SIR SEAN CONNERY, PREMIER JAMES BOND
Sir SEAN CONNERY 1930
Acteur Américain d'origine Ecossaise
Le départ dans la vie de Sean Connery ne semble guère le préparer au rôle qui lancera sa carrière cinématographique, et auquel on l'identifie. Il fut longtemps prisonnier de son personnage de James Bond, Sean Connery a su renoncer à un succès facile pour des rôles plus ambitieux, atteignant, dans ses meilleurs films, à une grande puissance dramatique. La carrière de Sean Connery est une illustration parfaite des spendeurs et des servitudes de la condition de star. Après avoir atteint à la célébrité - et à la fortune - grâce à James Bond, il n'a cessé par la suite, avec plus ou moins de succès, de tenter se débarasser de cette identification abusive.
Né le 25 août 1930 à Edimbourg dans un milieu ouvrier, son père est camionneur et sa mère fait des ménages; il quitte l'école à quinze ans et s'engage dans la Royal Navy. Une fois démobilisé, il travaille tantôt comme maître-nageur, tantôt comme maçon, tantôt comme garde du corps et même comme polisseur de cercueils. A ses heures perdues, il fait du culturisme en amateur, occupation qui lui permet finalement d'échapper aux petits métiers sans avenir.
Vers la fin des années 40, on lui propose de poser pour des publicités de maillots de bain, d'où on le retrouvera sur les planches, à Londres, dans le choeur de "South Pacific" de Rodgers et Hammerstein. Mordu de théâtre, il commence à jouer dans les petites classiques qui se produisent à travers l'Angleterre. Parlant avec un fort accent dont, même aujourd'hui, il n'a pas su ou peut-être pas voulu se défaire, il interprète fréquemment des rôles d'Ecossais. Bien de sa personne, viril, avec cette rudesse propre aux gens du peuple, il fait peu à peu une entrée discrète à la télévision puis au cinéma, cantonné pendant de nombreuses années dans de petits rôles comme dans "Train d'enfer" (Hell Drivers,1957) de Cy Endfield. Violent mélodrame construit comme sur la veine hollywoodienne, "Au bord du volcan" (Action Of the Tiger), la même année, film d'aventures du cinéaste Terence Young : "Je pleure mon amour" (Another Time, Another Place) de Lewis Allen, mélo racontant une histoire d'amour impossible sur fond de Seconde Guerre mondiale avec, dans les rôles principaux, Lana Turner et Barry Sullivan et, troisième au générique, Sean Connery. Il est retenu par Walt Disney pour jouer aux côtés de Janet Munro, parmi les farfadets, la romance sentimentale de Oirishry dans " Darby O'Gill et les Farfadets" (Darby O'Gill and the Little People,1959) de Robert Stevenson, qui connaît une certaine faveur auprès du jeune public. Il y eut également en 1956 "Les Criminels de Londres" (No Road Back) de Montgomery Tully.
Sa carrière est loin de prendre son envol lorsque, parmi un certain nombre de prétendants et à la surprise générale, il retient favorablement l'attention des producteurs Harry. En 1962, lorsqu'il est choisi pour incarner James Bond, le célèbre agent secret crée par Ian Fleming, Sean Connery est encore inconnu du grand public, et il ne touchera que 5 000 livres pour "James Bond contre Docteur No" (Dr No,1962). Ce premier fleuron d'une série prolifique et mondialement célèbre. Et pourtant, à l'époque, le film n'eut qu'un succès très relatif auprès du public. Surtout remarqué par les nostalgiques des films à épisodes de la grande époque du cinéma américain. "James Bond contre Dr No" reprend en effet les grands principes des vieux "Serials" des années 30, pimentés d'ingrédients typiques des années 60 : du sexe et de la violence. Sean Connery remporte en 1961 le concours organisé par le "London Express" pour découvrir l'acteur le plus apte à incarner James
Sa prestance virile fait merveille face à la sculpturale Ursula Andress. Désormais, le public l'identifie totalement au séduisant agent secret cynique et désinvolte, qu'il incarnera à nouveau dans "Bons baisers de Russie" (From Russia With Love,1963), deux premiers longs métrages réalisés par Terence Young. Mais avant de tourner "Goldfinger" (1964), il a tenu à se réserver la possibilité d'interpréter des rôles très différents : "La Femme de paille" (A Woman of Straw,1964), un petit thriller attachant signé Basil Dearden, et surtout "Pas de printemps pour Marnie" (Marnie,1964), sous la direction d'Alfred Hitchcock, qui s'affirmera particulièrement satisfait des résultats qu'il a obtenus de l'acteur. Pourtant, on sent Sean Connery encore un peu figé dans ce suspense psychanalytique, comme si l'uniforme de James Bond lui collait encore à la peau.
