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CINETOM
9 juin 2018

SIMONE SIMON, LA FELINE

                   SIMONE SIMON                          1911  - 2005          

              Actrice Française 

 

 

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Simone Simon fut l'une des actrices les plus célèbres du cinéma français d'avant et d'après-guerre. Son charme fou de femme enfant marqua toute une période du cinéma français mais aussi à Hollywood qui n'a pas oublié des passages successifs aux Etats-Unis où elle fit une remarquable interprétation avec "La Féline" de Jacques Tourneur.

Née le 23 avril 1911 à Marseille, elle passa sa petite enfance en Provence et à Madagascar, son père était ingénieur. Venue à Paris en 1919, elle s'essaie pour peu de temps au dessin de mode et paraît vite au cinéma. A vingt ans, elle débute avec Victor Tourjansky dans "Le Chanteur inconnu" (1931), un film écrit par Clouzot et Decoin pour Lucien Muratore et, en premier rôle, dans un court métrage de Jean Tarride, "On opère sans douleur". Douée pour le chant, ses débuts dans l'opérette ravissent Sacha Guitry.

La rencontre de Simone Simon et Marc Allégret est plus qu'une histoire d'amour : le talent méconnu aujourd'hui du cinéaste est éclipsé par la révélation de son interprète. Souhaitons que cette discrétion toute d'élégance et de modestie vaille quelque jour à Marc Allégret d'être rendu à la lumière. Ensemble, ils tournèrent cinq films, et dans les deux premiers, qui datent de 1931, "Mam'zelle Nitouche" et "La Petite chocolatière", Raimu mobilisait l'attention. On ne voit vraiment Simone Simon que dans "Lac aux Dames", tourné en Autriche en 1933 : "Le lac où nous tournions, bien que beaucoup trop froid à mon gré, était d'une grande beauté, se souvient Jean-Pierre Aumont (Le Soleil et les ombres,1976).

Simone Simon, comme un tendre bourgeon, semblait mise au monde pour jouer les ingénues pures et perverses à la Colette. Elle offrait à la caméra un visage de pékinois saupoudré de taches de rousseur, une personnalité, une sincérité et en même temps une rouerie qui balayaient toutes les conventions théâtrales des actrices de ce temps. "L'actrice dans un personnage un peu féerique justement baptisé Puck, écrasait la vedette, Rosine Deréan, et son frêle partenaire Jean-Pierre Aumont. Son succès personnel, celui du film l'imposèrent d'un seul coup.

"Les Beaux Jours", que Marc Allégret  réalisa tout de suite après, "Les Yeux noirs", nouveau film dirigé par Tourjansky en 1935, manifestaient ce que pouvaient avoir de vite exaspérant et de trop emprunté l'innocence calculée et les mines boudeuses de Simone Simon. Mais Hollywood s'intéresse à elle tandis qu'elle revient sur les scènes théâtrales de Paris. Elle choisit l'offre de Zanuck et de la Fox plutôt que celle de la MGM : deux mille dollars par semaine, et la voilà partie tourner notamment "Dortoir de jeunes filles" (Girls Dormitory,1936) d'Irving Cummings, "L'Heure suprême" (Seventh Heaven,1937) (l'action se situant à Paris, le producteur Darryl F. Zanuck eut l'idée de confier le rôle vedette à la française Simone Simon, qui entamait une brillante carrière à Hollywood, contrairement à son partenaire James Stewart peu connu à cette époque.), "Josette" (1938) de Allan Dwan. Comme l'écrivait Jean Renoir, son futur metteur en scène de "La Bête humaine" en attendant le paquebot Normandie qui la ramenait en Europe : "On a parlé de quantité d'artistes de génie qui savent tout faire. J'aime mieux Simone Simon. Je sais bien qu'elle ne sait pas tout faire, mais je sais que ce qu'elle fait, elle le fait admirablement. C'est la marque du véritable talent." (Ce soir, 9 août 1938)

Le discernement de Renoir faisait de la Séverine de "La Bête humaine" (1938) une créature d'une perfidie irrésistible, à qui la soudaine maturité de Simone Simon conférait la complexité des grands personnages romanesques. "Ce qui est curieux, expliquait Renoir dans Cinémonde en décembre, c'est que parallèlement à ma certitude que Simone Simon était la seule interprète digne de jouer le rôle de Séverine, elle-même en Amérique, et sans connaître, du tout mes intentions, pensait à ce rôle et rêvait de le jouer. Qu'il me soit permis en passant de rendre hommage à la clairvoyance de MM. Hakim qui, aussitôt que je leur eus parlé de Simone Simon, lui ont câblé à Hollywood et lui ont demandé de revenir (...) On classe les acteurs dans telle ou telle catégorie, et le fait d'imaginer qu'ils peuvent faire quelque chose de bien dans un autre genre représente pour un producteur un courage assez exceptionnel."

"Cavalcade d'amour" tourné en 1938, l'oppose fâcheusement à son metteur en scène Raymond Bernard. Repartie à Hollywood pendant la guerre, Simone Simon doit beaucoup de ses meilleurs films américains au producteur Val Lewton, en particulier "La Féline" (Cat People,1942) de Jacques Tourneur. Oeuvre nocturne tout imprégnée d'un univers fantastique à la Poe. "Cat People" racontait sans rien montrer jamais le cas d'une jeune femme qui se dédouble en panthère. Tourné en vingt-et-un jours, le film dépassa le record d'exclusivité et sauva en cette année 1941 la RKO de la faillite. Simone Simone était plus qu'idéalement le personnage de "Mademoiselle Fifi" (1944) de Robert Wise combinait deux nouvelles de Maupassant, celle du titre de "Boule de Suif", comme le film quasi-contemporain tourné en France par Christian-Jaque.

Pourchassée dans sa vie privée par l'échotière Louella Parsons, Simone Simon dut regagner la France où sa gloire était intacte et son retour espéré de longue date. Son vieil ami Marc Allégret lui confia bien un nouveau rôle de gamine au coeur tendre dans "Pétrus" (1946), mais l'actrice était trop futée pour se prêter longtemps à un emploi qui, à trente-cinq ans, ne lui convenait plus guère. On peut heureusement vérifier dans "Le Plaisir" (1951) de Max Ophüls que la quarantaine, loin d'avoir ébranlé les attraits de Simone, la gratifiait au contraire d'une plénitude que soulignaient malicieusement son léger accent apprêté et ses poses volontiers alanguies. En lui offrant le personnage poignant du dernier sketch du "Plaisir" après l'avoir présentée en soubrette dans "La Ronde" (1950). Simone Simon raconte aujourd'hui avec son acerbe drôlerie et sa prodigieuse mémoire les souvenirs d'un temps et d'une vie qu'on aurait aimé partager. Michel Deville nous offrant cependant en 1972 sa silhouette chargée de nostalgie dans "La Femme en bleu". Simone Simon est décédée le 22 février 2005 à Paris 8e elle avait 93 ans. 

*Olivier Barrot - Raymond Chirat - Noir& Blanc - Editions Flammarion    

 

 

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La bête humaine de Jean Renoir 

 

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Cat People / La Féline (1942) de Jacques Tourneur

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*Affiches : Cinetom * Cinemafrançais * Affiches-cine

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