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28 novembre 2018

DÉCÈS DU CINÉASTE ITALIEN BERNARDO BERTOLUCCI

              DECES DU CINEASTE ITALIEN          

          BERNARDO BERTOLUCCI     1941 - 2018   

 

 

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Le réalisateur italien Bernardo Bertolucci, auteur du sulfureux "Dernier Tango à Paris" et de la grande fresque historique "1900", est mort lundi 26 novembre 2018 à Rome à l'âge de 77 ans. "Bernardo Bertolucci était atteint d'un cancer. Bernardo Bertolucci, considéré comme l'un des derniers géants du cinéma, avait remporté l'Oscar du meilleur réalisateur en 1988 pour "Le Dernier Empereur".

Créateur fécond, dont la fresque "1900" a acquis le statut de monument classique dans son pays, il est aussi celui par qui le scandale et la polémique sont arrivés avec "Le Dernier tango à Paris", réalisé en 1972 à Paris. Alors véritable légende vivante, Marlon Brando participe à une scène de sodomie qui avait fait scandale et provoqué l'interdiction du film en Italie. L'actrice Maria Schneider, âgée de 19 ans au moment du tournage, en avait été profondément marquée, le réalisateur ayant raconté par la suite qu'elle n'avait pas été complètement avertie avant le tournage du contenu de cette scène. 

Bertolucci a promené sa caméra à Paris, décor de l'un de ses derniers films, "The Dreamers" (2003), mais aussi en Chine avec "Le Dernier Empereur", en Afrique avec "Un Thé au Sahara" ou encore au Bhoutan avec "Little Buddha". Né le 16 mars 1941 à Parme, ville du nord de l'Italie où il situera "Prima della Revoluzione" (1964, prix de la critique à Cannes), Bernardo Bertolucci a grandi dans un milieu aisé et intellectuel. 

"C'était le dernier empereur du cinéma italien, le seigneur de toutes les fresques et de toutes les frasques. La fête est finie: il faut être deux pour danser le tango", a déclaré lundi Gilles Jabob, ancien président du Festival de Cannes qui avait remis une palme d'honneur à Bertolucci en 2011. "On se souviendra de lui comme un des plus grands du cinéma italien et mondial", a réagi de son côté le président de la Mostra de Venise, Paolo Baratta. La Mostra lui avait également rendu hommage en lui décernant en 2007 un Lion d'Or pour sa carrière.

"La mort de Bernardo Bertolucci est une douleur immense. Le plus grand de tous s'en est allé, le dernier empereur du cinéma italien", a réagi dans un communiqué l'acteur et réalisateur Roberto Benigni, oscarisé pour son film "la Vie est belle". Le président de la République italienne Sergio Mattarella a pour sa part évoqué "un grand maître entré dans l'histoire du cinéma", adressant ses condoléances "à tous ceux qui ont tiré un enseignement de sa sensibilité artistique et intellectuelle". 

"Sa mort est aussi un peu la nôtre", a également commenté le réalisateur italien Marco Bellochio, de la même génération que Bertolucci et auteur lui aussi d'un film sulfureux ayant fait scandale à sa sortie en 1986: "Le diable au corps". Bernardo Bertolucci avait modestement jugé, dans un entretien avec l'AFP en 2013, qu'il resterait probablement dans le cœur des cinéphiles comme "un découvreur de jeunes actrices", après avoir fait tourner Dominique Sanda, Maria Schneider, Liv Tyler ou encore Eva Green.

Il a la révélation du cinéma en voyant "La Dolce Vita" de Federico Fellini. Son père, poète, professeur d'histoire et critique de cinéma, lui offre sa première caméra 16 mm à 15 ans.  Après le scandale, mais aussi le succès du "Dernier Tango à Paris", Bertolucci dispose d'assez de moyens pour tourner sa grande fresque historique, "1900", une de ses œuvres majeures qui embrasse près d'un siècle de lutte des classes dans la riche plaine du Pô à travers le destin de deux amis d'enfance. Le film est porté par un prestigieux casting international (Robert De Niro, Gérard Depardieu, Burt Lancaster, Dominique Sanda). 

