BERNARD-PIERRE DONNADIEU S'EN EST ALLE
DECES DU COMEDIEN FRANCAIS
BERNARD-PIERRE DONNADIEU
1949 - 2010
C'est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès du comédien Bernard-Pierre Donnadieu, décédé lundi 27 décembre 2010 à Versailles à l'âge de 61 ans des suites d'un cancer, a annoncé à l'AFP le réalisateur Gilles Katz qui l'avait dirigé.
Bernard-Pierre Donnadieu est né à Paris le 2 juillet 1949, Bernard-Pierre Donnadieu n'est âgé que de deux ans lorsque ses parents s'établissent à Montréal. Il revient du Canada en 1965, passe sans succès son baccalauréat et ne parvient pas davantage à intégrer le Conservatoire.
En 1968, il se retrouve à la Maison des Jeunes et de la Culture de Reims, dirigée par Robert Hossein, dont il suit les cours. Il apparaît d'abord dans de petits rôles à la télévision : On peut citer trois fictions de Bruno Gantillon "L'amuseur de la Saint-Sylvestre" en 1977, "Le Régisseur" en 1978 et "L'homme aux chiens" en 1979. Il fait une première apparition au cinéma dans "Monsieur Klein" (1976) de Joseph Losey, puis avec le réalisateur Claude Lelouch dans "Si c'était à refaire" (1976) avec Anouk Aimée et Catherine Deneuve. Bernard-Pierre Donnadieu enchaîne la même année avec "Le Locataire" de Roman Polanski.
En 1978, c'est Patrice Chéreau qui lui offre un petit rôle dans "Judith Therpauve" avec Simone Signoret, puis "Mon premier Amour" (1978) d'Elie Chouraqui. On se souvient de son interprétation fracassante de l'inspecteur Farges face à Jean-Paul Belmondo dans "Le Professionnel" (1981) réalisé par Georges Lautner. Le public francais le remarque, le film de Lautner est un véritable succès commercial. Et pour Bernard-Pierre Donnadieu le début d'une carrière prometteuse.
Il est remarqué dans "Le Retour de Martin Guerre" (1982) dans le rôle du "vrai" Martin Guerre dans le film de Daniel Vigne, face au "faux" interprété par Gérard Depardieu, dont il partage la carrure et le physique un peu rude. C'est d'ailleurs le registre de la brutalité et du sadisme qui le révèle décisivement, dans "Rue Barbare" (1984) de Gilles Béhat. Il y compose une terrifiante figure de méchant face à Bernard Giraudeau, héros positif du film, et décroche une nomination au César du meilleur second rôle masculin. Il décline une partition semblable dans "Urgence" (1985) du même Gilles Béhat, l'année suivante, dans la peau d'un violent néo-nazi face à Richard Berry.
Mais il peut tenir des rôles moins massifs et tout aussi convaincants, sous la direction du cinéaste japonais Nagisa Oshima dans "Max mon amour" (1986) avec Charlotte Rampling ou en notable bordelais arrogant dans "Flagrant désir" (1986) de Claude Faraldo avec Sam Waterson et Marisa Berenson. Mais ses créations les plus marquantes sont celles de "La Passion Béatrice" (1987) mise en scène par Bertrand Tavernier aux côtés de Monique Chaumette et Robert Dhéry et "L'homme qui voulait savoir" (1989) du néerlandais George Sluizer. Baron du Moyen Age cruel et coléreux, n'hésitant pas à violer sa propre fille, dans le premier, il joue un assassin aussi effrayant dans le second, sur un ton plus intérieur. Cette performance lui vaut plusieurs prix d'interprétation dans divers festivals dont celui de Madrid et d'Oporto
Il tourne également beaucoup de films pour la télévision, avec quelques réalisateurs-fétiches : Bruno Gantillon : "Machination" (1983), "Pour une nuit d'amour" (1988), "La Scène finale" (1992), Peter Kassovitz : "La Guerre des insectes" (1980), "La France de Joséphine" (1981), "Mariage blanc" (1984) et Yves Boisset : "L'affaire Dreyfus" (1994), "Le Pantalon" (1996), "La Fine équipe" (1997). Il apparaît aussi en 1982 dans "Les Colonnes du ciel" de Gabriel Axel et incarne Mirabeau dans l'épisode de la série "Les jupons de la révolution" réalisé par Claude Faraldo en 1988.
Autres personnages historiques à son palmarès : "François 1er", dans "Cellini" (1991) de Giacomo Battiato, et surtout Jean Jaurès, auquel il redonne vie sur scène, en 1994, dans "Ils ont tué Jaurès", mis en scène par Claude Moreau. L'année suivante, il est dans "Mardi" de Claude Stavisky et en 1997 dans "Le Titanic", monté par Michel Pascal.
Alors qu'il paraissait à ses débuts ne pouvoir interpréter qu'un méchant de service, Bernard-Pierre Donnadieu a prouvé pouvoir jouer, au contraire, des personnages des plus diversifiés. Au cinéma, sa dernière apparition remonte à 2008 dans "Faubourg 36" de Christophe Barratier aux côtés de Gérard Jugnot, Kad Merad et Clovis Cornillac. Bernard-Pierre Donnadieu a été la voix de l'acteur Harvey Keitel.
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