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25 septembre 2010

ALFRED HITCHCOCK, LE MAITRE DU SUSPENSE (Période Anglaise)

           ALFRED HITCHCOCK                  1899 - 1980     

                Cinéaste, Scénariste, Producteur, Anglais

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Avant d'être consacré comme le plus grand maître du suspense hollywoodien, Alfred Hitchcock avait été un artisan exemplaire avec les films qu'il réalisa en Angleterre pendant la période des années 30. Mais il lui fallut un demi-siècle pour devenir le metteur en scène le plus célèbre du monde.

                                 Période Anglaise

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Alfred-Joseph Hitchcock est né le 13 août 1899 à Londres.  Fils de William Hitchcock, un commerçant de volailles et fruits. Le jeune Alfred Hitchcock, issu d'une famille catholique anglaise, étudia chez les Jésuites au Saint Ignatius College.

Alfred Hitchcock a débuté au cinéma en 1920, comme dessinateur d'intertitres. C'est en 1922 qu'il se lance dans la mise en scène avec "Number Thirteen", qu'il ne terminera d'ailleurs pas. Puis il est engagé par Michael Balcon, qui vient de fonder une nouvelle société de production. Tout d'abord assistant, il cumule bientôt cette fonction avec celle de scénariste et de dialoguiste. En 1925, il devient réalisateur à part entière en tournant son premier film : "The Pleasure Garden".

Cette même année il se fiance à une script-girl, Alma Reville, qui deviendra bientôt sa femme et l'une de ses plus fidèles collaboratrices. Troisième long métrage d'Alfred Hitchcock, "Les Cheveux d'or" (The Lodger, 1926) fut mis en chantier au début du mois de mai 1926 dans les studios d'Islington. Le cinéaste avait dessiné un à un tous les plans du film, sous titré en Grande-Bretagne "A Story of the London Fog". Le scénario original avait prévu de laisser planer un doute sur la culpabilité du locataire; Ivor Novello jouissant d'une trop grande popularité, Hitchcock dut écrire une nouvelle fin qui innocente totalement son personnage.

Terminé début juillet 1926, le film fut jugé incompréhensible par le distributeur et certains directeurs de salles. Pour ne pas perdre sa mise, le producteur Michael Balcon fit appel à un critique alors très écouté, Ivor Montagu. Celui-ci, trouvant le film captivant, persuada Hitchcock de tourner quelques plans explicatifs et de réduire le nombre des intertitres. Ces retouches effectuées, le film fut présenté au public le 14 février 1927 et connut un immense succès commercial grâce auquel la carrière d'Alfred Hitchcock fut enfin lancée.

Dans "Les cheveux d'or" , il s'agissait d'un homme accusé d'être l'assassin sadique qui terrorise Londres. C'est l'une des rares oeuvres de cette période du muette qu'Hitchcock ne reniera pas, de même que "Le Masque de cuir" (The Ring, 1927) et "The Manxman, 1929), un mélodrame particulièrement émouvant qui n'aura pourtant aucun succès.

Pendant toute cette époque, Hitchcock signe aussi de très nombreux scénarios. Lorsque survient la révolution du parlant, il est aussitôt convaincu que c'est là l'avenir du cinéma. En 1928, il dirige "Chantage" (Blackmail), qui consititue sa première expérience de cinéma sonore, une expérience qu'il a racontée à François Truffaut : "Après beaucoup d'hésitations les producteurs avaient décidé que ce serait un film muet, sauf pour la dernière bobine (...). En vérité, je me doutais qu'ils changeraient d'avis et qu'ils auraient besoin d'un film sonore; alors j'avais tout prévu en conséquence. J'ai donc utilisé la technique du parlant, mais sans le son. Grâce à cela, lorsque le film a été terminé, j'ai pu m'opposer à l'idée d'un "partiellement sonore" et l'on m'a donné carte blanche pour tourner à nouveau certaines scènes. La vedette allemande, Anny Ondra, parlait  à peine l'anglais et comme le doublage, tel qu'il se pratique aujourd'hui, n'existait pas encore,j'ai tourné la difficulté en faisant appel à une jeune actrice anglaise, Joan Barry, qui était dans une cabine placée hors cadre et qui récitait le dialogue devant son microphone pendant Mlle Ondra mimait les paroles."