La consécration de ses pairs lui viendra avec "Le Dernier Empereur" (1987), qui lui vaudra neuf Oscars. Bertolucci est aussi le co-scénariste du célébrissime film de Sergio Leone "Il était une fois dans l'ouest".

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Bernardo Bertolucci est né le 16 mars 1941 à Parme (Italie). Influencé par l'exemple de son père, Attilio Bertolucci, professeur, poète et critique cinématographique, il écrit ses premières poésies dès l'âge de six ans et fréquente tôt les salles de cinéma. Bernardo a à peine quinze ans lorsqu'on lui offre une caméra 16mn avec laquelle il réalise un premier film, "Morte di un maiale".

Un an plus tard, il tourne un second court métrage, "La Teleferica". Poursuivant des études de littérature moderne à l'université de Rome, il rencontre en 1961 un ami de son père, Pier Paolo Pasolini, qui lui propose d'être son assistant pour "Accatone". Devant l'accueil du film par le public et la critique, le producteur, Antonio Cervi, lui demande d'écrire un scénario à partir d'une idée de Pasolini. Le réalisateur de "Accatone" ne pouvant tourner le projet, Bernardo Bertolucci s'en voit confier la réalisation. Ce premier long métrage, "La Commare Secca" est présenté au Festival de Venise 1962. Cette même année, son recueil de poèmes "In cerca del mistero" reçoit le prix Viareggio récompensant une oeuvre de débutant.

Double succès pour Bertolucci qui n'a que 21 ans. Dès septembre 1963, il entreprend le tournage de "Prima della Rivoluzione" qui obtient le Prix de la jeune critique au Festival de Cannes 1964. Le film est cependant un échec commercial. De 1964 à 1968, Bernardo Bertolucci tourne plusieurs documentaires pour la télévision italienne, publie divers articles sur le cinéma et écrit des scénarios, notamment, celui de "Il était une fois dans l'Ouest" (1968). Les prises de position contenues dans "Prima della Rivoluzione" et "Partner", réalisé en 1968 juste après les évènements que l'on sait, l'incite à adhérer au Parti Communiste Italien. Un engagement politique qui marquera la plupart de ses réalisations ultérieures.

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En 1972, Bertolucci écrit le scénario d'une immense fresque historique et politique qu'il songe à réaliser pour la télévision. Devant les difficultés de production, il tourne "Le Dernier tango à Paris" (1972). Le film fait scandale mais connaît un véritable succès commercial. Grâce à cette réussite, il parvient à réaliser, quatre ans plus tard "1900"; une superproduction que l'on compare à une véritable fresque et qui sera l'évènement majeur du Festival de Cannes 1976. Accordant depuis très longtemps une place importante à la pyschanalyse, Bernardo Bertolucci réalise en 1979 "La Luna", qui évoque les rapports d'une mère, cancatrice de renom, avec son fils drogué.     

"La Tragédie d'un homme ridicule" (La Tragedia di un uomo ridiculo,1981) n'ajoua rien au prestige de Bernardo Bertolucci. En effet, ce film reçut un accueil des plus mitigés tant du public que de la critique, qui lui reprochèrent l'incohérence de ses personnages et la confusion de son scénario. Bertolucci cherchera plus tard les causes de cet échec artistique dans sa propre incompréhension de l'Italie du début des années quatre-vingt, en proie à la corruption et au terrorisme, "une Italie souffrante, qui ne communiquait plus, où il n'y avait plus de rapports entre les générations" et où il n'était plus question, pour lui, de continuer à travailler.

Le cinéaste quitte alors son pays pour les Etats-Unis, où il tente en vain de monter un projet qui lui tient à coeur, l'adaptation d'un classique de la littérature policière, "La moisson rouge" de Dashiell Hammett. C'est au cours de cette période d'inactivité créatrice, qui dure plus de deux ans, qu'il lit l'autobiographie de Pu-Yi, le dernier empereur de Chine avant de mettre en chantier, avec Mark Peploe, l'écriture du scénario du "Dernier Empereur" (The Last Emperor,1987). Le producteur anglais Jeremy Thomas finança à hauteur de vingt millions de dollars, budget considérable à l'époque; le tournage du film qui, commencé en août 1984, fut achevé en septembre 1987. Des moyens énormes, en matériel et en hommes, furent mis à la disposition du cinéaste et le résultat, une somptueuse fresque historique, fut à la mesure de ses ambitions.

