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CINETOM
23 janvier 2016

SPENCER TRACY, UNE PRÉSENCE PHYSIQUE A L'ÉCRAN

                         SPENCER TRACY                    1900 - 1967 

               Acteur Américain   

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 "Spencer Tracy, c'est un peu le Gabin Américain" 

Spencer Tracy de son véritable nom Spencer Bonaventure Tracy est né le 5 avril 1900 à Milwaukee dans le Wisconsin (USA). Son frère Carroll était né quatre ans auparavant à Freeport (Illinois), son père était le directeur des ventes de la Sterling Motor Truck Company. Le jeune Spencer Tracy décide de devenir médecin mais, alors qu'il fait ses études au Ripon College de Milwaukee, il découvre le théâtre et la joie de monter sur les planches.

En 1922, il part pour New York et travaille l'art dramatique à la célèbre American Academy of Dramatic Arts. Il obtient une succession de petits rôles sans jamais parvenir à attirer véritablement l'attention sur lui. En 1927 pourtant "The baby cyclone lui vaut une certaine notoriété et il obtient trois ans plus tard un succès critique et public avec "The Last mile" . John Ford est de passage à New York, il est parmi les spectateurs, il fut immédiatement fasciné par Spencer Tracy et l'invita sur le champ à faire un film avec lui. Ils tournèrent "Up the River" (1930), une comédie qui se passait dans le milieu carcéral. Les débuts de Tracy à la Fox ne furent pourtant pas très heureux. Il était forcé de jouer dans des films qui n'étaient pas très bon ou d'accepter des rôles qui ne lui convenaient absolument pas. Malgré ses efforts et le niveau plus qu'honorable de ses interprétations aucin des films de cette période ne dépassa pas le stade du médiocre.

Ensuite, il connut une sorte de trêve, en grande partie grâce aux réactions indignées des critiques, qui s'étonnaient qu'on fit un si mauvais usage d'un acteur aussi doué, puis il enchaîna sur une série de films d'une qualité bien supérieure. Parmi ceux-ci, on remarque une oeuvre comme "Thomas Garner" (The Power and the Glory,1933), bâtie sur une excellent scénario de Preston Sturges, traitant de l'ascension d'un industriel vers le pouvoir. Mais il ne s'agissait là que d'une brève parenthèse, et Tracy fut de nouveau condamné à des productions purement commerciales.

Son exaspération était telle qu'il se rebella délibérément contre la Fox, et les dirigeants de celle-ci furent après quelques péripéties peu glorieuses, obligés de résilier son contrat. Il rejoignit alors la MGM, et ce fut le début de la seconde phase de sa carrière. Au début Louis B. Mayer ne pensa pas que la personnalité de Tracy méritât qu'on lui fit les honneurs d'un premier rôle, d'autant plus que la place enviée de "vedette maison" était occupée par Clark Gable. C'est donc à l'ombre du beau Gable que Spencer Tracy fit ses premières armes à la MGM. Quiconque connaissant Spencer en privé aurait pu rassurer Louis B. Mayer sur sa personnalité, et c'est d'ailleurs ce que fit Irving Thalberg, le directeur de la production. Il sortit Tracy de l'ombre quelque peu envahissante de Gable.

Les dirigeants de la MGM, qui n'étaient ni aveugles ni totalement dépourvus de jugement, notamment quand leur choix faisait monter les recettes, comprirent vite qu'ils avaient trouvé un grand acteur, dont le nom était digne de figurer en gros caractères au-dessus du titre du film. Spencer Tracy se se figea pas, comme  trop d'autres acteurs peu soucieux de prendre des risques, dans l'interprétation du même personnage. Sa puissante personnalité, sa réserve, sa conviction lui permettaient d'alleur d'un rôle à un autre sans en souffrir.

Au hasard de quelques titres de ses films, on est surpris par la variété de ses rôles, tant d'un point de vue strictement physique que psychologique. Michael Curtiz lui proposa le rôle d'un condamné à une lourde peine de prison dans "Vingt mille ans sous les verrous" (20 000 Years in Sing Sing,1932) au côté de Bette Davis. Il s'agissait du douzième film de Tracy. L'année suivante c'est Frank Borzage qui prend la relève dans sa mise en scène de "Ceux de la zone" (A Man's Castle), il a pour cadre, la crise économique qui s'abat sur les Etats-Unis à la suite du krach de 1929. Spencer Tracy fut la victime tourmentée de "Furie" (Fury,1936) de Fritz Lang, l'une de ses meilleures réalisations. Il fut également le sympathique pêcheur portugais de "Capitaine courageux" (Captains courageous,1937) d'après l'oeuvre de Kipling, réalisé par Victor Feming. Spencer Tracy devint une vedette, et sa performance fut récompensé par l'Oscar du meilleur acteur. On devine aisément la surprise du comédien quand il lut le nom gravé sur la petite statuette : Dick Tracy ! La personnage chargée de faire les inscriptions l'avait tout simplement confondu avec le célèbre héros de bandes dessinées de Chester Gould.

