GERARD PHILIPE, UN ANGE EST PASSÉ
Acteur Français
Gérard Philipe a laissé le souvenir du plus grand acteur de sa génération, même s'il fut parfois contesté, avat et après sa mort, survenue le 25 novembre 1959. L'on fête les cinquante ans de sa disparition. En tout cas, il fut certainement le plus fêté, le plus aimé, le plus populaire. La critique et le public étaient unanimes, chose rarissime, elle provenait d'une réputation sans égale, reposant elle-même sur une carrière exceptionnelle : vingt pièces et trente films, parmi lesquels on compte bien peu d'échecs et d'erreurs. Il arriva à Gérard Philipe de se tromper comme tout le monde, mais il ne céda jamais à la facilité, et fut toujours d'une grande exigence vis-à-vis de lui-même et de son art.
Acteur français, né le 4 décembre 1922, à Cannes dans le Var. Il vécut dans un milieu de la bourgeoisie aisée, il y eut une enfance parfaitement heureuse, entre des parents unis et un frère ainé qu'il aimait également. Sa jeunesse, par contre, fut traversée par les bouleversements du siècle, et et il en conserva toujours comme une ombre, qui contribua sans doute, à l'insu de tous, au romantisme profond de son personnage. Tenu soigneusement secret de son vivant, ce drame fut divulgué plusieurs années après sa mort. Le voici en deux mots : son père, d'abord avocat, puis directeur d'un grand hôtel, s'était jeté dans les mêlées politiques confuses de l'avant-guerre. Il fut l'un des premiers adhérents du P.P.F. de Jacques Doriot, qui fut la seule vraie tentative d'edification d'un parti fasciste français. Marcel Philipe devint le responsable départemental pour les Alpes Maritimes. Resté fidèle à ses engagements politiques pendant la guerre, il fut contraint, en 1944, de choisir l'exil en Espagne, et ne fut plus dès lors qu'un proscrit politique, condamné dans son pays. Gérard Philipe, très attaché à son père, en souffrit profondément et contrairement à ce qui fut parfois ecrit, il alla lui rendre visite en Espagne. Lui même devait afficher souvent des prises de position politiques bien différentes, pour ne pas dire plus; nul doute qu'elles s'expriment par le souvenir de ce drame familial et intime.
Mais avant ces terribles drames, son père, Marcel Philip (sans e), avait un cabinet de contentieux, avant de devenir administrateur-gérant d'hôtel, à Grasse. Jean le frère de Gérard est entrepreneur de construction au Maroc. En 1941, le réalisateur et découvreur de talents, Marc Allégret, fait passer une audition au jeune Gérard et lui fait suivre des cours d'art dramatique. En 1942, il débute au théâtre (après avoir ajouté un "e" à son nom) dans "Une Grande Fille toute Simple" d'André Roussin, aux côtés de Madeleine Robinson. Marc Allégret lui fait interpréter une silhouette dans "LA BOITE AUX RÊVES" (1942) que son frère Yves tourne à Nice, avec Viviane Romance.
En 1943, Gérard Philipe s'établit à Paris. Admis au Conservatoire, il y obtient un second prix de comédie et participe à la Libération de Paris. En mai 1944, dix jours avant le débarquement allié sortait "LES PETITES DU QUAI AUX FLEURS", où lui-même se plaignait qu'on "ne le voyait que de dos", dans un rôle peu important. Tourné à Nice, aux studios de la Victorine, c’est une comédie alerte, dont les protagonistes sont des jeunes garçons et filles, interprétés par des acteurs presque tous débutants: c’est le cas de Gérard Philipe, Danièle Delorme, Simone Sylvestre et Jacques Dynam, qui n’avaient fait jusqu’alors que des figurations. Colette Richard était également une inconnue. Maria Mauban fit là ses débuts. La plupart fera carrière par la suite. Au contraire, le patriarche André Lefaur tient ici son dernier rôle à l’écran.