L'héroïne de "Chantage" fiancée à un jeune inspecteur de Scotland Yard, a tué en légitime défense un homme qui a tenté de la violer. Son fiancé, chargé de l'affaire, découvre qu'elle est impliquée dans le meurtre et il détourne les soupçons sur un individu douteux qui fait chanter la jeune fille. Tourmentée par le remords, celle-ci vient confesser son crime au Yard. Mais le maître chanteur a trouvé la mort en tentant d'échapper à la police. Le jeune détective le fait passer pour le coupable et clôt le dossier.

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                                             "Downhill" (1927)

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       On peut apercevoir Alfred Hitchcock....

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En 1930, Hitchcock dirige quelques séquences d' "Elstree Calling", une comédie musicale insipide et "rigoureusement dépourvue du moindre intérêt" dira-t'il. La même année, il signe une oeuvre de commande, tirée dune pièce de Sean O'Casey : "Juno and the Paycock". Le manque de conviction du réalisateur paraît auourd'hui évident, mais le public et les critiques seront enthousiastes. Toujours en 1930, "Meurtre" (Murder) (qui sera le premier rôle parlant de Herbert Marshall) est au contraire un film fort intéressant. C'est l'un des rares exemples, dans l'oeuvre d'Alfred Hitchcock, de ce qu'il appelle un "whodunit", c'est-à-dire une classique énigme policière, où le nom du coupable n'est révélé qu'à la fin. Le réalisateur crée un personnage d'assassin aux tendances honosexuelles évidentes, qui laisse accuser sa fiancée à sa place.

Comme "Juno and the Paycock" (The Skin Game, 1931) est une poèce filmée qui connaîtra un vif succès. Son principal mérite sera de renforcer la confiance des producteurs. Hitchcock pourra ainsi réaliser en 1932 "A l'est de Shangai" (Rich and Strange), une spirituelle comédie en forme de fable qui aborde les problèmes du couple avec un ton insolite et très moderne. Certaines séquences traduisent un symbolisme sexuel fort audacieux, comme la scène de baignade où la jeune fille, debout dans la piscine, emprisonne la tête de son partenaire entre ses jambes; lorsqu'il remonte, à bout de souffle et lui dit : "Vous m'avez presque tué!", elle répond :"N'aurait-ce pas été une merveilleuse mort?".

Hitchcock fut satisfait de tourner un sujet auquel sa femme, Alma Reville, collaborait. Malgré son échec auprès du public, "A l'est de Shangai" demeure le film préféré du cinéaste de toute sa période anglaise. Il fut réalisé en grande partie en muet, puis sonorisé ensuite par de la musique. Un cinquième du film seulement comporte des dialogues. Les intertitres restants constituent un dernier hommage au cinéma muet. Hitchcock se documenta beaucoup pour préparer son film. Il fit, en compagnie de sa femme, un voyage à Paris car le couple décrit dans le film devait s'y rendre. Se renseignant sur l'endroit où il pourrait voir la danse du ventre, il fut conduit dans une maison close. Et là, malgré la présence de sa femme, on lui demanda s'il désirait passer un moment avec l'une de ces charmantes personnes...Tout cela pour réaliser une idée dont on ne trouve plus trace dans le film : filmer l'héroïne qui regarde la danse du ventre, se rapprocher du nombril qui tournoie sur un fondu enchaîné en spirale...

"Numéro 17" (Number Seventeen,1932) est un film d'aventures policières rocambolesques et presque parodiques. Les folles poursuites en voiture et en train fournissent à Hitchcock l'occasion de se livrer à d'amusantes reconstitutions avec des maquettes : un procédé qu'il reprendra bien souvent par la suite. "Numéro 17" est le dernier film de la période 1927-1932, dites des "années d'or", selon l'expression consacrée de Claude Chabrol et Eric Rohmer. Les droits de la pièce et du roman avaient été achetés  par le studio et Hitchcock accepta d'en assurer l'adaptation à l'écran. Cependant il conserve un très mauvais souvenir de ce film qu'il considère comme un désastre? Pourtant celui-ci canalise deux courants typiques de son oeuvre à venir.

