DÉCÈS DU CINÉASTE FRANCAIS

JEAN-CHARLES TACCHELLA   1925 - 2024

Le réalisateur et scénariste Jean-Charles Tacchella est décédé dans son sommeil le 30 aout 2024 à l'âge de 98 ans. Il avait réalisé onze longs métrages dont le fameux "Cousin, cousine" qui avait obtenu le Prix Louis Delluc en 1975.

Jean-Charles Tacchella est né le 23 septembre 1925 à Cherbourg, après des études à Marseille, pendant une dizaine d'années (1934-1944). Il débute sa carrière comme journaliste à "L'Ecran français", dès la Libération. Il fonde ensuite "CinéDigest" et "Objectif 49" avec la complicité d'André Bazin, Alexandre Astruc, Jacques Doniol-Valcroze et Pierre Kast.

En 1950, Pierre Braunberger, qui avait remarqué sa grande connaissance des burlesques américains, l'engagea comme gagman pour "Le Trésor des pieds-nickelés de Marcel Aboulker. En 1953, Jean-Charles Tacchella récrit quelques scènes de "Demain il sera trop tard" de Léonide Moguy, puis travaille au scénario des "Enfants de l'amour" du même cinéaste. 

Dès 1954, il se spécialise dans le scénario ou l'adaptation : "Les Héros sont fatigués" (1955) et "Typhon sur Nagasaki" (1957) tous deux d'Yves Ciampi, "La Loi c'est la loi" (1958) de Christian-Jaque, "Le Crime ne paie pas" (1962) de Gérard Oury et quelques-uns d'autres... Il adaptera également un film de Maurice Ronet qui deviendra son ami "Le Voleur du Tibidabo" (1965).

Jean-Charles Tacchella deviendra aussi auteur de théâtre avec "Ce qu'ils sont mignons, il faudra en faire d'autres" dans une mise en scène de Marcel Cuvelier en 1973. En 1969, grâce à l'aide financière du cinéaste publicitaire Dimka Feodossief et à une avance sur recettes, il tourne un court métrage de 23 minutes, "Les Derniers hivers" (1970), à partir d'un scénario écrit dix ans plus tôt. Cette première tentative de réalisation est très favorablement accueillie. Le court  métrage obtient le Prix Jean Vigo en 1971, ainsi que des récompenses aux Festivals de Chicago et de Cracovie. Jean-Charles Tacchella tourne aussitôt un autre film de 13 minutes, "Une Belle journée" (1972), entièrement muet, avec Rufus. Son premier long métrage, "Voyage en grande Tartarie" (1974) est une fable poétique à mi-chemin entre le réel et l'imaginaire, à propos de l'absurdité du monde moderne devenu une sorte d'enfer.

Puis ce fut la grande réussite de "Cousin, cousine" (1975) avec Victor Lanoux et Marie-Christine Barrault, qui fit un véritable triomphe au box-office mondial. Sorti à New York en juillet 1976 dans une version originale sous-titrée, le film connut une affluence considérable. En six mois, "Cousin, cousine" rapporta trois millions de dollars, ce qui constituait un record pour un film étranger en version originale.

Le meilleur compliment est venu du cinéaste Frank Capra lorsqu'il déclara à Jean-Charles Tacchella : "En Amérique, on ne sait plus faire des films comme ça". Avec "Le Pays bleu" (1977), Jean-Charles Tacchella réalise une sorte de négatif optimiste du "Voyage en grande Tartarie", dans des décors campagnards qui évoquent Giono et Renoir. Le thème du couple en crise reste encore essentiel dans "Il y a longtemps que je t'aime" (1979) et "Croque la vie" (1981). "Escalier C" (1985), chronique de la vie quotidienne d'un petit immeuble où le drame surgit brusquement, se situe dans un courant du cinéma français qui va du Renoir du "Crime de Monsieur Lange" au Jacques Becker de "Rendez-vous de juillet".

En 1997, sort sur les écrans de cinéma "Travelling avant" sur fond de cinéphilie, avec Thierry Frémont et Simon de La Brosse. Trois ans plus tard, il renouvelle avec "Dames galantes" avec Richard Bohringer et Isabella Rossellini, ce film raconte la vie de Brantôme, personnalité de la fin du XVIe siècle, qui arrête de faire la guerre pour vivre sa passion, les femmes...Entre 1992 et 2000, Jean-Charles Tacchella aura réalisé trois autres films : "L'homme de ma vie" (1992), "Tous les jours dimanche" (1994) et "Les Gens qui s'aiment" (2000) avec Richard Berry et Jacqueline Bisset. Jean-Charles Tacchella décède le 29 août 2024 dans son sommeil, à l'âge de 98 ans à Versailles. 

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