LE PULL-OVER ROUGE de Michel Drach
LE PULL-OVER ROUGE
Coup de Coeur *****
de Michel Drach 1979
Christian Ranucci
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Serge AVEDIKIAN
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Mère de Ranucci
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Michelle MARQUAIS
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Juge d'instruction
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Claire DELUCA
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Commissaire Robiana
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Roland BERTIN
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Inspecteur Couderc
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Roland BLANCHE
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Inspecteur Commenci
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Pierre MAGUELON
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Réalisateur Michel DRACH | |
Scénariste Michel DRACH | |
D'après le roman de Gilles PERRAULT Adaptation et dialogues |
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Directeur de la photo Jean BOFFETY | |
Décors | |
Compositeur Jean-Louis D'ONORIO | |
Producteur Port Royal Films-Gaumont | |
Producteur délégué | |
Distributeur Gaumont Date de sortie : / 1979 |
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Une petite fille de neuf ans, Elisa Garcia, est enlevée par un inconnu et retrouvée morte à une vingtaine de kilomètres de Marseille. Le jeune frère de la victime ainsi que d'autres témoins, dont un garagiste qui assista également à la scène parlent d'un homme jeune plutôt grand vêtu d'un pantalon bleu et d'un pull-over rouge, et conduisant une Simca 1100.
Mais le jour du rapt un jeune représentant de commerce, Christian Ranucci, a un accident de voiture non loin de l'endroit où fut découverte la victime. Les policiers perturbés par leurs échecs dans des affaires précédentes mènent une rapide enquête où sera retenu tout ce qui peut accuser un suspect. Dès que Ranucci est arrêté tout se retournera contre lui. La justice et la police font tout pour écarter les preuves qui peuvent l'innocenter, au point d'en oublier l'homme au pull-over rouge et la Simca 1100
Christian Ranucci est condamné à mort puis guillotiné.
Avis/Au mois de juin 1974, une petite fille de 9 ans, Maria Dolorès Rambla, était enlevée, puis assassinée. On inculpa un jeune homme de 22 ans, Christian Ranucci, qui fut condamné à mort puis guillotiné le 28 juillet 1976. L'écrivain Gilles Perrault fit une enquête qu'il publia sous le titre "Le Pull-over rouge". Le cinéaste Michel Drach obtint les droits cinématographiques du best-seller. Pendant six mois, il travailla avec Ariane Litaize sur l'adaptation. Le tournage commença le, 2 juillet 1979 pour se terminer 9 semaines plus tard. Les extérieurs ne furent pas tournés sur les lieux réels mais à des endroits similaires. C'est ainsi que ce qui se passa à Aix se retrouva transposé à Nîmes. La production eut l'autorisation de filmer dans les quartiers des condamnés à mort de Fresnes, dans la prison de Melun et dans et devant le palais de justice de Nîmes. Par contre, la cour d'assises dut être reconstituée en studio.
Le lundi 5 novembre 1979, le film passa en sous-commission de contrôle qui le renvoya en commission plénière. Le 6 novembre, la commission de contrôle autorisa le film pour tous publics. Par ailleurs, le Tribunal de Paris fut saisi d'une demande d'interdiction qu'il rejeta et le film sortit dans douze salles parisiennes.
Les époux Rambla font appel contre ordonnance de référé de Madame Rozes, présidente du Tribunal. Le 9 novembre, la Cour d'appel de Paris exige que soient coupés les quatre passages suivants : l'interrogatoire du jeune Garcia par les journalistes, innocentant Christian Ranucci; Madame Garcia apprenant la mort de sa fille; la scène d'identification du corps par M. Garcia et celle où l'on voit la victime sauter à la corde. Michel Drach a déposé un recours devant le tribunal administratif afin d'obtenir la réinsertion des trois minutes deux secondes supprimées.
Perso/ J'ai du mal à comprendre comment quelqu'un qui se dit centristre, comme Valéry Giscard d'Estaing, puisse se permettre de donner son accord pour donner la mort à la vue d'une affaire criminelle ou le doute subsite quant à la culpabilité de Christian Ranucci. De plus, la juge d'instruction, ainsi que les enquêteurs n'ont pas fait leur travail, ils ont travaillé à charge sur ce dossier. Car les deux seuls principaux témoins directs de cette affaire sont le frère de la victime (Marie-Dolorès) et le garagistre qui n'ont pas reconnu Ranucci. De même pour le véhicule, la fameuse Simca 1100. Alors que le présumé coupable avait une Peugeot 404.
Comment peut-on instruire une affaire criminelle, on ne prenant pas en compte tous ces élements à décharge pour Ranucci. De même ce fameux pull-over rouge n'appartenait pas à l'accusé, bien trop grand pour lui, de plus sa mère a confirmé qu'il avait horreur du rouge, et ne possédait dans sa garde robe aucun vêtement de couleur rouge.
