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14 avril 2014

JOSÉPHINE BAKER, PREMIÈRE ICONE

             JOSEPHINE BAKER                 1906 - 1975           

            Chanteuse, Actrice Franco-Américaine     

             

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Joséphine Baker est née  le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri). C'est en 1925 qu'elle fait sensation à New York dans le show de Sissle et Blake "Shuffle Along". Le 22 septembre de la même année, avec une douzaine de musiciens, chanteurs et danseurs noirs, dont Sidney Bechet, elle débarque à Paris pour commencer les répétions de "La Revue Nègre" au théâtre des Champs-Elysées. Malgré de sérieuses réticences, elle accepte d'apparaître nue avec, pour seul accessoire, une ceinture de bananes. Sa "Danse sauvage" devient le clou du spectacle. C'est le triomphe...

Après un passage à Berlin, où elle travaille avec Max Reinhardt, elle devient la coqueluche de Paris. Ses deux premiers spectacles aux Folies-Bergère sont filmés. Le premier fait l'objet d'un court métrage en 1926 "La Folie du jour", le second "La Revue des revues" est un long métrage de fiction où elle interprète son propre rôle, aux côtés d'André Luguet. Mais ces expériences furent désagréables. Joséphine Baker ne connaissait rien ni à l'éclairage, ni au maquillage de cinéma. Les projecteurs l'aveuglaient et brûlaient ses paupières, qu'elle n'avait pas pris soin de protéger avec des matières grasses.

La même année, elle incarne "La Sirène des tropiques", l'antillaise  Papitou qui se sacrifie par amour. Le film fut tourné au cours de l'été 1927 dans la forêt de Fontainebleau, sur un scénario de Maurice Dekobra et avec Luis Bunuel comme assistant réalisateur. Le résultat humilia Joséphine, qui déclara :"Le film achevé me fit venir les larmes aux yeux. Cette personne laide et bête, c'était vraiment moi?". Pourtant, c'est son imprésario et compagnon, Pepito Abatino qui l'avait poussé à accepter le rôle. Fort de son échec, le couple contrôlera les deux films suivants, produits par un de leurs amis propriétaire de casino, Arys Nissoti.

A l'époque, Joséphine Baker est une "star" que l'Europe s'arrache, elle a droit de regard sur ses contrats, et  a les moyens d'imposer sa loi. Abatino écrit les scénarios et assura la direction  artistique de "Zouzou" (1934) de Marc Allégret et de "Princesse Tam-Tam" (1935) d'Edmond T. Gréville, taillés sur mesure à la gloire de la vedette. Dans le premier film, où elle a Jean Gabin pour partenaire, elle interprète "C'est lui" de Georges Van Parys et, surtout, vêtue de quelques plumes d'oiseau de paradis et perchée sur la balançoire d'une cage dorée, le célèbre "Haïti" de Vincent Scotto. Le scénario du film n'est pas si éloigné de son propre itinéraire et elle déclare d'ailleurs au moment du tournage : "Le film m'enchante. Tout le monde paraît si content de ce que  je fais que je commence à être optimiste. Tout paraît facile car je ressens l'histoire très fortement. Elle semble tellement réelle et tellement vraie, que je crois parfois jouer ma propre vie.

Dans "Princesse Tam-Tam", tourné en Tunisie, elle interprète une jeune arabe qu'un romancier, Albert Préjean, fait passer pour une princesse. Mais cette fois, malgré ses prérogatives, elle n'est pas satisfaite ni de son rôle, ni du résultat. Son dernier film, "Fausse alerte" (1940) de Jacques de Baroncelli, il fut tourné  en zone libre en 1940 avec Micheline Presle et Lucien Baroux, ne sortira en France qu'à la Libération, en 1945. Elle y chantait, fidèle à sa légende, une nouvelle mélodie de Vincent Scotto, "Mon coeur est un oiseau des îles".

On a tout dit sur le corps scuptural, la photogénie, l'étonnant registre, les trémolos sensuels et cristallins de Joséphine Baker. Mais comme on le fit pour Edith Piaf ou Mistinguett, on lui reprocha d'être passée à côté de l'art de son temps, sans doute par manque d'ambition et de conseils éclairés, peut-être par négligence et défaut de goût. Le 8 avril 1975, jour de sa première à Bobino, elle célébra en grandes pompes ses cinquante ans de carrière. Deux jours plus tard, soit le 10 avril 1975, elle s'éteignait à son domicile parisien, victime d'une hémorragie cérébrale. Elle avait soixante-huit ans.

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  ______________________Gabrielle Dorziat

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