A cette époque, le mythe de James Bond atteint son apogée avec "Opération Tonnerre" (Thunderball,1965) de Terence Young et Sean Connery est devenu l'une des stars les plus côtées au box-office, aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne. Mais il est de plus en plus conscient du handicap que représente cette spécialisation et aspire à reprendre sa liberté. Il a obtenu des critiques fort élogieuses pour sa performance dans "La Colline des hommes perdus" (The Hill,1965), un film de Sidney Lumet qui retrace les souffrances d'un bataillon disciplinaire en Afrique, et il annonce son intention d'abandonner James Bond après "On ne vit que deux fois" (You Only Live Twice,1967), mais il reprendra encore le harnais en 1971 pour "Les Diamants éternels" (Diamond Are Forever), après le décevant tournage de "Au service secret de sa majesté" (1969) moins réussi avec George Lazenby dans le rôle de James Bond. Et, en 1983, alors que Roger Moore a repris le personnage à son compte, la star qui l'a crée, les tempes maintenant argentées, revient faire un dernier tour de piste dans "Jamais plus jamais" (Never Say Never) (titre ironique imaginé par son épouse) à la grande satisfaction des spectateurs déçus par son remplaçant Roger Moore. Son cachet est estimé à un million de dollars.
James Bond l'a rendu milliardaire. On aurait pu comprendre qu'il se laisse engloutir par un rôle de cette envergure. Or, depuis le début de sa consécration, il s'est constamment efforcé d'aborder d'autres genres. Il travaille avec le cinéaste Irvin Kershner en se transformant en étrange poète bohémien dans "L'Homme à la tête fêlée" (A Fine Madness,1966). Et même lorsque les années James Bond sont terminées, si l'on excepte la réapparition mentionnée plus haut, Sean Connery se fait une joie de remiser sa panoplie de superstar. Il se consacre désormais aux rôles de composition, c'est vers le milieu des années 70 qu'il pourra enfin donner le meilleur de lui-même. Aussi convaincant en colonel anglais dans "Le Crime de l'Orient-Express" (Murder on the Orient-Express,1974) de Sidney Lumet, qu'en brute primitive surgissant au sein d'un univers sophistiqué dans "Zardoz" (1974) de John Boorman, c'est toutefois à John Huston qu'il devra sa plus inoubliable création : le soldat fasciné par les tragiques rêves de grandeur de "L'Homme qui voulut être roi" (The Man Who Would Be King,1975). De cette époque fantastique, il passera à la tendresse ironique et amère de "La Rose et la flèche" (Robin and Marian,1976) de Richard Lester, où il incarne un émouvant Robin des Bois vieillissant. Entre temps, Sean Connery avait donné la réplique à Brigitte Bardot dans "Shalako" (1968) réalisé par Edward Dmytryk, dans le vieux continent puisque le tournage eut lieu en Espagne dans la région d'Alméria. Deux ans plus tard, il est à l'affiche de "Traitre sur commande" (The Molly Maguires) de Martin Ritt avec Richard Harris. A noter également sa prestation dans le film de Sidney Lumet : "The Offence" (1973) et "Le Lion et le Vent" (The Wind and the Lion,1975) de John Milius.