Il fut également le célèbre père Flanagan dans "Des hommes sont nés" (Boys Town,1938) de Norman Taurog, le film fut l'un des plus grands succès commerciaux de la MGM, de l'année et, trois ans plus tard, une suite lui sera donnée, "Des hommes vivront" (Men of Boys Town,1941), du même réalisateur. Une biographie du terrible Stanley dans "Stanley et Livingstone" (Stanley and Livingstone,1939) d'Henry King (La MGM avait accepté de "prêter" Spencer Tracy à la firme dirigée par Darryl F. Zanuck qui, à la suite d'un "memo" dont l'auteur est demeuré inconnu, demanda à ses scénaristes de modifier le personnage de Stanley, initialement envisagé comme un garçon sans le sous recueilli par Livingstone et qui, une fois devenu journaliste, partait à la recherche du médecin disparu). Un an auparavant, il avait donné la réplique à Clark Gable, Myrna Loy et Lionel Barrymore dans "Pilote d'essai" (Test Pilot) réalisé par Victor Fleming qui sera également le metteur en scène du film "Tortilla Flat" (1942) d'après Steinbeck, Spencer Tracy incarnant un paysan chapardeur aux côtés de Hedy Lamarr et John Garfield lequel. Les deux acteurs s'entendaient à merveille, dans la bonne humeur, sur l'immense plateau peuplé pour la circonstance de, poulets, de chiens, de chèvres et de cochons. King Vidor l'avait fait joué dans "Le Grand passage" (NorthWest Passage,1940) film ayant connu plusieurs complications pendant le tournage. 

L'exemple le plus accompli de cette prodigieuse aptitude à jouer des personnages si opposés se concrétisant de manière encore plus convaincante dans le rôle "dédoublé" de "Dr Jekyll et Mr Hyde" (Dr Jekyll and Mr Hyde,1941) à nouveau de Victor Fleming. Le contrat de Spencer Tracy avec la MGM prit fin avec son interprétation d'un ancien combattant manchot dans "Un homme est passé" (Bad Day at Black Rock,1955) de John Sturges. Un thriller situé dans une petite ville isolée dans une immense étendue désertique et dont les habitants seront perturbés par l'arrivée de Tracy. Pour ce film il obtint sa cinquième nomination à l'Oscar. Il faut noter sa prestation dans "Un nommé Joe" (A Guy named Joe,1943) de Victor Fleming aux côtés d'Irene Dunne et de Van Johnson. Le rôle de George Heisler se situe, dans la carrière de Tracy, entre les deux personnages de pilotes qu'il incarne dans "Un nomme Joe" (Spielberg a fait un remake du nom "Always") et "Trente secondes sur Tokyo" (Thirty Seconds over Tokyo,1942) de Mervyn LeRoy. "La Septième Croix" (The Seventh Cross,1944) est le premier film important  du metteur en scène Fred Zinnemann.

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Une longue collaboration entre l'énergique Katharine Hepburn et Spencer Tracy, commencée en 1942 avec "La Femme de l'année" (Woman of the Year) de George Stevens. On sait l'importance qu'eut Katharine Hepburn pour Tracy, tant sur le plan professionnel que dans la vie privée. Pendant vingt-cinq années, ils apparurent ensemble dans de nombreux films dont les meilleurs furent deux brillantes comédies : "Madame porte la culotte" (Adam's Rib,1949) de George Cukor, un des plus gros succès commerciaux du cinéma américain et "Mademoiselle gagne-tout" (Pat and Mike,1952) où ils formaient un couple antagoniste qui se retrouve à la faveur d'un procès : Tracy étant le procureur et Hepburn l'avocate féministe. Cukor ayant réalisé le film précèdent, il réalisa également "La flamme sacrée" (Keeper of The Flame,1942) deuxième film du couple, tourné après "La femme de l'année" (Woman of the Year,1942) de George Stevens, ce film fut le premier du tandem Tracy-Hepburn.

Spencer Tracy était très éxigeant avec lui-même. Il restait de longues nuits à étudier son scénario, tentant de cerner son personnage jusque dans les recoins les plus obscurs, de sa personnalité, pesant soigneusement son importance dans la trame. Il apprenait rapidement son rôle et n'avait pas l'habitude de demander que l'on fasse des coupures ou des modifications. Il avait une totale confiance dans ses moyens pour affronter les difficultés du scénario. Il n'improvisait en aucune façon. Les cinéastes aimaient volontiers travailler avec lui car il était très attentif pendant les prisese de vues, faisant docilement ce qu'on lui demandait sans créer de problèmes.

Derrière ce Spencer Tracy fort et carré, à la fois confiant et rassurant, dont le visage, semble taillé dans la pierre et poli par le temps, il y a un homme profondément complexe , violent et parfois masochiste. Quand la tension devenait trop forte, il buvait, beaucoup et souvent, pour oublier. A ce sujet Chester Erskine a dit : "Il n'était pas seul à avoir ce vice, beaucoup d'autres ne résistaient pas au démon de l'alcool. Nous en avons parlé ensemble et je lui suggérais que, puisque le métier d'acteur exige une séparation entre l'homme qui joue et le personnage qu'il interprète, il se pouvait qu'il ait lui aussi une double personnalité. Il me répondit : "Jekyll et Hyde? J'ai joué ce rôle. Cela se peut. Comme il se peut que le cinéma ne soit pas un métier convenable pour un adulte. Je ne m'y suis jamais senti réellement à mon aise, mais je ne ferai jamais rien d 'autre pour tout l'or du monde."

