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CINETOM
6 janvier 2014

JERRY LEWIS, LE COMIQUE AU GRAND COEUR

          JERRY LEWIS            1926  - 2017

        Acteur, Réalisateur, Producteur Américain

 

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Jerry Lewis est né le 16 mars 1926 à Newark dans le New Jersey, au sein d'une famille de comédiens, Joseph Levitch suivi ses parents, Rhea et Danny "Lewis" dans les tournées qu'ils effectuaient pour le circuit Borscht; c'est ainsi qu'il chante sur scène dès l'âge de cinq ans.

Ouvreur de cinéma, puis mime, il mit au point un numéro de lyp-synch (pantomine synchronisée sur un air célèbre) avec lequel il eut un grand succès. En 1946, à la suite d'un malentendu Jerry Lewis et Dean Martin se retrouvèrent ensemble sur la scène du Club 500 d'Atlantic City. Le tour de chant du crooner, "agrémenté" par les facéties et les grimaces simiesques de l'affreux Jerry (il faisait gicler l'eau de Seltz, laisser tomber des assiettes en souriant de toutes ses grandes dents) connut un triomphe immédiat si bien que toutes les boîtes de nuits américaines et les chaînes de télévision se disputèrent le nouveau tandem, et qu'un producteur de la Paramount, Hal Wallis s'empressa de lui offrir un contrat de cinq ans à 10 000 dollars par semaine.

Après avoir débuté dans "Ma bonne amie" (My Friend Irma,1949), Dean Martin et Jerry Lewis enchaînèrent avec toute une série de parodies des grands genres cinématographiques (films de guerre, d'aventures maritimes ou sportives, westerns...) comme l'avaient fait avant eux tous les comiques, de Laurel et Hardy aux Marx Brothers, et dans lesquelles Jerry Lewis intégrait, à l'occasion quelques trouvailles personnelles. S'étant composé le personnage de l'avorton calamiteux, mi-chouchou à sa maman, mi-collégien fugueur, lewis se faisait tout à tour bousculer et consoler par un Dean Martin cynique et flegmatique, qui séduisait les filles et fredonnait des romances telles que "Tonda Wonda", "Hoy", "Inamorato", "Simpatico", ou "That's Amore", tandis que son copain dormait dans des réfrigérateurs ou flirtait avec la plus vilaine fille du lot.

Après cette série de films, conçus selon des recettes éprouvées par des professionnels efficaces mais impersonnels comme Hal Walker et George Marshall, le tandem, dont le succès ne faisait que croître, rencontra deux excellents réalisateurs, Norman Taurog et Frank Tashlin, qui comprenant fort bien les qualités propres aux deux acteurs, concoctèrent pour eux des projets sur mesure, en particulier Frank Tashlin, qui avait travaillé à la Warner avec les plus grands maîtres du gag de dessins animés : Tex Averyn Chuck Jones et Bob Clampett. Tashlin, tenant de la parodie débridée et de la grosse farce, donnait une image apocalyptique de l'Amérique provinciale livrée à un consumérisme effréné, droguée de télévision et du sexe.

Norman Taurog fit quatre films avec le tandem Lewis-Martin, et Tashlin six. Ainsi ce dernier lui enseigna toutes les ficelles du métier de réalisateur à Jerry Lewis, avide de tout connaître sur les aspects techniques du cinéma. En fait, il n'aspirait qu'à passer à la réalisation. Il s'y essaya très tôt en tournant des films d'amateur pastichant les grands classiques contemporains, avec le concours de ses amis Tony Curtis, Janet Leigh, Jeff Chandler et Dean Martin lui-même. 

"Irma à Hollywood" (My Friend Irma,1950) les amènera à jouer ensemble quelque quatorze comédies dans lesquelles Dean Martin, le séducteur, exploite l'idiotie de son ami Jerry. C'est ainsi que défilèrent quelques-uns de leurs meilleurs films : "Bon sang ne peut mentir" (That's My Boy,1951), "La Polka des marins" (Sailor Beware,1952) de Hal Walker, "Le cabotin et son complice" (The Stooge,1953), "Un pitre au pensionnat" (You're Never Too Young,1955) de Norman Taurog. Ce dernier adapta avec beaucoup d'intelligence  les classiques de la comédie pour le tandem Lewis-Martin : "La Joyeuse suicidée" de William A. Wellman devint "C'est pas une vie" (Living it Upn1954) de Norman Taurog et "Uniforme et jupon court" de Billy Wilder, "Un pitre au pensionnat. Ayant dirigé un grand nombre d'acteurs-enfants de Jackie Cooper à Mickey Rooney, Taurag traitait Martin et Lewis comme des gamins allant jusqu'à habiller ce dernier en garçonnet.

Les meilleurs films que Tashlin réalisa pour le duo furent les deux derniers : "Artistes et Modèles" (Artists and Models,1955) et "Un vrai cinglé de cinéma" (Hollywood or Bust,1956); dans ce film, les deux partenaires doivent traverser une Amérique peuplée de pulpeuses pin-up pour débarquer dans un Hollywood pris de folie. Le tournage du film débuta le 16 avril 1956 et s'acheva le 19 juin de la même année. Ce fut quelques semaines plus tard que nos deux compères décidèrent d'arrêter leur union cinématographique, lors d'un dernier show qui les rassemblèrent à New York, au célèbre cabaret Copacabana.