L'oeuvre rencontra un immense succès et collectionna, à Hollywood, pas moins de neuf Oscars dont ceux du meilleur film, réalisateur, photographie, musique...) et, en France, le César du meilleur film étranger. Une grande sérénité imprègne l'oeuvre toute entière; elle semble avoir gagné son auteur qui juge "Le Dernier Empereur" comme le "seul film positif" qu'il ait jamai réalisé.

En revanche, angoisse et désespoir dominent "Un Thé au sahara" (The Sheltering Sky,1990) où s'illustre l'impossibilité de reconstruire un grand amour lorsque les mensonges et le temps ont ruiné les bases. C'est alors qu'il préparait le tournage du "Dernier Empereur" que Bertolucci eut l'occasion de lire le roman de Paul Bowles. Le scénario qu'il en tira avec le fidèle Mark Peploe confronte un couple à la dérive et le désert africain aux horizons infinis; loin d'y trouver un sens nouveau à leur amour, le mari et la femme (John Malkovitch et Debra Winger) s'y perdent irrémédiablement.

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Sérénité et optimisme font leur réapparition dans "Little Buddha" (1993), dernier volet de la trilogie "exotique" qui, après la Chine et l'Afrique, offre un cadre inédit à l'inspiration de Bernardo Bertolucci : le Népal et Katmandou. Soucieux d'exploiter la veine et le succès du "Dernier Empereur", des producteurs de Hong Kong avaient proposé au cinéaste de réaliser une vie de Bouddha. Mais, peu désireux d'entreprendre une nouvelle fresque historique, Bertolucci avait laissé de côté ce projet. C'est Jeremy Thomas, son producteur attitré, qui le convainquit, dès que le montage de "Un Thé au Sahara" fut achevé, de creuser l'idée d'une vie de Bouddha à l'écran. Ce que firent Bertolucci et Peploe, mais avec le soucis de réaliser, plutôt une sorte de conte de fées ou des Mille et une nuits qui puisse être compris et aimé par les enfants. Images splendides, propos limpides, personnages exemplaires caractérisent "Little Buddha" qui, au terme d'une longue décennie consacrée à la recherche d'un "ailleurs" idéal, va précipiter le retour d'un Bertolucci apaisé en Italie, sa terre natale où, depuis l'aube des années quatre-vingt-dix, de profonds bouleversements ont impulsé un cours nouveau et plus démocratique à la politique du pays.

"Il fallait que je réapprenne à regarder l'Italie, à la filmer. J'ai voulu faire quelque chose où l'Italie ne serait qu'un décord, quelque chose qui serait basé sur la beauté de l'Italie" (in "Positif", juin 1996). "Beauté volée" est né de ce besoin profond de retrouver ses racines. Il s'agit, comme l'a défini Bertolucci, "d'un film plus petit que les trois précédents", où la forme de "récréation" avant de s'atteler, peut-être, à ces ambitieux projets que le cinéaste caresse depuis longtemps : une adaptation de "La Condition humaine" d'André Malraux, et la suite de "1900". Entre-temps, Bertolucci a tourné "Besieged", avec Thandie Newton et David Thewlis.  Bernardo Bertolucci est mort lundi 26 novembre 2018 à Rome à l'âge de 77 ans, il succombe à un cancer. Bernardo Bertolucci, considéré comme l'un des derniers géants du cinéma italien et international.

 

          

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Prima Della Rivoluzione -1964 - Bande-annonce HD (VOST)

 

 

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Bande annonce du film "Le dernier tango à Paris"

 Source : JM Morandini

 

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1900  bande-annonce

 

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La Luna (Bernardo Bertolucci, 1979)

                              Le Dernier Empereur

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                                        Un Thé au Sahara

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                                         Beauté volée

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*Affiches-cine.com *  Cinetom.fr 

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