DECES DU REALISATEUR JEAN DELANNOY
DECES DU CINEASTE JEAN DELANNOY
A L'AGE DE 100 ANS
Le réalisateur français Jean Delannoy, qui avait reçu le Grand prix du Festival de Cannes en 1946 pour "La symphonie pastorale", est mort mercredi à l'âge de 100 ans, a annoncé jeudi sa famille.
Jean Delannoy est mort mercredi soir chez lui, à Guainville, dans l'Eure-et-Loir, a précisé la famille.
"Je suis le dernier survivant d'une partie de l'histoire du cinéma français", déclarait-il en 2004 à la sortie d'un livre de mémoires.
En plus de 60 ans, Jean Delannoy a réalisé une cinquantaine de films, avec une préférence pour les reconstitutions historiques, les adaptations littéraires et, en fin de parcours, les oeuvres d'inspiration religieuse.
Personnage affable à la haute silhouette de notable, Delannoy fut au milieu des années 1950 la cible idéale des jeunes cinéastes de la Nouvelle vague qui lui reprochaient l'académisme et la froideur de ses réalisations.
"La symphonie pastorale" (1946) avec la jeune Michèle Morgan, Micheline Presle dans "Les jeux sont faits" (1947), Gina Lollobrigida dans "Notre-Dame de Paris" (1957)... La plupart des monstres sacrés d'après-guerre ont tourné avec Delannoy, qui leur a donné quelques-uns de leurs grands rôles.
Né le 12 janvier 1908 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), cet homme simple avait débuté dans le cinéma comme acteur. Mais c'est par la technique qu'il parvint à s'imposer, comme réalisateur de courts métrages, puis comme monteur.
Il aborde le long métrage en 1938 avec "Paris Deauville", une comédie musicale, et connaît le succès en 1942 avec "Pontcarral, colonel d'empire", un film parfois interprété comme une dénonciation du régime de Vichy.
En 1943, "L'éternel retour", d'après un scénario de Jean Cocteau, avec Jean Marais et Madeleine Sologne, le consacre. Et "La symphonie pastorale", d'après une nouvelle d'André Gide, obtient trois ans plus tard l'un des Grand prix du festival de Cannes.
Passionné de littérature, Jean Delannoy enchaîne les adaptations et les films historiques: "Les jeux sont faits" (1947), d'après Jean-Paul Sartre, "La route Napoléon" (1953) avec Pierre Fresnay, "Marie-Antoinette" (1956), ou encore "Notre Dame de Paris" (1957) d'après Victor Hugo.
Mais son oeuvre éclectique compte aussi des films policiers "Obsession", (1954) ou de critique sociale "Chiens perdus sans colliers", (1955), "Les amitiés particulières" (1964).
A la fin des années 1950, il dirige Jean Gabin dans deux Maigret, "Maigret tend un piège" (1957) et "Maigret et l'affaire Saint-Fiacre" (1958), qui comptent parmi les meilleures adaptations de l'oeuvre de Georges Simenon.
Cinéaste multiprimé, à Cannes, Venise ou Berlin, Delannoy est alors, avec Julien Duvivier ou Claude Autant-Lara, la cible des cinéastes de la Nouvelle vague (Godard, Truffaut, Chabrol...) à l'assaut du "cinéma de papa".
Delannoy n'en tourne pas moins très régulièrement, au cinéma et à la télévision, jusque dans les années 1980. Dans des genres très différents, de "La princesse de Clèves" (1960) aux films à la gloire de Gabin, "Le baron de l'écluse" (1960) ou "Le soleil des voyous" (1967). Filmographie qu'il boucle avec deux films d'inspiration chrétienne, "La passion de Bernadette" (1987) et "Marie de Nazareth" en 1995, réalisé au Maroc à l'âge de 87 ans.
Artisan cinéaste à la technique impeccable, Jean Delannoy a occupé divers postes stratégiques dans la profession. Notamment la présidence de l'Association des auteurs de films (1965-67), de l'IDHEC (école de cinéma) en 1973 ou du Syndicat national des auteurs et des compositeurs (1976-81).
j'avais évoqué Jean Delannoy le 8 mars 2008 sur ce blog dans le chapitre relatif aux différents cinéastes qui évoquent à mes yeux le cinéma que j'aime. Jean Delannoy était un de ceux là. Un brillant metteur en scène, il a su nous émouvoir avec "La symphonie pastorale" mais il a également évoqué le roman de Victor Hugo "Notre-Dame de Paris" avec une Esméralda inoubliable et un rôle de composition pour Anthony Quinn.
Il a pris des risques en essayant d'évoquer l'homosexualité avec le roman de Roger Peyrfitte "Les Amitiés particulières" avec Michel Bouquet entre autres. Il a parfois râté d'autres évocations tel que "Marie-Antoinette" qui n'est pas à la hauteur d'un film dit historique. Chacun sa critique
VOIR SUR CE BLOG -LE CINEASTE JEAN DELANNOY A 100 ANS DU 8 MARS 2008
JEAN DELANNOY 1908 - 2008
Né le 12 janvier 1908 à Noisy le Sec (Seine). Des études secondaires aux lycées Montaigne et Louis-Legrand à Paris, il s'inscrit à la Faculté des lettres. S'interesse déjà au cinéma et débute comme acteur: "Miss Helyett" (1933) de Hubert Bourbon et Jean Kemm, puis "Casanova" de René Barbéris...
