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CINETOM
31 août 2010

ALAIN CORNEAU, LE BIEN-ETRE DU POLAR FRANÇAIS

            ALAIN CORNEAU                      1943 - 2010     

                  Cinéaste, Scénariste, Producteur Français 

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Son décès a surpris ! ce lundi 30 août 2010 à l'âge de 67 ans d'un cancer du poumon. Le cinéma français aura connu un été 2010 bien rude, avec la disparition de l'acteur Bernard Giraudeau mais également celle de Bruno Cremer. Je garderai de ces trois immenses personnalitées,  du grand professionnalisme.

Ancien élève de l'IDHEC, musicien de Jazz puis assistant-réalisateur de Costa-Gavras, Roger Corman et Marcel Camus, il fut un brillant scénariste, Alain Corneau débute dans la réalisation en 1973 avec "France Société Anonyme". Mais il lui faudra attendre 1975 pour connaître le succès populaire avec "Police Python 357" avec le couple Yves Montand et Simone Signoret. A ce jour le chef-d'oeuvre du cinéaste reste "Série noire" avec Patrick Dewaere, Marie Trintignant, Bernard Blier et Miriam Boyer, d'après un roman de Jim Thompson.     

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Alain Corneau est né le 7 août 1943 à Meug-sur-Loire, près d'Orléans. Alain Corneau parvient dans un premier temps à concilier ses études et la musique, qui est sa première passion. Batteur de Jazz semi-professionnel, il doit à la présence d'une base militaire américain à Orléans de jouer avec quelques-uns des meillers musiciens américains.

L'amour du cinéma prend cependant bientôt le dessus et il vient à Paris pour suivre les cours de l'IDHEC. A sa sortie, il part à New-York pour tourner un long métrage sur le free-jazz. Mais les promesses qui lui avaient été faites ne sont pas tenues et c'est en avion-stop qu'il revient à Paris.

Après avoir été stagiaire sur le film de Costa-Gavras "Un Homme de trop", il devient assistant-réalisateur et travaille notamment avec Bernard Paul, Nadine Trintignant, Costa-Gavras, Marcel Camus, Marcel Bozzuffi, Jorge Semprun, José Giovanni et Roger Corman.

En 1973, il est co-scénariste et dialoguiste du film de Nadine Trintignant, "Défense de savoir" avec Jean-Louis Trintignant, Michel Bouquet et Bernadette Lafont. Alain Corneau souhaite porter à l'écran le roman de Jim Thompson "1 275 Armes" et travaille à l'adaptation en compagnie de l'auteur. Le projet ne peut être mené à bien. Il sera repris par Bertrand Tavernier en 1981 et le film interprété par Philippe Noiret, sortira sous le titre "Coup de torchon".

Sorti en juin 1974, "France Société Anonyme" est le premier film d'Alain Corneau, avec Michel Bouquet, Allyn Ann McLerie et Roland Dubillard, est une fable futuriste qui, à travers le personnage d'un trafiquant, imagine ce que pourraient être les conséquences de la libéralisation de la drogue. Le film d'un rythme vif et nerveux, tourné à "l'américaine", surprit agréablement malgré un échec commercial.

Tirant les enseignements de cet échec, Alain Corneau s'applique pour son second film à construire une histoire solidement charpentée, spectaculaire et interprétée par des comédiens prestigieux. Il gagne son pari et "Police Python 357" (1975), avec Yves Montand, Simone Signoret, François Périer et Stefania Sandrelli daut de lui une des valeurs sûres du cinéma français. Quant à la critique, elle salue la naissance d'un grand metteur en scène, qui dès son deuxième film, s'affirme comme un spécialiste du cinéma policier.

Alain Corneau doit ensuite tourner avec Yves Montand un film inspiré de l'affaire du juge Renaud surnommé "le shérif" et assassiné à Lyon. Deux sociétés de production étant sur le même projet, le film échoit finalement à Yves Boisset, qui réalise "Le Juge Fayard dit le shérif", avec Patrick Dewaere, tandis qu'Alain Corneau tourne, en France et au Canada, un film policier avec Yves Montand, Carole Laure et Marie Dubois, "La Menace" (1977).

Alain Corneau revient ensuite à Jim Thompson, dont il porte à l'écran le roman publié en Série noire, "Des cliniques et des cloaques" (A hell of o Woman)".  Il confie l'adaptation au romancier Georges Pérec, le film sort sous le titre : "Série noire" et représente la France au Festival de Cannes, en 1979. C'est un nouveau succès et chacun s'accorde à reconnaître le caractère exceptionnel de la prestation livrée par Patrick Dewaere, aux côtés de Bernard Blier, Marie Trintignant et Myriam Boyer.

Poursuivant dans le registre du policier, Alain Corneau réalise ensuite "Le Choix des armes" (1981) qui réunit une distribution somptueuse, puisque composée de Gérard Depardieu, Yves Montand, Catherine Deneuve, Gérard Lanvin et Michel Galabru. A noter également, dans un etit rôle, la présence de Richard Anconina, alors pratiquement inconnu.

En 1984, Alain Corneau dirige de nouveau Gérard Depardieu et Catherine Deneuve cette fois-ci associés notamment à Philippe Noiret et à Sophie Marceau, dans "Fort Saganne" adaptation du roman de Louis Gardel. Le film ne fit pas l'unanimité, loin de là, en dépit de réelles qualités, mais noyées dans une entreprise démesurée.  A noter qu'il y eut une version télévisée qui a été diffusé sur Antenne 2 (France 2) début 1986, en quatre épisodes de 52 minutes. Alain Corneau revient, avec "Le Môme" (1986), au film à petit budget et au genre policier qu'il avait brillamment illustré avec "Police Python 357".

