sympathiques mais déséquilibrés comme le garde-côte de "La Femme sur la plage" (Woman On the Beach,1947) de Jean Renoir.
Robert Ryan est né le 11 novembre 1909 à Chicago. Cet acteur américain, d'origine irlandaise fait ses études à Dartmouth en Angleterre. Il excelle dans différentes disciplines sportives, il gagnera quatre ans de suite le championnat catégorie poids-lourds de son lycée. Il occupera toutes sortes d'emplois avant de suivre des cours d'art dramatique à l'atelier-théâtre de Max Reinhardt à Hollywood. Dans les années 30, il travaille régulièrement sous la direction de Max Reinhardt, puis devient l'élève de Vladimir Sokoloff et débute au théâtre en 1941. Il jouera tout au long de sa carrière indifféremment Shakespeare, Pirandello, Scott Fitzgerald, Odets, Brecht, Hemingway...
Dès les années 40, il tiendra des petits rôles dans des films de série B, il obtient son premier rôle important en 1943 dans "Tender Comrade" de Edward Dmytryk, et cela grâce à l'actrice Ginger Rogers qui le choisit personnellement pour incarner son mari dans le film. Quelques mois auparavant, il avait déjà tourné sous la direction de Edward Dmytryk dans "Face au soleil levant" (Behind the Rising,1943).
Après un certain nombre de petits films d'aventures dans lesquels il personnifie la plupart du temps un hors-la-loi, il s'impose en 1947 en interprétant un criminel raciste et névropathe dans "Feux croisés" (Crossfire) toujours de Edward Dmytryk avec Robert Mitchum et Gloria Grahame; premier film américain sur l'antisémitisme. L'année précédente, Robert Ryan avait été dirigé par Jean Renoir dans "La Femme sur la plage" (The Woman on the Beach) aux côtés de Joan Bennett et Charles Bickford.
"Berlin Express" (1948) de Jacques Tourneur est le premier film américain tourné dans l'Allemagne de l'après-guerre dans un face à face entre Robert Ryan et Merle Oberon. Robert Wise lui permet en 1949 de réaliser l'une de ses plus brillantes compositions : celle du boxeur malchanceux de "Nous avons gagné ce soir" ( The Set Up), un rôle poignant auquel il confère une grande humanité...C'est l'un des plus beaux films "noirs" de l'époque et un témoignage implacable sur le monde de la boxe.
Robert Ryan fait partie de ces acteurs qui ne ravalent ni leur personnalité ni leurs opinions, de sorte qu'il est capable d'apporter au film le plus anodin une profondeur et une intégrité inhabituelles. Il fut saisissant en ancien soldat infirme nourissant sa vengeance dans "Acte de violence" (Act Of Violence,1949) de Fred Zinneman, en paranoïaque dans "Caught" (1949) de Max Ophuls. En 1951, Robert Ryan donne la réplique à John Wayne dans "Les Diables de Guadalcanal" (Flyng Leathernecks), puis à Robert Mitchum dans "Racket" (The Racket,1951) de John Cromwell, Anita Ekberg et Rod Steiger dans "Les Echappés du néant" (Back From Eternity,1956) de John Farrow et Robert Stack dans la "Maison de bambou" (House of Bamboo,1955) de Samuel Fuller.
Mais il est difficile de changer d'emploi à Hollywood. Et Robert Ryan continuera encore pendant une dizaine d'années d'être le sadique, le raciste, le déséquilibré; tâches dont il s'acquittera avec la meilleure volonté du monde dans des œuvres comme "L'Appat" (The Naked Spur,1953) d'Anthony Mann avec James Stewart, "Un Homme est passé" (Bad Day at Black Rock,1955) de John Sturges avec Spencer Tracy et Ernest Borgnine, "Les Implacables" (The Tall Men,1955) de Raoul Walsh avec Clark Gable.
En 1959, Robert Ryan composa un inoubliable portrait de raciste désabusé et bagarreur dans "Le Coup de l'escalier" (Odds Against To-Morrow) de Robert Wise, puis il est fût l'incarnation totale de la vilenie dans "Billy Budd" (1962) de Peter Ustinov. Mais insensiblement l'acteur commença à changer de registre : en 1961, il apparaît en Jean-Baptiste dans quelques scènes du "Roi des Rois" (King Of Kings,1961) de Nicholas Ray. En 1966, il sera à l'affiche d'un film à gros budget "La Bataille des Ardennes" (Battle Of the Bulge" avec Henry Fonda, Robert Shaw et Dana Andrews, cela devint le plus gros succès financier de la Warner Bros pour l'année 1966.
Avec "Les Professionnels" (The Professionals,1966) de Richard Brooks, il impose enfin son personnage pittoresque d'aventurier vieillissant qu'il enveloppe d'une humanité bouleversante. Composition qu'il portera à son apogée avec l'ancien hors-la-loi devenu shérif dans "La Horde sauvage" (The Wild Bunch,1969) de Sam Peckinpah. Il tourne en France en 1972 sous la direction de René Clément dans "La Course du lièvre à travers les champs" avec Jean-Louis Trintignant. En 1973 il incarne l'un des hauts responsables de l'assassinat du Président Kennedy dans "Executive Suite". Sa femme Jessica meurt d'un cancer le 22 mai 1973, à l'âge de 57 ans. Miné par le chagrin, il ne lui survivra que quatorze mois et succombera à son tour à un cancer glandulaire le 11 juillet 1973 dans un hôpital de New York.
Robert Ryan bénéficiait auprès des cinéphiles d'un grand courant de sympathie pour la sobriété de son jeu, sa simplicité et la grande humanité qui se dégage de la majorité de ses interprétations. "Je suis quand même très fier de ma carrière, déclarait-il en 1970 lors d'une interview dans "Cinéma 70" (No 145-Avril). Quand j'ai débuté, on me disait souvent que je ne jouais pas assez, à quoi je répondais : "C'est comme cela que je sens le personnage, c'est donc comme cela que je le joue.", "Le temps m'a donné raison. Cela me rend heureux car je n'ai jamais été démodé."
Du sang sur la piste - 1947 - Ray Enright
La Femme sur la plage - 1947 - Jean Renoir
Feux croisés - 1947 - Edward Dmytryk
Acte de violence - 1948 - Fred zinnemann
Pris au piège - 1949 - Max Ophuls
La Grève des dockers - 1949 - Robert Stevenson
Fureur secrète - 1950 - Mel Ferrer
La Maison dans l'ombre - 1951 - Nicholas Ray
Attention mon amour - 1952 - Harry Horner
Le Traître du Texas - 1952 - Budd Boetticher
La Cité sous la mer - 1953 - Budd Boetticher
La Piste fatale - 1953 - Roy Ward Baker
Romance sans lendemain - 1954 - Daniel Mann
Les Rubis du prince Birman - 1955 - Allan Dwan
Coeurs brisés - 1958 - Vincent J. Donehue
Le Coup de l'escalier - 1959 - Robert Wise
La Chevauchée des bannis - 1959 - André de Toth
Une Minute pour prier, une seconde pour mourir - 1968 - Franco Giraldi
L'Homme de la loi - 1971 - Michael Winner
Une Fille nommée Lolly Madonna - 1973 - Richard C. Sarafian
Complot à Dallas - 1973 - David Miller
*Affiches-cine * Cinetom
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