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CINETOM
27 septembre 2015

EDWIGE FEUILLERE, GRANDE DAME DU THÉÂTRE FRANÇAIS

             EDWIGE FEUILLERE                  1907 - 1998

                  Comédienne Française 

 

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Edwige Feuillère est née Caroline Cunati, le 29 octobre 1907 à Vesoul. Elle passe une grande partie de son enfance en Italie. Ayant décidé de se consacrer au théâtre, c'est en 1928, qu'elle entre au Conservatoire de Paris et sa volonté, son intelligence, son acharnement à vouloir arriver à la perfection, vont se manifester aussitôt. Diplômée à son second concours, elle est engagée à la Comédie Française LE 3 juillet 1931, mais sous le pseudonyme de Cora Lynn en jouant dans "Le mariage de Figaro", rôle de Suzanne. Elle avait déjà paru sur les scènes du boulevard et dans les sketches cinématographiques de la Paramount.

Déçue par les rôles qu'on lui impose dans la maison de Molière, elle la quitte en 1931, va jouer aux Variétés de Louis Verneuil et triomphe dans "La Prisonnière" d'Edouard Bourdet. Cependant, elle est très sollicitée par le cinéma. Au temps où la Paramount imposait sa loi aux studios français...Le cinéma table sur cette belle brune qui sait se déplacer ("j'ai toujours su naturellement me mouvoir" l'incorpore dans les choeurs de "Mam'zelle Nitouche", l'opérette d'Hervé portée à l'écran par Marc Allégret. Bien malin qui peut la reconnaître. Pensionnaire du couvent des Oiseaux ou figurante au théâtre de Pontarcy, qu'importe, puisqu'on la retrouve en galant déshabillé dans "La Fine combine" (1931), court métrage comme alors on en fait tant. Fernandel s'y livre à l'un de ses premiers galops d'essai.

Lorsque la toute puissante Paramount l'engage pour "Le Cordon bleu" (1931), l'éphémère Cora Lynn ne se doute pas que la maison de production l'utilisera au maximum et que le réalisateur Karl Anton continuera de le guider dans ses premiers grands films. Grâce à Louis Gasnier, elle représente dans "Topaze" (1932) la capiteuse et agréablement ondulante Suzy Courtois, appât de choix pour le pion typé par Louis Jouvet. Cette année 1932 la voit surgir sur tous les écrans du circuit Paramount, grâce au cher Karl Anton, Tchèque à tout faire de la maison : "Monsieur Albert", "Une petite femme dans le train" et "Maquillage" et au cher René Guissart qui aurait bien dû rester opérateur "La Perle" (1932). A défaut de Pagnol, elle s'amuse avec Yves Mirande toujours incisif et se résigne à Saint-Granier, parolier qui voudrait bien avoir quatre mains pour écrire tout ce qui lui passe par la tête.  

En 1933, un rôle d'espionne l'expose à tous les dangers dans "Matricule 33" de Karl Anton, puis la voici reine polissone du pays de Tryphème dans "Les Aventures du roi Pausole" d'Alexis Granowski illustration aux traits épais du roman de Pierre Loüys. Elle s'y montre spirituellement coquine et parvient à surnager parmi les trois cent soixante-quatre autres épouses du monarque. Bourgeoise aux ardeurs rentrées qui s'étiole à vendre des corsets à busc dans la boutique poussiéreuse de sa belle-famille, fleur au parfum vénéneux, elle s'épanouit lorsqu'un escroc d'envergure, en rupture de prison, prend sous son aile la tribu Génissier dans "Ces Messieurs de la famille" de Pierre Colombier. L'oeil en coulisse, la bouche en cerise, se rend-elle bien compte que l'inquiétant Raimu ne ferait d'elle qu'une bouchée, s'il le voulait ? Pour Edwige, c'est sa période touche à tout. Elle va jusqu'à s'égarer sans méfiance dans un film à petit budget mais double titre : "La Voix du métal" ou "L'Appel de la nuit". Dame de haut rang, friande de plaisirs prolétariens, elle abandonne son partenaire lorsqu'il devient aveugle. Le film, désavoué par son auteur Youly Marca-Rosa, dut peiner pour assurer sa sortie.