Selon Jacques Lourcelles, "LES PETITES DU QUAI AUX FLEURS" se veut proche de Musset et n’est pas indigne du modèle. Marcel Achard n’a jamais rien écrit de meilleur pour le cinéma que cette comédie si inventive dans ses demi-teintesEn 1945, la création de "Caligula" d'Albert Camus, au théâtre Hébertot apporte à Gérard Philipe la consécration definitive. Celle du cinéma n'allait pas tarder à suivre. Ce ne serait pas avec son film suivant "LE PAYS SANS ETOILES" (1945), bon scénario de Pierre Véry, mais platement réalisé par Georges Lacombe, ce serait avec le suivant, "L'IDIOT" (1945) d'après le roman de Dostoievski, adapté par Charles Spaak, réalisé par Georges Lampin avec Edwaige Feuillère, Lucien Coedel, Jean Debucourt, Jane Marken, Sylvie et Marguerite Moreno. Gérard Philipe donnait du personnage complexe du prince Muichkine une interprétation d'une telle intensité, qu'on vit bien de quoi il allait aussi être capable à l'écran.
C'est grâce à Claude Autant-Lara que la preuve définitive fut fournie, l'année suivante avec "LE DIABLE AU CORPS", d'après le roman de Raymond Radiguet. On ne peut qu'apprécier la création du personnage de Gérard Philipe dans le personnage de François, Micheline Presle dans celui de Marthe. Gérard Philipe fut récompensé du grand prix d'interprétation masculine au Festival international de Bruxelles en 1947. Il est vrai qu'il n'y en eut que pour le protagoniste masculin, dont on célèbra à l'envi le charme, la séduction et le talent.
Dès lors, Gérard Philipe était installé au premier rang du cinéma français de la fin des années 40. Il allait y rester plus de vingt ans, alternant drames et comédies avec une égale réussite. On a beaucoup médit, à l'époque, de l'adaptation de "LA CHARTREUSE DE PARME" (1947) par Christian-Jaque et Pierre Véry. Aragon excellent stendhalien, fut à peu prés le seul à la défendre. Elle est pourtant beaucoup plus réussie et finalement plus fidèle à l'esprit de l'original que celle de l'autre grand roman de Stendhal, "LE ROUGE ET LE NOIR" (1954) réalisé par Claude Autant-Lara.
Pour Gérard Philipe aussi, il est beaucoup plus satisfait en Fabrice, juvénile et romantique qu'en Julien Sorel, pour lequel il n'avait déjà plus l'âge du rôle et paraissait manquer de flamme intérieure qui doit habiter le personnage. De plus, il était bien entouré par Maria Casarès et Renée Faure, également remarquables en Sanseverina et en Clélia.
Après avoir retrouvé Micheline Presle, sa partenaire du "Diable au corps", Gérard Philipe lui donne la réplique dans "Tous les chemins mènent à Rome" (1948) de Jean Boyer et enchaîne avec "UNE SI JOLIE PETITE PLAGE" (1948) du duo Yves Allégret-Jacques Sigurd, ayant obtenu un triomphe avec "Dédée d'Anvers" qui avait encouragé les producteurs à leur laisser carte blanche pour ce film où Gérard Philipe devenait le nouveau héros du cinéma français après avoir tourné "Le diable au corps". En même temps Allégret créait un mythe : celui du personnage néo-romantique perdu dans la pluie, le brouillard et le désespoir. Mais le miracle n'eut pas lieu et le film fut un échec. La dernière scène du film, au cours de laquelle un couple s'éloigne sous un parapluie, a été tournée à l'envers pour que les techniciens ne se voient pas : les acteurs marchent à reculons. Seule manière de s'en apercevoir : les vagues remontent au lieu de venir mourir sur le sable. "Une si jolie petite plage", est un titre célèbre qui recouvre une sombre histoire, assez conventionnelle, mais qui conserve des admirateurs.
C'est Madeleine Robinson, elle-même, qui a enregistré la chanson (écrite spécialement à cette occasion par Jacques Sigurd) du disque que l'on entend à plusieurs reprises dans le film.
En 1950, Gérard Philipe fait une rencontre beaucoup plus importante, celle du cinéaste René Clair, qui deviendra un ami et sera même témoin de son mariage. Tous deux se retrouveront sur le tournage de "LA BEAUTE DU DIABLE" (1950) avec pour partenaire principal Michel Simon. René Clair, dans sa préface à LA BEAUTÉ DU DIABLE nous avertit : "A quoi peut ressembler le Diable, sinon, dans un spectacle, à l'acteur qui l'incarne ? Est-il petit, grand gros ou maigre jeune ou vieux ? Nous avons pensé qu'il est le reflet de chacun de nous. Et puisque c'est Faust qui l'Invoque, c'est de Faust lui-même qu'il est l'image." A noter que certains critiques anglais se scandalisèrent que. dans le,film. Faust avant signé le pacte n'en exécutait pas le clauses. Ce qui n'était pas correct.