Au lendemain de sa nomination à l'Oscar pour son interprétation du "Père de la mariée" (Father of the Bride,1950) dont ce fut le dixième film réalisé par Vincente Minnelli et son succès fut tel qu'une suite en fut tournée, dès l'année suivante sous le titre "Allons donc, Papa !" (Father's Little Dividend,1951) avec la même joyeuse équipe derrière et devant la caméra. Spencer Tracy a cinquante ans. Même si Tracy et Minnelli n'en avaient le réel désir, il fallut toute le diplomatie de Katharine Hepburn, pour convaincre son compagnon d'accepter...La presse unanime voyait en Spencer Tracy "le meilleur acteur de cinéma du monde". Beaucoup d'acteurs, et non des moindres, partageaient cette opinion, à l'exception de Spencer Tracy lui-même : "Comment peut-on déclarer que je suis le meilleur acteur du monde? c'est plutôt idiot. C'est comme cette histoire de l'Oscar. Je suis terriblement content de faire partie des candidats, qui sont tous d'excellents acteurs. C'est déjà un honneur pour moi. Mais si je devais gagner, est-ce que cela me rendrait meilleur que les autres? Non naturellement. Une bonne interprétation dépend d'abord du rôle, puis de ce que l'acteur en fait. Moi, je fais du Spencer Tracy et cela aucun autre ne peut évidemment le faire, par ce qu'il n'y a qu'un seul Spencer Tracy. Et dans ce cas il est fort probable que je sois le meilleur Spencer Tracy du monde! Dans ce cas j'aurais bien mérité l'Oscar." Ces reflexions éclairents particulièrement bien la singularité de Tracy, qui ne fut jamais un acteur de composition. Il n'entrait pas dans la peau de ses personnages, mais les faisait entrer dans sa propre peau. D'une manière ou d'une autre ses personnages "étaient" Spencer Tracy...

Sa sixième nomination il la doit au "Vieil homme et la mer" (The Old Man and the Sean1958) de John Sturges, la même année ce fut John Ford qui lui proposa le rôle principal de "La dernière fanfare" (The Last Hurrah) avec Jeffrey Hunter. Spencer Tracy apparut ensuite dans quelques honnêtes productions signées Stanley Kramer, dont les sujets constamment imprégnés de préoccupations sociales et humanistes étaient proches de ses convictions personnelles. "Procès de singe" (Inherit the Wind,1960) décriviait un procès qui se déroula à Dayton, dans l'Ohio, au cours des années 20, et dans lequel un professeur fut accusé d'avoir enseigné à ses élèves la théorie de l'évolution naturelle de Charles Darwin. Tracy jouait le rôle de l'avocat de la défense (inspiré de Clarence Darrow, le véritable défenseur du professeur iconoclaste). Dans "Procès à Nuremberg" (Judgement at Nuremberg,1961), il incarnait un juge tourmenté face aux criminels de guerre nazis. Enfin "Devine qui vient diner ?" (Guess Who's Coming to Dinner?,1967), le dernier film de Tracy, traitait d'un sujet assez courageux, celui du mariage inter-racial. Ce fut aussi sa dernière collaboration avec sa fidèle compagne Katharine Hepburn. Dans les dernières années de sa vie, Spencer Tracy est éloigné des studios par la maladie; Seul Stanley Kramer avait réussi à lui faire tourner cet ultime film malgré les compagnies d'assurance qui refusent de l'assurer. Le tournage de "Devine qui vient dîner?" est achevé le 26 mai 1967, Spencer Tracy meurt le 10 juin 1967. Il obtient pour son interprétation la neuvième nomination à l'Oscar de sa carrière.    

 

 

                  Vingt-mille ans sous les verrous - 1932 de Michael Curtiz           

 

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                                   On a volé les perles Koronoff - 1935

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                            La Grande ville - 1937 de Frank Borzage              

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                                                      1939

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                        La Jeunesse d'Edison - 1940 de Norman Taurog     

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                    La Fièvre du pétrole - 1940  de Jack Conway

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                       La Flamme sacrée - 1942 de George Stevens 

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                  La Septième Croix - 1944 de Edward Dmytryk   

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                        Le Peuple accuse O'Hara - 1951 de John Struges 

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                           Une Femme de tête - 1957 de Walter Lang  

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                     Procès de singe - 1960 de Stanley Kramer

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                  Le Diable à quatre heure - 1961 de John Sturges 

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                Un monde fou fou fou fou - 1963 de  Stanley Kramer

  

                       Devine qui vient dîner ? - 1967 de Stanley Kramer 

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___________________________Roger Moore

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