Ces deux films seront des fiascos retentissants. Hitchcock se tourne alors vers la production : "Lord Camber's Ladies" (1933) réalisé par Benn W. Levy n'aura pas plus de succès. La même année, il tourne pour la Gaumont-British un film qu'il préfère à juste titre oublier : "Le Chant du Danube" (Waltzes from Vienna. On dit qu'après la première semaine de tournage il réunit acteurs et techniciens et proclama : "Je hais ce film, ce qui m'intéresse, ce sont les drames, les films qui procurent des émotions fortes !"

Hitchcock est découragé. Il songe même à abandonner le cinéma, car il est parfaitement conscient de n'avoir que quatre ou cinq oeuvres vraiment personnelles sur la vingtaine de films qu'il a signés. Mais Michael Balcon, qui lui fait totalement confiance, va lui permettre enfin de s'imposer sur le plan international avec "L'Homme qui en savait trop" (The Man Who Knew Too Much, 1934), dont il fera un remake en 1956 avec James Stewart et Doris Day. En dépit de quelques imperfections, le film marque un tournant dans l'oeuvre d'Hitchcock. La richesse du scénario, auquel à collaborer sa femme Alma Reville, permet à Hitchcock d'approfondir ses thèmes de prédilection. Un couple de touristes anglais, en vacances en Suisse avec leur fille, assiste à la mort d'un espion français, qui leur confie un dangereux secret : lors d'un concert à l'Albert Hall de Londres, un attentat doit avoir lieu contre un diplomate étranger. La petite fille est prise en otage par les conspirateurs, qui veulent empêcher ses parents d'alerter les autorités. L'odieux complot est déjoué in extremis, juste avant le fatal coup de cymbales destinés à couvrir le bruit des coups de feu. La mère, qui est championne de tir, abat le tueur qui menace son enfant, tandis que son mari démasque les espions qui s'abritent dans le temple d'une secte religieuse.

Considéré par beaucoup comme le premier "Hitchcock réel", "L'homme qui en savait trop" est aussi le premier des quatre films produits de 1934 à 1937 par Michael Balcon et devaient rendre mondialement célèbre le nom du cinéaste. Hitchcock a renouvelé le film d'espionnage, auquel il a donné une profondeur inhabituelle. C'est également l'occasion pour lui de dénoncer le fanatisme politique qui commence à gagner l'Europe. Il est devenu un auteur à succès et peut désormais choisir ses scénarios. "Les 39 Marches" (The Thirty-Nine Steps, 1935) est un film d'espionnage, adapté d'un célèbre roman de John Buchan. "Je puis dire, déclarera Hitchcock, que j'ai été très influencé par Buchan. L'esprit de "L'homme qui en savait trop" lui doit quelque chose (...)Ce qui me plait chez Buchan, c'est quelque chose de profondément britannique, que nous appelons understatement." Tout en apportant quelques modifications au roman, Hitchcock restera en fait très fidèle à Buchan. D'autant qu'il intégrera au film certains détails d'une autre oeuvre du romancier, "Les Trois Otages".

Une mystérieuse inconnue est abattue au domicile du canadien Richard Hannay interprété par Robert Donat. Elle a eu le temps de lui confier qu'elle travaille pour les services secrets et elle lui révèle le nom d'une localité d'Ecosse qui abrite de dangereux espions. Le jeune homme se lance sur la piste et découvre qu'il est pourchassé à son tour par la police, qui le prend pour le meurtrier. Il rencontre une jeune femme, Paméla (Madeleine Caroll), dont il fait sa complice, d'abord par la menace, puis par la persuasion.

Hitchcock a fait de ces aventures policières une sorte d'allégorie où le héros, naïf et innocent, est opposé à une organisation maléfique et ténébreuse qui représente les forces du mal qui guettent notre monde.

L'allusion politique est évidente. Elle le sera encore d'avantage dans "Quatre de l'espionnage"  (The Secret Agent, 1936) interprétés par Madeleine Caroll, Sir John Gielgud, Peter Lorre et Robert Young. Un film prophétique qui sera assez mal accueilli par le public anglais. La même année, Hitchcock réalise "Agent Secret" (Sabotage, 1936). Librement adapté d'un roman de Joseph Conrad, qui évoquait une provocation terroriste à la fin du siècle dernier, le film est entièrement construit autour d'un terrifiant suspense : un jeune garçon transporte sans le savoir une bombe dans les rues de Londres. Si le récit est dépourvu d'humour, du moins en apparence, la mise en scène, précise et soignée à l'extrême, lui confère une densité fascinante,la mort atroce de l'enfant prenant une dimension véritablement métaphysique.