Dans "Artistes et modèles", on voit Lewis, vorace lecteur de bandes dessinées, affronter, déguisé en souriceau, une inquiétante femme chauve-souris (en fait une voisine travestie). A cette époque, Lewis et Martin bénéficiaient de fabuleux contrats d'un montant de 5 millions de dollars par an!.

Retrospectivement, la plupart des comédies interprétées par Dean Martin et Jerry Lewis semblent élémentaires, triviales et truffées de stéréotypes, mais elles sont aussi pleines de chansons et de jolies filles et offrent ce mélange infaillible de loufoquerie et de musiques langoureuses que l'on attendait alors de ce genre de divertissement. Elles plaisaient à tout le monde et déridaient petits et grands. Qui aurait pu résister à Jerry Lewis en athlète de collége débile, en marin hypocondriaque allergique au sexe faible ou dévorant avec délice un unique haricot?

Frank Tashlin continua tout seul dans cette voie, mais il eut moins de succès que son élève quand celui-ci passa à la réalisation. La compagnie, considérant Dean Martin et Jerry Lewis comme un bien inaliénable, leur enjoignit de mettre un terme à leurs incessantes querelles, qui étaient presque toujours du même ordre : l'un des deux comédiens travaillait beaucoup (Jerry), tandis que l'autre ne faisait pratiquement rien (Dean). Tous deux étaient nantis d'une nombreuse famille et se faisaient construire une luxueuse résidence; tous deux avaient des épouses acariâtres qui se chamaillaient sans cesse.

Finalement, ce fut la rupture. Martin en avait assez de n'être que le faire-valoir de son ambitieux partenaire. Lewis, qui faisait le siège de Stan Laurel pendant les dernières années du grand comique pour apprendre les secrets de celui qu'il admirait, a raconté comment, s'étant mutuellement confié l'histoire de leur vie, les deux acteurs s'étaient découverts de nombreux points communs. Tous deux, perfectionnistes et tentés par l'envie d'écrire et de passer derrière la caméra, étaient affligés d'un partenaire paresseux qui ne songeait qu'à profiter de l'existence et à jouer au golf.

Le tandem se sépara en 1956. Jerry Lewis réalisa ses ambitions en mettant en scène ses propres films, très admirés en Europe et surtout en France (notamment par le critique Robert Benayoun) pour leurs satires cocasses des moeurs américaines. Parmi les meilleurs citons : "Le Dingue du Palace" (The Bellboy,1960), "Le Tombeur de ces dames" (Ladie's Man,1961), "Docteur Jerry et Mister Love" (The Nutty Professor,1963), et "Jerry souffre-douleur" (The Patsy,1964).

Jerry Lewis et Dean Martin rapportèrent des sommes fabuleuses à la Paramount. A la radio, à la télévision, dans les boîtes de nuit et au cinéma, leur dynamisme et leurs bouffonneries déclenchaient des avalanches de rire, et, dans le monde entier, constituaient le divertissement n° 1 du samedi soir. Seize films resteront de cette association qui restera dans toutes les mémoires.

"Le Zinzin d'Hollywood" (The Errand Boy,1961) est le troisième film dont Jerry Lewis soit le chef d'orchestre à tous les niveaux (scénario, réalisation, production). "Jerry chez les cinoques" (The Discoderly Orderly,1964) est le huitième  et dernier long métrage réalisé par Frank Tashlin, interprété par Jerry Lewis. Suivront en 1965 "Les Tontons farceurs" (The Family Jewels,1965) qu'il réalisa lui-même en paradiant des films ayant connu un certain succès. "Jerry la grande gueule" (The Big Mouth,1967). Malgré sa préférence pour les tournages en studio, ce dernier long métrage fut tourné du 5 décembre 1966 à fin février 1967.

On peut retenir deux autres longs métrages qui confirmeront la fin d'une époque burlesque débutée vingt ans auparavant : "Ya, Ya, mon général ! " (Which way to the Front,1970) et "Au boulot, Jerry !" (Hardly Working,1979)  deux films qu'il réalisa, dont le premier, après sept années d'absence. En 1983, Martin Scorsese lui proposa un rôle important dans "La Valse des pantins" (The King of Comedy,1983) au côté de Robert De Niro. Son dernier rôle au cinéma "Max Rose" en 2013, lui permit de revenir en France au dernier Festival de Cannes. 

  

 

                                                       1950

       

                                        Bon sang ne peut mentir (That's My Boy,1951)

  

                                                            1952                  

 

           

                            Le Soldat récalcitrant (Sailor Beware,1952)

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                 Un pitre au pensionnat (You're Never too Young,1955)

  

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                        P'tite tête de troufion    (The Sad Sack,1957)

                       Trois bébés sur les bras (Don't Give up the Ship,1959)

                        Le Dingue du Palace (The Belboy,1960)

                        Un chef de rayon explosif (Who's Minding the store?,1963)   

                        Jerry la grande gueule (1967)    

                        Te casse pas la tête Jerry (1968)                  

                        La valse des pantins (The King of Comédy,1982)

              

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                                   T'es fou Jerry ?    (1983)

     

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