DECES DE L'ACTRICE FRANCAISE BERNADETTE LAFONT
DECES DE L'ACTRICE FRANCAISE
BERNADETTE LAFONT 1938 - 2013
L'actrice Bernadette Lafont est décédée
L'actrice Bernadette Lafont est décédée jeudi 25 juillet 2013 au matin à l'âge de 74 ans au CHU de Nîmes, a-t-on appris auprès du service de communication de l'hôpital.La comédienne est décédée à 08H26, après avoir été placée mercredi soir en réanimation, a précisé le service de communication à l'AFP.
Elle avait été hospitalisée au CHU lundi après avoir été victime d'un malaise, alors qu'elle se trouvait au centre hélio-marin du Grau-du-Roi (Gard). Elle avait été prise en charge en début d'après-midi par les pompiers, puis par le Samu et transférée par hélicoptère au CHU.
Bernadette Lafont, qui enchaînait tournages et projets, avait connu cette année un beau succès dans le film "Paulette" où elle campait une retraitée qui se met à vendre du cannabis pour joindre les deux bouts.A la mi-juillet, elle avait dû annuler, pour raison de santé, sa participation au festival de théâtre de Figeac.
_____L'égérie de la nouvelle vague___________
Bernadette Lafont est née le 23 octobre 1938 à Nimes. C'est avec une certaine rapidité qu'elle s'initie à la danse. Ses études secondaires terminées, elle entre à l'Opéra de Nîmes. En 1957, sa rencontre avec Gérard Blain, la décide à monter sur Paris; c'est là qu'elle fait la connaissance d'un jeune débutant François Truffaut, qui lui confie le rôle féminin de son premier court métrage intitulé : "Les Mistons" (1957), le sujet de ce premier court-métrage : Dans la nature provençale, légère et court vêtue, une fille pédale allégrement. Elle va rejoindre son amoureux. Mais les gosses du pays pertubent leur tête à tête...
Claude Chabrol la remarque et la lui donne son premier grand rôle dans "Le Beau Serge" (1957 aux côtés de Gérard Blain et Jean-Claude Brialy puis il renouvelle avec "A double tour" (1959), aux côtés de Bernadette Lafont : Jean-Paul Belmondo, Madeleine Robison et Antonella Lualdi.
Elle rencontra Jacques Doniol-Valcroze qui lui donna son première rôle de composition dans le film "L'Eau à la bouche" (1959). En peu de temps, Bernadette Lafont devient l'égérie de la "nouvelle vague". Son rôle dans "Les bonnes femmes" (1960) est son cinquième film important après "Les Mistons", "Le Beau Serge", "A double tour" et "L'eau à la bouche". Plus que jamais elle apparaît dans cette oeuvre comme une comédienne de très grand talent. L'avenir devait confirmer l'originalité de cette actrice. Certains considèrent "Les bonnes femmes" comme le chef d'oeuvre du tandem Claude Chabrol-Paul Gégauff.
Une autre collaboration entre Claude Chabrol et Bernadette Lafont avec "Les Godelureaux" (1960) où elle retrouve un de deux acteurs qui a contribué également à la gloire du "Beau Serge" : Jean-Claude Brialy. En 1964, elle participe à deux films à sketches dont le fameux "Chasse à l'homme " d'Edouard Molinaro. Avec le cinéaste Philippe Garrel, Bernadette Lafont s'engage dans un film d'auteur "Le Révélateur" (1968) au côté de Laurent Terzieff. Le film est nourri de la révolte de mai 1968... Pendant près de neuf ans elle tourna des films à petits budgets et c'est en 1969 que Nelly Kaplan donna un nouveau départ à la carrière de Bernadette avec "La Fiancée du Pirate" (1969). On peut citer la présence de nombreux comédiens à ses côtés : Georges Géret, Michel Constantin, Julien Guiomar, Jean Parédès, Claire Maurier...
Quinze ans après le film de leur début, François Truffaut et Bernadette Lafont se retrouvent. Cette fois pour un long métrage "Une belle fille comme moi" (1972) où elle sera l'héroïne principale aux côtés de Pierre Brasseur, Charles Denner, Guy Marchand, André Dussolier et Philippe Léotard. Elle donna la réplique à Jane Birkin dans "Trop jolies pour être honnêtes" (1972) réalisé par Richard Balducci. 1972 concrétisera la carrière cinématographique de Bernadette Lafont avec "La Maman et la putain" de Jean Eustache, la voilà désormais au sommet de la gloire et elle commence à tourner avec des partenaires tels que Jean-Louis Trintignant dans "Défense de savoir" (1973) de Nadine Trintignant et Catherine Deneuve dans "Zig Zag" (1974) de Laszlo Szabo.