Gérard Philipe participe dans les années 50 à de nombreux films à skektches dont celui de Max Ophuls "LA RONDE" (1950) ou de nombreux acteurs se succèdent : Simone Signoret, Serge Reggiani, Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Fernand Gravey, Isa Miranda...Avec ce film on pourrait faire croire que Max Ophuls a réalisé un film polisson, voire graveleux. Il n'en est rien, le ton étant plutôt, ainsi que l'a noté Gunter Grol, à l'"élégie élégante", à la "critique en habit de société". C'est - comme le précise le meneur de jeu - de " l'art de l'amour " qu'il est question dans "LA RONDE", non d'érotisme. La distinction est faite nettement entre le bonheur (qui se trouve "dans la vérité et la pureté") et " cette existence horrible de ruses, de mensonges et de périls constants " qu'est le libertinage.
Autres films à sketches : Il y eut également "SOUVENIRS PERDUS" (1950) réalisé par Christian-Jaque, ou l'on pouvait remarquer une brillante distribution : Yves Montand, Gérard Philipe, Edwige Feullère, Pierre Brasseur, Bernard Blier, Suzy Delair, Daniele Delorme, François Périer, Armand Bernard...
"JULIETTE OU LA CLÉ DES SONGES" (1950) fut réalisé tout de suite après "La Marie du port". Sacha Gordine, le producteur de ce dernier film, ulcéré qu'on dise qu'il avait produit un " Carné à bon marché " donna le champ libre à Marcel Carné. Carné lui proposa aussitôt le scénario de "Juliette" sur lequel il avait déjà travaillé avec Jacques Viot et dont Jean Cocteau avait fait les dialogues, dix ans auparavant. Le scénario fut remanié et c'est Georges Neveux lui-même, auteur de la pièce originale, qui signa les dialogues. Leslie Caron fut pressentie pour le rôle de Juliette, mais elle signa un contrat avec Hollywood et fut engagée pour tourner "Un américain à Paris" avec Gene Kelly. Pour la longue séquence de la forêt, Marcel Carné voulait éviter de tourner en extérieur, bien que les décors en studio soient très coûteux. Ce fut Alexandre Trauner, le grand décorateur de la plupart des films de Carné, qui trouva la solution : au milieu d'arbres réels, il installa des arbres creux en staff autour desquels on colla l'écorce. Il suffisait de soulever ces arbres légers avec l'aide d'un palan pour changer complètement la physionomie du décor. Le film fut mal accueilli au Festival de Cannes pour lequel il avait été sélectionné. La première à Paris fut, en revanche, un véritable triomphe. Le 29 novembre 1951 il épouse Nicole Foucade qui prend le nom d'Anne Philipe.
L'année suivante, c'est un réveil en fanfare avec "FANFAN LA TULIPE" (1951) du cinéasteChristian-Jaque. Même si Gérard Philipe n'est pas Douglas Fairbanks ou Errol Flynn, il reste néanmoins ce que l'on a fait de mieux chez nous dans le genre du cape et d'épée à la française. En tout cas ce rôle fit plu que n'importe quel autre pour la popularité de son interprète, plus même que "Le diable au corps", et au fond, cela se conçoit assez bien.
Nouvelle grande réussite en 1952, avec "LES BELLES DE NUIT" de René Clair, qui restera peut-être le dernier grand film du cinéaste. L'amitié qui unissait René Clair et Gérard Philipe facilitèrent la sûrement la réussite de ce flm. René Clair eut l'idée de son 22e film le 18 avril 1951, en montant la 51e avenue de New York. Rentré précipitamment au 12e étage de l'Hôtel Pierre, il jeta sur le papier quelques éléments de scénario sous le titre "Une idée d'INTOLÉRANCE comique". En effet, à la manière de Griffith, le film devait se dérouler sous quatre époques différentes : 1900, le Romantisme, la Révolution, les Mousquetaires. Un texte de Pascal sur le rêve de l'artisan qui se voit roi avait été à l'origine de cette fulgurante inspiration.
René Clair multiplia les brouillons au cours de ses déplacements à Paris, Venise et Metz, pour aboutir à un scénario qui comportait 514 plans. Le montage définitif en comportera 584. Grâce à un travail de préparation minutieux, le film fut tourné en 9 semaines par 2 équipes qui utilisèrent 2 plateaux voisins des studios de Boulogne. Clair dirigeait la première, il avait confié à Michel Boisrond la responsabilité de l'autre équipe. L'horaire de tournage était strict : de midi à 20 heures. Pour ne pas faliguer ses comédiens; René Clair fit un grand usage des doublures.