Sa carrière s'élargit, Berlin, Mecque du cinéma européen, la retient le temps de quatre versions franco-allemandes. La traversée tumultueuse Turquie-France à bord d'un cargo dans "Le Miroir aux alouettes" (1934) de Roger Le Bon et "Toi que j'adore" (1934) d'Albert Valentin, marivaudage musical strictement commercial; "Stradivarius" (1935) d'Albert Valentin, plus ambitieux, entortille pendant la Grande Guerre une histoire d'amour autour d'un violon au pouvoir maléfique. Feuillère use des agréments dans les deux premiers films, de ses larmes dans le troisième. Le dernier : "Barcarolle" (1935) de Roger Le Bon, se déroule à Venise, entièrement reconstituée en studio, apothéose du carton-pâte modelé par des décorateurs notoires. La musique compile les airs célèbres d'Offenbach encore toléré par les nazis. Il s'agit d'une histoire de pari stupide dont les enjeux sont la femme ou la mort. Une gondole réunit Edwige Feuillère et Pierre-Richard Willm. Une amitié sincère va les rapprocher, qui ne s'éteindra jamais.

Cette année 1935 se transforme en année-pivot. Edwige Feuillère voyage dans le temps. Julien Duvivier lui attribue le rôle décoratif de Claudia Procula, la femme de Pilate, dans sa fresque de "Golgotha". Apparition rapide, échange de répliques angoissées avec Jean Gabin. Beaucoup plus intéressante est sa composition de "Lucrèce Borgia" dans le film signé Abel Gance. Elle s'y montre fort plaisante. La célèbre scène de la piscine nous montre Edwige Feuillère sortant nue de son bain. De telles audaces suscitèrent de violente campagnes de presse et, ici et là, l'interdiction du film. Le public lui fit néanmoins un grand succès. Le rôle l'oblige à passer continuellement des émois amoureux aux élans dramatiques du badinage frivole aux cris de désespôir. Ce personnage factice met en valeur les possibilités d'un talent plus varié qu'on ne le pensait  et adroitement nuancé. Or, on ne lui propose que des rôles d'aventurières. Elle occupe déjà une place enviable dans l'échelle des valeurs commerciales, tout en s'écartant des manifestations publicitaires à grand fracas. Elle cultive son goût de la solitude et accentue le hiatus entre sa personnalité propre et les héröines qu'elle doit défendre. Edwige Feuillère déclara : "J'aurais fais un plus grand parcours d'actrice si on m'avait mieux dirigée. Mais mon allure droite et haute imposait peut-être, et cette distance aussi que j'avais avec les choses. Peu de metteurs en scène, de cinéastes m'ont réellement indiqué quoi que ce soit. Ils me laissaient faire toute seule.

"Feu !" (1937), remake d'un sujet que Jacques de Baroncelli avait déjà traité en muet, et "L'émigrante" (1939) de Leo Joannon, développent les clichés de la femme vénale, sûre de son attrait, qu'un amour sincère métamorphose et précipite vers la mort. Quand Edwige Feuillère se remémore sa carrière, elle souligne à juste titre que ces rôles étaient dictés par l'apparence. Robert Siodmak en 1936 ne réussit qu'à moitié son adaptation du roman de Gaston Leroux "Mister Flow". Trop statique, très bavard et en quelque sorte écrasé par le triangle Louis Jouvet, Fernand Gravey et Feuillère. Lady Hélèna Scarlett, dame du meilleur monde n'est qu'une ravissante coquine jouant avec autorité de sa malice. Edwige donne là un avant-goût de ce comique léger, brillant, qui va pétiller deux ans plus tard dans "J'étais une aventurière" incontestable réussite de Raymond Bernard. Sûre d'elle-même et de ses ruses, Vera Vronsky représente l'ensorceleuse experte à berner ses soupirants. Fatiguée un jour de ses exploits, elle aspire à un bonheur bourgeois, auquel elle accède au terme d'une comédie feu d'artifice dont elle a épuisé toutes les fusées. Raymond Bernard s'est ainsi élégamment excusé d'avoir offert auparavant à sa vedette le rôle de "Marthe Richard au service de la France" (1937). Le temps de l'inquiétude s'installe, le film d'espionnage entretient le climat. Le scénario de Marthe Richard, pesamment patriotique, s'inspire des souvenirs du commandant Ladoux, chef du contre-espionnage français en 1914. L'intérêt le plus périlleux  du feuilleton reste le périlleux face à face entre von Ludow, campé par Stroheim, galant, glacé et gourmé pour son premier rôle en France et Marthe Richard aux toilettes étudiées, aux attitudes calculées, triomphante dans l'escrime verbale. Un film discutable qui renforce sa réputation.