Bernadette Lafont apprécie de tourner avec de jeunes auteurs-réalisateurs, elle préfère tourner dans les films à petits budgets plutôt que dans des grosses productions. C'est ainsi qu'elle tourna "Qu'il est joli garçon l'assassin de Papa" (1976) de Michel Caputo et "Certaines nouvelles" (1976) de Jacques Davila. Jacques Baratier l'a dirige dans "La Ville bidon" (1976) aux côtés de Daniel Duval, Jean-Pierre Darras et Roland Dubillard.
En 1978, Bernadette retrouve Claude Chabrol pour "Violette Nozière". Divorcée de Gérard Blain, puis du sculpteur hongrois Diourka Medveczkey, elle a eu trois enfants dont Pauline. Bernadette a écrit ses mémoires avec la collaboration d'Alain Lacombe "La fiancée du cinéma". Alexandre Astruc en parlant de Bernadette Lafont disait : "Une martyre et une femme-canon. Une nature d'actrice tellement riche et fantastique que sa seule apparition faisait tomber à la renverse dans les escaliers, les partenaires qu'on pouvait lui opposer."
C'est toujours avec émotion que je retrouve Bernadette Lafont, son nom ou son visage, sa silhouette fixée dans un magazine ou son corps ondulant dans un film car, bien que je sois son aîné, nous avons débuté le même jour de l'été 1957, elle devant la caméra, moi derrière : "Les Mistons". Le cinéma tenait Bernadette Lafont et ne la lâcherait plus. Vingt fois, trente fois je l'ai revue sur l'écran, artiste fantaisiste et rigoureuse en même temps, jamais démagogique, droite chandelle jamis vacillante, toujours vaillante, jamais éteinte. Quand je pense à Bernadette Lafon actrice française, je vois un symbole en mouvement, le symbole de la vitalité, donc de la vie." François Truffaut.
Dans les années 80, ce fut le théâtre qui lui apporta ses grandes joies. En effet, le cinéma ne lui a pas donné de grands rôles comparables à ceux des années 70, qui avaient suscité l'admiration de Truffaut et du public. La comédienne en était bien consciente : "Les films qui me ressemblent en fait le plus sont ceux que j'ai tournés avec Diourka Medveczky, "Marie et le curé" et "Paul", c'est "La Maman et la putain" de Eustache, c'est "La tortue sur le dos" de Béraud, c'est aussi "Out One" de Rivette, c'est le contraire de ces rôles gais qu'on me donne le plus souvent...Si on veut parler de ma personnalité, je suis beaucoup plusprès de ces personnages que de "La fiancée du pirate" ou d'une "Belle fille comme moi".
Alors Bernadette se tourne vers le théâtre où elle joue avec un égal bonheur des pièces à Nanterre. Le personnage de la comtesse sanglante Erszebeth Bathory, une sorte de Gilles de Rais féminin. Et lorsque je suis rentrée en scène, ça été un élan, une sensation vraiment inouïe. Je me suis dit : "Je veux bien ne plus jamais faire du cinéma si je peux toujours être sur scène. C'était une exaltation formidable, celle que j'avais ou avoir au début, au cinéma, quand on disait "moteur!" et qui s'était un peu émoussée au fil des années."
Il est vrai qu'on retiendra surtout des films interprétés par Bernadette Lafont dans les années 80 ceux tournés avec Claude Chabril, son complice de toujours, qui la fit teindre en blonde pour "Inspecteur Lavardin" (1986) et lui demanda de parler sans jamais rencontrer le regad de ses interlocuteurs. Ce rôle de femme murée dans ses souvenirs et sa solitude est à l'opposée de ceux emplis de vitalité, où la comédienne donne le meilleur d'elle-même, comme celui de Léone, la nounou chaleureuse de "L'effrontée" (1985) avec Charlotte Gainsbourg.
Bernadette Lafont avait souhaité se donner le temps de la réflexion avant d'entreprendre la nouvelle phase d'une carrière cinématographique dont les cours sont décelables dans ses rôles au théâtre et dans les personnages de femme mûre esquissés dans "Cap Canaille" (1983) de Juliet Berto et Jean-Henri Roger, "Le Pactole" (1984) de Jean-Pierre Mocky, "Prisonnières" (1988) de Charlotte Silvera...
En 2006, on avait pu à nouveau constater que Bernadette Lafont rayonné de talents dans "Les petites vacances" (2006) d' Olivier Peyon où l'on gardera dans nos mémoires cette sublime danse avec Claude Brasseur à l'aube de ses 80 ans. Le succès public s'installa avec son dernier film "Paulette" (2012),histoire vraie d'une mamie vendeuse de cannabis... C'est au mois de juillet 2013 que l'actrice nous quitta, après avoir eu un malaise dans sa région natale. Elle décéda ce 25 juillet 2013 à Nîmes, à l'âge de 73 ans
1957
1959
1960
1962
1965
1966
1967 1968
1969
1970
Les Doigts croisés (Catch me a spy,1972) de Richard Clément
1973
1976
1978
1983
1986
1987
1991
1996
2001
2006
2007 2008
2009 2010
2012
___Denys De La Patellière_______