Il sera démarcheur de banque, critique d'art, decorateur et journaliste. En 1934, il renoue avec le cinéma, comme monteur aux Studios Paramount à Joinville Le Pont. Ce sera très important pour lui car le montage d'un film c'est "l'ecole typique du Cinéma"...
C'est avec une double experience de comédien et de technicien que Jean Delannoy va réaliser ses premiers films. Après plusieurs courts-métrages "Franches lippées" (1934) "Une vocation irrésistible" ou "La Moule". C'est "Paris-Deauville" en 1935, son premier long métrage, une comédie musicale avec Armand Bernard et Marguerite Moreno.
Puis vint le tournage de "Macao, l'enfer du jeu" avec Erich Von Stroheim, puis "Fièvres" avec Tino Rossi et Jacqueline Delubac.
Delannoy tourne"Pontcarral colonel d'empire " avec Pierre Blanchar qui incarne à l'ecran l'esprit de la Résistance, un film qui marquera la carrière de Delannoy, suivra "L'eternel retour" sur un scénario de Jean Cocteau, il s'agissait de l'adptation moderne de "Tristan et Iseult" interprété par Jean Marais et Madeleine Sologne, qui consacre le talent du cinéaste.
PONTCARRAL COLONEL D'EMPIRE avec Pierre Blanchar et Annie Ducaux
L'ETERNEL RETOUR avec Jean Marais, Madeleine Sologne et Piéral
Ce film sera très important dans la carrière de Jean Marais, qui sera, parait-il le premier Fan-Club en France avec son pull et sa coupe de cheveu. Il s'agit sûrement du plus beau film de Jean Delannoy, poétiquement parlant.
1944, "Le Bossu", 1946 "La symphonie pastorale" d'après André Gide obtient pour la première fois la consécration internationale avec le Grand Prix du Festival de Cannes qui correspondait à la Palme d'or. Ce film est le symbole du renouveau du cinéma français après la guerre. Les interprètes sont Michèle Morgan, Pierre Blanchar, Line Noro, Andrée Clément, Jean Desailly, Rosine Luguet.
LA SYMPHONIE PASTORALE avec Michèle Morgan et Pierre Blanchar
Jean Aurenche et Pierre Bost débutent en tant que scenariste et dialoguiste du film"La Symphonie Pastorale", ainsi ils allaient dès lors devenir les grands spécialistes de l'adaptation des oeuvres littéraires au cinéma.
Il tournera succesivement avec Jean Gabin deux (Maigret ): "Maigret tend un piège" et "Maigret et l'affaire Saint-Fiacre") ainsi que "La Minute de verité" (1952)"Chiens perdus sans collier" (1955),"Le Baron de l'ecluse" (1960),"Le soleil de voyous" (1967) et Michèle Morgan cinq films "Marie-Antoinette"(1956), "Obssession" (1954)"Aux yeux du souvenir" (1948) "La symphonie pastorale" (1946)
Certains films ne garderont pas le même prestige que d'autres grands classiques réalisés par le cinéaste. on peut citer le film "Marie-Antoinette" dans lequel le réalisateur n'a pas donné suffisamment toute l'authenticité necessaire à la réussite d'un film historique, même si celui-ci a été présenté en gala d'ouverture du Festival de Cannes 1956 en présence de François Mitterand, ministre de la Justice (Garde des Sceaux).
On peut aussi citer "Aux yeux du souvenir" joli mélo mais pas suffisament convaincant entre Jean Marais et Michèle Morgan, ou bien "Obssession" 1er film en couleurs de Jean Delannoy et de Michèle Morgan, pas assez élaboré dans son scénario ...
MARIE-ANTOINETTE avec Michèle Morgan et Jacques Morel
MAIGRET TEND UN PIEGE avec Jean Gabin et Annie Girardot
Jean Gabin et Jean Delannoy pendant le tournage de Maigret et l'affaire St Fiacre
L'un des films les plus célèbres "Notre-Dame de Paris" avec Gina Lollobrigida (Esmeralda) et Anthony Quinn (Quasimodo), on se souviendra de l'interprétation d'Alain Cuny ou de Philippe Clay disparu recemment.
Il choisira différents thèmes, tel que l'enfance "LE GARÇON SAUVAGE", "LES AMITIES PARTICULIÈRES" avec Michel Bouquet et Didier Haudepin, ou religieux (DIEU A BESOIN DES HOMMES, DESTINÉES). Ses films ont trouvé le meilleur accueil auprès d'un très vaste public et ont représenté la France dans tous les festivals internationaux - trois fois à Cannes, quatre fois à Venise - deux d'entre eux ont reçu la " Victoire " du meilleur film français; le " Bambi " allemand, etc. Récemment, Jean Delannoy a tourné pour la télévision, : "Le Jeune Homme et le Lion " et " Le Coup d'Etat du 2 décembre". Il est officier de la Légion d'honneur, commandeur des Arts et Lettres et commandeur de l'Ordre national du Mérite. Collectionneur de livres, passionné d'échecs, Jean Delannoy est aussi un grand sportif (natation, tennis et chasse).
A NOTER : Encore une fois l'Académie des César n'a pas pensé un seul moment à feter les 100 ans de ce grand cinéaste toujours de ce monde, et qui pourtant nous laissera le témoignage de grands moments de cinéma.
L'oeuvre de Jean Delannoy est multiple "Aux yeux du souvenir (1948) "Dieu a besoin des hommes" ce film remporte à la Biennale de Venise, le Prix international, Pierre Fresnay et Madeleine Robinson sont les principaux acteurs de ce film qui ne laisse pas indifférent.