Présenté hors compétition au Festival de Venise 1952, le film obtint le Prix de la Critique Internationale. En France, la première eut lieu à l'Opéra, dont Clair s'était si souvent moqué. La sortie aux cinémas Madeleine et Biarritz fut un triomphe.
"LES ORGUEILLEUX" (1953) mise en scène par Yves Allégret est inspiré de "Typhus" de Jean-Paul Sartre, ce film fort réaliste tourné à la fois au Mexique (décors naturels) et en France (studios de Boulogne, décors exécutés par Auguste Capelier d'après une conception de Gunther Gerszo) marqua une date dans l'histoire du cinéma français : celle de la rencontre entre Gérard Philipe et Michèle Morgan. Ces deux acteurs exceptionnels se surpassèrent durant le tournage, en particulier Gérard Philipe qui, dans la célèbre séance où il danse pour un "verre d'alcool", est sublime. Notons que dans le rôle du médecin nous trouvons l'acteur mexicain Carlos Lopez Moctezuma, célèbre jusqu'alors dans son pays pour ses compositions de "méchants" et que le directeur de la photo n'est autre que le fameux Alex Philips responsable des images du classique: "La red" (Le filet) réalisé au Mexique en 1953 par Emilio Fernandez. Gérard Philipe et Michèle Morgan se retrouvèrent en 1955 dans "LES GRANDES MANŒUVRES" de René Clair.
Gérard Philipe avait pris la parfaite mesure de ce réalisateur qui savait tirer du meilleur de lui-même, sa fantaisie, son humour, son allégresse, sa fougue, sa gentillesse jamais dupe". Ce film est la dernière rencontre cinématographique des deux hommes, ce sera d'égale qualité, dans une note plus mélancolique, voire dramatique, que guette un soupçon d'académisme.
Deux autres rôles dominent encore la carrière du comédien: "MONSIEUR RIPOIS" (1953 mise en scène par René Clement, sorte de chef d'oeuvre insolite et méconnu, peut-être le meilleur film du cinéaste!.
C'est Raymond Queneau qui conseilla à René Clément la lecture du roman de Louis Hémon. Cette co-production franco-britannique fut tournée sur deux immenses plateaux des studios d'Elstree et dans les rues de Londres. Les prises de vues en extérieur se firent à l'insu des passants, avec une caméra dissimulée, ce qui permettait d'enraciner parfaitement la fiction dans un contexte réaliste proche du documentaire.
Le script était prêt lorsque Gérard Philipe fut engagé, ce qui amena René Clément et Hugh Mills à modifier le texte initial en fonction de la personnalité et du tempérament du grand acteur français. Pour la vraisemblance du personnage, on consulta même le docteur Strauss, psychanalyste londonien renommé. On décida alors de tourner simultanément deux versions, en anglais et en français. En treize semaines Raymond Queneau écrivit de nouveaux dialogues français. On intégra aussi la "Chanson de Margaret", de Mac Orlan et Marceau, interprétée par Germaine Montéro.
"Monsieur Ripois", que Gérard Philipe considérait comme son meilleur rôle a obtenu le Prix Spécial du Jury pour la mise en scène au Festival de Cannes 1954. Il y eut aussi, Sacha Guitry qui lui propose de jouer dans deux de ses films "SI VERSAILLES M'ETAIT CONTE" (1954) dans le rôle de d'Artagnan et "SI PARIS NOUS ETAIT CONTE" (1956). Et c'est encore Micheline Presle qui lui donne la réplique dans "Les Amants de la Villa Borghese" (1953) de Gianni Franciolini, les deux autres interprètes sont François Périer et Vittorio de Sica.
Le tournage du film "LA MEILLEURE PART" débuta le 25 juillet 1955, dans la région de Saint-Jean-de Maurienne, sur le site du barrage d'Aussois, et prit fin le 8 octobre. A l'origine du film, la volonté de certains industriels d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de mettre en chantier un plus grand nombre de barrages hydro- électriques.