En 1939, elle réussit le tour de force d'émouvoir avec le scénario de "Sans lendemain" de Max Ophüls. Evelyne a connu un grand amour, n'a pu le conserver, le retrouve alors que les vicissitudes de l'existence l'ont condamnée à devenir entraîneuse dans un médiocre cabaret. Affolée, elle joue la comédie du bonheur, ne connaît plus que le désenchantement et raye d'un trait sa vie gâchée en se suicidant. Le doigté, le métier d'Edwige Feuillère masquent l'artificiel de l'argument et donnent une résonance dramatique à cette épave qui se fond dans le brouillard. Le raffinement de la mise en scène enrobe la nostalgie cruelle du sujet avec les vapeurs d'une féerie qui à l'éclat et la fragilité de la neige.

La rencontre avec Ophüls est en tout cas fructueuse puisque "De Mayerling à Sarajevo" (1939) film dicté par les évènements, succède à "Sans lendemain". Sophie Chotek, l'épouse aimante et morganatique de l'archiduc François-Ferdinand, trouve la mort à ses côtés dans l'attentat qui déclenche la Grande Guerre. Les deux figures historiques sont idéalisées aussi bien dans leur apparence physique que dans l'évocation d'un grand amour peint avec des couleurs sans danger. Le tournage contrarié par la mobilisation de 39, abandonné puis repris, ne permet ni à Ophüls, ni à Feuillère de tenir toutes les promesses. Edwige Feuillère paraît distraite, éloignée de son personnage qu'elle anime sans conviction. L'intérêt de ce coup d'épée dans l'eau c'est qu'il laisse entrevoir la future duchesse de Langeais et, d'une certaine façon, l'impératrice de "L'Aigle à deux têtes".

Edwige renoue avec le théâtre en retrouvant Pierre-Richard Willm à propos de "La Dame aux Camélias". Vaincue par le chantage du docteur Green qui excipe de contrats rachetés par la Continental, elle devient, la rage au coeur, "Mam'zelle Bonaparte" (1941). Pour une histoire à quatre sous elle fait étalage des crinolines, des ombres minuscules, des calèches, des soupirs étincelants. Elle joue la sonate au clair de lune sur un bandonéon, se bat en duel avec une rivale et côtoie constamment  le ridicule tout en s'en gardant. Le tournage de "La Duchesse de Langeais" (1941) de Jacques de Baroncelli est suivi dans la corporation avec beaucoup de déférence et même d'émotion. Le film inaugure ces productions spectaculaires qui, en pleine Occupation, donnent le change au public, remontent le cours du temps, insistent sur le côté décoratif et exaltent le patrimoine littéraire. S'inspirant de Balzac, Jean Giraudoux écrit à cette occasion un scénario résolument cinématographique. Peu inspiré, le réalisateur en gomme toutes les audaces pour préserver platement l'escrime amoureuse du général de Montriveau, incarné par Pierre-Richard Willm et de l'infiniment coquette Antoinette de Langeais. Edwige Feuillère apparaît rayonnante. Elle savoure la prose en arabesques de ses répliques. Lorsque la duchesse ayant joué trop longtemps les belles insensibles s'aperçoit qu'elle a perdu, la gravité la recouvre, le chagrin l'éteint et elle s'abîme dans le silence et les regrets. Ce portrait subtil vaut à l'actrice d'être proclamée grande dame du cinéma français.

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Par contraste, avec la complicité de Marcel L'Herbier ravi de s'amuser un brin, elle accumule toutes les excentricités de "L'honorable Catherine" (1942). Elle boxe les importuns, saute sur les tables, se perd dans un pyjama trop long, débite d'une voix musicale des répliques échevelées et pastiche avec esprit les actrices américaines au lancinant souvenir. Malgré un déséquilibre du scénario, Edwige Feuillère tient la gageure : amuser avec distinction unpublic qui vient s'étourdir et oublier le malheur des jours. "Lucrèce" (1943) de Léo Joannon déçoit quelque peu. Le théâtre va devenir l'objet de tous ses soins. La grande artiste éprouve peut-être la sensation de ressasser sur l'écran, de revenir aux années où elle réchauffait de sa présence des récits banalement romanesques, à l'image de "La Dame de Malacca" (1937) de Marc Allégret. Ainsi en est-il de "La Part de l'ombre" (1945) de Jean Delannoy, de "Tant que je vivrai" (1945) de Jacques de Baroncelli, voir "Olivia" (1950) de Jacqueline Audry où elle règne sans partage sur des élèves fascinées par son allure et son panache.