Le tournant des années 80 est une période particulièrement productive dans la carrière de Sean Connery. Il passe ainsi du récit de hold-up "La Grande attaque du train d'or" (The First Great Train Robbery,1978) de Michael Crichton au film catastrophe "Meteor" (1979) de Ronald Neame et à l'aventure mâtinée de satire politique "Cuba" (1979) de Richard Lester. "Outland" (1981), que l'on a qualifié à juste titre de "remake spatial et futuriste du "Train sifflera trois fois", le montre également en roi Agamemnon dans le délirant "Bandits, Bandits" (Time Bandits,1981) de Terry Gilliam, en journaliste dans "Meurtres en direct" (Wrong is Right,1982) de Richard Brooks et en alpiniste dans "Cinq jours ce printemps-là" (Five Days One Summer,1982) de Fred Zinnemann.
A partir du milieu des années 80, il tourne moins, mais ses rôles, choisis avec discernement renforcent encore son immense notoriété. Sous la bure du moine Guillaume de Baskerville ou l'uniforme de lieutenant-colonel, il mène de subtiles enquêtes dans "Le Nom de la Rose" (1986) réalisé par Jean-Jacques Annauds en et "Presidio, base militaire" (The Presidio,1988) de Peter Hyams. De personnages en apparence secondaires, il sait admirablement tirer parti et en fait les ressorts indispensables de l'histoire, qu'il s'agisse de Juan Ramirez Sanchez le mentor de Christophe Lambert dans les deux "Highlander" (1986), de Jim Malone, le partenaire d'Eliot Ness alias Kevin Costner dans "Les Incorruptibles" (The Untouchables,1987) de Brian de Palma ou du père d'Indiana Jones dans le troisième volet de la célèbre saga de Steven Spielberg : "Indiana Jones et la dernière croisade" (Indiana Jones abd the Last Crusade,1989).
Dans "A la poursuite d'Octobre rouge" (The Hunt for Red October,1990) de John McTiernan, le rôle le plus convoité était non pas Jack Ryan, l'expert de la C.I.A., mais Marko Ramius, le commandant du sous marin soviétique. Après que Harrison Ford n'ait pu l'obteni et que Klaus Maria Brandauer se fût désisté, Connery s'empressa d'occuper le siège vacant, faisant de ce personnage sage, rusé et rompu à toutes les stratégies de la guerre froide, une fascinante création. La même année, on le voit sur l'affiche de "La Maison Russie" (The Russia House,1990) de Fred Schepisi, il devenait le "kremlinologiste numéro un" du cinéma.
On l'aperçoit dans "Robin des Bois, prince des voleurs", il se lance dans l'aventure de "Medicine Man" (1992) de John McTiernan. Le tournage en pleine jungle mexicaine, avec une partenaire qu'il n'apprécie pas, lui laisse un mauvais souvenir. Dès l'année suivante, toutefois, il fait son grand retour en policier féru de culture japonaise dans "Soleil levant" (Rising Sun,1993) de Philip Kaufman, où il forme avec son co-équipier fougueux Wesley Snipes un tandem mémorable. Outre le prix de la British Academy pour "Le Nom de la rose" ainsi qu'un Oscar du meilleur second rôle masculin et un Golden Globe pour "Les Incorruptibles", il a reçu un Lifetime Achievement Tribute Award et un American Cinematheque Award pour l'ensemble de sa carrière. Lors du tournage de "La Ligue des gentlemen extraordinaires" (The League Of Extraordinary Gentlemen) de Stephen Norrington en 2003, Sean Connery a annoncé mettre un terme à sa carrière cinématographique.
Darby O'Gill et les Farafadets - 1959 - Robert Stevenson
L'Enquête mystérieuse - 1961 - John Lemont
James Bond 007 contre Dr No -1962 - Bande annonce vf
Goldfinger - 1964 - Terence Young
L'homme qui voulut être roi - 1975 - John Huston
Le Lion et le Vent - 1975 - John Milius
La Rose et la Flèche - 1976 - Richard Lester
Cinq jours, ce printemps-là - 1983 - Fred Zinnemann
Jamais plus jamais - 1983 - Irvin Keishner
Bande-annonce - Les incorruptibles - Brian de Palma
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