Prenant parti pour les justes revendications des travailleurs sur les salaires et la sécurité, fustigeant, au passage, le racisme à l'encontre des immigrés, algériens ou italiens, le scénario du film n'a pu que séduire Gérard Philipe, alors très engagé, syndicalement et politiquement. Quant à Yves Allégret qui dirigeait le comédien pour la troisième fois après "Une si jolie petite plage" (1949) et les "Orgueilleux" (1953), il obtint le prix de la mise en scène au Festival Karlovy-Vary.
le 7 novembre 1956 sortit au cinéma l'unique réalisation de Gérard Philipe "LES AVENTURES DE TILL L'ESPEGLE", il fut soutenu par le cinéaste de documentaires Joris Ivens. Le film adapte l’œuvre célèbre, publiée en 1867, de Charles De Coster, écrivain belge d’expression française, où Till, personnage légendaire, symbolise l’esprit de résistance populaire. Les images, par les couleurs, les décors et surtout les costumes, recréent l’atmosphère des tableaux des maîtres flamands, surtout ceux de Breughel.
Le tournage eut lieu pour l’essentiel en Allemagne de l’Est, mais également aux studios de la Victorine (Nice) et, pour les scènes d’hiver, en Scandinavie. Cité au générique comme représentant de la D.E.F.A. (Berlin-Est), le réalisateur franco-néerlandais Joris Ivens fut en fait le conseiller technique de Gérard Philipe. Trois jours après la sortie du film, ce fut l’entrée des chars soviétiques dans Budapest, fâcheuse coïncidence qui nuisit à la carrière du seul film signé Gérard Philipe, où il tentait de retrouver l’esprit de "FANFAN LA TULIPE", qui avait fait sa gloire cinématographique.
"MONTPARNASSE 19" (1957), oeuvre incomprise de Jacques Becker, où il faisait une composition intéressante en Modigliani. Le film est dédié à Max 0phuls qui devait le réaliser. Se sentant malade, il avait souhaité que Jacques Becker mène à bien son projet Ophuls avait écrit le scénario avec la collaboration d'Henri Jeanson. Celui-ci, et le costumier Annenkov, s'inquiètent des bouleversements que Becker apporta à l'œuvre primitive. Il s'ensuivit une longue et pénible polémique à laquelle se mêla la fille de Modigliani. Becker tint bon et réalisa, comme il en avait l'intention, "MONTPARNASSE 19", "d'après son propre découpage et avec le sérieux qu'on voulait bien lui prêter en général".
"LA VIE A DEUX" (1958) est un film posthume de Sacha Guitry, mort le 24 juillet 1957, qu’il n’eut pas le temps de tourner, terrassé par la maladie, il fut remplacé par Clément Duhour qui avait produit ou co-produit les quatre derniers films de Sacha Guitry. Gérard Philipe s'associe à cette prestigieuse distribution : Fernandel, Louis de Funès, Pierre Brasseur, Danielle Darrieux, Edwige Feuillère, Jean Marais, Robert Lamoureux, Lilli Palmer, Sophie Desmarets, Pierre Mondy, Jean Tissier
Avec "LE JOUEUR" (1958), Claude Autant-Lara, délibérément, a gommé de son adaptation du roman de Dostoievski ses aspects tragiques et métaphysiques pour en faire une farce sordidement burlesque. Gérard Philipe avait déjà incarné un personnage de Dosioievski dans "L'IDIOT" de Georges Lampin en 1946.
Roger Vadim - Gerard Philipe - Jeanne Moreau
En 1951, Gérard Philipe avait rejoint Jean Vilar au Théâtre national populaire (T. N. P.) et cette seconde carrière au theâtre vint redoubler sa gloire et sa popularité.". "Le Cid", "Le Prince de Hambourg", "Lorenzaccio", "Ruy Blas", "Les Caprices de Marianne", "On ne badine pas avec l'amour" (monté par René Clair en 1959) firent autant que les plus célèbres films pour sa jeune renommée. "Gérard Philpe, ange, aigrette du théâtre...écrivait Roger Nimier après sa mort. Théâtre et cinéma sont inséparables dans cette carrière unique, ils ont également contribuer à fixer la figure inoubliable de celui, qui "derrière lui ne laisse que l'image du printemps", ainsi que l'écrivait Aragon, quand il disparut, encore en pleine jeunesse. Le 25 novembre 1959, Gérard Philipe meurt, en pleine gloire, à 37 ans. Il repose au petit cimetière de Ramatuelle, près de Saint-Tropez.
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Le Cid
Anne Philipe
Brigitte Bardot
Anouk Aimée
Sur le tournage de "La meilleure part" d'Yves Allégret
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