Avec "Le Blé en herbe" (1953) de Claude Autant-Lara, son autorité se nuance de l'émotion d'une femme mûre comme un beau fruit. A l'occasion d'un second film avec Autant-Lara "En cas de malheur" (1957), elle admet de céder le pas à Brigitte Bardot, n'en conçoit qu'un étonnement mesuré et rend lumineuse la grande bourgeoise, épouse humiliée et vindicative de Jean Gabin dévoré par le démon de midi. "L'Aigle à deux têtes" (1947) de Jean Cocteau avait consacré sur scène le tandem Feuillère-Marais. Les artifices, certaine grandiloquence recherchée s'accommodaient mieux d'un décor de théâtre. Peut-être aussi une façon de ciseler un rôle éblouissant remet en lumière certains critiques qui lui avaient assénées pour son rôle de Nastasia, la courtisane de "L'Idiot" (1945) de Georges Lampin.

Elle tourne à Londres dans une comédie de Terence Young "The Woman Hater" (1948); elle animé volontiers et à la perfection une série de sketches comme "Souvenirs perdus" (1950", "Adorables créatures" (1952), tous deux de Christian-Jaque; "La Vie à deux" (1958) de Clément Duhour, "Amours célèbres" (1961) de Michel Boisrond, "Le Crime ne paie pas" (1961) de Gérard Oury; "La Bonne occase" (1964) de Michel Drach. Le remake de "J'étais une aventurière" qu'entreprend Raymond Bernard, sous le titre "Le Septième Commandement" (1956) ne convainc pas le public pas plus que "Les fruits de l'été" (1953). "Julie de Carneilhan" (1949) de Jacques Manuel et "La Chair de l'orchidée" (1974) de Patrice Chéreau aux côtés de Charlotte Rampling et Simone Signoret   demeurent de beaux films. Le roman de Colette la dépouille de toute préciosité. Elle campe, palpitante, une aristocrate démunie, trop sensible aux blessures de l'amour, qu'on abuse, et qui, dans l'adversité, conserve fierté et dignité. Portrait d'une femme qui pressent l'arrivée de l'automne et s'y résigne. Le premier film de Patrice Chéreau devient pour elle son dernier. Elle y grave avec une verve effrayante une châtelaine aux griffes acérées et au triomphe narquois : eau forte dans la grande tradition du roman noir.

Le théâtre reste son empire : les entrelacs de Giraudoux (Sodome et Gomorrhe, Pour Lucrèce, et la Folle de Chaillot) l'enchantent. La prose cadencée de Claudel la comble (Partage de midi). Ses interprétations de Phèdre et de Rodogune jalonnent les grandes saisons parisiennes tout comme les représentations de (Délicate balance), d'Edward Albee ou de (Doux oiseau de jeunesse) de Tennessee Williams. Elle reprend, en 1984, le rôle de la trépidente duchesse Leocadia d'Anouilh, crée par Marguerite Deval et joue avec grand plaisir (Le bateau pour Lipaïa) et (La visite de la vieille dame). Son passage au petit écran dans les séries de Nina Companeez comble les téléspectateurs. Edwige Feuillère a écrit son livre de souvenirs "Les Feux de la mémoire" est un modèle du genre. Le 8 novembre 1998, fut la disparition de Jean Marais, ami très cher qu'elle avait retrouvé à l'occasion de "La Maison du lac", l'affecte à tel point que son coeur s'arrête le jour où l'on enterre l'acteur, le 13 novembre 1998 à Boulogne Billancourt. Ainsi s'éteint cette femme d'exception que Pierre Marcabru définit de façon lapidaire : "Jamais actrice célèbre ne fut plus aristocratiquement populaire.

Avec le concours de Olivier Barrot et Raymond Chirat "Noir & Blanc" aux éditions Flammarion 

Affiches-cine.com - Cinéma français - Cinetom 

                                               1931

 

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                        1932                                                                      1933

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                                             1934 

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                                            1941 - 1942 

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                                           1946 - 1950

 

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L'Aigle À Deux Têtes VF - Ext

 

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                                                        1961 - 1969

 

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                                             1974

  

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_______________Gene Hackman, Ingrid Bergman, Louis Feuillade

 

 

 

 

 

 

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