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                      Quatre de l'espionnage (The Secret Agent,1936)                   

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Après "Agent Secret", qu'il considère comme un avertissement salutaire, Hitchcock revient à un style plus léger avec "Jeune et Innocent" (Young and Innocent, 1937), en choississant d'adapter un roman de Josephine Tey, qu'il trouve "très, très mauvais". Ici encore, un personnage soupçonné d'un crime dont il est innocent doit prendre la fuite pour démasquer le véritable assassin. L'intrigue très aérée laisse une large place à l'humour. On se souviendra notamment de toutes les scènes avec les enfants, qui regardent sévèrement les adultes se donner en spectacle, et du désopilant goûter d'anniversaire, dont les héros ont toutes les peines du monde à s'échapper. Le clou du film : le fameux travelling avant final partant de l'ensemble de la salle de bal pour aboutir au très gros plan de l'oeil de l'assassin qui cille.

Les allusions à la situation politique internationale sont encore évidentes dans "Une femme disparaît" (The Lady Vanishes, 1938) : enfermés dans un train qui traverse l'Europe centrale, deux anglais, incarnés par Margaret Lockwood et Sir Michaël Redgrave, s'efforçent de retrouver leur compatriote (Dame May Witty); dont personne ne semble avoir remarqué la disparition. Les représentants des autorités locales montent une machination diabolique afin de les faire douter de l'existence réelle de la vieille demoiselle, mais leurs plans sont déjoués : faute d'avoir pu agir par persuasion, la dictature montre son vrai visage...

Chef d'oeuvre d'humour et d'élégance, "Une Femme disparaît" peut être considéré comme le testament anglais d'Hitchcock. Plus que son film suivant, "La Taverne de la Jamaïque" (Jamaica Inn, 1939) avec Charles Laughton. Il est en effet moins à l'aise pour filmer des aventures romantiques dans les Cornouailles du XIX ème siècle. Rappelons cependant que c'est ce très grand succès commercial qui incitera David O' Selznick à faire appel à Hitchcock pour adapter un autre roman de Daphné du Maurier : "Rebecca" (1940) avec Sir Laurence Olivier, Joan Fontaine et George Sanders. Il remporte l'Oscar du Meilleur Film. Il s'agit de son premier film américain et l'on peut dire qu'il constitue une élégante transition avec la période anglaise. Ce superbe mélodrame romantique baigne dans une atmosphère typiquement britannique, tout en bénéficiant d'un luxe visuel spécifiquement hollywoodien. "Le roman bavard et un peu mièvre est devenu un conte de fées policier, moderne et inquiétant." (Eric Rohmer et Claude Chabrol.)

Avec "Rebecca", Hitchcock avait su marquer son indépendance vis-à-vis des studios, s'assurant notamment de la maîtrise du scénario, en l'occurence par l'entremise de sa collaboratrice habituelle, Joan Harrison, qui l'avait suivi à Hollywood et qui figure au générique au côté du dramaturge Robert E. Sherwood. Aussi le film illustre-t'il la plupart des thèmes que le cinéaste développera dans ses oeuvres majeures.

Parfois injustement sous-estimée, la période anglaise de l'oeuvre d'Alfred Hitchcock n'en possède pas moins une remarquable cohérence. L'art du maître du suspense y est déjà accompli, et ses thèmes majeurs y trouvent une illustration souvent très brillante. L'atmosphère spécifiquement britannique des films comme "Les Trente-Neuf Marches", "Jeune et Innocent" ou "Une femme disparaît" se révèle enfin particulièrement propice à l'expression de sa vision du monde, caractérisée par un catholicisme à la fois ironique et féroce. Ce n'est pas sans un certain sadisme, en effet que le cinéaste s'amuse à entraîner ses personnages aux frontières incertaines du bien et du mal, à et à suspendre au-dessus d'eux le balancier de la grâce ou de la damnation.

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                 Joan Fontaine - Sir Laurence Olivier - Alfred Hitchcock

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                             ___à suivre __________________

 

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