Quant aux aveux, il ne faut pas oublier que ce pauvre garçon a été maltraité, gifles à répétition, Ranucci au procès avait affirmé avoir été brûlé au sexe pendant sa garde à vue. Et bien on a pu déjà constaté à plusieurs reprises, comme dans l'affaire Patrick Dills, que n'importe qui peut avouer dans de telles circonstances. A se demander si la police n'avait pas trop été imprégné par les agissements de la Gestapo, pour faire parler quelq'un à tout prix...
De toute manière, l'opinion publique, voulez sa tête, on a pas eu celle de Patrick Henry dans l'affaire de Troyes, bien défendu par Monsieur Badinter. Du coup, il fallait faire un exemple avec Christian Ranucci. Malheureusement, lui était innocent, on s'est trompé de tête....
Depuis cette affaire, je hais l'ancien président de la république (Giscard d'Estaing). Il peut partir en enfer.......
Le 28 Juillet 1976, à la prison des Baumettes, à Marseille, un condamné à mort de 22 ans n'en réchappe pas, condamné à mort pour le meurtre d'une enfant.
Ce condamné, désormais aussi célèbre que celui qui lui refusa la grâce, Valéry Giscard d'Estaing, s'appelle CHRISTIAN RANUCCI.
Sa tête tranchée aura rebondi par deux fois dans le panier d'osier, comme pour appuyer ces deux mots adressés à ses avocats, juste avant l'application de la peine : "REHABILITEZ-MOI!". Il est 4h13 du matin, quand tout est terminé, mais 4h 13 du matin, quand pour CHRISTIAN RANUCCI, s'ouvrent les portes de l'éternité.
Comme pour Aaliyah, James Dean,Saint-Just, Byron, André Chénier... on n'a jamais tant fait et tant écrit sur cet adolescent de 22 ans, que depuis ce jour fatidique du 28 Juillet 1976 :
Tout présentement, un article de Teddy Crispin sur le mythe CHRISTIAN RANUCCI.
Mais aussi le très beau poème, DECAPITATION, de Patrick Pognant, l'excellent livre, LE PULL-OVER ROUGE, de Gilles Perrault, livre qui sera adapté au cinéma par le sensible metteur-en-scène Michel Drach, pour un film honnête du même nom.
Le Prix 2001 du Meilleur Documentaire Sonore de l'Année de la Société Civile des Auteurs Multimedia décerné à Paul Lefèvre et Nathalie Benoy pour le documentaire : L'AFFAIRE RANUCCI.
Sylvain Chavaribeyre, Antonin Lévy, Clément Nicola, Benjamin Perret, étudiants de Sciences Politiques, créent l'association: L'AFFAIRE RANUCCI, POURQUOI REVISER. Et on ne compte plus le nombre de sites internet sur ou faisant références à l'adolescent de 22 ans : CHRISTIAN RANUCCI.
Comment en est-on arrivé là ? Pourtant, bien des points témoignaient en faveur de ce jeune homme sans histoire. Les témoins directs de l'enlèvement de la petite victime, son frère Jean-Baptiste et le garagiste du quartier, décrivent l'auteur du rapt comme un homme de 30 ans, d'1m70, conduisant une Simca 1100.
Or CHRISTIAN RANUCCI conduit, lui, une Peugeot 304. Ni le petit Jean-Baptiste, ni le garagiste ne le reconnaissent comme l'auteur du rapt. L'affaire CHRISTIAN RANUCCI pose plus de questions qu'elle n'en résoud.
Selon Alexis Saint-Léger, Aristide Briand estimait que : "La démocratie, plus qu'aucun autre régime, exige l'exercice de l'autorité. Il estimait que l'opinion publique doit être conduite, non suivie, par ceux à qui elle délègue la charge de l'intérêt national ; et qu'elle est la première fondée, sous la sanction des évènements, à reprocher un jour à ses délégués de lui avoir cédé à tort."
Valéry Giscard d'Estaing, qui pourtant passait pour un moderne, aura laissé passer sa chance de mettre en pratique cette vérité décrite ci-dessus, en refusant la grâce du jeune CHRISTIAN RANUCCI, qui l'eût méritée, sur la base de trop d'incertitudes, d'invraisemblances, d'incohérences...
L'ironie du sort fera que celui qui aura résisté à l'opinion publique, sur ce point sensible de la peine de mort, en jouant cartes sur table quant à sa volonté de la supprimer, remportera les élections présidentielles de 1981, il s'appelait : FRANCOIS MITTERRAND.
Le pull over rouge
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L'Affaire Ranucci : le combat d'une mère (2007) de Denys Granier- Deferre
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