LINDA DARNELL, PÉTILLANTE, SENSUALITÉ DÉBORDANTE

19 janvier 2019

LINDA DARNELL, PÉTILLANTE, SENSUALITÉ DÉBORDANTE

LINDA DARNELL 1923 - 1965

Actrice Américaine

Parmi les grandes actrices des années 40, Linda Darnell est lancée par la 20th Century Fox. "Pur produit" de la Fox de l'après-guerre 39-45. Une vamp, en apparence vulgaire, qui cache beaucoup de talent sous une sensualité débordante. Linda Darnell est née le 16 octobre 1923 à Dallas dans une famille pauvre du Texas.

Sa mère pousse dans les concours de beauté. Elle apprend les claquettes à onze ans, devient Miss Texas, rate son premier essai de cinéma mais réussit celui qui la fait engager à la Fox via un agent de la compagnie Fox. Ce bout d'essai en 1939 est concluant, le producteur Darryl Zanuck la prends sous contrat et lui donne un rôle important dès son premier film "Hôtel pour femmes" (Hotel For Women) de Gregory Ratoff. Son charme naturel et sa beauté font oublier son manque d'expérience, mais, très vite, elle apprend son métier...

Le premier film où on la remarque est "Le Signe de Zorro" (The Mark of Zorro,1940) réalisé avec maîtrise par Rouben Mamoulian, aux côtés de Tyrone Power dans le rôle de Zorro. L'année suivante, elle est à nouveau dirigée par Mamoulian dans "Arènes sanglantes" (Blood and Sand), d'après le roman de Blasco Ibanez aux côtés de Tyrone Power, Anthony Quinn et Rita Hayworth. A partir de ce moment là, Linda Darnell enchaîne les tournages, elle incarne la Vierge Marie dans "Le Chant de Bernadette" (The Song of Bernardette,1943) de Henry King avec Jennifer Jones dans le rôle de Bernadette Soubirous; on peut également citer l'excellente réussite de René Clair "C'est arrivé demain" (It Happened Tomorrow,1944) (pendant la période américaine du cinéaste français), mais il lui faudra attendre le tournage du film de Douglas Sirk "L'Aveu" (Summer Storm,1944), brillante adaptation de l'oeuvre de Tchekhov, pour enfin connaître un rôle qui lui colle à la peau.

Huit ans après ses débuts, Linda Darnell trouve enfin un autre rôle à la hauteur de ses espérances : "Ambre" (Forever Ambre,1947), teinte en blonde, elle remplace l'anglaise Peggy Cummings, engagée à renforts de publicité, mais qui ne se révèle pas assez "pulpeuse" pour le rôle de la courtisane pour certains, et pour d'autres elle devient l'incarnation parfaite d'Ambre, le personnage central du roman populaire de Kathleen Winsor. Le technicolor somptueux des années quarante y contribue. "Ambre" est l'un des trois films qu'elle tourne sous la direction d'Otto Preminger qui lui apporte la gloire, les deux autres sont "Crime passionnel" 'Fallen Angel,1945) avec Dana Andrews et "La Treizième lettre" (The 13th Letter,1951) aux côtés de Charles Boyer et Michael Rennie.

Derrière l'aguicheuse un peu lourde, les plus grands réalisateurs voient en elle la fantaisie, la féminité double face : Henry Hathaway "L'Odyssée des Mormons" (Brigham Young,1940), Rouben Mamoulian "Le signe de Zorro" et "Arènes sanglantes", Douglas Sirk "L'Aveu", "The Lady Pays Off" (1951). En 1946, elle est la femme partagée entre deux amours dans le chef-d'oeuvre de John Ford "La Poursuite infernale" (My Darling Clementine), l'éternel féminin...C'est Joseph L. Mankiewicz qui la rend éclatante de subtilité dans "Chaînes conjugales" (A Letter To Three Wives,1949) , on la voit en jeune fille de la classe laborieuse qui a réussi à "accrocher" un riche mari. Peu de temps auparavant, elle accepta de tourner dans la plus délicieuse des comédies de Preston Sturges "Infidèlement vôtre" (Unfaithfully Yours,1948), aux côtés de Rex Harrison dont elle joue l'épouse.

A partir de cette date, sa carrière cinématographique est finie, ou presque. Curieusement la Fox ne renouvelle pas son contrat. Mise au pied du mur, elle accepte alors un peu n'importe quoi ! tourne également deux films en Italie. Elle sombre dans l'alcoolisme, fait de timides apparitions dans des films de série Z, et, afin de subvenir à ses besoins, travaille pour la télévision. Retirée après son troisième mariage, elle fait une dernière apparition dans "Les Eperons noirs" (Black Spurs,1965) de R.G. Springsteen. En 1965, rendant visite à l'une de ses premières secrétaires à Chicago, alors qu'elle regarde à la télévision une de ses premières prestations au cinéma, dans "Star Dust" (1940) de Walter Lang, un incendie se déclare, au cours duquel elle trouvera la mort, le 10 avril 1965, probablement causé par une cigarette mal éteinte, elle n'avait que 41 ans.

1940