C'est aussi pour ce passionné de musique de jazz, l'occasion de construire son oeuvre musicalement, en faisant s'accorder deux univers, celui visuel, du film noir, et celui, sonore, du blues urbain d'Otis Redding.                     

                    

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En 1988, Corneau tourne au Pakistan un téléfilm, "Afghanistan, le pays interdit". C'est l'adaptation d'un livre de Philippe Augoyard, médecin français de l'association Aide Médicale Internationale, emprisonné et condamné en 1983 en Afghanistan, heureusement libéré grâce à la pression d'opinion.

Puis, c'est "Nocture indien" (1989). "Cela fait plus de dix ans quej'ai découvert l'Inde où je suis rentré grâce à la musique. En fait, c'est le jazz qui m'a amené à la musique indienne." a expliqué le cinéaste qui a vu dans le livre d'Antonio Tabucchi, dont son film est l'adaptation, l'occasion d'évoquer l'Inde de façon modeste, comme son héros, qu'incarne Jean-Hugues Anglade, qui ne connaît rien du pays et le découvre en se découvrant lui-même. A partir de ce film, Alain Corneau fut considéré comme un auteur à part entière.

"Tous les Matins du monde" (1991) va confirmer cette réputation, glanera sept César, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, et connaîtra un large succès public. "Quand on se branche sur le jazz, sur les musiques improvisées où le soliste, l'arabesque, sont essentiels, on en vient tôt ou tard à la musique indienne et, par cousinage, à la musique baroque" précise le cinéaste dont l'oeuvre conçue en longs plans statiques aux couleurs chaudes et saturées, fut à l'origine, tant dans les salles de concerts que  par l'édition de nombreux disques, de la redécouverte de tout un pan oublié de la musique française, celle, dite baroque, composée par Lully Couperon, Marin Marais et Sainte Colombe, personnage principal joué par Jean-Pierre Marielle, de ce film austère et fascinant.

Au succès de "Tous les matins du monde" succéda l'échec public et critique du "Nouveau Monde", comédie nostalgique fondée sur les souvenirs de l'adolescent Alain Corneau découvrant le jazz au contact des soldats américains qui vanient de libérer la France du joug nazi. Le public n'adhéra pas à cette évocation tendre et enjouée de l'après-guerre : moins de 50 000 spectateurs se déplacèrent, en France, pour la voir.

Alain Corneau utilisa nombre de ses souvenirs d'adolescent, près d'Orléans, pour évoquer l'évocation de cette période de présence de bases américaines en France, pratiquement jamais décrite dans le cinéma français si ce n'est, épisodiquement, par "Chateauroux district" (1987) de Philippe Charigot, déjà avec Guy Marchand. "Mais je redoutais la part autobiographique du projet, déclara le cinéaste, ces confessions qui me plaisent chez les autres mais me gênent un peu quand il s'agit de moi. PLusieurs tentatives d'écriture, il y a quelques années n'avaient pas abouti. 

Avec "Le Cousin" (1997), Corneau revient à ses premiers amours, le "Polar". Ce film quasi-documentaire sur le milieu des dealers de drogue, confronte deux personnages, un flic intégre et son indicateur, son "cousin", interprétés par deux comédiens utilisés à contre-emploi, Alain Chabat le policier  et Patrick Timsit le truand. Le succès commercial du film remet Corneau en selle et l'incite à poursuivre dans la veine populaire en explorant un genre nouveau pour lui, la comédie d'aventures; et c'est "Le Prince du Pacifique" (2000).

Cette fable aux accents rousseauistes, on y met en valeur l'écologie et le respect des cultures et des traditions, ne rencontrera pas le public auquel elle était destinée, celui des familles et des enfants en dépit d'une sortie massive à la veille de Noël 2000 et de la présence, en tête d'affiche, des populaires Thierry Lhermitte et Patrick Timsit.            

Avec "Stupeur et Tremblements" (2003), Alain Corneau adapte le roman homonyme d'Amélie Nothomb parce que, précise-t'il : "Le Japon me fascine. Notamment pour ce mélange d'ordre ultra-rationnel et d'émotion à fleur de peau qui caractérisent les rapports entre les gens. Ensuite, le livre offrait une histoire d'initiation paradoxale comme je les aime. La grande question, c'est comment on se retrouve soi-même dans le regard des autres."   

Dans ce même film, Sylvie Testud parcourt, au Japon, le même que celui suivi par Jean-Hugues Anglade, en Inde, dans "Nocturne indien". La recherche de son identité est en effet, de l'aveu même de son auteur, un des thèmes majeurs de l'oeuvre d'Alain Corneau.

En 2004, Sylvie Testud retrouve le cinéaste Alain Corneau le temps d'un film : "Les Mots bleus" qui a été selectionné pour le Festival de Berlin 2005. En 2007, le réalisateur revient à son domaine de predilection le polar avec  le remake du film de Melville : "Le Deuxième souffle". Lino Ventura, Raymond Pellegrin et Paul Meurisse sont remplacés par Daniel Auteuil, Michel Blanc et Jacques Dutronc, Christine Fabréga a laissé son rôle à Monica Bellucci.

C'est en août 2009 que l'on pu voir dans les salles obscures, le dernier film d'Alain Corneau :  "Crime d'amour", histoire sombre d'une lutte acharnée entre deux femmes incarnaient par Kristin Scott-Thomas et Ludivine Sagnier. 

Nadine Trintignant était la compagne du cinéaste, il disparaît le lundi 30 août 2010 à l'âge de 67 ans d'un cancer des poumons. Il laisse une oeuvre majeure même si sa filmographie ne comporte que quinze longs métrages en tant que cinéaste.

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