DÉCÈS DE L'ACTRICE MARIA SCHNEIDER
DÉCÈS DE L'ACTRICE
MARIA SCHNEIDER
1952 - 2011
L'actrice française Maria Schneider, héroïne du "Dernier Tango à Paris" au côté de Marlon Brando, est décédée jeudi 3 février 2011 au matin à Paris à l'âge de 58 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille à l'AFP.
Maria Schneider est née le 27 mars 1952 à Paris. Fille de l'acteur Daniel Gélin (qu'elle ne connaîtra qu'adolescente) et d'une mère d'origine roumaine. Elle fut élevée par le docteur Schneider, psychiatre. A seize ans, elle quitte le foyer familial, vend ses dessins aux terrasses des cafés, pose pour des salons de prêt-à-porter et vit quelque temps auprès de Brigitte Bardot qui l'a prise en amitié. Puis elle décroche plusieurs petits rôles au cinéma, dont celui de "Madly" (1970),, légèrement plus étoffé, qu'elle a obtenu grâce à l'appui d'Alain Delon. La même année, elle joue au théâtre au côté du comédien Fernand Gravey dans "Super Position" de René Ehni. Cependant cette expérience théâtrale fut une expérience sans lendemain...
En 1972, c'est la révélation, Maria Schneider est célèbre du jour au lendemain pour avoir tourné avec le réalisateur italien Bernardo Bertolucci dans "Le Dernier Tango à Paris", sacré immédiatement film culte, pour la franchise avec laquelle il décrit l'amour physique. L'histoire en est limpide, deux amants s'unissent sans même avoir échangé leurs noms et Maria Schneider s'y montre lumineuse face à un Marlon Brando retrouvé. Mais l'oeuvre dérange, scandalise, et l'actrice agréssée de toutes parts, préfère se réfugier à New York pour échapper aux échotiers, sans parvenir à faire de même face à la drogue, ce qui l'éloigne momentanément des plateaux.
Toutefois, sa revanche est éclatante lorsque Michelangelo Antonioni lui confie le rôle de l'étudiante de "Profession Reporter" (1975), film dans lequel Maria Schneider se trouve, cette fois, confrontée à un grand acteur en pleine ascension qui n'est autre que Jack Nicholson. Cependant, à cette époque, trois mouvements d'humeur vont contribuer à la marginaliser au sein d'une profession où les places au soleil sont très convoitées. Par trois fois, elle quitte définitivement un plateau, celui de Luis Bunuel (Cet obscur objet du désir), Joseph Losey (Les Routes du Sud) et Tinto Brass (Caligula) pour mésentente grave avec le réalisateur. Ceci l'amène à se cantonner dans un cinéma plus confidentiel, voire franchement féministe, tels les films "Femmes en guerre" (1976) de Sofia Scandura, réalisation collective, ou "Une Fille comme Eve" (1978), consacré aux amours saphiques.
EN 1979, pourtant, "La Dérobade" (1979) de Daniel Duval, elle incarne une des deux prostituées héroïnes du livre de Jeanne Cordelier, attire à nouveau les regards sur elle, de même que l'année suivante, sa première comédie, "Mamma Dracula" (1980) de Boris Szulzinger, dans laquelle elle interprète une jeune enquêteuse de police, venue percer les secrets d'une famille de vampires.
Mais c'est à nouveau un cinéaste italien - Luigi Comencini, en l'occurence, qui lui confie un des ses meilleurs rôles avec "L'Imposteur" (1983) où elle compose une terroriste, finalement sensible et pleine d'esprit. "Balles perdues" (1983) de Jean-Louis Comolli confirme l'étendue de ses dons et prouve à nouveau que le brio de ses prestations antérieures n'était pas fortuit.
Depuis 1984, elle est apparue essentiellement à la télévision "Buio nella valle", "A Song for Europe" et "Lornac est partout". Toutefois, les rôles d'Erendira, d'après Gabriel Garcia Marquez et d'Isabelle Eberhardt, écrivain d'origine russe devenue l'amie des Bédouins, dont elle rêvait, lui ont malheureusement échappé. Elle revient à l'écran avec le film du dessinateur de bandes déssinées Enki Bilal : "Bunker Palace Hôtel" (1989) aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Carole Bouquet.
A noter la prestation de Maria Schneider dans la film de Mehdi Charef "Au Pays des Juliets" (1992) lequel fit partie de la selection officielle du Festival de Cannes 1992. Pendant les vingt dernières années de sa vie, Maria Schneider aura tourné dans onze autre films dont : "Autour du Désir" (1990) de Marco Bellochio, "Les Nuits Fauves" (1992) de Cyril Collard avec Romane Bohringer, ainsi que trois participations aux films : "La Repentie" (2001) de Laetitia Masson avec Isabelle Adjani, "La Clef" (2006) de Guillaume Nicloux et sa dernière prestation dans le film de Josiane Balasko "La Cliente" (2007) avec Nathalie Baye.
Maria Schneider décède le jeudi 3 février 2011 d'un cancer dans une clinique parisienne.
Daniel Gélin et sa fille Maria Schneider
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